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Rare carabine (et pas fusil) Mauser-Daudeteau 1871/94 – cal. d’origine 6,5x54R – Réglementaire armée uruguayenne – 5.000 exemplaires – Bois et marquages impeccables – Toute au numéro sauf une vis – Canon neuf et rare baguette d’origine – TBE++

Armes longues de Catégorie D

Rarissime carabine Mauser-Daudeteau-Dovitiis – calibre 6,5x54R Daudeteau – Aussi appelée cartouche N°12 Daudeteau – Arme réglementaire armée uruguayenne avec seulement 5000 produites – Très beau bois – sans fissure ou réparation – Marquages d’origine impeccables ainsi que ceux de sa transformation SFAP Daudeteau d’époque – Aucun élément postérieur – Baguette d’origine – Mono matricule (sauf une vis!)  – Canon littéralement neuf – Curieux mélange entre une carabine Berthier 1890 et un Mauser 1871 – Une arme d’exception par son parcours, son homogénéité d’origine et sa rareté !

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SKU: 960-24
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Description

La carabine Daudeteau ou quand un marchand de chemises se mêle d’armement…

Notez bien, la chemise, c’était aussi le métier d’origine d’Oliver Winchester. On dira donc que la chemise mène à tout.

Un sorte de Mauser 71 portant une hausse, des garnitures et des marquages français, exporté de France et utilisé réglementairement en Amérique du Sud. Quelle est donc cette chose étonnante que Maître Flingus vous a encore déniché ?

La forte présence de la firme allemande sur le continent sud-américain est aujourd’hui une évidence, tant le début du XXème siècle nous a laissé de superbes fusils issus de contrats négociés avec l’intégralité des états indépendants du continent. Sauf le Guyana. Une performance !

En suivant la période des indépendances dans la décennie 1830, de nombreux conflits intérieurs et extérieurs éclatent et obligent au maintien de forces militaires importantes. Une autre spécificité locale se fait jour qui durera longtemps.

Le pouvoir, entre les mains de l’armée et des grands propriétaires terriens, mène à la multiplication d’organisations armées plus ou moins proches du pouvoir et souvent avide de le remplacer. Autant dire qu’une révolution y est aussi facile à mettre en œuvre qu’à s’effondrer. Le progrès se mêlait à la confusion des régimes.

L’Uruguay fait ici figure de modèle républicain, attirant investisseurs britanniques et migrants, principalement italiens et espagnols. Ses systèmes d’éducation et de santé suscitent une admiration mondiale. Partagée entre militaristes et libéraux, une première période de troubles frappe le pays de 1876 à 1890, prenant fin après la victoire de Julio Herrera Y Obes aux présidentielles de 1890.

Le pays possède alors des fusils Rolling Block M1870 fabriqués en Belgique par Francotte et un certain nombre de fusils Mauser 1871, tous deux en 11mm mais de munitions non interchangeables.

En ce début des années 1890, les armes de petits calibres et à répétition sont en passe de devenir incontournables.

L’armée uruguayenne d’alors est habillée de façon très proche de nos soldats sous le second Empire : bleu et rouge sont de mises, avec culotte bouffante et guêtres rigides… On se croirait presque à Puebla en 1863 !

Lorsqu’en 1894 l’adoption d’un nouveau fusil réglementaire moderne est demandée. Ce sera à Antonio De Dovitiis, homme de confiance du président Borda, qui succède à Herrera y Obes, de se charger de cette délicate mission.

Ayant fait fortune dans la fourniture de textile et les fournitures aux armées (genre chaussures, sacs, rations…), son choix n’est pas des plus inconsidérés compte tenu de son carnet d’adresse.

Après tout, qui a dit qu’un marchand de chemises ne pouvait pas faire fortune dans le monde des armes ? En tous cas , ce n’est pas Monsieur Oliver Winchester qui vous dira le contraire…

Il existe une controverse sur la provenance des fusils 71 ayant donné naissance au Mauser-Dovitiis.

Et Maître Flingus se doit de prendre parti.

Une théorie a longtemps été faite, que notre brave marchand de chemise s’étant fait avoir sur la modernité des armes qu’il avait acheté avec des crédits gouvernementaux, qu’il avait acheté des Mauser 1871 par erreur ou incompétence et qu’il avait été contraint de les faire repartir en Europe et de les faire modifier à ses frais.

Or des faits avérés viennent contredire cette histoire. Et la vérité est venu d’un domaine cher au cœur de Maître Flingus: les baïonnettes !

Le musée militaire de Montevideo possède en effet dans ses collections des baïonnettes réglementaires de fusils Enfield 1853 modifiées en Belgique pour s’adapter à des fusils Mauser 1871. Robert C.LaBar indique que ces baïonnettes ont été produites dans le milieu des années 1870 à destination du Japon et de l’Uruguay. Il s’agit au passage des seules baïonnettes à douille destinées aux Mauser 1871.

On y retrouve aussi des sabres baïonnettes Chassepot à l’origine destinés aux Rolling Block qui ont été modifiées par meulage du dos de poignée pour être montés toujours sur ces Mauser 1871.

Par ailleurs, les témoignages afférents à la révolution de 1882 font mention de leur utilisation et les registres de mars 1894 indiquent qu’au moins 5.700 fusils et 749 carabines Mauser 1871 y figurent en sus d’un stock de 2,4 millions de cartouches de 11mm.

Il paraît donc peu probable que les militaires uruguayens aient découvert avec stupeur ces « antiquités » et aient qualifié d’erreur ces armes que eux-même venaient d’acheter. Et que le Señor Dovitiis ait manqué de jugement.

En revanche, il semble que ces fusils 1871 soient arrivés en plusieurs lots de la fin des années 1870 à 1893. Ils ont été achetés par l’intermédiaire d’agents allemands en Argentine ainsi qu’auprès de la compagnie Bannerman de New York (un “privé” capable de vous équiper une armée entière par correspondance, des boutons de guêtres aux canons dès cette époque, pour vous aider dans votre projet de petite révolution personnelle. Aaaah l’Amérique !).

Ces fusils semblent avoir été fabriqués autant en Allemagne qu’en Autriche et en Belgique. Il restèrent d’ailleurs en service actif jusqu’à la révolution de 1904, De nombreux clichés de cette autre révolution les montrent aussi bien l’armée régulière que chez les révolutionnaires et les forces auxiliaires.

Ce qui est sûr dans l’histoire de ces nombreux fusils Mauser, c’est que 10 000 d’entre eux et 5 000 carabines (dont la notre) sont passées par les ateliers de la Société de Fabrication d’Armes Portatives (la SFAP) située à Saint Denis. Prendre la Ligne 13 du Métropolitain pour un petit pèlerinage.

Cette filiale dépendait de la Société Stéphanoise d’Armes, elle même branche de la Compagnie des Hauts-Fourneaux, Forges et Aciéries de la Marine et des Chemins de fer, d’où sortiront nombreuses locomotives, le char Saint Chamond en 1916 et le pistolet Le Français !

Louis René-Marie d’Audeteau (1845-1926) est un brillant officier et balisticien français, d’ailleurs rédacteur du manuel d’instruction au tir de 1905 de l’Armée Française. Il a écrit dans de nombreuses revues militaires et en parallèle a développé en 1889 un excellent canon à tir rapide de 47mm figurant à l’exposition universelle de Paris.

Son goût personnel pour les armes le poussera à développer une dizaine de modèle entre 1885 et 1910, avec autant de cartouches. Ces dernières allant du 6,5 au 8mm influenceront grandement le développement des fusils semi-automatiques en France et notamment le choix du 7mm dans le fusil Meunier A6 qui a failli être adopté par toute l’armée française à l’aube de la Grande Guerre dès 1912.

Le rêve de d’Audeteau, de faire remplacer les fruits de la précipitation Boulangiste (le 1886 Lebel) par l’une de ses créations, le feront s’acharner pendant près de dix ans, abandonnant même sa particule dans l’affaire pour se faire bien voir des républicains. Ces développements se feront en collaboration avec la SFAP, la cartoucherie SFM et la Manuf.

La SFAP ayant déjà un pied en Uruguay (on vous raconte que la mondialisation c’est maintenant !), la mise en relation avec Dovitiis fut naturelle. C’est donc la SFAP qui fut donc très officiellement chargée de cette transformation, loin de toute erreur de Dovitiis !

Et pan ! Encore une légende au tapis ! Tuée raide d’un coup de 6x54R !

Le projet Daudeteau/Dovitiis était de donner, au plus faible coût possible, la portée et la trajectoire des nouveaux petits calibres à des troupes de confiances qui auraient ainsi une supériorité sur celles encore équipées « à l’ancienne ».

Rappel: seule l’Argentine disposait à ce moment de Mauser 1891 à répétition. Une transition à la manière des Sniders Britanniques en attendant leurs Martini-Henry était une décision sage et économique. En cette époque d’innovation armurière continue, les années comptaient au quintuple et la majorité des fusils à peine adoptés étaient déjà obsolètes! Il convenait souvent de faire du neuf avec du vieux en attendant prudemment l’innovation suivante peut-être encore plus “définitive”.

La transformation des vieux Mausers 71 au calibre 6,5×54 R Daudeteau leur offrit, en plus d’une nouvelle jeunesse, d’une allure bien française de part leurs nouvelles garnitures, hausses et profil de canon.

Leur « francisation » ne fût pas poussée jusqu’à les équiper de baïonnettes à lame cruciforme, très proches des modèles pour certains prototypes et variantes militaires des Daudeteaux mais à poignée en laiton contrairement à ce qui est souvent dit. Il s’agit de fabrications de la FN Herstal entre 1895 et 1900.

Entrait alors en service en Uruguay, le fusil Mod.1871/94 aussi appelé Mauser-Daudeteau ou Mauser-Dovitiis. Et sa carabine !

Leur fabrication exemplaire et les propriétés de sa cartouche adaptée aussi bien à la végétation luxuriante qu’aux grands espaces avait tout pour plaire aux États-majors du monde entier.

Hélas, les premiers lots livrés souffraient d’amorces trop dures pour le ressort original des Mausers et des collets se fendaient. On retrouve les mêmes déconvenues sur l’emploi des 6mm Lee-Navy employés par la marine américaine en zones tropicales. La munition était en cause. Pas l’arme.

Dovitiis ne fut sans doute pas aussi puni qu’on la raconté. Il devint encore plus riche et finit ses jours en Italie. La décision fut néanmoins prise de passer directement à une arme plus définitive et d’adopter en remplacement des Daudeteau/Dovitiis, les Modelo 1895, appelés Mauser Español-Brasilero en 7mm. Bien qu’appelés modèles 1895, il s’agit en fait de types 1893, qui seront fabriqués d’abord par la FN Herstal puis par la Loewe à partir d’août 1896 suite à une sombre affaire de procès concernant des reventes de licence de fabrication au Brésil.

Comme déjà indiqué, 10.000 fusils Mauser système Daudeteau-Dovitiis ont été produits par la SFAP et seulement 5.000 carabines dont la notre. C’est en dire la rareté surtout dans cet état de conservation et d’homogénéité.

Lors de la révolution de 1904, ce seront principalement les Mauser 1871 restés “pur sucre” et les Mauser-Daudeteau qui seront de la partie. Un seul autre Fusil Daudetau, le modèle B à magasin, sera adopté réglementairement par le Savador. Les Daudeteau étaient parmi les productions françaises de cette époque  et ils auraieut dû/pu connaître une autre destinée.

Je vous ai mis deux photos de fusils Mauser Dauteteau en action lors de cette mémorable “Rêvoloucion” de 1904. Y Viva la Révolucion ! Caramba !

 

Revenons pour l’heure à notre très belle carabine Daudeteau-Dovitis

La monture de cette très belle petite carabine est taillée dans un noyer clair, au grain très serré dont fentes et fissures sont absolument absentes. Deux petits coups simplement sont présents sur sa joue droite, il semble qu’elle n’ait pas tendue l’autre car elle est bien moins marquée. Assez peu de traces de manipulations par ailleurs pour une arme qui plus que voyagé. Mes photos de gros plans grossissent les défauts mais vous êtes informés ! Beau bois sans manque ni enture !

La plaque de couche est nue, dépourvue de tout marquage comme d’oxydation. TBE.

Le perçage pour le passant de bretelle est d’origine et de fabrication teutonne, contrairement aux fusils qui eux verront leur suspensions passées du devant du pontet au milieu de la crosse.

Le pontet tout en acier est typique des carabines qui contrairement aux fusils d’infanterie, avaient déjà abandonné le laiton.

La visserie est en excellent état et toutes les pièces sont au numéro 2507 à l’exception de la vis de maintien de la culasse qui fait son originale. C’est très rare. Très belle homogénéité. Ce sont SES pièces.

Tous les poinçons allemands sont bien présents, ce qui laisse penser qu’il ne s’agit pas d’une arme produite pour l’export. Cette carabine a connue une carrière germanique pré-1884. Décidément cette arme en aura vu du pays. L’arrière du boîtier porte les dates germaniques 1876 et 1877. Nous lui souhaitons donc un joyeux 148 ans !

L’ensemble est poli blanc, les angles sont encore vifs signe, d’un polissage très professionnel à la transformation.

La mécanique est massive et pourtant d’une grande fluidité. Le départ est plutôt doux pour une arme militaire. La sûreté à drapeau fonctionne parfaitement. Le levier est coudé d’origine.

La partie « française » de cette arme uruguayenne, est amorcée par l’emblème de la “SFAP à Saint Denis”.

Aucun marquage postérieur n’est venu perturber l’ensemble dont le bronzage est un peu éclairci mais bien présent. Aucune oxydation ou peu d’orange. Une très belle arme !

Sa hausse es très proche de celle des mousquetons Berthier, avec des paliers plus plats. Graduée de 200 à 1000m en escalier avant de dépasser les 1500m en la déployant. Son état est excellent, pas de coup, le curseur tient bien à toutes les positions.

Le passant de bretelle de la grenadière est rond et situé sur le dessous comme sur une carabine Berthier premier type. Elle est montée à épinglette, respectant une tradition remontant à 1754.

L’embouchoir est également réalisé suivant le même dessin. Son démontage est facilité par une large échancrure dans le bois à l’extrémité de l’épinglette.

Aucun dispositif de montage de baïonnette n’est prévu. La carabine c’est la cavalerie. Et les baïonnettes sont rares en cavalerie globalement.  Le guidon est dans le plus pur style des armes françaises pré-1917.

Du fût dépasse une jolie baguette à tête en laiton. Elle s’ajuste délicatement dans son logement creusé dans le côté gauche de la crosse. Cette baguette est un peu tachée par l’oxydation causée par plus de 100ans de contact avec le bois. Son extrémité est filetée.Et surtout c’est sa très rare baguette d’origine.

Le canon point central de toute arme à feu est dans un état proche du neuf. Pas la moindre corrosion ou accroc aux rayures bien marquées et saillantes. La chambre est très belle.

Notre arme est un must pour le collectionneur autant que le tireur. Très peu d’armes Daudeteau 71/94 ont survécu et encore moins en carabines.

Ressusciter le calibre que le 6,5 Daudeteau est d’ailleurs à la portée de tous. Refaire cette cartouche demande de réduire la douille de 7,62x54R du Mosin-Nagant, de la passer au diamètre .264 et de monter une ogive adéquate dessus. Les deux se trouvent très facilement. Un jeu d’outil spécifique existe chez CH4D et il y a des disponibilités en France à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Ce arme réglementaire improbable, hybride entre une carabine Berthier 1890 et un Mauser 1871, offre pourtant une synthèse très réussie dans son genre et très “professionnelle”. Alliant France et Allemagne pour servir un pays lointain, son histoire fera tenir longtemps la conversation entre collègues collectionneurs au coin du feu. Saurons nous un jour l’intégralité sur son passé ?

En tout cas cette superbe carabine Daudeteau est l’un des plus beaux représentants de son espèce. Elle est dans un état rare de conservation et d’homogénéité d’origine. C’est une pièce d’exception très très difficile à trouver pour un collectionneur d’armes réglementaires du monde entier ou de système français rares!

 

 

Arme de catégorie D e) au CSI : CNI ou passeport en cours de validité obligatoire.

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