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Fusil Mosin Nagant 1891/30 – Qualité avant guerre – Arsenal de Izhevsk en 1926 – Boitier octogonal – Bretelle et baïonnette – 100% Mono-matricule – Canon superbe – Excellent état – Le fusil Mosin ou le Serment d’amour de Sergueï et de Tatiana ! – TBE++

Le musée de Maître Flingus, ou "c'est déjà vendu !" avec descriptions et photos !

Beau fusil Mosin Nagant 1891/30 – Arme de qualité avant guerre – Produite par l’arsenal d’Izhevsk en 1926 – Encore en marquages d’Arsenal cyrillique (avant 1928) – Boitier octogonal (disparu lui en 36) – Bois encore recouvert de sa cosmoline de stockage avec de beaux poinçons – Canon très beau – Bretelle et baïonnette – Excellent état – Arme devenue à collectionner dans le contexte actuel – TBE++

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SKU: 1181-25
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Description

Les Mosin Nagant ont toute une histoire.

En fait, ils en ont deux. L’une est assez connue des collectionneurs / tireurs. L’autre moins.

L’Histoire de l’arme d’abord, qui est fascinante.

Elle court de la fin du XIXième siècle à la deuxième moitié du XXième dans un fleuve de sang et de bravoure.

Des champs de batailles oubliés (et pourtant essentiels) de la Guerre tsariste à nos cotés en 14-17, à l’immense bravoure du soldat et du sniper russe (souvent une femme) dans la seconde guerre mondiale, dans les épouvantes de la Guerre Civile russe (10 millions de morts à rajouter au 2 millions de la première guerre mondiale), des combats de l’Armée Populaire de Libération Chinoise de 1937 à 1949, en passant par les arsenaux et les combats de plus de 50 pays à diverses époques, de la Guerre Russo-Japonaise de 1905, de L’Espagne à la Corée et au Vietnam, il est toujours là, et de toutes les luttes, notre fusil Mosin.

Et avec lui, toujours, sa fantastique cartouche de 7,62×54 R, à la balistique intraitable, née comme lui en 1891 et du choix du même homme, cartouche qui est encore réglementaire dans quelques pays notamment dans les excellents fusils de sniper Dragounov.

Très peu de Mosin ont été re chambrés réglementairement.

Il y avait peu de choses à changer sur l’arme de Sergueï Mosin en plus de soixante-dix ans de services (les Mosin Nagant ont terminé leur carrière en 1967 – en Albanie de mémoire – plus de 75 ans de carrière au total !).

Rien à modifier non plus sur sa cartouche pendant ses plus de 130 ans de services. Record de la 9 parabellum – toujours réglementaire depuis 1902 – battu!

Et radio-stand, qui nous raconte que cette cartouche « à bourrelet comme celle du Lebel », n’était pas apte à devenir une cartouche pour armes automatiques (ce que Mosin lui-même n’a d’ailleurs jamais promu), ferait quand même bien d’énumérer le nombre étonnant de fusils-mitrailleurs et mitrailleuses soviétiques de qualité chambrant cette cartouche de 1891.

Cela relativiserait sérieusement le propos.

Un chiffre, enfin, pour situer cette arme dans l’Histoire et qui résume tout à lui seul: 37 millions.

Oui, 37 millions d’exemplaires dans ses infinies variantes réglementaires dans plus de 20 pays

Mais il y a une autre histoire que celle de l’arme et de sa cartouche derrière celle de la carrière historique du fusil Mosin Nagant.

Et de façon surprenante, c’est une très belle histoire d’amour. Une histoire très russe.

Serguei Ivanovitch Mosin est né à Ramon une toute petite ville de l’Oblast de Voronej en 1849, fils d’un sous-lieutenant à la retraite d’extraction paysanne des plus modestes (difficile de faire une carrière plus brillante dans l’armée russe de l’époque avec une telle extraction – La  « Tables des Rangs » de Pierre Le Grand régnait encore en force dans le pays) et d’une mère modeste paysanne de l’Oblast aussi.

Des paysans patriotes. Le grand-père de Sergueï était mort, simple soldat, dans l’armée russe contre les français en 1812.

Il avait appris à lire le petit Sergueï et savait bien que l’armée était sa seule chance de promotion sociale. Son père ancien militaire, le fit renter dans un lycée militaire à 12 ans où il excella rapidement.

Ses brillants résultats (major) l’expédièrent à la prestigieuse École Militaire Alexandrovskoïe (équivalant de notre St Cyr à l’époque).

Reçu brillamment, major encore, il opta pour l’artillerie, arme savante où les officiers d’origine modestes – en Russie comme en France sous l’ancien régime – avaient plus de chances de faire carrière.

A sa sortie de l’Académie d’Artillerie de Mikhaïlovskoe, à nouveau major, ayant de fortes dispositions de conception et d’organisation, il est nommé à l’Arsenal de Toula au sud de Moscou où il dirigea d’abord la section usinage.

C’est là qu’il mettra au point son célèbre fusil, en collaboration avec un belge, très intéressé par l’énorme marché militaire russe de l’époque, Émile Nagant.

Je vous a raconté l’histoire passionnante des frères Nagant ici.

Mosin reprendra le système d’alimentation de Nagant, très moderne en 1891, y adaptera culasse et canon de sa conception, d’une simplicité redoutable (notamment de démontage) et surtout sa fabuleuse 7,62x54R.

On appellera, et on appelle encore parfois ce le fusil de Mosin, le « fusil 3 lignes ».

Pourquoi 3 lignes ?

Parce que la ligne est une mesure de longueur russe d’Ancien Régime, équivalente à 2.54 millimètres, mesure supprimée en 1917 à la Révolution lors du passage au système métrique français, et que le calibre de la munition du Fusil Mosin Nagant est de 7,62 millimètres soit très exactement 3 x 2.54mm qui font 7.62.

On est en 1889 et Sergueï Mosin est encore un jeune capitaine.

Son activité, son invention qui libérait la Russie de sa dépendance aux brevets étrangers, sa capacité à organiser rapidement une fabrication domestique en grand nombre de cette arme pour la colossale armée russe après que les premiers (et très rares!) exemplaires du Mosin Nagant aient dus être fabriqués en France à Châtellerault, faute d’outil industriel adapté, valurent à Serguei Mosin, honneurs et récompenses financières substantielles.

Il finira Major-Général, anobli et Directeur d’un des principaux arsenaux russes de l’époque, celui de Sistrorietsk.

Mais l’Histoire ne s’arrête pas à une réussite sociale et à une brillante invention.

Jeune officier encore, Serguei Mosin tomba amoureux d’une femme totalement hors de sa condition, Barbara Nicolaievna Arsenieva, femme mariée, noble et épouse d’un conte russe de la meilleure noblesse.

Accessoirement, elle, était la nièce de l’écrivain Tourgueniev et déjà mère de deux enfants. Et, lui, le mari, avait deux fois l’âge de l’épouse.

Rien d’étonnant. C’était un peu la norme à l’époque dans le milieu nobiliaire. Cette « norme » était d’ailleurs moquée par le reste de la société russe et a donné lieu à un célèbre tableau (voir ici) du peintre russe Vassili Poukirev.

Mais, surtout, ce mari était le fils du seigneur de la terre où étaient nés les humbles Mosin…

A l’inconvenance de la situation s’ajoutait donc une atteinte à la hiérarchie sociale de fer de la Russie d’alors.

Plus grave encore, cet amour était profond et réciproque.

Le mari était parfaitement au courant de cette situation. Et ce premier mariage était définitivement voué au naufrage.

Mais l’histoire est très russe. Chaotique, longue mais chimiquement pure à 100% de sentiments humains déchainés et de fatalité. Lermontov aurait pu en faire un roman.

Homme d’honneur, au bout de trois ans de relations purement platoniques, et alors que la très belle Barbara était enceinte de son troisième enfant légitime, Serguei se présenta au mari, pour lui avouer officiellement les sentiments des amoureux, lui demander d’accepter la demande de divorce de son épouse. Il s’engageait à l’épouser elle immédiatement et à le dédommager lui de tous les troubles.

Le mari, ulcéré de devoir laisser son épouse légitime à un roturier, refusa tout net. 

Mosin le provoqua donc en duel.

Le mari refusa un duel contraire à sa condition et porta plainte contre Mosin. Peut-être pensait-il aussi que le temps aurait raison des sentiments de son épouse et de Serguei Mosin.

Mosin fut astreint à… trois jours d’arrêts à domicile. Premier avertissement sans frais.

Quelques temps après, Mosin renouvela son offre de duel. Et pris cette fois-ci deux semaines d’arrêts de rigueur. Punition assez sévère et rare pour un officier. Deuxième avertissement. Payant cette fois. 

S’il continuait à provoquer le scandale, ses chances de vivre avec l’élue de son cœur risquaient d’être réduites à zéro en même temps que sa carrière. Les amoureux durent souffrir et patienter.

Lettres d’amour et rencontres secrètes continuèrent néanmoins.

Plus de quatre ans, passèrent.

Le mari comprenait que rien n’y ferait. Mais il était ulcéré. Tout le monde ne continuait à parler que de l’amour romanesque de Sergueï et de Barbara.

Mosin renouvela alors son offre de divorce.

Le mari consenti cette fois. Mais, perversement, exigea 50.000 roubles en « Otstypnix » pour signer – traduisons le mot russe poliment par « compensation » plus que « dédommagement ». Une quasi vente ou rançon comme on voudra. Somme absolument colossale néanmoins. 

Pour mémoire un ouvrier russe en 1913 gagnait environ une vingtaine de roubles par mois en moyenne et un capitaine 145…

Peut-être pour humilier Mosin encore une fois. Ou peut-être le dissuader définitivement. Un argent que Mosin n’avait pas de toutes façons.

Mais la relation des deux amoureux dépassa tout et perdura.

Huit ans passèrent encore.

Mosin avait été cette fois largement récompensé pour son travail. C’est le travail acharné de Mosin sur son fusil et encore plus sur sa mise en production qui lui donna les moyens de se ruiner à peine fortuné quand il se présenta au mari pour payer les fameux 50.000 roubles.

De guerre lasse, et ayant le premier prononcé ce chiffre, le mari céda. La somme fût réglée. Le divorce fût prononcé.

Barbara et Sergueï purent enfin se marier. 16 ans étaient passés depuis leur première rencontre. On ne connait pas à Serguei Mosin d’autre relation féminine que celle-là. L’amour d’une vie.

Ils furent heureux, toujours ensemble, mais n’eurent pas de descendance. Sergueï Mosin mourut à 52 ans en 1902 d’une mauvaise pneumonie laissant Barbara éplorée.

Lui fût littéralement enterré sur son lieu de travail dans le cimetière proche de l’Arsenal de Sistrorietsk qu’il dirigeait.

Sur la dalle de sa tombe d’officier fut gravé le traditionnel sabre auquel on ajouta une représentation de son célèbre fusil.

L’arsenal de Sistrorietsk où avait tant travaillé Sergueï Mosin fut dé-commissionné par les bolcheviques en 1922. Il ne produisit plus jamais d’armes. Il y reste juste une statue commémorant sa mémoire.

Barbara, elle, lui survécu jusqu’à la Révolution de 1917.

Elle disparut dans la tourmente bolchévique dans des circonstances inconnues et sans laisser aucune trace. Vaporisée.

Entre les famines et la liquidation de la noblesse comme classe, vieille femme de haute noblesse, elle n’avait de toutes façons que très peu de chance de survivre aux évènements.

Des destins russes.

 

Notre Mosin est un très bel exemplaire du fusil 1891 tsariste dans sa version raccourcie adoptée par l’Armée soviétique en 1930 dite « Mosin Modèle 91/30 ».

Ce Mosin Nagant, étant de 1926, il s’agit d’une arme née au standard 1891 remise au standard 1930 après 1930 donc (mais avant 1936) par réduction de l’arme de 130 à 123 cm et du canon de 80 cm à 73cm. 

L’arme est parfaite – son fonctionnement mécanique est impeccable – son canon est sans aucune oxydation ou corrosion  avec de très belles rayures – non alésé à la bouche (aucune importance selon moi mais, bon, ils plaisent plus comme ça ….).

Tous les marquages et le bronzage sont d’origine et en parfait état – Les garnitures de crosse et fut sont en métal et à vis et pas à » trous » comme après 1941.

Celui-là est sorti de l’arsenal d’Izhevsk  (prononcer « ijevsk ») en 1926. C’est donc un des tous derniers avant le nouveau standard 91/30, celui de la seconde guerre mondiale.

Les marquages de boitier sont typiques des productions d’avant 1928 et d’avant 36. L’arsenal n’est pas indiqué par un simple symbole (flèche dans un triangle pour Izhevsk) mais bien en caractères cyrilliques complets qui se traduisent par « Usine d’Armes d’Izhevsk ».

Il porte encore en boitier l’arc et la flèche comme logo de l’entreprise (comme sous l’ancien régime). En revanche, la forme de la faucille et du marteau en chambre et en boitier sont celles d’avant 1928.

Ses garnitures ont été mises au standard 30 lors de son second passage par l’arsenal d’Izhevsk lors de sa mise au standard 1930 . Elles en portent d’ailleurs le triangle à Flèche qui est devenu la « marque » d’Izhevsk  après 1928.

Ces fabrications des années d’avant-guerre ont la réputation d’être meilleures que celles de la période 41-45 pour cause d’urgence – C’est particulièrement vrai des finitions de notre arme qui sont très bonnes.

Elle est bien sûr avec le fameux boitier octogonal qui  ne fut supprimé lui qu’en 1936 pour simplifier la production.

L’arme porte encore sa cosmoline (un produit pétrolier utilisé en URSS pour le stockage de longue durée des armes). Les rayures que vous voyez sur les bois sont celles de la cosmoline et pas des bois qui sont eux en parfait état. Ni fractures ni griffures ni enture. TBE++

Cette cosmoline peut être facilement retirée ce qui vous permettrait certes d’admirer les nombreux poinçons en bois que je devine sous cette couche brune. 

Pour cela in suffit d’un coup d’acétone qui retire la cosmoline suivi d’un passage l’huile de lin pour protéger les bois. Mais moi je le laisserai comme ça. Pour, qu’au contraire, cette très belle arme de collection, désormais peu courante, ne soit pas abimée au stand. Mais chacun fait ce qui lui plait… 

Comme d’habitude, mes gros plans de malade, accentuent tous les défauts notamment de cette cosmoline. Mais comme ça vous savez tout. Bois et bronzage sont réellement en excellent état.

A noter que la crosse a fait l’objet d’une construction très soignée d’origine traditionnelle à Izhevsk avant 1936 avec des crosses en deux parties avec un bec de crosse (Toe) assemblé/collé (« splice » ) au reste de la crosse avec un sens de fil du bois fatalement différents.

Ce montage a pour but de rendre les crosses plus résistantes aux fractures longues et plus facilement réparables. Elles sont aussi mieux à même de résister au « Reposez armes » un peu trop virils…

Abandonnée totalement durant la guerre, cette fabrication sera reprise sur les armes type Mosin 1944 sorties après guerre.

Ce bois, c’est d’ailleurs du bon bouleau de Sibérie. Un bois très solide et léger, très beau, assez tigré et imputrescible. Rien à voir avec le bouleau européen. Les marquages du bois sont presque tous lisibles avec un peu d’attention.

Comme déjà dit mécanique et canon sont juste impeccable (juste à nettoyer – Très belles rayures). Le fusil est au global juste TOP !

Il est désormais assez rare de voir des Mosin Nagant à boitier octogonal (avant 1936) et encore plus dans des productions soviétique encore proches en graphie des productions tsaristes (armes avant 1926). Cette arme est de la dernière année de ce type de production. 

N’allez surtout pas me le poncer ou me coller une lunette pour jouer les Zaïtzev du dimanche au stand, bougre de nom ! Cette configuration d’avant 1928 devient rare encore une fois.

L’arme est intégralement mono-matricule (le magasin a été refrappé, probablement lors de sa mise au standard 1930). Aucun marquage au crayon électrique bien sûr.

A noter que ses passants de cuir d’attache de bretelle passent bien par des conduits garnis de métal comme avant guerre et pas par de simples passages creusés dans le bois comme pendant le conflit. Ces bois sont bien ses bois d’avant guerre et pas un remontage.

Il est donc bien aussi complet avec sa bretelle et sa baïonnette notre beau Mosin des premières années de l’Urss.

L’Urss avait moins de dix ans, pansait encore ses plaies de la Guerre civile qui continuaient épisodiquement encore un peu en Asie Centrale et Staline pointait sa moustache. Il n’accèdera véritablement au pouvoir suprême qu’en 1929.

Très belle arme de la période soviétique dans une fabrication de qualité qui devient peu courante et qui va devenir introuvable dans le contexte durable des sanctions – sachant que je doute fort qu’il reste encore des tonnes de Mosin à boitier octogonal d’avant 1930 en Russie aujourd’hui…

 

Arme de catégorie C au CSI : Licence de tir en cours de validité avec cachet et signature d’un médecin au dos ou bien un permis de chasse avec sa validation pour l’année en cours ou l’année précédente ET CNI ou passeport en cours de validité. Rappel avec votre licence ou permis de chasse vous pouvez détenir sans limite de nombre des armes de catégorie C.

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