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Beau mousqueton Berthier modèle 1916 – Continsouza – 8×51 Lebel Monomatricule de Sept. 1918 – bretelle – Top au stand – TBE+

Armes Longues de catégorie C

TRÈS beau mousqueton Berthier modèle 1916 – 5 coups – 2 Clips  – Etablissements Continsouza en septembre 1918 – calibre 8×51 Lebel 32N – Monomatricule – bretelle – Top au stand – TBE+

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Description

L’innovation ne vient toujours pas de là où on croit. Surtout en France.

L’adoption du Fusil lebel 1886 avait été faite dans une certaine précipitation due à l’agitation d’un certain Général Boulanger.

La révolution copernicienne de l’Histoire de l’Armement moderne venait d’être réalisée par un autre français, l’ingénieur Général de l’Armement Paul Vieille avec l’invention de la poudre sans fumée en 1884, puissante et propre, qui allait enfin autoriser la construction d’armes de petits calibres “surpuissantes” par rapport à la poudre noire et surtout d’autres à répétition dans des proportion inconnues jusque là, Y compris les premières vraies mitrailleuses.

Oui mais notre Boulanger rêvait activement de revanche et avait ordonné la construction hâtive d’un million de fusil Lebel à poudre sans fumée dans des délais fous afin de reprendre l’Alsace-Lorraine au plus tôt. Impossible de repenser dans un délai aussi court le système d’alimentation et la cartouche d’un fusil ultra moderne que l’invention de Paul Vieille méritait. In fine, la reprise de l’Alsace Lorraine attendrait encore 25 ans, le suicide du général Boulanger sur la tombe de sa maîtresse ferait sortir le personnage par la petite porte de l’Histoire, et le Fusil lebel équiperait encore largement l’Armée française en août 1914…

En attendant, on assuma donc cette précipitation et l’Armée française vécu avec le Fusil Lebel, curieux mélange d’une extrême modernité dans la propulsion et d’un certain archaïsme dans le système d’alimentation, le magasin tubulaire à auget du système Kropatscheck.

Néanmoins, à titre personnel, et après avoir souvent tiré avec le Lebel 1886 et l’avoir comparé avec d’autres armes de la même époque, j’ai toujours pensé que le lebel 1886 est un très bon fusil. Je n’ai d’ailleurs jamais lu de récits d’anciens Poilus clouant au pilori cette arme du fait de supposées difficultés de rechargement. Je constate également que les allemands ne firent pas mieux et connurent même un échec noir avec leur fusil Kommission 1888 à la même époque. Accessoirement, comparer notre Lebel 1886 au fusil allemand 1898 cette fois, pour en conclure à son archaïsme par rapport à une arme 12 ans plus jeune ayant bénéficié de nombreux prototypes et améliorations durant ces 12 années, illustre parfaitement l’adage qui dit que “Comparaison n’est pas Raison” …. Mais bref.

Il n’en demeure pas moins qu’il convenait de compléter le fusil lebel avec une carabine courte destinée aux cavaliers et artilleurs en se donnant un peu plus de temps pour la réflexion sur l’alimentation de l’arme pour qu’il ne s’agisse pas simplement d’une version raccourcie du fusil.

Et le progrès vint de là où on ne l’attendait pas. Un pur civil, seul dans son coin et loin des Commissions d’Armement et de leurs idéaux cahiers des charges, releva le défi.

Mr André Berthier, inventeur d’un remarquable système d’armes qui nous a servi jusqu’aux années 1970, était en effet….Chef du Bureau des Chemins de Fer Algériens de la Compagnie Bône Guelam de son état.

Bref, tout sauf un enfant du sérail de l’armement français. Mais il aimait la mécanique armurière notre André. Et il releva le défi en passant des nuits entières sur sa planche à dessin et dans son atelier pour usiner et tester l’ébauche d’un prototype promu à un grand avenir. Il savait aussi qu’il devrait passer devant les Commissions Militaires de tests, un des spécimens les plus revêches du Léviathan administratif à la Française.

Il fallait avoir la Foi…

Et surtout l’intelligence pratique. Notamment celle de réaliser illico que construire un nouveau Lebel plus court en y adaptant un système de clips de chargement du genre Mannlicher ne relevait pas que du génie de Géotrouvetout. Berthier eu l’intelligence d’utiliser un maximum de pièces se trouvant déjà dans le fusil lebel. Et d’utiliser sa cartouche aussi. C’était sans doute l’élément le plus archaïque du système Lebel. Mais Berthier, seul dans son coin, compris aussi que s’il proposait une autre cartouche au très conservateur Comité d’Artillerie, c’est tout son système qui serait plus que très probablement rejeté.

Dans son système, un très simple clip-chargeur en tôle de cinq coups, très économique de fabrication et de consommation, était maintenu en place par un modeste crochet, un élévateur poussant les cartouches vers le haut et quand le tir étai fini le dit clip-chargeur tombait tout simplement par terre par une ouverture situé sous le magasin pour être remplacé illico. Introduction du chargeur, tir, éjection du dit changeur et remplacement par un clip garni de munitions, tout allait très vite. La cadence de tir et de rechargement s’en trouvait très élevée. L’adaptation du système Mannlicher au fusil Lebel était réussie.

Berthier pris son courage à deux mains et l’impudent Chef de Bureau de Chemins de fer coloniaux osa présenter son projet de carabine au Comité d’Artillerie (Comité en charge des choix techniques en matière d’armement et de munitions pour les armées). On était en 1887 un peu plus d’un an après la naissance du lebel.

Peu accueillant vis à vis d’un civil se mêlant d’affaires qui ne regardaient que les polytechniciens du dit Comité d’Artillerie, fort de leur compétence innée, et de choix systématiquement malheureux notamment en matière de choix de cartouches (les trois calibres français principaux d’armes légères choisis pas le Comité d’artillerie entre 1873 et 1892 sont TOUS problématiques : le 11MM 1873, Le 8×51 Lebel 1886 et le 8mm 1892 alors que les armes venues des arsenaux, elles, sont elles plutôt excellentes), le Comité d’Artillerie commença donc par … virer André Berthier et son projet !

Le bel André ne se découragea point et revint à la charge en 1888 après quelques améliorations. Le Comité d’Artillerie du cette fois reconnaitre que l’adaptation d’un système d’alimentation Mannlicher sur le concept Lebel était assez bien réussi. Il autorisa donc la fabrication d’un prototype qui se révéla prometteur. On finit par faire une dizaine de prototypes.  Le système Berthier fût adopté dès le 14 mars 1890 sous forme d’une carabine de cavalerie et d’une désormais très rare carabine de cuirassier (très difficile à trouver).

Évidement, la nomenclature officielle ne retint pas le nom de “Berthier” pour le système d’armes. Mais les collectionneurs amoureux des belles armes françaises lui ont depuis rendu justice mille fois. Et le nom de Berthier sera encore très longtemps prononcé avec respect et envie sur de nombreux stands.

Bien sûr, le Comité d’Artillerie, encore sans doute dans l’ahurissant projet “d’économiser” les munitions en cas de conflit majeur, une idée fixe de la plupart des états-majors dans l’avant guerre, ajouta sa patte. Il réduisit la capacité du magasin de 5 à 3 coups !!  Encore un choix malheureux qui obligera à modifier toutes les armes Berthier pour les remettre en magasins à 5 coups dès 1916…

Mais l’arme était réussie et la famille Berthier s’agrandit très rapidement avec un mousqueton de Gendarmerie, puis d’artillerie. Consécration suprême, on en extrapola une série de fusils avec le rarissime Fusil 1902 de Tirailleurs Indochinois (court) , puis un fusil de Tirailleurs Sénégalais 1907 (long, lui, des histoires de taille de porteurs…), plus modernes d’ailleurs que les Lebel métropolitains qui équipaient bretons et bourguignons au passage, puis enfin le très beau fusil Berthier 07/15 qui remplaça le lebel 1886. Le mousqueton Berthier et son “lance- patate” servit encore les forces de gendarmerie jusque tard dans les années 1970. Une réussite due à l’opiniâtreté d’un français patriote.

C’est justement un beau Mousqueton d’Artillerie du système 1916 à cinq coups que nous vous proposons ici. Un très beau représentant du système Berthier

Il est né aux établissements Continsouza,donc dans l’industrie privée, quand les arsenaux d’État furent débordés par la production d’armements plus lourds en 14-18. Pierre-Victor Continsouza, fils d’un pâtissier de tulle (on ne fabriquait pas que des armes à Tulle!) et diplômé d’horlogerie de son état, y avait fondé une usine de mécanique de précision en 1896 . Il est essentiellement connu pour avoir fabriqué quelques uns des appareils de projections cinématographiques les plus pointus et les plus répandus de cette industrie. Il fut même actionnaire majoritaire de Pathé Frères dès 1897. L’affaire s’agrandit et il eut d’importants établissements à Paris.

En 14-18, l’usine se trouva mobilisée dans un autre genre de mécanique de précision sous la forme d’une intense production d’armes du système Berthier comme le notre.

Les bois sont en BE+ et même son macaron de crosse est encore lisible. C’est rare sur ces armes qui ont été trimballées partout, sous tous les climats pendant 60 ans et qui ont subi le cataclysme de 1940. Notre bébé est né en septembre 1918. Pas trop de traces de manipulations pour un Berthier (qui sont souvent en très mauvais état, faut lutter pour en trouver un correct digne de Maître Flingus!) – pas d’enture  – Une belle arme Flingus!

Les fers sont en BE/TBE – rares oxydations éparses et légères de surfaces  – Aucune piqûre profonde – Le canon est impeccable – son mécanisme est parfaitement fonctionnel en en TBE . Bronzage “de guerre” – hausse d’origine.

C’est une arme du “système 1916”, revenu à cinq coups, dont il porte fièrement la mention sur le coté gauche du boitier “ETts Continsouza – Mle – M- 16” – Lire “Établissements Continsouza – Modèle Modifié 1916” – Toujours pas de “Berthier”…

Ces mousquetons sont sans baguette de nettoyage dans ce standard 1916 et ont un tenon pour la baïonnette. C’est la 1892 modifiée 15 qui ira le plus authentiquement dessus. On la trouve facilement.

Notre arme est non seulement en TBE mais elle est aussi monomatricule d’époque (aucun numéro de refrappés) : canon , culasse, bois, pontet – Top !

C’est devenu rare, surtout après le cirque de 1940, la masse incroyable d’armes abandonnées, récupérées, mélangées, détruites… Calibre d’origine bien sûr en 8×51 lebel. Il est modifié pour la balle 1932N comme 99% des armes réglementaires de l’Armée à cette époque (ça ce voit au N frappé au dessus du boitier). Vous pourrez donc tirer les cartouches usines de chez PPU sans souci. Je peux fournir deux clips 5 coups si vous le souhaitez avec. Il a une bretelle.

Maître Flingus vous sent tout excités : il vous offrira donc en plus votre première boite de 8×51 Lebel pour que vous puissiez aller jouer avec au plus vite !

Notre bébé de 1918 est un survivant comme Maître Flingus les cherche. Lui raconte une histoire de production militaire littéralement déchainée pour un printemps et un été terrible de grandes offensives de tous contre tous, d’une violence inouïe dans les deux camps, parmi les pires et les plus dangereux moments depuis l’été 1914 pour nous et l’extrême fin d’un match sanglant au suspense insoutenable, terminé par un immense soulagement et la joie pure d’avoir tout fait jusqu’au bout et d’avoir gagné. Ceux pour qui des noms comme Lys, Amiens, Fort de la Pompelle, Chemins des Dames Juin 1918, Château-Thierry, Montfaucon, évoquent autre choses que des notions de géographie me comprendront. Un Avril – Novembre terrible de guerre de mouvements après quatre ans de terrassement intensif… La fierté des hommes qui ont eu peur, se sont fait défoncés plusieurs fois depuis avril, sont allés en mai sauver in extremis les fesses de la V° armée anglaise vaporisée sous l’assaut allemand et qui songe déjà à fuir vers l’Angleterre, repartent en juin d’urgence vers l’Aisne où tout va mal, qui ont souffert le martyr, épuisés, transportés de nuit d’un point à l’autre du front immense dans des camions vers un ennemi dont on ne sait plus où il est tellement il va vite, et qui repartent pour la nième fois sans discuter à l’attaque, sentant d’instinct que le jour de Victoire est quand même à portée de fusil, et qui n’ont rien lâché… Nos arrière-grands pères à tous en cette fin 1918.

Un aveu : les Berthier, mousquetons et carabines, sont une des armes qui amusent le plus maître Flingus – une arme virile, qui tape sec, courte, maniable, très facile à charger, très précise (y compris celui-ci que j’ai pu testé au stand), un boucan d’enfer, la flamme au bout du canon trop court pour que toute la poudre ait eu le temps de brûler, des plaques d’aciers qui volent en série, carrément transpercées comme du beurre à 100 mètres, le canon qui brûle, puis, tout à coup, le toujours surprenant bruit du clip qui tinte au sol avec un son aïgu pour signaler que c’est fini. Un vrai plaisir de tireur.

C’était trop court. Appelez moi Berthier et mettez le moi en dix coups.

 

Arme de catégorie C au CSI : Licence de tir en cours de validité avec cachet et signature d’un médecin au dos ou bien un permis de chasse avec sa validation pour l’année en cours ou l’année précédente ET CNI ou passeport en cours de validité. Rappel avec votre licence de tir ou votre permis de chasser vous pouvez détenir des armes de catégorie C sans limitation de nombre.

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