Vendu !

Rare fusil d’infanterie français 1763 / 1766 – complet et très proche de son état originel – Crosse en “pied de vache” et bois d’origine – Très belle platine conforme – Toutes vis d’origine – vers 1770 – règne de Louis XV – 144 cm – État rare!

Le musée de Maître Flingus, ou "c'est déjà vendu !" avec descriptions et photos !

Très beau fusil 1763 allégé dit 1766 –  arme de la manufacture de Saint-Étienne vers 1770 –  raccourcie à 144 cm – excellent état et toutes pièces d’origine – Arme réglementaire française rare dans cet état d’homogénéité et de consersation – Très belle pièce !

SKU: 644-23
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Description

Il y en a pas eu beaucoup avant celui-là. Au moins des “réglementaires” au sens moderne du terme, c’est à dire défini par un règlement.

Le 1717, le tout premier (deux exemplaires survivants connus en France), le 1728, un fusil anecdotique propre aux Dragons en 1733, un 1746, un 1754. Les derniers ressortaient d’ailleurs tous plus ou moins de l’Ordonnance Royale de 1733. Puis vint notre 1763 qui fut modifié en 1766.

En réalité, la production des modèles 1728, 1746 et 1754 fût très limitée. Celle des 1763/66 aussi. Les armées étaient petites par rapport à nos conceptions modernes.

Le 1763/66 peut être considéré comme le véritable successeur du 1733, le principal fusil de la Guerre de Sept Ans.

Les 1763 “purs” sont plus que très épineux à “loger” comme on disait dans les bons films policiers des années 50…Rarissimes en vérité ! Trois ans de production de 1763 à 1766 et 88.187 exemplaires seulement. Les 1766 “allégés” comme le notre ne courent pas non plus les rues: un peu moins de 300.000 exemplaires à comparer à 2.400.000 armes du système 1777 ! Et bien moins de survivants encore.

Maître Flingus a enfin trouvé un 1763/66 qui a à peu près survécu aux trois siècles de fer et de sang qui ont suivi. Souvent, ils sont dans un état de quasi épave et modifiés de partout quand on les trouve. Pas celui-là.

Après la malheureuse et cataclysmique pour nous à l’échelle de l’Histoire Guerre de Sept Ans (1756 – septembre 1762/février 1763), les magasins militaires sont vides. La fabrication doit être améliorée et les armes modifiées. L’ordonnance de 1762 du Duc de Choiseul, Ministre de la Guerre, ordonne de créer un nouveau fusil tenant compte de l’expérience du conflit et interdit aux colonels de commander directement des armes auprès des entrepreneurs privés de Charleville, Maubeuge et Saint-Étienne pour les obliger à passer par les Magasins Royaux. C’est une première tentative sérieuse de standardisation de l’armement individuel. Elle ne sera réussie que par Gribeauval avec le 1777.

Ce modèle est parfois appelé Stainville car Choiseul était Comte de Stainville de naissance, son élévation au rand ducal avait suivi sa nomination comme Ministre d’État. Les 1763/66 seront produits à Saint-Étienne pour beaucoup (mais aussi à Maubeuge et à Charleville).

Considéré comme trop lourd, le 1763 (dit “pesant”) sera allégé dès 1766 avec le modèle éponyme 1766 ou 1763/66. Ils sont si proches et si affiliés que la mention “1766” est rare sur ces fusils qui sont à 95% marqué “M1763” avec des graphies différentes. Et pourtant ce sont des 1766. J’y reviendrai.

Le 1763/66 est toutefois une arme radicalement nouvelle et qui ne conserve que peu de dispositions des modèles antérieurs. Longueur de canon raccourcie de 2 pouces (152,5 cm contre plus de 160 pour ses prédécesseurs), suppression des pans au canon et donc plus facile à produire, platine plus robuste avec un chien à sous-gorge, garnitures renouvelées avec une capucine. Il est une étape importante de l’évolution de notre armement et ses traits principaux dureront jusqu’au 1777.

 

Notre exemplaire est peut être qualifié de très bien conservé compte tenu de la rareté de l’arme et de l’état des quelques survivants qu’il ma été donné de voir – son canon a été raccourci à une longueur totale d’arme de 144,5 cm proche des longueurs des mousquetons 1770 et le tenon de baïonnette est encore là. Il a bien été raccourci durant sa carrière militaire.

Sa crosse est du bon modèle dit “pied de vache” adoptée en 1763 pour lui assurer une meilleure résistance que les modèles plus anciens et faciliter le port à la verticale. Le bois a été restauré proprement de trous d’insectes sur le coté gauche (le coté droit est impeccable) mais reste très jus et bien complet, sans aucune enture, avec juste un petit manque en extrémité sous l’embouchoir qui ne se voit donc pas et que je le signale pour être complet – Et surtout ce sont bien SES bois à lui. Un peu “séché par le temps certes au niveau du fût, (la capucine flotte un peu) mais c’est bien SA capucine aussi. Les bois d’origine sont donc bien dans un excellent état global. Ce qui est est rare.

Les garnitures y compris la sous-garde avec son battant sont bien conformes aussi au règlement de 1763- Des poinçons sont encore visibles sur la capucine et la grenadière et ils sont les mêmes ! La plaque de couche est aussi conforme au modèle. Je n’en suis pas revenu tant elles sont une partie traditionnellement soumise à l’oxydation maximale et bien souvent changées. L’embouchoir a son bon guidon de visée en laiton, caractéristique essentielle du modèle 1766. Ce n’est donc pas un remplacement ultérieur comme plus que très souvent. Garnitures vraiment d’une très belle homogénéité.

La platine est la bonne et c’est bien celle du 1766 en 160mm (celle du 1763 est la même mais fait fait 172mm) – c’est déjà en soit miraculeux sur ces fusils souvent modifiés de partout et bien souvent transformés “chasse” que la platine soit intégralement au modèle et d’origine. La mention “Manufacture Royale de Saint-Étienne” est bien lisible comme le poinçon couronné “HB” qui y est frappé. C’est ce poinçon qui est illustré au Boudriot. Il s’agit d’Honoré Blanc. Arquebusier à Avignon vers 1750, il devint 1er contrôleur des platines à Charleville avant de rejoindre la prestigieuse entreprise de Saint-Étienne comme 3ème contrôleur des platines en 1763 et de finir sa carrière comme Contrôleur Général des trois manufactures d’État vers 1782 – exceptionnelle carrière pour un roturier! La vis principale de platine comme celle de la tête du chien sont également les bonnes. Autre miracle.

La pièce tient bien ses crans, sa percussion est bien franche et la batterie a même encore un peu de potentiel (n’allez pas au stand me faire tirer cette arme d’une rareté consommée ! C’est pas une 22 de chez CZ ni même un 1777 an IX ! ). Pour information, une platine seule de 1766, complète et dans cet état de conservation remarquable, est en elle-même déjà un rare objet de collection hautement désirable.

La queue de culasse est bien marquée du modèle “M 1763” comme sur tous les 1763 et 1766 – et encore bien lisible. Sa graphie est caractéristique des fusils d’infanterie et de dragons du modèle 1766 en M délié (les 1763 ont un M majuscule droit).  Restes de marquages au canon avec une fleur de lys encore visible qui est plus que très probablement le restant d’un poinçon “CB” couronné sur fleur de lys fréquemment observé sur ces armes à cet endroit – année illisible. Poinçon de contrôle L encore visible. Un troisième poinçon non identifié par moi. Sa baguette est bien celle des 1763 et 66 des débuts de production en forme de quille (plus tardivement elles sont “en clou”).  Notre arme est probablement d’un peu avant 1770. Neuf fois sur dix les baguettes des 1763/66 sont absentes ou sont des remplacements modernes. Magnifique présentation !

Certes l’arme n’est pas parfaite du fait de son raccourcissement mais c’est bien son seul défaut à mon sens. Accessoirement, il faut savoir que si les “vieux” 1766 sont si peu courants – outre les 260 ans passés depuis leur naissance et leur à peine 300.000 exemplaires – c’est qu’ils ont connu un destin bien particulier. Beaucoup ont été livrés, après raccourcissement et à partir de 1775, aux insurgés américains, avant que la France ne rentre officiellement dans le conflit contre la Grande-Bretagne en 1778, par divers trafiquants/soutiens politiques aux “insurgents” dont le plus célèbre s’appelait  Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais.  Le reste de ces armes a disparu durant la révolution car des états d’inventaire pré révolutionnaires font encore état de leur présence dans les arsenaux royaux avant 1789.

Cette arme réglementaire de nos armées est rare, infiniment plus rare qu’un 1777 d’Ancien Régime non transformé An IX, et il me sera bien difficile trouver un 1766 plus beau avant fort longtemps tant celui-là est bien d’origine et très homogène (mais l’infatigable Maître Flingus a déjà remis sa parure de plumes et il est déjà reparti sur le sentier de la guerre!)

Bref une exceptionnelle opportunité de compléter une collection d’armes réglementaire française avec un très bel exemplaire d’une arme d’Ancien Régime très rare surtout dans cet état excellent.

Arme de catégorie D au CSI:  CNI ou passeport en cours de validité obligatoire

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