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Rare fusil Springfield 1861 de Cadet – Colt Hartford en 1862 – Cal .58 à canon rayé pour balle Minié – Mécanique, marquages et canon plus qu’excellents – Bretelle – Superbe ! TBE++
Armes longues de Catégorie DPeu courant fusil Springfield modèle 1861 de cadet – Tiré du modèle fabriqué spécifiquement par Colt entre 1862 et 1864 – Arme de 1862 – Calibre .58 à canon rayé pour balle Minié – Arme raccourcie post guerre de Sécession pour attribution aux cadets d’une École ou lycée militaire d’un état américains – Bois en superbe état avec beaux poinçons d’inspection bien lisibles – Fers en très bel état avec tous marquages bien nets – Mécanique impeccable – Très beau canon à rayures bien nettes – Bretelle en reproduction – Variante Cadet de l’iconique Springfield 1861 dans un état excellent – TBE++
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Description
Le fusil Springfield 1861 est une arme iconique de l’Histoire.
Il y a beaucoup à dire sur à dire sur lui (et sur son petit frère 1863, le même en à peine modifié en garnitures) et j’attendrai un exemplaire plus courant et plus « standard » pour le faire. Quand j’en trouverai un en parfait état pour vous.
Néanmoins, il faut surtout savoir que le Springfield 1861 fut le premier fusil américain à adopter la balle Minié en calibre .58.
La balle Minié est l’invention (française) de Claude Étienne Minié et Henri-Gustave Delvigne, deux noms célèbres de l’Histoire mondiale de l’armement.
Il y avait fort longtemps qu’on avait remarqué qu’un projectile tiré dans un canon rayé était bien plus précis que le même projectile tiré dans un canon lisse. Mais le problème était qu’enfoncer une balle de plomb dans un canon rayé en spirale, et par la bouche à l’époque, était une véritable gageure sur un champs de bataille.
Fort intéressant théoriquement mais difficile en pratique : il fallait une baguette renforcée, un maillet pour cogner la dite baguette, beaucoup d’énergie et surtout de temps pour enfoncer la balle ronde à travers les rayures jusqu’au fond du canon, même court d’une carabine.
Donc un temps de rechargement cataclysmique tout en étant exposé au feu de l’ennemi. Tout ça pour un gain en précision à une époque encore largement dominée par le feu de groupe.
Mais, si net quand même, le gain en précision, que des armes réglementaires ont bel et bien été conçues comme cela, avec des rayures « en cheveux » plus que tournantes d’ailleurs, armes souvent qualifiée de carabines.
C’est le cas par exemple de la splendide et peu courante Carabine de Versailles modèle 1793. Mais il s’agissait d’armes réservées à des soldats d’élites à la fois « sniper » et aussi suffisamment expérimentés pour ne pas trop se faire tuer en cours de rechargement.
C’est Minié et Delvigne qui trouvèrent au sujet une solution de contournement des plus ingénieuses vers 1847 (1849 fin des essais). Et même si l’emploi définitif et généralisé des rayures dans les armes à feu portatives ne sera véritablement résolu que par la mise au point de la culasse mobile dans les années 60/70 du 19° siècle.
La balle Minié, en plomb mou, est un projectile de forme conique-cylindrique calibrée pour être un poil plus plus petite que l’âme du canon à fond de rayures. Le projectile y glissait donc assez facilement dans le canon et venait s’y fixer dans une chambre un peu rétrécie et munie d’une petite tige servant au maintient en place du projectile. En quelques coups de baguette. Classiquement quoi.
Mais la balle disposait en sa base d’une cavité conique assez profonde qui affaiblissait un tantinet le projectile en ses flancs sur sa partie basse, là où la cavité était creusée. Une fois le coup tiré, la masse des gaz poussaient la balle en avant dans les rayures tout en déformant en l’élargissant son arrière train (si je puis me permettre cette gauloiserie). Elle venait ainsi largement se plaquer aux rayures et donc se mettre à tournoyer pour devenir une munition pour canons rayés.
Outre le gain de précision lié au tir dans un canon rayé et une bien plus grande facilité de chargement que les anciennes armes rayées à balles ronde, les armes gagnaient aussi en puissance par une bien meilleure étanchéité de l’espace situé entre la balle et l’âme du canon. Les fusils à balles Minié gagnaient aussi en propreté, et donc en répétabilité, car le passage bien ajusté du plomb de la balle dans les rayures permettait aussi un nettoyage des détritus de poudre laissés par la balle précédente.
Pour résumer, c’était vraiment pas mal en balistique et en encrassement. Et ça faisait aussi le café. Une idée brillante comme souvent les idées simples.
La balle Minié sera très largement utilisée par beaucoup d’armées dans le monde pendant la période 1850 -1870 et ne sera réellement remis en cause que lors de l’introduction massive des armes à chargement par la culasse que ce soit à bloc tombant ou, un peu plus tard encore, avec les armes à culasse mobile qui voient le jour progressivement à partir de 1862 avec le fusil prussien Dreyse puis le Chassepot 1866.
Accessoirement, au delà de la balistique, la balle Minié est aussi un terrible projectile militaire.
Les blessures causées par la balle Minié, cumulant précision et puissance accrue avec les gros calibres « traditionnels » des balles en plomb mou de l’époque (qui ont en plus tendance à se fragmenter à l’impact façon « dum-dum »), souvent graissée au suint de mouton très favorable aux infections, ont laissé un souvenir d’épouvante dans les rangs de troupiers et au moins autant chez les médecins chargés d’en sauver un maximum après coup…
Pour bien le mesurer, je vous ai mis une photo du soldat James H. Stokes du 185ième Bataillon de Volontaires de New-York, blessé à la Bataille de White Oak Road, pendant la Campagne de Richmond, le 29 mars 1865 et touché en affleurement de coude par une balle Minié.
Le malheureux, admis gangreneux à l’hôpital, eut l’extrême chance de survivre au choc et à l’infection. Son état de maigreur, autant que son regard, en disent long sur ses indicibles souffrances des soldats des siècles précédents. L’Histoire est aussi cruelle pour les individus que pour les Nations qui l’a font. Mais c’est parfois aussi le prix de la liberté. Car tout a un prix dans la vie.
La Guerre de Sécession tomba néanmoins pile-poil pendant l’heure de gloire de la balle Minié.Elle y fit des ravages.
Notre fusil Springfield 1861, première arme de l’armée des USA à l’adopter, devint l’arme réglementaire de l’Union en janvier 1861, et les première batailles un peu sérieuses datent d’avril de la même année. Plus d’un million de fusil Springfield furent produits durant le conflit.
Ce qui veut aussi dire qu’elle fut loin d’être l’arme principale d’infanterie en ce début de conflit. En 1861, les américains se jetèrent les uns sur les autres en utilisant encore et surtout le Springfield Modèle 1842 à âme lisse et le Springfield Modèle 1816 à silex converti percussion, tous deux en calibre.69.
Outre l’arsenal d’État de Springfield, plus de 20 fabricants privés, dont Colt, fabriquèrent le 1861 en masse durant la guerre et en firent l’arme d’infanterie standard du conflit pour le Nord à partir de 1863 en gros. Le Sud lui, fit surtout confiance à l’excellent fusil britannique modèle 1853 en calibre anglais .577 ce qui leur permettaient aussi de tirer aussi les balles capturées de 0.58 des gars du Nord.
Produits en masse par l’industrie privée, avec des pièces quasi interchangeables après parfois des ajustements praticables en campagne, son coût unitaire était de moins de 20 dollars, et 15$ en fin de guerre, bien moins cher que ses concurrents déjà techniquement en avance comme la carabine Spencer (en voir une ici).
Un million de fusils en 4 ans. Le Springfield 1861 est donc aussi un symbole direct de ce que la Guerre de Sécession est véritablement la première guerre industrielle de l’Histoire par ses échelles et ses modes de production.
Il sera néanmoins remplacé dès 1867 par le fusil Springfield modèle 1866, une arme à bloc tombant elle, et donc plus à chargement par la bouche, pour avoir, enfin, une meilleure cadence de tir.
Cette recherche de cadence de tir accélérée, sourde et constante aspiration militaire mais jamais réellement tranchée durant la Guerre de Sécession fut, in fine, décidée après cette guerre suite à la sombre histoire de la Bataille Fetterman.
Le 21 décembre 1866, le capitaine William Fetterman et 80 de ses hommes, équipés de leurs Springfield 1861 mono-coup, se faisaient exterminer jusqu’au dernier par une bande de 500 guerriers lakotas et Cheyennes menés par Red Cloud et Crazy Horse et qui utilisèrent contre eux… des arcs et des flèches ! Avant de les finir au corps à corps.
On sait par les indiens qu’aucun des hommes de Fetterman n’essaya de se rendre.
Pendant ce temps, de notre coté de l’Atlantique, le Chassepot 1866 à culasse mobile et grande cadence de tir était adopté par l’armée française en prévision d’un autre conflit qui montait.
Les fusil mono-coups à chargement par la bouche, balle Minié ou pas, étaient définitivement rentrés dans l’Histoire qui continuerait sans eux.
Notre arme de ce jour est une variante peu courante et néanmoins très belle du 1861.
Il s’agit d’un fusil Springfield 1861 de cadet en longueur 44 pouces tout rond (112cm) au lieu des 56 (140cm) normaux pour le fusil 1861 d’Infanterie classique. Ils sont dits aux USA « two bands models » (deux grenadières) contre le « classique » fusil d’Infanterie qui est « three bands model » (à trois garnitures).
C’est une splendide fabrication Colt de Hartford en 1862. Ces Springfield de fabrication Colt présentent une spécificité par rapport au reste de la production de fusils Springfield durant la guerre de Sécession.
Ce sont des modèles commandés par le Gouvernement Fédéral dès 1861 (mais Colt ne put démarrer la production qu’en 1862 pour des question d’outillage). Ce « Colt model » est une version « three bands » (trois grenadières) mais raccourcis à 33 pouces en canon (70cm) contre 40 pouces (1 mètre en canon) pour les Springfield standards.
Sans doute dans un but d’allègement (4 kilos pour le modèle Colt contre 4.5 kg pour le fusil standard). Les collectionneurs américains se disputent encore pour savoir à qui ces fusils (eux les qualifie de « muskets ») furent destinés (artillerie?).
Colt fabriqua environ 75.000 de ces armes d’où est tirée la notre (sur environ 100.000 commandés – mais la première commande ne fut jamais livrée et la dernière partiellement seulement). Deux autres fabricants sont toutefois connus pour avoir fabriqué ce modèle Amoskeag et E. G. Lamson.
Une goutte d’eau dans l’océan des plus de 1.000.000 de Springfield fabriquées durant la guerre.
Ces armes 1861 raccourcie sont assez rares et répertoriées par les collectionneurs américains. Leur histoire est complexe et pas toujours claire.
Mais il est certain que des Springfield « réduits » en longueur « two bands » ont été également produits durant la Guerre de Sécession même par certains producteurs et notamment L.G. & Y. de Windsor ou Norris & Clement.
Ils sont parfois vendus comme « Springfield 1861 d’artillerie » ce qui serait en théorie assez logique car la plupart des systèmes d’armes de l’époque comportaient des armes de longueur et/ou matière différentes selon les besoins des corps d’attribution (infanterie, marine…), voire des types de soldat (voltigeur, grenadier, artilleur…)
A titre personnel je n’y crois pas.
Car aucun document officiel d’époque n’atteste l’adoption d’un « fusil d’artillerie » type Springfield 1861 raccourci, quel qu’en soit le fabricant, par l’Ordnance même si plusieurs ouvrages de références parlent de ce fameux « Springfield d’Artillerie ». Mais il n’y a pas de documents gouvernementaux d’époque attestant d’un « fusil ou mousqueton d’artillerie ».
A quoi et à qui ont-ils donc servi ces 1861 raccourcis produits pendant la guerre ? Mystère.
Il est aussi certain que des Springfield 1861, capturés en masse par les Gris de la Confédération, ont bien été aussi raccourcis par ces derniers. Pourquoi ? Re mystère. Mais ceux-là sont en principe re-estampé « CSA » la marque de l’Armée Confédérée.
Il est enfin tout aussi certain que quelques milliers d’armes, sur le million produits, ont bel et bien été raccourcies à l’Arsenal de Springfield même, mais probablement uniquement à partir de 1866 et donc post guerre.
Pourquoi ? Là on sait. Pour équiper des cadets dans diverses Écoles ou Lycées Militaires.
Le « Catalogue Of Condemned Ordnance Stores To Be Sold » – en gros l’équivalent des Ventes au Domaines des entrepôts d’armes devenus inutiles à l’Armée – pour 1874 par exemple – fait état de la vente de quelques centaines de « Short Springfield 1861 », en 3 qualités de conservation différentes, Notons que ici encore que le mot « Artillerie » n’est pas écrit non plus. Mais ces Springfield avaient donc bien été réduits dans leur vie « gouvernementale » AVANT leur vente par les domaines.
Les Springfield 1861 raccourcis sont donc pour moi des armes du conflit, raccourcies post conflit pour la plupaet, et dont la plupart des auteurs s’accordent à dire quelles sont allées équiper des cadets d’écoles militaires de divers états américains et non des artilleurs pendant la guerre de Sécession comme raconté parfois.
Ceux vendus par le commerce après guerre ou pour l’export en Afrique à l’instar de nos Gras 1874 sont, eux, le plus souvent transformés canon lisse pour la chasse, largement modifiés en garnitures et bois et souvent en état pitoyable.
Voilà pour la synthèse.
Je le vends donc pour un cadet post guerre (même s’il l’a faite, la guerre, dans sa longueur initiale – il est de 1862 en canon et platine) et pas pour un « rare fusil d’artilleur ». Sans regret aucun car ceux de cadets sont déjà assez peu courants également.
L’Arme est réellement dans un splendide état (ce qui est aussi assez cohérent avec une arme de cadet qui sert surtout à la parade) et bien plus agréable à manipuler que son grand frère commun pour l’Infanterie.
Les bois sont en très bel état avec très peu de marques de manipulation y compris en crosse. Un peu plus marqués, si je suis très sévère, en contre platine. Mais globalement très beaux : ni enture, ni choc, ni manque – Parfaits même pour une arme de 163 ans qui a vue une période de guerre. Je pense qu’ils furent sélectionnés avant raccourcissement.
Si parfaits les bois que l’on a la chance d’y distinguer encore les poinçons d’inspection « J T » de John Taylor Inspecteur d’Armes militaires en 1862/1863 et le « P B » que je pense être celui de Pomeroy Booth, éphémère inspecteur de la seule année 1862 qui est justement celle de production de notre arme de ce jour.
Quelques autres poinçons en bois dont un « O-C » en contre platine et un « U » en dessous de crosse et sur les les garnitures qui indique une inspection gouvernementale. Je n’ai pas trouvé de façon certaine la signification du « O – C ».
La platine est magnifique avec sa très belle mention de fabricant de chez Colt à Hartford bien nette et lisible.Tous les autres poinçons et marquages sont bien lisibles aussi.
Le petit aigle, ou plutôt la Pygargue à tête blanche si on veut être totalement rigoureux, du sceau des USA est encore superbement net aussi.
Platine et queue de culasse en canon nous indique que notre arme est née en 1862 au début du conflit. Ce sont toutes SES pièces.
A noter le « US » militaire en bec de laque de couche classique sur ces armes.
Les belles lettre « VP » en canon avec le joli poinçon à la tête d’aigle sont la marque d’épreuves de l’arme en Arsenal « Verified Proof ».
La mention « C STEEL » en canon aussi très nette est juste une indication de la qualité d’acier utilisée lors de la fabrication de l’arme.
Ces aciers justement sont en superbe état : aucune corrosion ou peau d’orange. La qualité des marquages partout indique que l’arme n’a jamais été outrageusement « nettoyée ».
Mécaniquement l’arme fonctionne impeccablement. Le chien tient bien nettement ses deux crans dans une mécanique d’une rare souplesse. Détente étonnamment nette et percussion vigoureuse. Vis en très bel état aussi.
Le canon est bien sûr rayé (et pas remis lisse comme nombre d’exemplaires « civilisés » post guerre) et en très bel état. A nettoyer mais bien épais avec de belles rayures bien présente et sans oxydation.
L’arme est fournie avec la bretelle US classique en reproduction de très belle qualité et bien fonctionnelle et pratique.
L’arme appartenait à un tireur-rechargeur ultra compétent que je considère comme un honneur d’avoir servi et je ne doute pas qu’elle soit non seulement apte au tir mais aussi très précise.
In fine, une variante cadet peu courante sous nos climats du Springfield 1861. Né en 1862 chez un « grand » de l’armement, cette arme raconte la grande Histoire et ses suites tout en constituant une pièce de collection et de tir des plus agréables et élégantes. Une excellente occasion de compléter une collection d’armes réglementaires du XIX° siècle ou de la Guerre de Sécession.
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Arme de catégorie D au CSI : pièce d’identité, CNI ou passeport, en cours de validité obligatoire
Rappel : Toutes les armes de collection, de chasse, et de tir sont d’occasion et sont vendues dans l’état, sans garantie.
Toutes les armes historiques de fabrication ancienne vendues en tant que C ou D, “Collection” ou “Cow-boy shooting” , sont des armes de collection non éprouvées pour le tir et non testées en stand. Elles ont été inspectées visuellement relativement à leur état général mais aucune n’a été utilisée au tir et elles sont donc vendues comme non testées. L’acquéreur désirant utiliser une arme pour le tir devra impérativement se rapprocher préalablement du banc National d’Épreuve de Saint Étienne, seule entité habilitée légalement à délivrer des certifications d’épreuves préalable à un usage de tir.