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Rare sabre KD 1889 – au 17° Dragons de Mecklembourg ou 1er Grand Ducal de Mecklembourg Schwerin – Allemagne Impériale 1889 – 1918 – Vers 1910 – Lame gravée et bleuie- ABE/ BE+

Sabres / Glaives / Epées - Swords

Sabre de cavalerie légère modèle 1889 de l’Empire allemand avant 1918 –  arme spécifique au Grand Duché de Mecklembourg Schwerin – 17° régiment de Dragon ou 1er Grand Ducal Mecklembourgeois de cavalerie –  Pièce vers 1910  complet de son fourreau et de sa bonne dragonne  – Époque impériale second Reich allemand 1871-1918 –  Fabrication Carl Eickorn à Solingen – lame gravée et bleuie de trophées d’armes et de l’unité – assez bonne fusée et garde – un coup sur la lame mais aucun manque de nickelage  Bon fourreau propre au modèle – arme rare en ABE / BE.

SKU: 767-23
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Description

Maître Flingus aime les antiquités militaires. Notamment les décorations.

Cela l’a conduit dans le passé, péché véniel, à nourrir un intérêt baroque pour celles des tous petits états allemands disparus dans la tourmente de 1918 parmi les autres décorations militaires encore plus étranges dans cette guerre vraiment mondiale: celles du Panama, du Siam, des tribus arabes du Hedjaz de Lawrence d’Arabie ou de Cuba,…

Oui, oui, vous avez bien lu. Il y a bien eu des décorations militaires – fort peu courantes – pour 14-18 dans ces états. Qui rendra jamais hommage, par exemple, au petit groupe d’infirmières thaïlandaises volontaires (réellement bravement) parties de la Gare de l’Est pour le front de Champagne un beau jour de 1915 ? C’est sûr que c’était pas les boites de Phuket un vendredi soir…

On s’attriste encore parfois sur la disparition des grands Empires, autro-hongrois ou russe de cette époque pour les qualifier d’une voix univoque de catastrophe. J’ai là-dessus une opinion assez hétérodoxe, ou disons plus nuancée, que je garderai pour moi mais je m’insurge devant l’iniquité de traitement: et la Principauté de Lippe-Detpold et ses 151.000 sujets en 1910 alors ? On pleure pas ? Ou celle de Reuz-Greiz ( 72.000 habitants à ne pas confondre SVP avec ceux du Reuz-Gera, bande de gaulois centralisateurs!) avec leurs Princes qui, par tradition, s’appelaient tous Henri ? Et le Waldeck-Pyrmont (61.000 sujets), il compte pour des prunes le Waldeck-Pyrmont et son Prince Frédéric, néanmoins Altesse Sérénissime ?  Et le gigantesque Duché de Saxe-Cobourg et Gotha avec ses impressionnants 257.000 habitants en 1910 dont une modeste branche cadette constitue encore la famille de rock stars qui habite désormais Buckingham Palace depuis qu’Elisabeth, sans doute largement atteinte par leurs pitreries hollywoodiennes, a lâché la rampe (de l’escalier d’honneur) ? Jamais une larme d’intellectuel germanopratin sur ces dizaines d’États européens disparus en une semaine de 1918. Pourtant ça nous en ferait des fonctionnaires défiscalisés à Bruxelles en plus pour nous chanter l’Hymne à la Joie. Injuste

Ne considérez vous pas comme moi qu’il s’agit là d’une série unique de catastrophes géopolitiques dantesque, spectacle digne de la chute de l’URSS ou de l’Empire Romain et néanmoins largement méprisée par une historiographie moderne se passionnant plus pour la couleur de peau de Cléopâtre et les origine multi-culturelles de la mère de Louis XIV ?

Ce scandale doit cesser.

Et Maître Flingus va donc y contribuer en vous restituant toute la grandeur passé du Mecklembourg-Schwerin, une autre de ces victimes de l’Histoire, à travers l’analyse de notre objet de ce jour. Tant il sait que ce sujet du Mecklembourg-Schwerin vous tourmentait jour et nuit, sans que vous n’osiez le dire.

En effet, c’est une rareté que ce beau sabre de sortie d’officier venu de ce vaste état d’au moins 600.000 habitants (y compris les vieillards et les bébés à la mamelle) au recensement de 1910, ce qui, en termes de puissance géopolitique, le situe quelque part entre les actuels Royaume de Toulouse et le Grand Duché de Lyon, et dont la capitale était … Schwerin (après avoir longtemps hésité avec l’autre mégapole du pays – Ludwigslust – aujourd’hui 12.000 habitants).

Ce Grand-Duché de Mecklembourg Schwerin était, on s’en étonnera, gouverné par un Grand-Duc (si, si…) qui répondait au doux nom de Frédéric-François IV (rien à voir avec le Frédéric-François, auteur-interprète de l’inoubliable “On comprend toujours quand c’est trop tard” de 1977 – quoique ce titre soit en soi une leçon d’Histoire à destination à la fois des classes communales et de notre Président bien-aimé), titré Grand-Duc de Mecklembourg-Schwerin, Prince de Wenden,  Schwerin et Ratzenbourg, Comte de Schwerin, Seigneur des pays de Rostock et de Stargard, et Altesse Royale de son état civil.

Né sous le soleil de Palerme en 1882 par accident médical du à la santé fragile de son père Frédéric-François III qui s’y soignait, sa mère Anastasia était une grande duchesse Romanov, habituée aux fastes de la Cour Impériale russe, et qui s’ennuyait à mourir dans son marital et gigantesque état-cité allemand où régnait une rigueur protestante qui lui allait mal. Le couple battait de l’aile et Anastasia, trois enfants vite expédiés, préférait passer sa vie à Cannes sur la Côte d’Azur et à Paris pour y vivre grand train avec la meilleure société russe. Il en résulta une prompte séparation (sans divorce évidemment) et accessoirement la naissance d’un 4° enfant adultérin de père russe en 1902 qui fut automatiquement déclaré Personna Non Grata en Allemagne par le Kaiser et en Russie par le Tsar. On ne badinait pas avec les convenances vers 1900. Notre Frédéric-François IV lui avait 15 ans au décès de son père et, après une courte régence, devint Grand-Duc en titre.

Grand, sportif, chasseur, coureur automobile et de jupons, il mène grand train un peu à la manière de sa mère. Déclaré majeur en 1901 il tente bravement une reforme de la constitution de son gigantesque état… qui échoue au parlement local. Il ne tentera plus rien après et sera entrainé en 1914 dans la première guerre mondiale à la suite de la Prusse et de son royal cousin l’Empereur d’Allemagne. Il prônera au plus vite et régulièrement une paix de compromis, sera bien poliment entendu mais jamais écouté.  Il devra abdiquer et renoncer au trône le 14 novembre 1918 devant l’insurrection qui gagne de partout une Allemagne écrasée. Cinq jours après l’Empereur lui-même et l’un des tous derniers monarques allemands à le faire. Ses oncles maternels russes seront fusillés par les bolchéviques et lui-même mourra en 1945 en fuyant l’Armée Rouge qui envahissait l’Est de l’Allemagne, notre beau Grand-Duché de Mecklembourg Schwerin ayant l’heur d’être sur la route de Berlin.

Notre grand-duché fournira donc à l’Allemagne en 14-18 des unités militaires à la hauteur de la taille de sa modeste population (et encore bien moins d’officiers porteurs de sabre!): un régiment de fusiliers (le 90°), deux modestes bataillons au sein du 89° de grenadiers, un bataillon de Chasseurs (le 14°), un régiment d’artillerie et deux de cavalerie (tous les deux de dragons, les 17° et 18°). Sûrement moins de 10.000 hommes en tout. C’est très peu et ça fait très peu d’officiers surtout à l’échelle de la gigantesque machine de guerre impériale. C’est dire si notre sabre est peu courant.

Notre sabre de ce jour a donc servi un officier d’un des ces deux régiments de dragons de l’État, plus précisément un membre du “1er Régiment de Dragons Grand-Ducal de Mecklembourg portant le n° 17 dans l’Armée Allemande” ou  “1. Großherzoglich Mecklenburgisches Dragoner Regiment Nr.17” appartenant à la quatrième division de cavalerie du IX° Corps d’Armée en août 1914.

L’unité était stationné à Ludwigslust à cette date. Après une campagne éreintante en Belgique et sur la Marne, le régiment poursuivra sa destinée pendant toute la Guerre à l’Est où il restera en permanence de la mi novembre 1914 à 1919.  Il sera de la campagne de Pologne et de la prise de Varsovie en 1915,  à la bataille de Kowno et à celle de Vilna, résistera à l’offensive Broussilov en 1916 et sera encore de la prise de Riga en 1917.

Après février 17 et l’armistice, il restera sur place pour participer à l’aventure des corps-francs et poursuivra encore longtemps sa guerre privée pour sauver ces vieilles colonies germaniques, puis germano-russes à partir du XVIII° siècle, que furent de tous temps les pays baltes depuis les teutoniques. Il ira jusqu’à Tartu en Estonie, ville estonienne aujourd’hui encore largement peuplée de russes. Les derniers éléments du régiment ne rentreront pas en Allemagne avant mi 1919 en s’étant battu plus que jusqu’au bout.

Bref, il a servi ce Grand-Duc, cet état disparu et l’un de ces hommes notre sabre. Et cela n’eût rien d’une promenade de santé.

On le mesure peu en en Europe mais le front de l’Est en 14-18  fut essentiel à la Grande Guerre à l’Ouest et les conditions de la révolution bolchevique de fin 1917 ont pour toujours conduit à des jugements aussi injustes que peu motivés sur la participation russe à la guerre de 14 en oubliant lourdement les trois années précédentes – Pour situer le gap cognitif entre notre perception classique de la chose et la réalité, on rappellera, à titre d’illustration, que le régiment (env.3000 hommes en temps de paix) le plus étrillé de l’armée allemande en 1914-1918 fût le 41° RI avec 6.815 morts, suivi par le 43° avec 6.072 morts, le 3° de Grenadiers avec 5.730 morts et enfin le 1er Grenadier avec 5.479 morts . Or, ces quatre régiments n’ont quasiment jamais quitté le front Est en 1914-1918…

Notre sabre est une belle pièce du modèle KD 1889 (ou “Kavallerie Degen” model 1889 ou sabre de cavalerie modèle 1889) introduit pour toute la cavalerie légère allemande en 1889. Il se caractérise par une lame droite, arme d’estoc, la cavalerie lourde étant équipée du Kavallerie Säbel ou KS à lame courbe, arme de taille. En France, cette lame droite eut normalement porté le nom de forte-épée et non sabre.

Il en existe 6 variantes par le motif de Garde, une aux armes de Prusse (pour la Prusse et ses satellites Bade, Oldenbourg et Brunswick) , une pour la Bavière, une pour la Saxe, une pour la Hesse, une pour le Wurtemberg, et, enfin, une – la même – pour les deux tout petits états de Mecklembourg (notre Mecklembourg Schwerin et son tout petit frère le Mecklembourg-Strelitz  – 100.000 habitants en 1910!).

Le KD 89 pour le(s) Mecklembourg est, de très loin, le plus rare de tous. C’est la deuxième fois de ma vie que j’en ai un entre les mains. Bien plus rare que le Hessois déjà fort peu courant.

Notre exemplaire est globalement en bon état nonobstant les inévitables avanies des 110 années et quelques passées depuis sa naissance.

C’est un modèle post 1910 – fourreau laqué noir sombre et plus nu (post 1905) avec seconde bélière supprimée règlementairement en 1910. Il est dans son jus et n’a JAMAIS été nettoyé. Son nickelage de garde porte les outrage du temps mais est présent à 75% – C’est un modèle à garde pliante (ce qui confirme un modèle tardif de la veille de la Grande Guerre). Cette Garde porte bien les rares armes du Mecklembourg (qui ne peuvent être confondues par votre œil de lynx, même de loin, avec celles de la Saxe).

La fusée porte de petits éclats de bakélite peu visibles sur les photo et que je signale pour être complet.

Autrement ABE+ / BE global de présentation pour la poignée. La garde métallique est elle en excellent état sans coup ni bosse – Sa partie pliante est bien mobile.

La lame est très belle dans sa bonne longueur et non ré-aiguisée . Pas de manque de nickelage qui est présent à 99,90% – aucun jeu entre la lame et la garde. ce qui est rare sur ces armes. Juste un petit manque en tranchant à environ 8 cm de la pointe qui, elle, est intacte. C’est son seul défaut.  Dos de lame joliment gravé également (j’ai oublié de le photographier).

Elle porte au talon le logo aux deux écureuils dos à dos du fabricant Eickhorn à Solingen. Ce logo n’a été utilisé par la marque que de 1906 à 1921. Élément supplémentaire de sa datation.

Très belle gravure à l’acide coté gauche de trophées d’armes et rinceaux avec un cartouche en lettre gothiques portant la mention ” Für Erinnerung Meine Dienstzeit” “en souvenir de mon temps de service” en bleu de lame au milieu des gravures. Idem coté droit avec une très belle gravure de d’aigle, rinceaux et trophées d’armes portant au bleu le monogramme du Grand Duc Frédéric François III qui avait donné son nom au régiment, la mention de l’unité en lettres gothiques abrégées et une illustration d’un dragon au combat avec l’arme de dotation des dragons qui est la lance. Beaux rinceaux aussi au dos de lame.

Fourreau bien du modèle KD89 avec sa peinture d’origine écaillée par endroits mais présente à 75%. Aucun coup ni bosse.

A signaler la présence de sa dragonne qui est un peu usée mais 100% d’origine et bien celle de l’état à fond doré et pour ainsi dire introuvable.

L’arme est donc dans son état de découverte, jamais nettoyée mais complète et en plus qu’assez bon état global. Superbe lame découverte.

Au final une arme très rare dans la série des KD89, de très loin la plus difficile à trouver, et qui, par sa rareté et son état de présentation honorera une bonne collection de sabres réglementaires européens de la première guerre mondiale ou de pièces germaniques.

Pour la bonne bouche je vous ai mis une photos de nos braves Dragons du 17° de Mecklembourg Schwerin en situation sur le Front Est vers 1915 (avant que l’unité ne soit démontée de ses chevaux en 1916), avec au premier plan un membre de l’équipe portant en selle, en plus de la lance réglementaire, le même sabre que celui que nous présentons. Aachh.. Histoire quand tu nous tiens !

Arme non classée au CSI mais interdite de vente aux mineurs : CNI obligatoire

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