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Magnifique fusil Idéal N°2 / 302 – Calibre 12/67 – Un des plus beaux fusils du monde – 90 ans et pas une ride – Manufrance –  Crosse anglaise en noyer choisi – Aucun jeu – Très beaux canons miroir – Mécanique indestructible – Arme fine purement française – TBE

Le coin du chasseur...

Superbe fusil Idéal N°2/302 – Calibre 12/67 – Le nec plus ultra des fusils de chasse – Fabrication de la Manufacture d’Armes et de Cycles de Saint-Étienne de 1931/37 – Fleuron d’arquebuserie française toujours aussi moderne pour un brevet initial de 1888 ! – Un bonheur à manipuler – Crosse et fût en très beau noyer finement quadrillé main – Bretelle automatique en TBE – Bascule sans jeu – Canons proches du miroir à nettoyer – Arme légendaire a pu tenir tête aux productions de luxes britanniques ! – L’ingéniosité de l’homme au service du plus noble des sports – En TBE.

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Description

Dans le domaine des armes de chasse, comme dans celui des vestes de chasse, le bon goût est anglais.

Dieu aussi, il paraît, mais ça cela reste à prouver.

Si chaque Nation, voir région, possède ses traditions en matière d’habillement, de chiens et de modes de chasse, l’Angleterre fut réellement une  terre avant-gardiste pour l’univers cynégétique. Nos émigrés partis y éviter la guillotine, sous des cieux politiquement plus cléments, en revinrent d’ailleurs 25 ans plus tard avec ses calibres exprimés en livre de plomb anglaise.

Premier des sports, celui des princes et des hommes libres, la chasse s’y est très tôt distinguée comme un levier d’intégration au sein de la gentry pour le commerçant et l’industriel. Cette ascension sociale devait se faire par le partage et la reprise des valeurs, du mode de vie et des loisirs de l’élite.

En ces temps de révolution industrielle, il y avait donc toute une clientèle nouvelle à équiper, peu frileuse envers le progrès, pour ce qui était aussi un instrument de distinction en cette première moitié de XIXeme.

Investir un peu plus dans une arme plus perfectionnée au pays de l’utilitarisme triomphent permettait à la fois de montrer son goût pour la technique, de faire de l’économie sur le personnel ainsi que de palier parfois une certaine inexpérience.

Toutefois, si l’on peut citer quelques cas de fusils à broche (utilisant la première cartouche de chasse pré-amorcée commercialisée) importés sur les îles britanniques, voir même, dans de très rare cas, de fabrications insulaires, le protectionnisme économique et le chauvinisme britanniques ne leur laissèrent aucune chance.

Dès la fin des années 1850, la cartouche à percussion centrale commence à faire de l’ombre aux armes à chargement par la gueule, avant de complètement les remplacer en moins de vingt ans.

Cette cartouche sera adoubée par la création du premier fusil sans chiens extérieurs, le Anson Deeley 1875 qui servira de base à 99% des fusils « hammerless » de ces 150 dernières années.

Ça, c’est vu des falaises de Douvres et ce qu’on raconte souvent. Le mot “Hammerless” valant justification à lui seul.

Or, face à cette tentative d’hégémonie britannique, qui aurait fort déplu à notre Empereur, il faut bien que Maître Flingus rende à César ce qui est à César.

Hélas pour la perfide Albion, la France y était arrivée avant.

On peut faire remonter les plus vieux systèmes hammerless aux platines à rouet étanches dites « à tirer sous l’eau » qui faisaient déjà parties du cabinet d’armes d’Henri IV.

Nous ne tiendrons pas rigueur à nos voisins d’Outre Manche pour cet écart de 250 ans.

De façon plus concrète, c’est avec les dérivés du système Pauly, un suisse francophone qui conçoit et commercialise le premier fusil à cartouche à amorçage intégré, que l’on retrouve le premier fusil de chasse sans chiens dès 1831 avec l’invention de Robert. Plutôt que de se « casser » en deux, il faut imaginer une sorte de Darne dont la culasse pivoterait à la verticale.

De son côté, Pottet concevait une cartouche à percussion centrale dès 1829, l’année même où Lefaucheux brevetait son premier fusil de chasse à ouverture moderne.

En dix lignes, Maître Flingus rétablit la vérité sur la primauté française.

En 1885, Etienne Mimard (1862-1944) et Pierre Blachon (1856-1914), lancent la Manufacture Française d’Armes de Saint Etienne. Pas encore de cycles. Cela sera le cas à partir de 1902, car la Manufacture Nationale en avait marre de recevoir le courrier de sa voisine commerciale.

Les deux associés, sur la base du tarif-album Martinier-Collin, reprennent la tendance à la vente par correspondance observée aux Etats Unis, en proposant des articles manufacturés de qualité, certifiés par le revendeur.

En concluant de grosses commandes auprès de fabriques du bassin industriel de Saint-Étienne, les prix de revient sont moindres et le fournisseur est garanti d’avoir du travail pour ses ouvriers sur de longues périodes.

Les retombées sont multiples, la renommée de la région stéphanoise en est grandie. Cet enrichissement permet aux ouvriers eux mêmes d’acheter auprès de la Manufacture. Ils y achèteront aussi bientôt leurs fusils de chasse.

Si les brevets sont prêts dès 1887, c’est en 1888 qu’apparaît officiellement le fusil “Idéal” sur le marché.

Curieusement, il n’a pas encore l’apparence que nous lui connaissons aujourd’hui et qui figurait pourtant sur les dessins du dépôt de brevet.

C’est cet étrange fusil, à la crosse sans joue, surnommée mauresque, avec un pontet à deux anneaux séparant les queues de détente, qui sera présentée à l’exposition universelle de Paris de 1889.

L’arme remportera déjà de grands éloges et près de 1000 exemplaires y furent commandés, reproduisant d’une certaine façon les succès de Colt et de Lefaucheux trente ans auparavant à celle de Londres.

Ce fusil Idéal, ultra moderne, dispose d’une conception radicalement différente, supprimant les ressorts à lames au profit d’hélicoïdaux et remplaçant la percussion par des marteaux internes par une percussion linéaire. Chaque pièce est pensée, non pour sa facilité de réalisation mais pour sa solidité et sa fiabilité de fonctionnement.

Ce nec plus ultra du fusil sans chien se voulait être une construction “100% mécanique”, gage de modernité et de régularité de fabrication. La main de l’artisan intervenait encore bien évidemment de nombreuses fois. C’est d’ailleurs cela qui en fait des fusils “industriels” d’une telle qualité.

Mais c’est vraiment sur ce côté “industriel” qu’on insistait à l’époque. Contrairement à de nombreuses photos d’ateliers d’époques, celles prises dans ceux de la Manufacture nous montrent des ouvriers en cravates et gilets et les mains presque propres…

A l’instar des valeurs humanistes qui se devaient d’illuminer le siècle nouveau, le fusil Idéal d’alors se voulait être une arme universelle. Du paysan au grand bourgeois, tout de le monde devait pouvoir trouver arme à portée de sa bourse.

On prévoit également des modèles express et d’autres lisses pour les colonies, dotés de baïonnettes, d’autres encore renforcés pour le tir aux pigeons vivants, notre ball-trap, très en vogue alors.

Pour les dix ans du fusil, ses pères spirituels lui offrent une innovation qui fera date : les canons demi-blocs.

Résolvant ainsi le problème des bandes dessoudés par les chocs et la rouille, les canons sont désormais assemblés par une multitude de crochets, répartis sur toute leur longueur. Les armes ainsi créées bénéficient d’un rapport solidité/poids incomparable. Cette disposition sera proposée sur tous les modèles après 1913 et avec la disparation des modèles n°0 et n°1, eux remplacés par le Robust.

La Manufacture déposera la même année le nom commercial de Manufrance. En 1914, année décidément terrible, la Manuf’ perdra son co-fondateur, Pierre Blachon.

A partir de 1928, Mimard, désormais seul aux commandes, mettra en chantier une réfection totale de la fabrication de ses fusils ainsi que de son catalogue, autour de 26 modèles nouveaux.

La désignation des modèles passera de deux à trois chiffres en 1931, année qui verra les deux marquages,Idéal et chiffres, se juxtaposer. Les crochets des canons sont désormais intégralement rentrés dans la bascule et les pistons de type Guyot, plus Art Déco, sont généralisés.

L’Idéal des années 1930 arrive à une maturité et un niveau de perfection inégalé. Même les modèles premiers prix brillent par une exécution supérieure à certaines armes de luxe de la concurrence. Fidèle à sa tradition, quand on monte en gamme chez la Manuf , on gagne en finition et en matériaux qui se voient sélectionnés tout particulièrement pour leur fini et leur solidité.

L’éloge du verrouillage « quadruple verrous » est l’un de ses principaux arguments de vente.

La surface des verrous et leur positionnement sont tels qu’ils préviennent tout risque d’ouverture non contrôlée et cela même sur des armes usées au delà du raisonnables… On a rarement vu tant d’ingéniosité et d’intelligence dans un système à l’apparence si commune.

Et pourtant la force première de l’Idéal est invisible à nos yeux : ses canons sont polis en long à la pierre et rectifiés à la main. ce qui fait de ce fusil, à première vue industriel, l’égal des plus belles production de luxe d’Outre-Manche.

On ne se moquait pas du client à l’époque.

Accompagné d’une réclame extraordinaire pour l’époque, le coup de génie de la vente de l’Idéal réside en trois points:

– montrer l’arme telle qu’elle est en utilisant des gravures réalisées d’après photographies et ce, jusque dans les moindre détails du mécanisme, afin de prouver sa supériorité de façon « scientifique » et de montrer que l’on n’a rien à cacher;
– offrir une vraie réflexion par un texte pédagogique, rapprochant la lecture du catalogue d’une leçon de chose, gratifiante pour le lecteur afin de susciter reconnaissance et respect;
– permettre a chacun de témoigner de son expérience et de sa satisfaction avec les produits Manufrance qui font, bien évidement, l’admiration de ses pairs.

Le but était de transformer le joyau de la Manufacture en but ultime de tout chasseur, pour en faire un accomplissement.

On ne compte plus les heureux époux qui reçurent un fusil Idéal en cadeau de mariage. L’arme faisait l’admiration du foyer et de tout le village. M.Untel y était ainsi connu comme le chanceux possédant le meilleur et le plus beau fusil, qui était toujours transmis avec vénération aux générations suivantes. Un tel culte est à rapprocher de l’aura qu’exerçait le fusil Lebel pour ses contemporains.

Épaulé dans la gamme par le Robust et le Simplex, l’Idéal conservera cette stature jusqu’aux années 1960.

Toujours fabriqué, il avait contre lui la concurrence farouche des armes nouvelles italiennes, moins chères, avec des lignes plus modernes et utilisant des matériaux nouveaux. Ce n’était pas que le monde des armes qui avait changé, mais la société toute entière.

Désormais, on ne s’achetait plus un fusil pour toute la vie, mais simplement pour quelques saisons, avant de s’en acheter un autre à la “nouvelle” mode.

Manufrance tenta un virage dangereux, similaire à celui de Winchester, dans les années suivant 1968. Adieux beaux bois de noyer, quadrillages faits mains, bronzages et gravures extraordinaires. Bonjour tôle estampée, angles taillés à la serpe, jaspages chimiques et crosses en hêtre au quadrillages pressés…

Certes les armes restaient solides, mais elles n’étaient plus les mêmes.

On tenta “réorienter” la gamme Idéal et ses fabrications les mieux finies en tant qu’ “arme de luxe” afin de devenir les fusils “des PDG”. Malheureusement, ce n’est pas être mauvaise langue que de dire que ces fusils qualifiés d’armes de luxe étaient au final bien plus proche des gammes classiques des années 1950 que des merveilles des années 30…

Il aurait sans doute mieux valu s’orienter définitivement vers le véritable haut de gamme en abandonnant même la clientèle moyenne-haute à l’instar de ce que firent Sauer ou Merkel en Allemagne quitte à revenir à des produits plus abordables ensuite.

La “Manuf” fit donc cette erreur. Pas la seule hélas. Elle en disparut. Petitement.

Mais sa plus belle épitaphe est sans doute de dire qu’elle ne fut jamais remplacée dans la culture populaire, au sens le plus noble, et armurière française. Et ses fusils Idéal sont aujourd’hui justement et diantrement recherchés.

 

Que penser de l’Idéal en 2024 ? de notre fusil de ce jour ?

Si nous devons juger cette arme indépendamment de son histoire et des 137 bougies de son brevet, on ne peut que s’émerveiller de la finesse de sa ligne et de son harmonie.

L’œil comme la main peuvent courir à sa surface, sans jamais être arrêté par un défaut d’ajustage que l’on retrouve désormais sur des armes actuelles à plus de 3000 euros.

La crosse monte naturellement à l’épaule, tandis que la bretelle automatique toujours fonctionnelle qu’elle renferme reste aussi ingénieuse que pratique. Bref l’Idéal c’est toujours une élégance inégalée.

L’ouverture automatique de l’arme grâce à son levier situé derrière le pontet est d’un grand confort et très facile, naturelle dirais-je, d’utilisation.

A l’ère des armes ambidextres, on ne peut qu’apprécier cette disposition en avance sur son temps. Sans parler de son verrouillage qui s’effectue en vertical et en horizontal, en même temps, et sur plus d’un centimètre !

L’amateur averti appréciera la rondeur générale de l’arme en particulier de sa bascule. L’arme n’est pas seulement légère par l’apparence, elle l’est aussi par le poids, sans jamais sacrifier sa solidité. Au contraire.

C’est une véritable arme fine, construite conjointement par la main de l’homme et la machine parfaitement associés pour un résultat sans pareil.

Une telle qualité et respect de l’utilisateur ne se retrouvent désormais que chez les fabricants très hauts de gamme pour des armes dont les prix est à quatre zéro minimum !

Ce superbe modèle 302 nous parvient dans un état de fraîcheur remarquable. Il a été produit entre 1931 et 1937.

Il est doté d’une plaque de couche en matière synthétique type bakélite mais en plus solide, à la pointe de la modernité à l’époque, ornée du logo de la Manufacture. Elle est en parfait état.

Sa crosse et son fût sont taillés dans un superbe (vraiment superbe!) noyer finement veiné, de forme anglaise. Cette dernière permet une transition optimisée entre les deux détentes et un épaulé plus rapide et naturel. Ce fusil monte parfaitement.

Pas la moindre fissure ou coup en bois qui sont vraiment magnifiques avec leur quadrillage surfin fait main.

La crosse renferme également la fameuse bretelle automatique en cuir, en parfait état, avec sa boucle à quatre rivets conforme au modèle.

La bascule est d’un joli gris avec encore les larges reflets de son nickelage ancien. Son absence en sous main est le seul léger défaut de cette arme tout en lui donnant une patine d’ancienneté qui fait son charme aussi. Les finitions des têtes de vis toutes guillochées, des quadrillages des deux talons de sûreté, des gravures sont juste bluffantes et en parfait état aussi. De telles finitions sont impensables aujourd’hui.

Cette bascule est prolongée par un pontet rond à longue clef qui accueille la sûreté ambidextre qui vient « crocheter les détentes » suivant l’expression du tarif album. Simple et en béton tout en étant léger. Juste génial.

Les détentes sont nettes et cassantes, tombant immédiatement sur le dur. Difficile d’accuser le fusil en cas de loupé…

Autre dispositif bienvenu, à l’arrière de la bascule, au niveau des pistons, sort une petite tige lorsque l’arme est approvisionnée. Il est possible de désarmer les percuteurs en pressant complètement le levier d’armement avant de le relâcher en le raccompagnant tout en pressant les deux détentes.

Il est ainsi possible d’avoir son fusil fermé mais désarmé, comme sur un fusil à chiens extérieurs voir de réarmer pour repercuter !

Pas un poil de jeu entre les canons et la bascule, vous pouvez y allez !

Les canons sont éprouvés par le banc d’épreuve interne de Manufrance, deux fois. Une première pour le canon brut, la seconde fois pour le fusil terminé. Ils sont en Acier Hercule.

Les ingénieurs de la Manuf s’étaient concertés avec leur collègues des forges proches pour mettre au point une recette mélangeant l’acier au nickel et au chrome. En utilisant des techniques de décarburation et de compression, ils ont inventé un acier très dur et relativement léger qu’ils ont baptisé “Acier hercule ” d’où la résistance et la légèreté globale de l’arme. Tous les canons de fusils IDEAL ont été fabriqué avec cet acier permettant d’encaisser les épreuves supérieures .

Éprouvé à 1100 bars, c’est plus que de nombreux fusils modernes ! Choke à droite, et demi à gauche, il n’y aura aucun souci pour tirer des munitions modernes, mêmes billes acier, à condition de ne pas dépasser les plombs de 2. Le tir à balle franche, brenneke et flèches fonctionnera également.

Ces superbes canon sont bien évidemment assemblés demi-blocs et polis en longs, ajustés de l’œil et de la main, ils ne diront pas de gros mots.

Très sains à l’intérieur et même miroirs, ils méritent un petit nettoyage. Leur extérieur est bronzé “noir de guerre” présent à 100% sans aucune corrosion ou peau d’orange.Tous les marquages sont encore bien lisibles partout. Beaucoup de poussières sur les photos (désolé!) en très gros plans mais ce ne sont pas des défauts !

Le devant est à démontage classique, avec de beaux quadrillages mains aussi. Toutes ses pièces sont numérotées et comme toutes les autres sur l’arme, elles sont au même numéro. L’arme n’a subit aucun remplacement. 100% d’origine !

En somme un fusil à la réputation non usurpée, à la ligne et à l’efficacité intemporelle. Il fera parler lui au relais de chasse et il n’attend plus que vous pour accomplir de nouveaux exploits !

Superbe objet de collection devenant rare, dans un très bel état, proche de celui tel que sorti de sa boîte orange vers 1931, il pourra accompagner un chasseur dans une longue carrière avant d’être transmis suivant la tradition des propriétaires de fusil Idéal, le plus beau et le plus français de tous les fusils.

 

Arme de catégorie C au CSI : Licence de tir en cours de validité y compris médecin ou bien un permis de chasse avec sa validation pour l’année en cours ou l’année précédente ET CNI ou passeport en cours de validité. COMPTE SIA OBLIGATOIREMENT OUVERT !!

Rappel avec votre licence de tir ou votre permis de chasse vous pouvez détenir sans limite de nombre des armes de catégorie C.

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