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Superbe pistolet à silex anglais – Ketland & Co à Londres vers 1804 – Canon, platine et garnitures bronze – Service colonial – Cal .60 – Bois en très beau noyer – Décor floral raffiné – Excellente mécanique et esthétique – Rare et beau témoin du mauvais camps des guerres du Premier Empire – TBE+

Revolvers et pistolets de catégorie D

Splendide pistolet à silex britannique – Fabrication Ketland pour l’Empire Colonial – Birmingham vers 1804 – Canon et platine en bronze et queue de culasse en fer – Calibre .60 lisse – Épreuve civile de la Tour de Londres et gravé LONDON en tonnerre – Bois en très beau noyer chevelu – Garniture bronze finement gravées  – Excellente mécanique – ressort principal ferme et celui de batterie monté à galet – Excellent état général – indispensable à tout gentleman voulant courir un monde plein de français hostiles !

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Description

Si l’armurerie britannique jouit aujourd’hui d’un prestige sans pareil, défendu par un farouche chauvinisme, il n’en a pas toujours été ainsi chez nos voisins buveurs de thé.

A la fin du XVIe siècle, toute l’Europe comprend les avantages des armes à feu, à l’exception du chevalier Bayard qui refusera de changer d’époque et mourra en héros, l’épée à la main et la colonne vertébrale brisée par une balle de mousquet.

Les grands centres armuriers qui émergent alors sont la Bohême (actuelle république Tchèque, théâtre des guerres hussites usant pour la première fois systématiquement de l’artillerie) et l’Italie du Nord avec Brescia.

Les pays de Liège, Londres et Paris ne gagneront que bien plus tard leur place au panthéon des villes armurières. La plupart de ces centres armuriers sont encore actifs de nos jours.

Néanmoins, les armes à feu coûtent cher et, à choisir entre armes légères et canons, c’est bien souvent le second qui est privilégié.

L’épave de la Mary-Rose, navire de guerre britannique coulé en 1545 est une véritable capsule temporelle. Si elle comporte plus de 80 bouches à feu, on n’y retrouvera qu’une seule platine de type anglo-hollandaise dite aussi à chenapan et moins de 20 armes à feu individuelles en tout. En revanche, on y retrouvera des milliers de flèches et des tonneaux entiers d’arcs et de cordes scellés ayant fort bien résisté au temps…

Bien moins sophistiquée que ses voisines continentales, la platine à chenapan est bon marché et plus simple que celles à rouet qui fleurissent en Allemagne et en Italie, tout en étant un tantinet plus commode que celle à mèche moins adaptée aux latitudes nordiques.

Un des parents de la platine anglo-hollandaise pourrait être la platine scandinave qui dans ses formes se rapproche bien plus de la platine à mèche.

On peut considérer que la fusion entre la platine à chenapan du Nord de l’Europe et celle à miquelet, populaire en Espagne et dans la pointe de la botte italienne, comme la mère de la remarquable platine française – le produit fini – émergeant dans l’atelier de Marin Lebourgeois vers 1590.

Cette création est la première à introduire un cran de demi-armé sur le chien ainsi qu’une butée à l’intérieur de la platine. La batterie contre laquelle le silex vient arracher des étincelles est enfin liée au couvre bassinet. C’est cette platine française qui l’emportera largement dans les armes militaires des deux siècles suivants.

Ces trois platines, l’anglo-hollandaise, l’espagnole et la française continueront néanmoins d’avoir longtemps leurs fidèles. Et jusqu’au milieu du XIXe siècle dans les armes d’export ! Chacune de leurs destinations ayant conservé obstinément ses préférences des premiers temps. La chaleur du climat du moyen-oriental ne poussera pas non plus, plus tard, à un avantage décisif de la capsule de fulminate pourtant plus résistante à l’humidité.

Revenons à nos silex, à nos chiens et à nos coqs…

Car le sommet du chien de ces platines ressemble fort dans sa forme et son fonctionnement à l’agricole volatile ce qui donnera le nom à la pièce de l’arme dans de nombreux pays d’Europe.

Dans la langue de Browning, le chien (pour nous celui qui serre un silex dans sa gueule et qu’on peut éventuellement faire ramener en arrière si on le décide) se dit un « cock » comme le coq, expression qui s’est étendue au fait « d’armer » son mécanisme. Pour un moderne 1911 par exemple on dira encore « to cock the hammer » (armer le marteau).

Les artisans anglais vont assez tardivement abandonner la platine à chenapan (à la fin du XVIIe siècle) au profit de la platine française légèrement adaptée.

Ils conserveront néanmoins leur originalité insulaire (on peut même dire un archaïsme!) en substituant, au moderne cran de demi armé du chien inventé par Lebourgeois, un petit crochet externe appelé « the dog » (!) venant « mordre » l’arrière du « cock » pour le sécuriser plus en arrière que le seul et unique cran de la noix de la platine française …  Ainsi il fallait le désengager pour être prêt a faire feu.

Mais on voit que l’on tourne toujours autour d’histoires de clébards et volaille ! 

Cette platine recevra le nom de type « dog lock ».

Vers 1700, un armurier anonyme britannique invente la platine à coffre dont le mécanisme est entièrement contenue dans le corps de l’arme pour le protéger. Les pièces ne sont plus montées sur une platine facilement démontable mais sur des vis-axes dans une sorte de boite. Le modèle fera des émules jusqu’aux temps modernes.

Mais ce montage oblige a démonter entièrement l’arme pour pouvoir sortir la moindre pièce. Il est peu pratique sur des armes militaires soumises à rudes épreuves et notre infortuné pistolet 1777 en restera un unique exemple dans notre armement réglementaire qui ne sera pas reconduit.

En revanche, la platine à coffre est merveilleusement adapté pour fabriquer des armes de poche bon marché. Parfait pour des marchands anglais ! Les armes peuvent être de plus petites tailles et leurs aspérités réduites. Elles vont beaucoup moins abîmer les soieries des vestons. Très bonne réclame !

Londres deviendra ainsi une grande place armurière juste derrière Paris, qu’elle finira par dépasser dans les années 1770 avec un certain essor de l’anglo-manie. Le style anglais s’impose dans le monde des armes, signe du rayonnement britannique croissant post guerre de Sept ans et d’une certaine lassitude envers la lourdeur baroque propre aux Grand Siècle français finissant.

Dans l’arrière cour de Londres se trouvait Birmingham.

Sous-traitant pour de grands armurier, la ville produira également des armes « de traite », nécessaires à l’extension des Empires coloniaux, à l’instar de Saint Etienne au début du siècle suivant.  Si la platine «dog lock» à crochet est vite abandonnée aux alentours de 1740, les pistolets à coffre et balle forcée seront utilisés et produits pendant tout le XIXe siècle à Paris et à Liège. Le catalogue Alfa de 1911 en proposait encore les versions modernisées à piston ! Mais la glorieuse ère du silex à l’anglaise était, elle, finie depuis belle lurette.

 

C’est un de ces beaux pistolets de l’âge d’or du silex britannique que Maitre Flingus vous a déniché là. Ils sont assez peu courants sous nos climats. Et toujours assez remarquables, il faut l’avouer. Beau et bien faits. L’élégance british faite arme.

La jolie signature gravée que l’on retrouve sur la platine de ce pistolet est celle de « Ketland &Co ». Il s’agit de celle d’un armurier et actif  homme d’affaires de Birmingham, qui fut le premier armurier de la petite ville industrielle à ouvrir boutique dans la capitale.

Williams Ketland (1740-1804) est en effet actif à Londres à partir de 1730. Il s’y établi une solide réputation en particulier dans la fabrication de platines et également dans ce que l’on appelait les armes coloniales, c’est a dire destinées aux colonies. Une véritable success story.

On retrouve sur ce marché des armes de toutes les qualités. Aussi bien du tout venant, armes dites « de traite », destinées à être troquées contre des esclaves (la traite négrière ne sera officiellement abolie en Grande-Bretagne qu’en 1807, remplacée par le tout aussi bienveillant système des coolies…) que des armes de prestige destinées aux officiers de la Compagnie des Indes occidentales qui sont en train de planter l’Union Jack partout sur la planète.

La solide réputation de Ketland se poursuit sur trois générations qu’il est parfois difficile de démêler. La boutique des Ketland est localisée a Lichfield Street en 1766 avant de déménager en 1780 dans la bien plus réputée Catherine Street.

Vers 1790, les petits fils de Williams père, Thomas et John Ketland émigrent aux États-Unis, à Philadelphie où ils continueront à faire ce qu’ils savent faire de mieux. Ils équiperont de nombreux trappeurs en pistolets et en fusils de plaine. On retrouvera le nom des Ketland associé à un certain Walker et à un Adams dans les premières années du XIXe siècle.

La firme cesse toute activité en 1831, après une décennie de déboires, et surtout après avoir couvert toutes les guerres de la Grande-Bretagne contre ses ennemis, de celle de Sept ans à celles de l’Empire en passant par les deux guerres d’Indépendance américaines. Bref plus que souvent contre les français ! 

Guerres d’Indépendances au pluriel ? La seconde est une sombre histoire de tentative d’invasion du Canada anglais par les américains, profitant du fait que les Habits Rouges étaient un peu occupés par un corse et qui s’est terminée par l’incendie de la Maison Blanche par les roastbeefs en 1814.

Reste à savoir si le Président Trump se sent aujourd’hui inspiré par la personnalité et les aventures de James Madison…

Notre exemplaire illustre la qualité des pistolets destinés à une utilisation coloniale par un officier britannique de l’époque. Taillé pour un rude service mais avec des raffinements digne d’un gentleman.

Il reprend les lignes des pistolets pré-réglementaires français avec son élégante calotte à oreilles le long de la crosse. De part sa forme générale, l’arme est plutôt destinée à la cavalerie ou à se loger dans les fontes d’un officier ou bien d’un administrateur. Sa taille imposante et son calibre respectable de .60 (15,1mm) la rendait parfaitement apte à remplir ces missions tout en étant plus léger que les armes de troupes. Et du bronze. Du bronze surtout pour résister à l’air marin des grands voyages et aux climats coloniaux une fois sur place.

Toutes les pièces de métal jaune sont gravées de superbes motifs floraux et surliées.

La monture est dans un très beau noyer chevelu, sans manque, ni enture, ni fissure. Un coup à droite en fut qui n’affecte pas l’esthétique générale très élégante de l’arme. Les angles sont bien vifs. Le pourtour de la queue de culasse est sculpté dans le bois en rinceaux. Une arme raffinée.

La crosse comporte une très jolie pièce de pouce en cuivre bronzé, destinée à recevoir les armes ou les initiales de son noble et entreprenant propriétaire.

Le pontet est également en bronze. Il est orné d’un fin motif floral en son centre ainsi que d’un gland à son extrémité. Symbole classique d’abondance ou commande d’un ami des écureuils, nous ne saurions le dire. Une autre explication serait historiquement très hasardeuse et néanmoins outrageante pour l’arme et son propriétaire 😉 (qu’il est bête ce Maitre Flingus avec ses gauloiseries la noix ! La noix de platine bien sûr).

La platine est également en bronze, discrètement ornementée. Elle est bien signée à l’anglaise de « Ketland &Co », marquage « & co » permettant de dater l’arme aux environs de 1804/1810. Toutes les pièces mobiles sont en acier. Pas moyen de faire autrement si on veut faire feu efficacement. Seul compromis, mais obligatoire, au climat.

Fonctionnement mécanique impeccable. Canon encore bien épais. L’arme tient bien ses deux crans.

Le chien est à col de cygne, typique fin du XVIIIe siècle. Il tient à travers ses mâchoires, une authentique mordache de plomb liée et ancienne entourant un silex produisant de très belles étincelles.

Le ressort de batterie est habilement montée sur un galet permettant une ouverture plus fluide et rapide. Petit luxe fort appréciée apparu dans les années 1790. On retrouve ce perfectionnement sur des armes de chasse de luxe ainsi que sur celles de duel. En somme des armes qui doivent faire preuve d’une certaine réactivité. Toujours les colonies…

La queue de culasse est réalisée en fer, remarquablement ajustée (rien n’a bougé 220 ans plus tard!). Elle est vissée en canon. Ce canon est une très belle pièce à compartiment. D’abord à trois pans en culasse, il devient rond dans sa section terminale avec un passage décoré entre ses deux parties .

Il est joliment gravé « London » en déliées, ville dont la production armurière était largement répandue à cette époque. Mais ce marquage n’est que partiellement vrai, car si ce pistolet a été bien été éprouvé à la Tour de Londres, il n’en est pas moins assemblé à partir de pièces fabriquées à Birmingham. Les poinçons tous très beaux et bien lisibles ont parlé… C’est d’ailleurs parfaitement cohérents avec ce que j’ai retrouvé de l’Histoire des Ketland, toujours « à cheval » entre ces deux villes.

Aucune paille ou faiblesse a signaler. Le canon est très propre, bien plus que ne le serait un canon en fer de la même époque. Il est monté par épingles. Superbe !

Pour ce qui est des instruments de visée, nous sommes gâtés avec un grain d’orge en insertion bien visible .

La baguette est en bois brun à longues fibres, certainement du frêne. Il s’agit d’une baguette très ancienne mais de remplacement. Celle d’origine plus ouvragée a due être perdue il y a longtemps. Elle est rattachée au fut au moyen de deux garnitures de cuivre, celle la plus proche du pontet étant légèrement abîmée mais joliment décorée.

Magnifiques vis d’époque à puits, ouvragées, et en très bel état.

En ce début de XIXe siècle, il ne faisait pas bon voyager dans un monde en guerre sans un bon pistolet, voir un tromblon d’officier ! Même pour un officier ou un administrateur colonial. Être un parfait gentleman, tenant son rang et d’une bravoure indiscutable aux yeux des siens en toutes circonstances, nécessitait un armement de grande qualité.

Ce pistolet produit par une des plus grandes compagnies de l’époque, il y a plus de 220 ans, est à la fois très classique dans sa ligne, original quand à sa destination et soigné dans les moindres de ses détails. Une arme de la Gentry à l’aventure dans un monde à conquérir et défendre d’où naitra un Empire sur lequel le soleil ne se coucha jamais jusque 1947.

Au final un superbe pistolet britannique d’un officier ou administrateur des colonies britanniques de l’époque de la lutte à mort contre l’Empire français. Une vraie pièce d’histoire.

 

Arme de catégorie D au CSI : pièce d’identité, CNI ou passeport, en cours de validité obligatoire

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