Vendu !

Emblématique fusil semi-automatique soviétique SVT-40 – Arsenal de Tula en 1944 – Arme non stockée d’origine – Mono matricule – calibre d’origine 7,62x54r – TBE ++

Le musée de Maître Flingus, ou "c'est déjà vendu !" avec descriptions et photos !

Très beau fusil semi-automatique SVT 40 – Fabrication Arsenal de Tula début 1944 – 10 coups en 7,62x54R – Mono-matricule d’origine sans marquage au crayon électrique – État mécanique et extérieur excellent  – Bois superbes avec tous marquages et poinçons lisibles – Canon miroir – Arme historique symbolique et de grande qualité – un top collector !

SKU: 826-23
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Description

SVT-40 est l’abréviation de “Samozaryadnaya Vintovka Tokareva, obraziets 1940 goda” en russe ou, littéralement, “fusil se rechargeant tout seul de Tokarev, Modèle pour 1940” . Bref un semi-auto.

Les russes surnommaient le fusil SVT-40 “Sveta”, surnom proche de l’abréviation et qui est aussi le diminutif affectueux du très répandu prénom féminin Svetlana, “celle qui apporte la lumière”, Claire chez nous. Comme Katioucha, accessoirement aussi un lance-fusées multi-tubes d’artillerie, est le diminutif du prénom Ekaterina/Catherine et une célèbre chanson d’amour de 1937 connue dans le monde entier. On était romantique dans l’Armée Soviétique.

Son inventeur est Fiodor Vasilievich Tokarev, né le 2 juin 1871, et également inventeur, entre autres, du fameux pistolet TT-33 et modernisateur brillant de la mitrailleuse Maxim, Prix d’Etat de l’URSS, Héros du Travail Socialiste, Prix Staline et titulaire d’une foule de décorations gagnées sous le Régime Soviétique mais déjà aussi sous l’Ancien régime tsariste.

Car notre Tokarev était un authentique Cosaque du Don, de père et de mère de familles cosaques depuis des lustres.

Né dans une famille nombreuse (dont seuls trois enfants avaient survécu pour situer la vie dans ces familles paysannes russes de la fin du XIX° siècle), il était devenu un très brave officier cosaque pendant la première guerre mondiale après avoir assuré le poste de responsable d’armurerie régimentaire.

Ce novateur-né avait d’ailleurs déjà proposé une version semi-automatique du classique fusil Mosin Nagant dès 1910 à une époque où bien peu de monde sur la planète songeait à une telle arme.

Parenthèse sur l’histoire des FSA: les seuls autres qui s’y attelaient sérieusement au fusil semi-automatique individuel, c’était tous des français qui eux y travaillaient vraiment dur depuis 1904. Notons quand même que, si le premier fusil semi-automatique réglementaire de l’Histoire fut français (le Meunier 1916  mais déjà finalisé dès 1912), les russes n’étaient pas très loin avec leur Fedorov 1916. Il n’en reste pas moins que le seul fusil semi automatique un peu produit en masse (85.000 exemplaires) et réellement utilisé en 14-18 reste le FSA/RCS 17, toujours français. Fin de la parenthèse.

A la Révolution, notre Fiodor fit le choix de se rallier au nouveau régime comme 75% des officiers impériaux (signe implacable du discrédit de l’Ancien Régime finissant). Bien lui en pris, car il continua une très belle carrière en patrie socialiste avant de finir tranquillement sa vie, dans son lit, à Moscou en mars 1968 à l’age respectable de 97 ans.

Pourtant tout avait mal commencé pour le petit Fiodor car son père, ayant constaté que le petit Tokarev savait maintenant lire, compter et écrire et était plutôt rapide intellectuellement, avait jugé utile de le sortir de l’école dès l’âge de huit ans ! Il lui annonça la nouvelle en lui disant: ” Bravo Fiodka ! Tu es un crack en sciences maintenant ! Un cosaque n’a pas besoin d’en savoir plus. Tu vas nous aider à la maison. Et que ça saute!”.

Encore un qui est revenu de loin…

Revenons à notre SVT.

22 Juin 1941, 4h45 du matin, sur le front de l’Est qui vient de s’ouvrir depuis un peu moins de 24 heures maintenant, les allemands attaquent la forteresse de Brest-Litovsk (actuelle Biélorussie) avec des moyens considérables (17.000 hommes hors artillerie et aviation). Elle est défendue par 9.000 soldats et officiers soviétiques et, hélas, 300 familles qui vivent dans cette grande forteresse avec les pères et maris. Les plans allemands prévoient de la faire chuter en 12 heures. Il leur faudra 10 jours de combats intensifs.

Les soviétiques se battent avec acharnement, déjouant illico les calculs d’effondrement du régime stalinien. Les tous derniers survivants refuseront de se rendre et auront le temps de graver sur les murs ces simples mots  “Mi ni sdaliss” traduire ” nous ne nous sommes pas rendus” avec leur noms en dessous – 0n visite cette pièce encore aujourd’hui. Le sort des 300 familles fut épouvantable. La guerre d’extermination à l’Est venait de commencer.

Pendant la prise de la forteresse, des soldat allemands témoignent qu’ils leur faut attendre que les russes rechargent pour attaquer. Les soldats russes semblent équipés de “mitrailleuses individuelles”, dit un de leur témoignage, qui portent plus loin et beaucoup plus fort que leurs pistolets mitrailleurs MP40.

En réalité, ils sont pris sous un feu d’infanterie composés de SVT 40 et de quelques AVT40 sa très rare variante automatique. Un peu plus tard, Guderian écrira dans un rapport daté du 7 novembre 41 “l’armement individuel russe est en général inférieur au notre à l’exception de leur fusil semi automatique”. Hommage contraint d’un adversaire implacable. En décembre 41, quand les armes allemandes gèleront à ne plus fonctionner, il comprendra que le jeu supplémentaire de la PPSH41 ou du Mosin n’avait rien d’un défaut de production et ne nuisait en rien à leur efficacité… 

Au cours du terrible été 1941, les allemands capturent de très nombreux SVT-40. Ils sont stupéfaits. Ils n’ont rien d’équivalent.

L’arme est maniable, élégante, sa cartouche puissante, 10 coups tout de même, son système récupération des gaz à piston mobile court est très novateur. Il inspirera plus tard celui du SKS 45 et de la Kalashnikov.

Ce fusil d’infanterie est en plus très léger dans son bouleau arctique taillé très fin (3,8 kilos contre 4,4 au Mosin 91/30, le fusil d’infanterie standard). Le fusil est précis, porte loin et peut tirer 30 coups/minute sans surchauffe excessive même avec une cartouche bien plus puissante (trop?) que la 9 para ou la 45 ACP des PM de cette époque. Une excellente arme d’infanterie si on l’utilise avec soin et sans vouloir en faire un automatique qui tire sans arrêt.

En conséquence, les allemands adoptent immédiatement les armes capturées pour leur propres forces d’élite sous la désignation officielle « G.259(r) ». C’est l’efficacité du SVT 40 qui les convaincra à accélérer la mise au point leur propre semi automatique, le Gewehr G41 (arme “ratée” en ayant voulut innover sur la récupération du système russe) et surtout le fameux Gewehr 43 qui corrigeait partiellement le G41 en collant tout simplement au système russe à piston court.

Pour être fair-play, il faut dire aussi que la version primale de 1938 du SVT-40, le SVT 38, avait lui aussi souffert de défauts de jeunesse justifiant l’introduction du SVT modifié en 1940.

L’ancêtre commun soviétique des ces beaux bébés, l’AVS 1936, dessiné par un autre concepteur de qualité, Simonov, ne connu qu’un succès d’estime (env. 40.000 exemplaires et abandonné dès 1938) après l’avoir pourtant emporté contre le projet justement présenté par Tokarev. Le projet Simonov de 1936, devenu AVS36, était trop complexe pour une utilisation opérationnelle saine. Il suivait en fait la voie du refroidissement de bouche proche du système Bang adopté sur le G41 allemand avec les mêmes déboires. Le commandement soviétique aura la sagesse de revenir au prometteur projet de Tokarev pour aboutir in fine, après ces allers-retours, à notre SVT40 et à son piston court à prélèvement de gaz par perforation du canon.

En termes d’emploi coté russe, le SVT-40 fut d’abord alloué aux sous-officiers et aux unités d’élites comme celles de l’infanterie de Marine –  à raison d’une centaine par bataillon dont 8 à canon spécialement sélectionné pour les snipers car l’arme peut remplir ce rôle jusque 1000 mètres environ. La hausse est graduée jusque 1500 mètres.

Mise en production en juillet 1940, l’arme fut produite à 1,6 millions d’exemplaires surtout en 1941 et 1942 avant son arrêt définitif en 1945 (Le SKS45 arrivait !).

Nul n’étant prophète en son pays (un grand classique de l’armement aussi !), les soldats russes lui reprochaient sa finesse, son entretien plus complexe que le simplissime Mosin à verrou, sa plus grande dispersion que le Mosin quand le canon est brûlant et sa relative fragilité au combat toujours comparé au très rustique et increvable 91/30. Bref Ivan préférait jouer au sniper et aux combats de rue avec un engin moins sophistiqué et plus adapté aux très rudes combats de l’Est. Maitre Flingus vous a trouvé sur un site russe une photo de nos SVT40 montant en ligne en 1941 portés par un groupe de “Frontoviki”, les “gars du Front”.

En revanche, enthousiasme sans réserve pour les possibilités de l’arme russe dans la Wehrmacht et la SS a qui elle fut largement attribuée. Jugé révolutionnaire, maniable, fiable (les incidents de tir sont rares sur le SVT-40) et tout à fait utilisable pour un soldat un peu expérimenté comme l’était le landser allemand de 1941/1942, il fut largement réclamé par une troupe qui sait que des dizaines de milliers de SVT ont été capturés dans l’épouvantable été 41 et sont disponibles. Il existe une multitude de photos d’époque montrant des soldats allemands ayant troqué l’armement germanique pour un beau SVT 40 soviétique.

Aujourd’hui, ces éminentes qualités en font une star des stands de tir, par son élégance, sa finesse et son efficacité loin des rudes conditions de combat du Front Est. Il est très recherché et populaire car c’est une arme amusante, précise, virile et très agréable au tir sportif. Quand on en trouve…

A titre personnel, je le préfère au fameux SKS45 pourtant un de mes petits chouchous car moins encombrant. Plus beau que le Simonov, le  SVT40 est aussi plus précis aux distances 200 mètres et plus (ligne de mire plus longue oblige), tape fort sa cible avec sa cartouche des plus péchues tout en vous démolissant bien moins l’épaule que sur un classique Mosin 91/30. Excellente arme.

 

Notre exemplaire est un très bel exemplaire fabriqué à l’Arsenal de Tula au début de 1944 (la production des SVT cesse début 1945).

Il est en excellent état mécanique –  tous ressorts bien fermes et percussion franche. En revanche il nécessite un démontage/ nettoyage complet puis un graissage (sauf canon) avant usage. Le chargeur est d’époque et pas une repro US. Très bonne arme bien saine.

Son canon est plus que très beau: miroir avec des rayures bien nettes – l’arme a peu tiré et conserve tout son potentiel. Cela ne veut pas dire qu’il faut tirer comme un dingue avec cette arme muséale. Je suggère vu sa rareté croissante au contraire d’en prendre grand soin et de recharger. Notre SVT est aussi bien complet de sa baguette de nettoyage souvent perdue.

Son revêtement externe est en TBE+ – la culasse est toutefois décolorée métal nu et l’alliage utilisé mis à nu lui donne une couleur légèrement orangée comme anodisée mais c’est bien la sienne. Elle est bien au numéro (et pas refrappés!) sous le levier d’armement. Tous ses beaux poinçons sont bien lisibles – On peut peut-être la re-noircir. Moi je ne le ferai pas mais chacun fait ce qui lui plait. Pour le reste c’est plus qu’impeccable : ni rouille (même ancienne) ni oxydation nulle part. Pas de peau d’orange nulle part. État plus qu’excellent voire muséal. J’en ai rarement vu d’aussi beau.

Le bois aussi est très beau et tous les marquages et poinçons du bois sont encore bien visibles sous les restes de cosmoline de stockage (ça s’en va à l’acétone et avec amour, SVP, pour ne pas effacer les marquages du bois). Le bois n’est pas rayé ou abîmé c’est juste des marques de manipulation dans la cosmoline de protection. Ce fusil mérite vraiment un “décryptage” complet de son histoire tant tous ses poinçons d’origine sont présents. Il est rare de voir des bois d’armes militaires dans un tel état de jeunesse pour ce qui est des marquages.

C’est du beau bouleau sibérien, un bois léger, solide et imputrescible. Très différents de nos bouleaux européens. Il mérite, outre d’enlever les restes de cosmoline, encore un passage à l’huile de lin pour être parfait.

Bref une arme au top, un très bel exemplaire. Mais ce n’est pas tout.

En l’examinant, j’ai découvert une arme 100% monomatricule sans AUCUN marquage au crayon électrique. C’est rarissime sur des armes russes. Et cela me fait penser soit à une arme de prise, soit, à titre tout à fait exceptionnel, à une arme stockée sans avoir été jamais démontée. C’est très rare en Russie où, traditionnellement, les armes sont stockées par pièces et qualité de pièces et non pas par arme. C’est ce qui fait qu’il est impossible de trouver des armes russes ayant été officiellement stockées et restées au numéro. Quand elle le sont, c’est au crayon électrique au déstockage. Ce qui a moins de charme pour un collectionneur, il faut l’avouer.

Or, ce n’est pas le cas de notre arme qui est intégralement mono matricule sans AUCUN marquage au crayon électrique: canon, chambre, culasse pontet et bois ! Seul le chargeur n’est pas au numéro (faut pas rêver!) mais c’est un bon chargeur russe d’époque. Bref tout ce qui était numéroté sur un SVT-40 lui-même est au numéro d’ORIGINE. Cela en fait à mon sens une pièce d’exception pour un collectionneur.

Bref, très beau et très rare en plus notre SVT-40 de ce jour !

Il est évidemment en calibre réglementaire 7,62x54R d’origine. On peut y mettre (avec soin) une lunette PU (rail) pour le mettre en sniper car le boitier est adapté d’origine sur ces armes. Deux petits trous à faire et je ne le suggère pas du tout. Mais là encore chacun fait ce qui lui plait.

Tout  y est réglable y compris l’emprunt de gaz et, à condition de le faire, il avale toutes les munitions du commerce (grosse différence avec le Garand et le G43 qui sont rincés après quelques milliers de munitions modernes – trop survitaminées). Le guidon est réglable aussi.

Des trois fusils semi automatiques emblématiques de la seconde guerre mondiale, Garand 36, G43 allemand et SVT-40, le SVT est certainement à la fois le plus léger, le plus simple au démontage, le plus agréable au tir et, pour moi, le plus élégant. Une arme historique aussi qui raconte l’affrontement gigantesque du front de l’Est dont on peine encore à l’Ouest à se faire une idée qui soit un tant soit peu à l’échelle du sujet…

C’est surtout une arme devenue très rare en configuration d’origine 10 coups semi automatique de catégorie B. Il n’en reviendra plus de Russie avant peut être des années. Une occasion exceptionnelle d’en attraper encore un.

Je souhaite qu’il reste dans sa configuration d’origine (et donc en catégorie B) et je réponds d’avance fermement par la négative à toute demande de transformation en catégorie C. Totalement idiot et les lois changent tout le temps en plus. Je n’aurai jamais le cœur de souder le chargeur. Autant demander à Enzo Ferrari de brider sa Testarossa…

Un top pour un collectionneur d’armes de la seconde guerre mondiale tireur d’armes réglementaires ou participant au TAR.

Un bon résumé sur la bête au tir ici : https://www.youtube.com/watch?v=Wdga_QOvm4M

ARME DE CATÉGORIE B AU CSI : SOUMISE À AUTORISATION, PHOTOCOPIE DE LA PIÈCE D’IDENTITÉ ET ORIGINAUX DES VOLETS 1 ET 2 DE L’AUTORISATION. Ou du volet 1 d’une autorisation libérée par une cession d’arme et encore valide. Expédition contre signature en deux colis séparés d’au moins 48 heures obligatoire.

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