Description

Tout le monde connait la passion de Maître Flingus pour les productions Unique, marque commerciale de la Manufacture d’Armes des Pyrénées Françaises (MAPF), fondée en 1923 à Béhobie sous la forme d’Uria & Arenas Frères par José Uria, un armurier basque espagnol parti vivre sous des cieux plus cléments pour les basques. Elle devint Manufacture d’Armes des Pyrénées Françaises en 1928.

Installée in fine à Hendaye, gérée par la famille Uria quasiment jusqu’à la fin, MPAF produira des armes de grande qualité pour les tireurs, chasseurs et administrations françaises (police, douanes, Eaux et Forêts, Pénitentiaire,…) jusqu’à sa fermeture en 2001.

Unique se caractérisait par la qualité de son personnel, très qualifié, et celle de son outillage ancien mais de grande précision. Unique était notamment reconnue pour la qualité de ses canons tout acier et leur précision même en “1er prix” comme on disait à l’époque. Elle connut de grands succès dont le tout dernier fut une médaille d’or en carabine 3 positions 50 mètres aux J.O de Sydney en 2000 par un tireur du tireur slovène…

Les armes Unique sont toutes de plus en plus recherchées par les tireurs collectionneurs qui mettent enfin ses productions à leur juste niveau de réputation. Il est fort à parier que leur cote va encore monter car, avec les destructions systématiques, les pièces de bonne qualité en parfait état se font de plus en plus rares sans parler de leurs (complexes) chargeurs qui deviennent de coûteux accessoires qu’il vaut lieux éviter de perdre… Unique c’est qualité, fiabilité, précision et finitions réunies.

Parmi les dernières productions de la longue carrière industrielle de Unique, il est un OVNI des plus recherchés : sa carabine semi-automatique FAMAS F11 en calibre 22LR. Pour mémoire le premier modèle du Famas en 1979 s’appelait le F1 . L’allusion est évidente.

Le Famas (le vrai) est une arme d’exception qui marque peut être la dernière pierre de la contribution (immense) de la France à l’histoire de l’armement individuel mondial. C’est l’un des rares et le premier “Bullpup” (chambre et mécanisme de réarmement situé en arrière de poignée pour gagner en recul et donc en précision ainsi qu’en longueur absolue d’arme) à avoir fonctionné correctement opérationnellement et développé dans une arme de qualité premium.

C’est le Famas qui a fait aboutir ce concept prometteur imaginé, mais testé sans succès, initialement par personne d’autre que Jean Cantius Garand. Je dis clairement que l’adoption de l’actuel HK416 est une trahison industrielle doublée d’un choix technique rétrograde.

Si. Contrairement à ce qu’à dit un étoilé typiquement “pas de vagues” (maladie nationale qui vise à sélectionner un maximum  cerveaux sans caractère) l’armement individuel est définitivement stratégique et immensément porteur d’une image nationale en plus. Passons.

Bref, le Famas eut un tel succès d’estime et populaire à sa mise en service dans nos armées en 1979 que Unique, en 1983, décida de faire plaisir à sa clientèle de tireurs de loisir en lui fournissant une réplique 22LR semi-automatique de la célèbre arme militaire.

L’imitation est en réalité de très belle qualité car il ressemble extérieurement vraiment à un Famas réglo (en taille notamment) nonobstant quelques points de divergence mineurs. Il parait qu’à l’époque quelque Directeurs de stand ont eût des réactions du type ” Vous n’allez quand même pas tirer ici avec ça !” jusqu’à réaliser leur erreur.

Internement les pièces sont pour la plupart celle de la carabine X51bis qui étaient bien éprouvée à l’époque. Il en résulte une arme fiable et surtout très précise. En plus les pièces d’X51 on les trouve.

Mais, mécaniquement, ce n’est pas un simple copié-collé. La comparaison des éclatés des deux armes est à cet égard éclairante.

Elle n’a, par ailleurs, comme les autres Unique semi-auto, nul besoin de munitions survitaminées pour bien fonctionner, bien au contraire.

Parenthèse générale et accessoire : les fonctionnements parfois erratiques de carabines semi-automatiques parfois anciennes en 22LR sont souvent liées à des munitions survitaminées et très “poudrées”. Un fléau contemporain. Des munitions moins chargées conviennent mieux pourvu qu’on nettoie son arme après CHAQUE séance ce que peu font. C’est un tord qui explique bien des déboires. L’encrassement (une plaie du 22LR), même léger est très préjudiciable aux semi auto dans ce calibre “faible” et des munitions très fortes n’arrangent rien. Bien au contraire. Qu’on de le dise. Parenthèse terminée.

Cette arme est robuste en plus d’être jolie et elle assurera à son propriétaire allure et beaux cartons.

Notez bien qu’elle est admise à l’épreuve TAR 821 “Carabine Semi-Automatiques 22LR ayant l’apparence d’une arme militaire – distance 25 et 50 mètres”. Il y réalise souvent de très beaux scores au moins égal au 10/22 Ruger. Unique oblige !

Combien d’exemplaires produits ? Sans sources définitives sur le sujet, certains parlent d’une série limitée à 1000 exemplaires. Je n’en serai pas surpris car Unique à cette époque éprouvait déjà des difficultés et n’aurait pas lancé une grande série sans savoir si cela se vendrait. De plus le produit était un peu “spécifique” et surtout vendu assez cher en prime ce qui a limité les ventes à l’époque.

Ce chiffre d’un millier parait cohérent car la bête est en réalité fort difficile à trouver et on la croise très rarement. Un autre dahu de l’armement français !

Se sont ajoutés à cela, les destructions depuis 1983 et les lots vendus à quelques forains qui ont vite rincés ces collectors et qui ont contribué à rendre l’arme encore moins courante.

 

Notre exemplaire de ce jour est dans un état quasi neuf. Pour ne pas dire neuf. Il est bien de 1983 (acheté à Dijon en mars 1984 avec, déjà, son certificat d’épreuve).

Il est quasiment sans aucune trace ni rayures sur ses revêtements plastiques/composites pourtant sensibles. Le bronzage du (très beau) canon est impeccable aussi. Sur les photos c’est des reflets sur le polymère; Superbe !

L’arme a bien conservé ses pieds métalliques à extrémités de plastique dur qui étaient son seul point de faiblesse et ont été remplacés souvent par des pieds 100% métal par leur propriétaire.Ceux-là sont les bons.

Elle est donc dans un état “collector” d’origine 100% en plus d’être en TBE++ – ne manquerait que la boite que je n’ai jamais vue…

Mécaniquement, elle fonctionne parfaitement avec un canon superbe. Elle mérite peut être juste un démontage/nettoyage/ graissage soigneux et surtout sans trop de graisse dans le système de répétition SVP (autre grande source de déboires en semi-auto 22LR). C’est comme ça quelles démarrent en full auto souvent et cassent un percuteur par exemple…

Œilleton / hausse repliable d’origine, chargeurs 10 coups d’origine et sans souci. On peut lui adjoindre sans problème une bretelle de vrai Famas ( Comptez au moins 10/15 euros max sur Ebay!)

On peut facilement y fixer une lunette moyennant un petit bricolage – vous verrez comment les autres ont fait sur le net. Mais je le déconseille FORTEMENT sur celle-ci. Cette arme est dans un état superbe d’origine et la modifier impacterait sa valeur en plus de détruire du patrimoine armurier ce qui est bien plus grave.

Elle est en plus “ready TAR” comme cela. Alors autant la laisser telle quelle et la voir gentiment monter en cote en plus de bien s’amuser.

Le frein de bouche (tout métal superbe) est dévissable et laisse apparaitre un filetage 1/2X20 – je joins le beau silencieux Still des mêmes années trouvé avec et qui visiblement a peu servi. Une fois fixé, il ne vient pas modifier la ligne générale de l’arme et fait même classieux.

Cette arme quasi neuve nous vient avec sa notice (avec plan-éclaté, conseils, numéros des pièces…) d’origine Unique, son certificat d’épreuve de Saint-Étienne, tous ses papiers de garantie et ses notes d’avertissement ainsi que SON authentique carton de test. Elle est diaboliquement précise. Je vous l’emballerai avec grand soin comme d’habitude et, par esprit de service, je joindrai en copie sur demande un très intéressant essai de la revue Cibles de juin 1983.

In fine une arme amusante, esthétique, symbolique, témoin d’un savoir faire armurier aujourd’hui disparu autant que l’emblème national que fut notre FAMAS. Elle se double d’une pièce devenue fort rare dans en état collector d’origine superbe.

Un must exceptionnel pour un collectionneur Unique, d’armes réglementaires françaises ou de carabines 22LR spéciales.