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Vendu !
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Rarissime chargeur « Trommel Magazin » dit chargeur « escargot » (en Bourgogne!) ou « T.M » pour pistolets Luger P08 – Capacité d’origine 32 coups réduite à 20 coups en cal. 9 x19 – Rarissime fabrication AEG – 70.000 exemplaires seulement – Très bel état esthétique et mécanique – Pièce de la plus grande rareté – Catégorie B – TBE++
Le musée de Maître Flingus, ou "c'est déjà vendu !" avec descriptions et photos !Rarissime chargeur « Trommelmagazin » dit chargeur « escargot » pour pistolets Luger P08 – Capacité d’origine 32 coups réduite à 20 coups – Calibre 9 Parabellum – Rarissime fabrication AEG (et pas un Bing!) – Environ 70.000 exemplaires – Très bel état esthétique et mécanique – Pièce muséale de la plus grande rareté – Catégorie B – TBE++ Catégorie B non négociable !
Vendu !
Description
Un peu sur le cul Maitre Flingus quand il a vu ça…
Depuis sa plus tendre enfance, le lait perlant encore de ses juvéniles narines, il avait déjà vu des Trommel Magazin, Maître Flingus. La Somme des années 80 étaient encore un paradis. En fréquentant les Bourses aux Armes où il n’y a plus grand chose désormais, chez des copains plus chanceux qui pour certains les avaient ramassés pour rien en brocante.
Mais, je le confesse, je n’avais jamais vu la fabrication « AEG ».
C’est sans doute un problème d’inattention doublé d’une simple considération arithmétique.
Ces chargeurs escargot sont rares dans l’absolu. L’essentiel a été détruit depuis fort fort longtemps.
D’abord parce que l’objet a vu de très sévères combats aux mains des troupes d’assaut essentiellement et donc en premières lignes. Beaucoup, la plupart sans doute, ont été perdus dès la guerre.
De plus, on voit bien un Poilu ou un Tommy ramener chez lui dans sa musette un beau Luger comme prise de guerre. Mais beaucoup moins un chargeur escargot…
De plus, un tel engin est peu utile en soi pour le possesseur d’un Luger « normal » sans crosse, et même pour collectionneur / tireur avec son poids et ses 32 coups de naissance.
Enfin, objet totalement mystérieux au néophyte, qui se demande souvent ce que c’est que ce truc, les rares survivants ont bien souvent terminé leur vie à la benne ou dans le canal…
Il n’y en a plus ou presque. Quel que soit le fabricant. Et pourtant, quel objet mythique!
La célèbre marque de jouets de luxe Bing AG, le plus grand fabricant de jouets au monde dans cette Allemagne en pleine expansion économique d’avant 1914 (5.000 employés!) n’en a produit que 800.000 pour les troupes du Kaiser de ces « Trommel Magazin ».
C’est en fait assez peu pour une pièce quasi consommable au combat, facilement tordue, facilement perdue, difficilement réparable, et sensible aux intempéries du front.
Notez que ce grand spécialiste du métal plié par génétique qu’est Bing, a aussi produit un tas de trucs en feuilles de tôle pour le second Reich en guerre autre que des chargeurs escargot.
Comme des casques à pointe ersatz en tôle emboutie, amusants substituts, qui visaient à protéger un peu mieux les crânes teutons que le cuir pressé des casques à pointes d’avant guerre. En attendant l’iconique stahlhelm en 1916…
Mais l’autre fabricant de Trommel Magazin, AEG, celui de notre pièce de ce jour, lui n’en a produit que… 70.000 (source Götz et Sturgess Vol III page 1459 et 1463). Dix fois moins en gros.
D’où, compte tenu des destructions depuis lors, son insigne rareté. C’est bien notre pièce de ce jour.
Tous, Bing et AEG, ont produit ces pièces en fin de conflit. Ce qui réduit d’autant la période de production.
En fait, tout commence industriellement mais « piano piano » fin 1916 pour ces étranges chargeurs pour Luger et ne s’accélère vraiment que courant 1917.
Mais leur origine date toutefois d’un peu avant.
L’histoire de ces chargeurs « escargot » que les armuriers sérieux appellent, eux, chargeurs « T M » commence en fait en 1915. Moi, comme d’autres, j’aime bien dire « chargeur escargot » à cause de leur forme et de leur (satané et dangereux) ressort lové dans sa caisse d’acier en parfait colimaçon de nos jardins.
Ça m’amuse beaucoup. Quoique qu’en matière d’escargots, ma faiblesse profonde me porte plutôt sur ceux aux beurre aillé arrosés de Chablis. Bref. Revenons à nos moutons.
A la base, on trouve un brevet de Friedrich Blum, un autrichien de Budapest, pour un chargeur rond à 30 coups pour sur-alimenter des armes semi-automatiques. Et c’est d’ailleurs déjà des pistolets. C’est le père direct du notre.
Les allemands, alliés des austro-hongrois, s’emparent de ce brevet pour élargir un peu la bête et alimenter en pruneaux une arme longue, leur rare carabine semi automatique mexicaine Mondragon.
Mexicaine? Dans l’armée du Kaiser ? Oui.
La carabine Mondragon est une des premières armes semi-automatiques du monde, un peu capricieuse et pas très fiable. Mais elle est fonctionnelle. Et les allemands n’ont pas grand chose d’autres en semi automatique de calibre respectable (c’est du 7 x57 mauser à l’origine) pour équiper les premiers avions de combats du Kaiser dans cette guerre.
Cette carabine a été inventée par le Général Manuel Mondragon (prononcez « Mon’ dragone »). Le Mexique n’ayant pas les capacités industrielles de produire un tel engin, la production des commandes mexicaines a été déléguée à la SIG en Suisse.
Le déclenchement de la guerre voit 4.000 unités de ces carabines semi-automatiques encore non livrées dans les stocks de la SIG à Berne.
« Carramba! » se disent les allemands !
Alors, ces carabines mexicaines Mondragon (rebaptisées « Fliegerselbsladerkarabiner 1915 » ou « carabine semi automatique aérienne » en germain des montagnes), les allemands vont en acheter 3.000 aux suisses, décidément toujours aussi neutres, en 1915.
Et ils produiront 15 – 20.000 de ces premiers chargeurs-escargot « Blum » pour les alimenter leurs belles mexicaines. Ces premiers chargeurs sont, comme les carabines Mondragon 1915, d’une insigne rareté.
Ils ont fait ça, les allemands, en attendant les futurs mitrailleuses Maxim d’aviation qui remplaceront sous peu et avantageusement les Mondragon dans leurs Fokker E III.
Ce sont les fameuses Maxim LMG 08/15, des saloperies qui s’enrayent très rarement (23.000 exemplaires seulement) et qui feront des ravages dans les rangs de nos aviateurs jusque mi/fin 1916. Et sans chargeurs escargot. Jusqu’à ce que de Roze, les frères Navarre et un certain nombre de héros français ne renversent la vapeur dans le ciel de Verdun.
Mais, Maxim ou pas, l’idée d’un chargeur escargot équipant une arme semi-automatique et son expérience n’est pas perdue. Elle a même été déjà expérimentée donc.
Au milieu de 1916, l’état-major entend la « vox populi » des « cochons du front » (comme les allemands se désignaient eux-mêmes à l’équivalent de nos « poilus ») qui réclament à cor et à cri une arme semi automatique pour l’assaut en remplacement de leur carabine 98A à répétition manuelle.
Nos amis se basent alors sur des évolutions du Brevet Blum, dont la dernière est brevetée en juillet 1916, pour l’adapter au Luger dans l’esprit des carabines de chasse démontables type Luger 1902.
Tests menés tambour battant, les allemands commandent en octobre leur 110.000 premier chargeurs escargots adaptés au calibre 9 parabellum.
On est vraiment vers la fin de l’année 1916. Car le manuel d’utilisation n’est que du 3 avril 1917.
Aviation, artillerie, troupes d’assaut, sans doute tout cela a utilisé ces fameux Trommel Magazin avec leur P08 Long et P04 de marine (l’infanterie de Marine notamment dans ses P04).
Mais, il est rappelé dans une instruction de février 1918 que les Trommel Magazin « peuvent être employés dans les pistolets 1908 longs et courts« . Tout aussi sûrement, certains l’ont fait. Y avait qu’à se baisser.
Mais il est aussi certain que ces chargeurs de grande capacité trouveront leur emploi le plus éloquent aux mains des troupes d’assaut de la Heer. Les durs des durs. A la Jünger. Les premiers au monde a être regroupés en unités spécifiques avec armement et entrainement dédiés. Dès fin 1916.
Ce qui contribue à leur aura historique, qui sent un peu les flammes de l’Enfer, à nos petits escargots et au-delà de leur intérêt mécanique et armurier. Car c’est vraiment et surtout une curiosité armurière.
Certes avec une crosse, un Trommel Magasin et un Luger long, Maître Flingus se sent plus comme Bud Spencer dans un Western Spaghetti que comme un redoutable Sturmtruppe.
Mais l’allure de l’arme est alors juste top. Comme venue de l’espace ! Et des drames de l’Histoire…
Notre pièce de ce jour est un superbe « Trommel Magazin » de fabrication AEG.
Comment on sait cela? Car ce n’est pas marqué dessus comme pour le Port-Salut.
En revanche, un étrange logo de trois hexagones contenus dans un quatrième sous le numéro de série nous le confirme définitivement.
C’est bien celui du fameux groupe allemand AEG à cette période de l’histoire.
Pour donner une idée du dynamisme économique fou de l’Allemagne Impériale, qui a lourdement contribué au déclenchement du conflit car il affolait tout le monde y compris les anglais et les américains, c’est l’AEG allemande qui, avant 1914, fournissait électricité de la modernissime New-York…
C’est un modèle à poignée de chargement à tige télescopique et non dépliable (il y a eu les deux chez Bing). Dispositif très ingénieux. Elle fonctionne « au poil » en enfoncement et déploiement.
C’est bien évidemment un superbe original (car il y a des copies mais c’est des « Bing ») en très bon état avec l’essentiel de son bronzage et très peu de traces d’oxydations, très légères. Il est juste superbe. Le ressort est des plus costauds.
Il mentionne les chiffres « 12/17/22/32 » en positions horaires du tambour extérieur cequi indiquaient au tireur, en fonction de l’avancement circulaire de sa poignée de chargement, le nombre de coups qu’il lui restait en magasin.
Il est en excellent état mécanique. La pièce a été réduite à 20 coups conformément à la législation. Je déconseille vivement toute tentative de le « bricoler » pour le remettre en capacité d’origine.
D’abord, c’est illégal.
Ensuite, l’ouvrir pour le démonter est dangereux. Son ressort est d’une grande puissance et plus d’un malin s’y est brisé les doigts. Il est comme ça. On peut tirer avec (un peu et pas trop souvent). Car c’est surtout et avant tout une exceptionnelle pièce de musée, rarissime, à préserver. Et encore plus dans cette très rare fabrication AEG.
Attention, dans la partie verticale du ressort de chargement, le puits de chargeur est doté d’une fenêtre latérale permettant de désengager le ressort pour sortir sa planchette d’élévation. Là encore pas de manipulation puérile pour ne pas se prendre une planchette de chargeur de Lulu à grande vitesse dans l’œil ou ailleurs… Être le dernier blessé en date de la Grande Guerre ne sera pas fatalement comique.
A bon entendeur salut et un homme (voire une femme) averti en vaut deux.
Son numéro de série est dans les 65xxx. C’est donc un des derniers produits.
Il porte bien aussi dans sa partie chargeur droit le « P » gothique de réception de l’inspecteur d’usine qui doit figurer sur toutes ces pièces authentiques.
Il ne lui manque qu’une chose, pour être absolument parfait. Un accessoire indépendant et que l’on trouve rarement avec. A savoir son cache poussière, qui venait couvrir le puits de chargeur de la boue quand on n’utilisait pas le chargeur. Pièce « négligeable » dans son aspect, et quasiment toujours perdue quand on trouve un T.M.
Quant à son autre accessoire, véritablement indispensable à l’époque pour charger ses 32 cartouches d’origine et même ses seulement 20 aujourd’hui, la fameuse chargette pour P08, elle est là.
Bref un Trommel Magazin comme on en voit peu. Superbe et rare. Une pièce muséale.
Je vous garantis que Luger long (même simple), marine ou artillerie, plus crosse, plus magasin escargot, cela a une classe folle qui touche au mythe réalisé. Je prendrai quelques photos perso en diverses configurations avant de le voir partir cet AEG. Avec tristesse. Mais c’est mon job.
Pièce d’histoire et d’armurerie exceptionnelle, complément mythique du Luger, en très bel état, et de chez un fabricant rare. Que demander de plus ?
Chargeur d’arme semi-automatique de 20 coups maximum en Catégorie B: il vous sera demandé, outre votre documentation d’identité et votre licence en cours de validité, votre autorisation tirée de votre SIA ainsi que la preuve de la présence dans votre râtelier numérique d’une arme de type Luger P04 ou P08 susceptible d’accueillir ce type de chargeur. Ces formalités ne sont pas négociables.