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Vendu !
Splendide Luger d’artillerie P08/14 – Arme de 1916 – canon de 8 pouces – fabrication DWM – entièrement mono-matricule (sauf le chargeur qui est d’époque) – calibre 9×19 – hausse et guidon dérivables du premier type – très belles plaquettes -bronzage très soigné – TBE++
Le musée de Maître Flingus, ou "c'est déjà vendu !" avec descriptions et photos !Splendide Luger d’artillerie P08/14 – daté de 1916 – Production DMW – canon de 8 pouces – entièrement mono-matricule (sauf le chargeur mais qui est bien le bon modèle d’époque) – calibre 9×19 – hausse et guidon dérivables du premier type – très belles plaquettes – bronzage très soigné – état proche de l’exceptionnel
Description
Parlez moi de Luger, parlez moi d’amour.
En ces mots, on pourrait résumer l’une des plus extraordinaires passions du monde des armes partout dans le monde: celles des Parabellums, de l’œuvre de George Luger (1849-1923), bienfaiteur de l’humanité amatrice d’armes et membre éminent du Panthéon de Maître Flingus…
Voie d’avenir en ce siècle nouveau (on est vers 1900), le pistolet dit « à répétition automatique » (comprendre semi-automatique) comme on l’appelait alors était un must pour toute armée qui voulait être à la pointe du progrès.
La Suisse, en mai 1900, fût la seconde puissance à avoir adopté un de ces “semi-auto”, comble de modernité. Elle ne se fit doubler que de deux mois par la Belgique qui avait frappé la première avec ses Browning. A charge de revanche, car l’arme choisie par les helvètes eu une prolifique et magnifique descendance.
A partir de cette date, et au delà des commandes civiles bien remplies, les Luger furent de tous les programmes gouvernementaux d’adoption d’armes de poing, avec des centaines de variantes en taille de canon, en détails de fonctionnement et, bien sûr, en calibre; du .30 jusqu’au .45 acp (!), en passant par l’omniprésent 9mm parabellum conçu par le même père, George Luger en 1902 . Tous plus beaux et mieux finis les uns que les autres, couverts d’emblèmes fantastiques selon leurs destination, de la Croix Hélvètique sur soleil rayonnant au Lion de Perse sur soleil levant en passant par la pygargue à tête blanches des USA.
Or s’il y a bien un roi parmi les Luger réglementaires, il est allemand. Germania ne fut point ingrate envers ses fils, attribuant à chacune de ses armées un modèle spécifique.
Son orgueilleuse marine, qui entendait défier indéboulonnable Royal Navy, fut servie la première, dès 1904, et reçut, elle aussi, un modèle à crosse d’épaule adaptable, avec une hausse pour le tir à 200m et un canon de 6 pouces. C’est le P04. Puis ce sera l’infanterie, en 1908, avec le P08, qui sera de loin le plus produit.
Enfin c’est l’artillerie qui se verra attribuer cette merveille. Mais seulement en 1914, et en très petit nombre, ce qui rend les Luger d’artillerie datés 1914 très désirables (environ 1000 exemplaires de mémoire). Ce Luger d’artillerie, notre arme de ce jour, est magnifique avec sa hausse graduée jusqu’à 800m (soit quasiment la moitié de celle du mousqueton en 8×57 qui équipaient ces mêmes artilleurs!) et ce merveilleux canon de 8 pouces aussi gracile que les jambes d’Adriana Karembeu…
Les artilleurs du Kaiser troquaient donc pour certains un élégant mousqueton pour ce qui était pensé comme une carabine semi-automatique dans un calibre certes moins puissant mais dont l’encombrement et la puissance de feu l’emporteraient. A l’heure de la popularité des kits de conversion Roni, le concept d’arme de poing transformable en un instant en une petite carabine était déjà très abouti. Et il possède ici une allure incomparable.
Cette arme de troupe spécialisée deviendra une des armes les plus iconiques du premier conflit mondial lorsque les terribles Sturmtruppen s’en emparèrent. Munis de leur crosse d’épaule et de chargeurs de très hautes capacités qui viendront dans un second temps vers 1917. Il ne faisait pas bon de se retrouver face à eux!
L’excellente prise en main de la célèbre pente de crosse du Luger est sublimée sur notre exemplaire par des plaquettes en bois en excellent état, avec peu de taches et un quadrillage bien accrocheur.
Le tenon de crosse est bien présent, parfaitement fonctionnel (nous n’avons pu nous empêcher de la tester) et il sera ravi d’accueillir une authentique crosse ou une reproduction de qualité pour le transformer en carabine.
Le chargeur de notre arme est à fond bois bien conformément aux fabrications réglementaires de l’époque. Bien que compatible avec ceux fond alu ou plastique plus tardifs, cette petite différence lui confère un plus non négligeable et un charme désuet. Le numéro de série du chargeur est différent du reste de l’arme, qui souffle ses 107 bougies. Il faut savoir que les luger étaient livrés à leur titulaire avec deux chargeurs au numéro de l’arme mais qu’il est aujourd’hui exceptionnel de les retrouver avec leur arme d’origine.
La sensation du poussoir de verrouillage est ferme, très germanique. Notre chargeur est en excellent état avec un ressort bien ferme pour ces 107 ans passés.
Le levier de sûreté dûment gravé “Gesichert” (“en sécurité”) se retire avec une grande facilité. La détente est militaire, sans pour autant être désagréable. Si vous êtes habitués au Glock, elle ne vous paraitra même excellente!
Très légères traces d’usinage visibles, typiques de ces productions milieu de guerre, où on n’avait plus le temps de faire autant dans la dentelle qu’avant guerre.
Et pourtant, il est merveilleusement fini ! Mieux que beaucoup d’armes de poing modernes et en dépit du fait que les usines du Kaiser fonctionnaient en 3/8 pour alimenter le moloch du front. Les fabricants d’armes modernes n’ont à mon sens aucune excuse. A part celle de la rentabilité immédiate.
L’extracteur est au même numéro que l’ensemble des pièces. Détail important et signe qu’il n’a pas été changé suite au tir de trop fortes charges. Du fait de son canon de huit pouces, un rechargement légèrement plus pêchu qu’un P08 classique, s’imposera tout en restant en dessous d’un 9 para « normal » si possible. Du subsonique sera parfait. Essayé au tir. Fonctionnement irréprochable et arme précise. Avec un canon pareil, vous allez vite énerver vos voisins de stand avec leur Glock !
La tonnerre est orné du fier millésime 1916, l’année de Verdun. Et avant les productions à plus grande échelle de 1917 et de 1918, lorsque l’arme n’était plus réservée uniquement aux artilleurs. Vingt mille exemplaires seulement sortiront cette année-là, soit cinq fois moins que l’année suivante, pour un total d’un petit peu moins de 150 000 exemplaires sur une population de 3 millions de Luger. L’arme n’est donc pas si courante…
Elle est bien équipée de la hausse finement dérivables du 1er type qui sera modifiée pour une hausse simplifiée et moins chère à produire courant 1917. Juste top !
L’arme a été produite par la DMW (Deustsche Waffen Und Munitionsfabriken) de Berlin dont elle porte le beau logo sur la genouillère et qui fabriquait aussi les fameuses mitrailleuses Maxim.
Elle est rare aussi par son état magnifique avec son bronzage à 95% (juste blanchie sur certaines arrêtes probablement par l’étui et un très très léger point d’oxydation sur la portière de démontage que je signale par pure conscience professionnelle). Il a encore de son jaune paille sur les pièces qui le devaient à la sortie d’usine. Y compris la hausse, l’extracteur, le poussoir de chargeur, la sécurité, la détente et l’axe de genouillère.
Le canon de 20cm, aussi interminable que miroir et de belles rayures, confère une silhouette unique à cette arme mythique. Afin de lui rendre honneur la hausse et le guidon sont réglables au moyen du traditionnel tournevis à lame fendue que tout bon collectionneur de matériel allemand se doit de posséder. Si vous ne l’avez pas Maître Flingus vous le trouvera en repro.
Ce n’est pas tous les jours que l’on voit de pareils Luger, surtout en artillerie et dans cet excellent état. Beaucoup ont été détruits par le traité de Versailles qui imposait des canons de longueur maximale de 10cm seulement en vue d’empêcher la prolifération de ces pistolets semi automatiques pouvant devenir de parfaites carabines de guérilla facilement dissimulables sous l’imperméable d’un Horst Wesel…
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