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Baïonnette “bouchon” française – Très rare modèle militaire pour officier – fabrication Saint Étienne – Vers 1670 – Louis XIV – lame large à contrepointe – Outils pour fusil en croisière – TBE +

Baïonnettes / Bayonets

Très rare Baïonnette “bouchon” militaire – modèle pour officier – bonne fabrication conforme en buis de Saint-Étienne dans une petite série répertoriée – Pas du tout un bricolage – Vers 1670 – 100% française – Véritablement une des toutes premières baïonnettes militaires de l’Histoire – très peu de survivantes connues – TBE

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Description

Voltaire la disait «?fruit de l’enfer?», inventée par «?le démon de la guerre?».

En dépit de sa modeste apparence et de son coté aujourd’hui “évident”, la baïonnette est en réalité une arme révolutionnaire dans l’histoire de l’armement.

On avait bien pensé depuis longtemps à adjoindre une lame à une arme à feu. Mais, de là à en faire un objet assez solide, efficace au combat, pratique à l’usage et capable de se fixer simplement au fusil sans nuire à son tir, il y avait une marge technique qui fût assez longue à franchir.

Les armes blanches et à feu dans le même temps sont donc longtemps restée cantonnées (avec des dispositif repliables parfois mais toujours fixés à l’arme) au monde de la chasse .

La guerre, c’est une toute autre histoire – et un autre “sport” à vrai dire. La baïonnette ne doit pas gêner la salve des fusils, se porter sur des kilomètres en plus du fusil et surtout doit tuer un “animal” d’un tout autre calibre, armé, qui se défend, et n’est fatalement blessé avant de se faire achever. La baïonnette militaire doit aussi, et surtout, répondre à d’importantes contraintes de pénétration.

Et ce jusqu’à ce jour, même si elle est beaucoup moins utilisée que par le passé. Rarement certes aujourd’hui mais toujours. Car, notez le, elle est encore largement en dotation dans la plupart des armées à l’heure de la guerre spatiale et des armes automatiques. La baïonnette, c’est une réalité incontournable plus que marginale de la guerre.

Son défi ne sera pas de percer un cuir épais de sanglier ou de cerf blessé mais bien, en frappant assez fort, de percer le brêlage de cuir, le manteau et souvent la vareuse et la chemise de l’homme en face (en 14-18 par exemple). Ou son treillis et son gilet pare-balle (car ces gilet ne sont pas faits pour arrêter des lames !) en cela propulsé par une farouche volonté. Car le type en face n’est pas fatalement un freluquet. Et c’est peut-être lui qui vous choisira…

Car c’est la réalité du combat à la baïonnette, souvent décisif, où, conformément à la formule moyenâgeuse “Vir virum legit” ( “l’homme choisit l’homme”), un combat de sauvages et des plus braves aussi.

Du fait de cette nature particulière, la baïonnette, peut être encore plus que le sabre manié souvent à cheval et parfois à plus longue distance, ou en moindre nombre, s’est chargée d’une symbolique très forte. Elle est l’expression d’un choc violent, d’un contact interindividuel, sans deuxième manche, les yeux dans les yeux et souvent final pour l’un des deux protagonistes. Le combat à la baïonnette, c’est la dialectique des volontés portée à blanc comme le fer dans la forge. Rien à voir avec un coup de fusil même de près.

D’où aussi le nombre de références et de grandes phrases historiques sur cette pièce très particulière de l’armement humain.

Quelques exemples ?

Le théorique “La balle est folle. La baïonnette est sage” – version “École de Guerre 1912” (avant les épouvantables charges de l’été 14) du fameux – “La balle est folle. La baïonnette sait ce qu’elle fait” prononcé vers 1770 par le Généralissime russe Souvorov, un des rares stratèges de l’Histoire à n’avoir jamais été vaincu. Un expert qui partageait la vie et le combat de ses soldats au plus près.

Le drolatique “Sire on peut tout faire avec des baïonnettes sauf s’assoir dessus” du Prince de Talleyrand à Napoléon. 

L’historique “Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes” du Comte de Mirabeau en 1789. 

Et aussi l’aphorisme d’un autre expert, Napoléon pour qui “le fusil qui n’est qu’un bâton sur lequel le brave fixe sa baïonnette”.

Et puis c’est aussi l’image d’Épinal de la “tranchée des baïonnettes” en 1916 à Verdun, symbole thermopylien de l’esprit de sacrifice absolu et où reposent encore aujourd’hui deux héroïques compagnies du 137° RI.

Et, pourtant, elle fut longue à mettre au point cette fameuse baïonnette.

Face à la question combat de près /combat de loin, créée par le fusil, on opta souvent pour une solution hybride (qui demeura longtemps) consistant à équiper les hommes de deux armes, une à feu à distance et l’autre blanche pour le combat rapproché. Un sabre court genre “briquet” le plus souvent car il était plus apte au corps à corps. Mais deux armes par hommes, c’est une dépense. C’est encombrant aussi. Et puis ce n’était pas adapté à tout. A repousser la cavalerie notamment. Alors on continuait, en gros, de faire accompagner des tireurs de mousquets avec des hallebardiers ou des piqueurs.

Une autre motivation, trop négligée, est que la “solution” baïonnette aurait sans doute permis d’économiser des munitions. On le pensait.

Bref, on cherchait.

 

Entre la peste, les guerres de religion, la prise de la ville par Charles Quint, et les luttes avec l’Espagne, la bonne ville de Bayonne a vécu quelques heures mouvementées au XVI° et XVII° siècle.

L’histoire voudrait qu’en pleine Guerre de Religions des paysans catholiques de Bayonne à court de poudre se défendirent d’un assaut protestant en fixant des couteaux de chasse au bout de mousquets. Très possible. On aurait été vers 1570. Une autre version ferait remonter le mot, mais pas l’objet, au « baionnier », archer français de la Guerre de Cent-Ans maniant aussi le couteau. Plus douteux à mon sens.

Le mot “bayonnette” est néanmoins attesté dès 1572. Il semblerait aussi que la région de Bayonne ait été réputée pour ces couteaux et lames à destination militaire. En 1655, le médecin personnel de Louis XIV notait encore?: «?on fait à Bayonne des dagues qu’on appelle des bayonnettes?».  Il y a donc un lien assez certain entre la ville éponyme et l’objet, que les paysans de Bayonne en soient, ou non, les inventeurs.

Née du système “D”, et avant de devenir l’astucieux “deux-en-un” apte au tir que l’on connait, la baïonnette connaitra deux étapes.

Dans une première étape, on en reste à une solution assez “paysans de Bayonne”.  Dès 1671, à l’initiative de Louvois, Ministre de la Guerre de Louis XIV, le régiment Royal-Artillerie est doté des lames d’une trentaine de centimètres de long, fichées par une poignée cylindrique, qui peut s’enfoncer assez profondément dans le canon des mousquets comme un bouchon.

C’est notre rare objet de ce jour appelé “Baïonnette-Bouchon”.

Certes, elle empêche de tirer (rappel: il faut une bonne minute au moins pour recharger un mousquet à coup unique vers 1650) en obstruant le canon mais elle permet aux hommes de disposer en quelques secondes d’une “pique” pour se défendre au corps à corps voire de résister à des cavaliers.

La baïonnette est née.

Ce concept de fusil se transformant en pique de combat et éventuellement capable de défendre le soldat contre un cavalier durera jusqu’au XX° siècle. Il vous explique aussi la longueur des fusils à silex (1m50 sans la baïonnette!) et celle des fusils Lebel ou Gewehr 1898 allemand de 1m20 avec leurs baïonnettes de 60/70cm de plus !  Ce concept ne sera remis en cause que par la Guerre de 14 et ses tranchées exiguës où un long fusil muni d’une longue baïonnette est plus gênant qu’autre chose. Sans compter que mitrailleuses et disparition de la cavalerie avaient un peu simplifié le problème.

Mais c’est bien cette même baïonnette qui a sorti de l’Histoire les hallebardes, les faux, les multiples piques et autres espontons qui avaient régné en maitre sur tous les champs de batailles du monde depuis les hoplites de la Grèce antique. Une arme révolutionnaire donc par son coût, sa praticité et son efficacité une fois associée à un fusil.

La seconde étape, l’amélioration décisive du concept, viendra d’un homme admirable à tous points de vue, dont la contribution à la baïonnette n’est qu’un des plus modestes de ses très nombreux apports: le morvandiau et néanmoins Maréchal de France Sébastien Le Prestre, Marquis de Vauban.

Vauban indique à Louvois en 1687 qu’il est possible de concevoir système de fixation qui n’obstrue pas le canon et lui en indique les grandes lignes. Naît ainsi le principe de la baïonnette moderne, avec une douille cylindrique se bloquant sur un tenon en acier à l’extrémité du fusil et munie d’une lame droite à base coudée, fixable/détachable en un instant et d’une rigidité totale.

La baïonnette moderne était née. Le reste n’est que perfectionnements mineurs. Elle allait avoir une fantastique descendance dans tous les pays du monde et symboliser la guerre pendant trois siècles.

Notez au passage que c’est encore une invention 100% française.

1670 environ pour la naissance des baïonnettes bouchons – 1690 pour celle des baïonnettes à douilles – inutile de vous dire que les baïonnettes bouchon militaires survivantes comme la notre sont très rares. Je ne vois d’ailleurs passer que des baïonnettes-bouchon de chasse. Car il y en a eu aussi.

Par sa lame très large 45mm à la base, d’une longueur de 37 cm et d’une épaisseur de plus de 4mm, c’est assurément une baïonnette militaire ce que confirme la forme de sa lame à contrepointe.

Elle est de plus muni en croisière de deux outils pour être encore plus utile au soldat – un servant à cogner – un servant à visser ou démonter pour le service du fusil. Déjà très bien pensé !

La lame a été oxydée / nettoyée (350 ans ont passé !) mais elle est dans sa bonne épaisseur d’origine, très saine et très solide. La lame en main est réellement impressionnante notamment par sa largeur – comme une lame d’esponton détachable !

Ce même modèle est répertorié en collection avec une Fleur de Lys et une trace de couronne au talon (ici disparus avec les siècles) – poinçons qui indiquent à coup sûr une baïonnette de fusil d’officier “fournie par le roi” et de fabrication privée de Saint-Étienne. Ce qui confirme que même pré-règlementaire, cette baïonnette a été faite dans une petite série identique et destinée à l’armée et pas sur commande pour la chasse.

Notre baïonnette est exactement la même, y compris le bois de la poignée, de ce même bois de grande qualité, voire luxueux d’apparence, qui confirme une destination pour officiers. Toutes pièces d’origine.

C’est du buis. Bois européen le plus dur et le plus résistant à tout y compris aux parasites et surtout un bois à grains très fins qui ne se fend presque jamais à cœur sous les chocs. C’est à mon sens la vraie explication du choix de ce matériaux (plutôt que l’esthétique) pour une baïonnette, arme destinée par nature à subir des chocs.

Notre poignée-bouchon est en excellent état sans trou de vers, presque neuve. Le buis a remarquablement résisté. Vive le buis ! Nos ancêtres étaient des experts dans le choix des matériaux naturels. Les marques sur la boule de la poignée sont des marques d’enfoncements successifs dans le canon ou des coups et nullement des fentes ou des recollages. Elle a indubitablement servie et elle est en TBE pour son âge !

In fine une TRÈS rare baïonnette militaire française vers 1670. Une des toutes premières de l’Histoire de toutes les armées du monde. Et c’est du 100% made in France ! Infiniment plus rare que la 1717 son successeur déjà difficile à “loger”. Celle-ci a peut-être vu la bataille de Turckheim avec Turenne ou celle de Maastricht avec D’Artagnan…

Une vraie pièce évocatrice de la grande Histoire de France et d’une étape majeure de l’histoire de l’armement . Objet indispensable pour tout collectionneur de baïonnettes. et encore plus de baïonnette militaires françaises.

Arme non classée au CSI mais interdite de vente aux mineurs : CNI obligatoire

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