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Vendu !
Superbe fusil modèle US17 pour 14-18 – très belle fabrication Eddystone de août 1918 – calibre d’origine 30-06 Springfield – Rare sans aucune modification post 1914 – Excellent canon – Arme Top!
Le musée de Maître Flingus, ou "c'est déjà vendu !" avec descriptions et photos !Très très beau fusil modèle US 17 – excellente fabrication Eddystone de août 1918 – calibre d’origine 30-06 Springfield – resté dans sa rare configuration de 1917 pour la première guerre mondiale – Bois en très bel état – très beaux marquages et poinçons – bretelle en reproduction – État mécanique excellent – Toutes pièces d’origine – Canon très beau – Arme Top !
Description
Ça a été un peu le bazar chez les militaires américains en matière d’armes réglementaires d’épaules d’infanterie en cette fin de de XIX° siècle.
Des choix techniques douteux se sont ajoutés à une impréparation généralisée. Et on peut pas dire que cela se soit arrangé avec leur entrée, plus qu’opportuniste, dans la première guerre mondiale.
En 1917, les USA n’avaient rien et leur armée c’était juste zéro en terme de matériel. 500.000 fusils modernes disponibles (les néanmoins excellents Springfield 1903 en 30-06) et… un escadron d’aviation. Une assez bonne marine quand même pour aller de temps à autres établir leur bon droit dans des îles plus ou moins proche genre Cuba ou les Philippines. Pour 4,5 millions d’hommes à lever dans le corps expéditionnaire. C’était léger.
Et pourtant ils s’en sortirent haut la main avec des “produits” qui font toujours la loi aujourd’hui ou, bien mieux, qui font encore rêver les collectionneurs.
Mais le process fut long et douloureux. On va essayer de raconter tout ça à gros traits.
En 1886, nos amis danois adoptent un excellent fusil, inventé par Herman ole Johannes Krag et Erik Jørgensen. L’arme est doté d’un curieux magasin rotatif qui fait partie intégrante de la boite de culasse elle-même ornée d’une fermeture articulée. Les cartouches sont passées une à une dans l’ouverture latérale, puis enfoncées dans le magasin au moyen d’un ressort. C’est très original. On peut donc recharger le fusil sans manœuvrer la culasse et le tout est néanmoins bien verrouillé et étanche. L’arme est adoptée en 1889 par les danois sous le nom de Fusil Krag Jørgensen 1889 dans un bon calibre 8x58R typiquement nordique. L’arme est très bien construite et finie. Une très belle arme. Maître Flingus avoue une faiblesse pour cette jolie danoise.
Le Krag-Jørgensen danois a fait preuve de qualités puisqu’il a encore réussi à faire le coup de feu contre des voisins germains devenus malpolis en avril 1940 lors de l’invasion du Danemark. Et surtout les collectionneurs l’adorent pour son côté original, sa précision et son fonctionnement très souple. Mais le système est en réalité impossible à transformer à chargeur et relativement complexe à produire à une époque où Mauser commence à avoir de très bonnes idées en matière de culasse à verrou comme un clip qui porte 5 cartouches et qu’on charge instantanément, la fameuse sécurité en drapeau, des triples tenons de verrouillages en béton armé, des extracteurs élargis, un démontage sans outils, etc… Bref la simplicité et la fiabilité parfaite.
Pendant ce temps là, les américains, qui, après la Guerre de Sécession, ont réduit leur armée à moins de 25.000 zébrons qui courent les plaines à poursuivre les derniers comanches ou apaches, utilisent des Trapdoors modèle 1873 ou au mieux 1884 à un coup quand la Prusse utilise le Mauser 71/84 à répétition ou, la France, des Gras ou Kropatscheck 1884 en attendant, deux plus tard, le magnifique Lebel 1886 à poudre sans fumée.
En 1892, l’armée US se réveille lentement et souhaite enfin moderniser son armement d’épaule. On organise donc un concours. A l’américaine. Tout le monde est là. Lee, Krag, Mauser, Schmidt-Rubin, Mannlicher, les autres, les éléphants, les otaries et j’en passe. On installe tout le nécessaire dans l’ïle des Gouverneurs au large de New York qui était censée devenir un parc genre Central Park (et qui l’est finalement devenue en 2000 !). On essaie juste 53 armes (!) dans une ambiance de Gun-show international. Les veaux-cibles sont abattus en série façon holocauste biblique. A titre récréatif, on gère aussi les immanquables procès intentés par les producteurs américains qui jugent inconvenant que des étrangers aient été invités à présenter leurs armes dans le pays le plus exceptionnel du monde, et pire, soient les seuls sélectionnés en phase finale!
Bref, on est en Amérique.
Le résultat n’en est néanmoins que moyennement probant. Voire incompréhensible.
Alors que les américains peuvent tester ce qui sera le splendide système 1893 Mauser ou même le 1889 suisse, c’est une version modifiée du très complexe Krag Jørgensen à chargement cartouche par cartouche qui est choisie en 1892. Et encore il fallu une seconde série d’essais (due aux procès!) pour arriver à ce mauvais choix ! L’arme ne fut produite (très lentement d’ailleurs) qu’à partir de 1894 seulement. Mais rien ne presse quand on a comme voisin un Mexique exsangue en guerre civile, un Canada anglophone et vide, et que les indiens sont enfin gentiment parqués en réserves en attendant qu’on leur donne un jour de 1924 la nationalité d’une terre où ils sont depuis 40.000 ans environ. Bref, 500?000 Krag Jørgensen sont produits – piano piano – par l’arsenal de Springfield dans le Massachusetts entre 1894 et 1904
Hélas, la guerre et ses réalités rattrapent les USA et leur Krag Jørgensen dans les guerres hispano-américaine de 1898, philippino-américaine de 1899-1902 (ou plutôt 1913 du fait d’une résistance héroïque des “natives”) et durant la révolte des Boxer (en 1901). Le résultat est sans appel et les américains ne peuvent que constater avec amertume l’erreur commise en 1892. La supériorité du système à répétition Mauser des espagnols sur les Krag américains éclate cuisamment lors des batailles de Las Guasimas et de San Juan notamment.
En conséquence, dés 1898, les américains commencent à réfléchir à un nouveau fusil dont le prototype sort de l’Arsenal de Springfield en 1900/1901. Il est encore modifié et sera in fine adopté en 1903. C’est fondamentalement une copie du système Mauser 93 à lame chargeur. Il s’agit de l’excellent fusil Springfield 1903. Ce fusil, réputé pour sa précision et sa robustesse, deviendra aussi un excellent fusil de sniper. Il servira son pays et bien d’autres (y compris le notre dans les armées de la Libération et de la Résistance) de 1903 à 1957. C’est dire ses qualités. Et une arme également recherchée.
Mais jamais rien n’est simple dans l’histoire des armes d’épaule US de cette période…
D’abord, le Springfield 1903 se différencie du Mauser par une carcasse plus légère et un percuteur, plus fragile, fabriqué en deux pièces. On visait ici un remplacement aisé de l’extrémité du percuteur mais la contrepartie du dispositif est que le boitier US est dépourvu des évents de surpression du Mauser et ne protège pas le tireur des gaz échappés par rupture d’étui.
Ensuite, et comme un fait exprès compte tenu du problème précédent, notre Springfield 1903 chambre une cartouche “à histoires” aujourd’hui disparue: la 30-03 Springfield – une cartouche survitaminée par sa longueur (7,62×65) et son projectile boulet de canon de 240 grains, de plus aérodynamiquement mal conçu.
Conséquences ? Nécessité d’une poudre très vive pour projeter le boulet avec comme dégât collatéral une très forte usure des canons, une instabilité du projectile mal foutu qui nuit à la précision longue distance et des problèmes de rupture d’étuis. Ces soucis seront partiellement résolus en 1906 avec l’apparition de la mythique cartouche de 30-06 (une 30-03 réduite de deux millimètres et au projectile allégé et modifié) qui équipera désormais tous les Springfield 1903 jusqu’à la fin de leur longue carrière. Le reste des soucis sera résolu par le fameux général Hatcher dont je vous ai parlé ici (et je vous en raconterai le fin mot si je met enfin la main sur un très beau 1903).
En 1917, l’Armée US n’a donc que 500.000 fusil Sprigfield 1903 tous re-chambrés pour la nouvelle 30-06 et encore 140.000 “vieux” Krag Jørgensen. Et il faut équiper 4,5 millions d’hommes en urgence avec ça. Pire, dans le pays déjà le plus industriel du monde, on a aucune ligne de production digne de ce nom capable de sortir plus de 1 000 fusils 1903 /jour à l’arsenal de Springfield et 400/jour dans celui de Rock-Island.
Que faire?
C’est là qu’apparait le troisième larron de l’armement d’épaule américain entre 1892 et 1917. C’est vous dire si on a erré.
Le salut viendra un peu par miracle d’Angleterre.
En 1913, les anglais ont commencé à travailler dans leur coin sur un remplaçant pour leur fameux Lee-Enfield MKIII celui avec lequel ils sont partis en guerre en août 1914. Ils avaient été fort impressionnés (et secoués!) par la capacité de tir à long distance des Boers en Afrique du Sud équipés de fusil Mauser encore une fois et qui leur avait tué beaucoup de monde. Ils développèrent donc un nouveau fusil s’inspirant une fois encore du système Mauser et de sa fameuse culasse. C’est le fusil Pattern 1914 ou P14 (rebaptisé N°3 MKI en 1926) en calibre .303 anglais. Ils en passèrent commande à Vickers qui ne fut pas capable de livrer plus qu’une poignée de fusils avant le 3 août 1914 et le débuts des vrais ennuis.
Incapable de produire leurs MKIII en urgence et le nouveau P14 en même temps, les anglais se résolurent donc à sous-traiter la production des Pattern 1914 aux USA. Ils les ont d’ailleurs largement réservé aux snipers en les équipant de lunettes tant ils étaient bons. Les firmes Winchester, Remington et Eddystone furent bénéficiaires de cette manne britannique et se mirent en position de produire environ 1,2 million de Pattern 14 entre 1914 et 1918 pour “lé-anglais” (au fait, vous savez pourquoi on dit “lé-anglais”- et pas “Léz-anglais” ? Réponse: parce qu’il n’y a pas de liaison avec ces gens-là! Warf Warf…)
C’est sur ces lignes de productions destinées à l’Angleterre que les américains trouvèrent les capacités industrielles pour produire les fusils qu’ils leur manquaient. Ils n’eurent donc pas d’autre choix que d’adopter un troisième fusil en 25 ans ce qui est un record pour des armes réglementaires. Ils décidèrent pragmatiquement de copier purement et simplement le Pattern 14 anglais en le chambrant dans leur toute nouvelle cartouche en 30-06 qui équipait déjà leurs 500.000 Springfield 1903.
Ils baptisèrent le nouvel enfant “Fusil M1917 Enfield” ou plus réglementairement “United States Rifle, Caliber .30, Model of 1917”. Ultérieurement, l’armée française, qui en reçu beaucoup à partir de 1944, le baptisa “Fusil US 1917” qui est sa dénomination commune sous nos climats.
Les États-Unis rentrèrent donc en guerre sans avions, sans chars, avec très peu d’artillerie inadaptée et trois modèles de fusils d’infanterie différents puisque, outre les Springfield 1903 et les US 1917 tout neufs, 2.000 Krag Jørgensen finirent quand même par trouver leur chemin jusqu’en Europe au sein du Génie Ferroviaire américain…
Globalement, on ne peut pas parler d’un modèle de préparation militaire. Il fallut en plus former à la française, encore plus qu’à l’anglaise, cette armée de néophytes qui fut le plus souvent entrainée par des paysans gaulois très blanchis sous le harnais par trois années de guerre et avec du matériel français. Un choc culturel pour ces américains déjà très sûrs de leur supériorité. La nature humaine étant ce qu’elle est, cela ne nous fut pas pardonné et explique notamment la rancœur humiliée puis les sarcasmes injustifiés après 1940 d’un Patton à notre égard. Mais bon.
Les USA produisirent plus de deux millions de ces très bons US17 sauce à la menthe dont le notre de ce jour. Ces fusils US 17 finirent par représenter les 2/3 des armes d’épaules du Corps Expéditionnaires Américain – bien plus que leur Springfield 1903 national. Ils se comportèrent excellemment au front.
Tellement bien que l’Armée US songea après guerre à faire de l’US17 l’arme réglementaire standard de l’US Army.
Mais, patriotisme et exceptionnalité obligent, on opta finalement pour le 100% conçu et Made in USA Sprinfield 1903 et même s’il était disponible en moindre quantité et qu’il souffrait encore de quelques défauts absents de notre US17, défaut qui ne furent définitivement résolus qu’en 1922.
Nos bons US17 Enfield furent donc triés et stockés en réserve en attendant des jours meilleurs. Ils allaient venir. Si je puis dire.
25 ans plus tard, pour cause de seconde guerre mondiale, on se rappela avoir tout cela en stock qui utilisait la même cartouche que les Springfield et les Garrand semi-auto apparus en 1936. On en livra donc quantité aux alliés des États-Unis, des vétérans de la home-guard britannique aux unités des armées de la Libération française. Beaucoup furent également parachutés dans les Maquis en France et ailleurs. Des français des Forces Françaises en Allemagne les utilisaient encore à l’entrainement vers 1964. Belle et longue carrière !
Entre l’après première guerre mondiale et l’abandon définitif de l’arme, celle-ci subit diverses transformations plus ou moins réglementaires sur sa plaque de couche et ses bois notamment.
Notre exemplaire est à cet égard assez exceptionnel car il n’a subit aucune de ces transformations d’après guerre et il est 100% dans sa configuration de 1917. Il est sorti de l’usine Eddystone où tournaient 10.000 machines sur 129.000 m2 et maniées par 15.600 employés pour produire 6.000 de nos bébés 1917 tous les jours. La capacité industrielle américaine pouvait enfin donner à plein.
Il est très beau avec des bois d’origine en excellent état avec très peu de traces de manipulation – aucune enture ou coup important. Toutes les garnitures sont bien présentes et au modèle.
Les fers sont en excellent état – aucune oxydation profonde ou peau d’orange. Juste seules traces légères en bout extérieur de canon (comme d’hab exagérées par mes photos gros plan). Les autres, sur la culasse et le magasin sont hyper légères et s’enlèveront sans problème avec un peu de paille 0000 de WD 40 et d’amour. L’arme sera alors réellement muséale. Il est vraiment en top état. Garanti par Maître Flingus. Le bronzage d’origine est d’ailleurs là à 98% ce qui est très rare sur ces armes qui ont pas mal voyagé.
Sa plaque de couche en acier est la bonne et, cerise sur le gâteau, elle a encore à l’intérieur de la crosse (à l’anglaise donc, origine de l’arme oblige) son tube avec son nécessaire de nettoyage en métal blanc (et pas en laiton comme chez les britanniques) et très bien usiné – La bretelle est une repro mais parfaitement conforme au modèle mais elle est là et bien utile au stand.
La mécanique est parfaite – aucun jeu – percussion franche et ressorts fermes – Le canon est excellent avec des très belles rayures, ternes et sans oxydation aucune, avec des arrêtes bien nettes – Juste très beau avec un beau potentiel.
La hausse est bien du modèle, sale comme le reste du fusil, mais parfaitement fonctionnelle et en TBE.
Les marquages sont bien nets sauf au canon où la date de fabrication et la Grenade de réception de l’US Ordnance sont bien présents mais trop légèrement frappés d’origine – ils restent néanmoins nettement lisibles et nous apprennent que notre fusil est né en août 1918.
Le marquage de chambre très beau nous confirme que l’arme est une Eddystone avec un n° de série très légèrement supérieur au million.
Les armes américaines ne sont pas numérotées de partout comme les armes européennes de l’époque mais celle-ci porte bien, partout où ils doivent être, les poinçons de contrôle de cette même usine un “E” un peu partout. Le canon est bien aussi “E” au dessus de la grenade pour Eddystone. Cette arme est remarquablement homogène dans sa fabrication et c’est important.
Pourquoi ?
En effet, les américains n’ont pas réussi pendant une bonne partie de la production à produire des pièces parfaitement homogènes entre les trois fabricants de US17. Ils ont même produits des tas de pièces supplémentaires (Percuteur hausse, bois … ) pour leur fusils à eux pour faciliter les réparations à défaut de faciliter la logistique.
L’équivalent de 200.000 fusils complets environ ! Il a fallu à un moment que le département de la Défense se fâche tout rouge pour que les choses s’améliorent. C’est pourquoi il faut être prudent sur les changements de pièces sur les US17. Et il est, à mon avis, mieux de partir avec une arme homogène toutes pièces du même fabricant et en TBE pour n’avoir rien à changer. C’est bien le cas de mon Eddystone.
On trouve à nouveau la Grenade de réception de l’US Ordnance (service du matériel US) sur le coté du boitier au niveau du magasin et de beaux poinçon à la tête d’aigle très pointue, très “biker” dans leur style, avec des chiffres. Ils identifiaient les ouvriers impliqués dans la vérification de l’arme.
Notre arme mérite juste un bon nettoyage complet mais elle est dans un état réellement excellent et assez rare pour son âge. Un vrai fusil de Sammy parti écrire le début de l’histoire des Marines et la réputation du Corps au Bois Belleau. J’ai d’ailleurs mis en finale une photo de mon US 17 en plein boulot le 25 juin 1918 au dit Bois Belleau 😉
Bref une pièce plutôt rare par sa parfaite homogénéité et son maintien à ses standards de 1917 à travers l’Histoire plutôt tourmentée de ces armes après la première guerre mondiale. Une arme de choix pour un collectionneur d’armes américaines ou d’armes réglementaires de la première guerre mondiale. Juste TOP !
Ps: la baïonnette qui va dessus est la baïonnette US 17 que ce soit la fabrication Remington ou la (rare) fabrication Winchester. Car ce modèle de baïonnette ne fut produit que par ces deux firmes là. Si vous voulez voir à quoi ça ressemble et imaginer ce beau fusil garni de sa fourchette, c’est ici et là.
Arme de catégorie C au CSI : Licence de tir en cours de validité avec cachet et signature d’un médecin au dos ou bien un permis de chasse avec sa validation pour l’année en cours ou l’année précédente ET CNI ou passeport en cours de validité.
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