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Très beau et rare sabre pattern 1853 – Principauté indienne de Baroda – Belle lame et garde de fer – Beaux poinçons et marquages – Fourreau cuir complet – Armes historique peu courante -TBE+
Sabres / Glaives / Epées - SwordsPeu courant et authentique sabre pattern 1853 – Fabrication Rodwell&Co pour l’État indien de Baroda – Un des plus développés et puissants équipé entièrement à l’européenne – Vers 1885 – Un des seuls sabres construit plate-semelle – Garde de fer – Lame en très bel état sans oxydation – Fourreau en fort cuir noir très épais – Parfait pour la reconstitution de la guerre de Crimée à celle de Sécession – Bien plus rare que les fabrications britanniques qui nous parviennent difficilement en bon état quand on en trouve! – Arme historique rare pour un collectionneur de lames réglementaires
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Description
Reine des champs de bataille, instrument de gloire et de prestige, l’épée du chevalier, devenue sabre du cavalier, bénéficie d’une aura particulière et une foule de mythes lui reste attachée. Le sabre nous apparait glorieux mais néanmoins d’un autre monde, un monde englouti dans les siècles
Pourtant, seulement cent ans nous séparent de la dernière charge de la cavalerie Française. Menée par notre armée d’Orient en septembre 1918 à Uskub, aujourd’hui Skopje en Macédoine. Cette ultime charge victorieuse coupa l’armée bulgare en deux et décida du sort de la Guerre, la capitulation bulgare entrainant par effet de dominos l’effondrement de la coalition des Empires Centraux.
Contrairement à un ”automatique”, une arme blanche ne s’enraye pas, n’est jamais à court de munitions et elle apparait comme “instinctive” dans son maniement pour beaucoup d’entre nous. Mais la vie du cavalier ne tenait souvent qu’à un fil et, au contraire, leur entraînement était parmi les plus difficiles qui soient dans l’armée (les très bons cavaliers étaient rares, les vrais sabreurs “en série” se comptaient sur quelques doigts). Il ne suffisait pas que d’être bon soldat, vif et courageux. Il fallait encore que le quadrupède sur lequel vous étiez juché soit aussi entrainé que vous. Tout le monde n’avait pas la chance d’avoir un “Cadet” comme le fidèle hongre du Dragon Mélé qui l’accompagna d’Austerlitz à Waterloo en passant par les terribles épreuves de l’hiver russe…
Autre difficulté, une fois face à l’ennemi, il ne fallait pas que la lame se brise, que ce soit en son faible ou bien au rivet. Ou même la garde. Sinon plus de main. Et une mort quasi assurée. Si d’Artagnan fait changer la lame de la vieille rapière de son père dès le chapitre II, il n’était pas aussi facile de trouver un bon fourbisseur au milieu de la bataille.
Cette préoccupation était particulièrement présente au sein de l’Army (qui n’est jamais “Royal” mais “British”. Cromwell vous en voudrait beaucoup). On constate, passé le règne du gros roi George et au retour de la paix en Europe en 1815, chez les jeunes officiers britanniques partant se forger un nom aux Indes, une mode consistant à se faire réaliser des sabres sur mesure dérivés des modèles réglementaires. Le bon vieux modèle 1796 (adoré de Maitre Flingus), dit “à la Blücher”, pourtant couvert de gloire chez tous les coalisés anti-français, laissait sa place au civilisé Pattern 1821 à garde multi branches associant luxe et solidité. Il en allait autant de leur prestance au mess que de leur sauvegarde lors des longues et mouvementées nuits de la frontière afghane. Si difficile que ce soit à imaginer aujourd’hui, que de morts pour des lames malencontreusement brisées ou désarticulées de leur garde au niveau du pommeau.
Comment rendre ces armes plus solides?
Pour ce qui est des lames brisées, il fallu miser sur l’entraînement et l’amélioration des aciers (dont les campagnes contre les produits d’importation germaniques poussa les manufacturiers anglais à améliorer leur propre production, ou bien à se faire plus discrets sur leurs approvisionnements – mais on ne compte plus les lames d’importation germaniques dans les armées de sa Majesté dès avant 1830).
Pour éviter d’utiliser un rivet, maintenant une fine soie au pommeau, les amateurs de vie au grand air “à la pointe du couteau”, connaissent l’astuce : le montage plate-semelle.
Au début des années 1850, Charles Reeves, fourbisseur reconnu de Birmingham, proposa donc un modèle ainsi construit à “l’Ordnance”, responsable de l’approvisionnement des armées et qui garantissant une solidité hors pairs.
La lame ne se réduisant ni en largeur ni en épaisseur au niveau de la poignée, on se débarrasse de la fusée (qui se fend souvent). Elle est désormais remplacée par deux solides plaquettes de cuir bouilli fixées par plusieurs rivets de part et d’autre de la semelle. Configuration que l’on retrouve également sur se nombreuses baïonnettes anglo-saxonnes et scandinaves. La semelle est prise en sandwich entre les deux plaquettes. La partie métallique du manche et les plaquettes ont exactement le même profil. La monture, entièrement en fer, est fixé en calotte par un aplat encastré et arasé qui rend l’ensemble absolument indestructible.
Bref de quoi faire le bonheur de l’intendance. Nous avons ici le premier des deux principes fondamentaux du sabre pattern 1853.
Le second fut de réaliser un sabre “universel”, distribué autant aux dragons qu’aux hussards. Cavalerie lourde et légère étaient désormais mis à la même enseigne. Un petit peu comme avec nos fidèles 1822, qui conservaient toutefois plusieurs spécificités de tailles et de montures selon leurs unités de destination.
L’arme ainsi créée, notre Pattern 1853, avait donc tout pour faire une longue carrière sous les drapeaux britanniques et devenir une légende, Il arrivait en plus pile à temps pour la guerre de Crimée.
Hélas, le système de fourniture de l’Army qui obligeait chaque régiment à commander ses armes séparément fit qu’un certain nombre d’unités venaient à peine de recevoir des sabres du modèle 1821 précédent flambant neufs! Si bien que la distribution de notre “sabre universel” fut loin de connaître l’universalité souhaitée. Elle dura. C’est paradoxalement ainsi que sa carrière se prolongea dans certaines unités jusqu’au milieu des années 1880 et surtout dans tous les conflits coloniaux sur tous les continents où s’étendait l’empire britannique.
De fait, les colonies, c’est loin, c’est chaud, c’est humide et trouver un bon exemplaire de Pattern 1853 en parfait état avec son fourreau est désormais un travail de bénédictin.
Un autre facteur joua en sa défaveur: les hommes le trouvaient trop simple et pas assez flatteur pour leur “standing”. Il est vrai que c’est une arme brute, conçue pour servir longtemps dans les pires conditions. Et pourtant son esprit n’était pas si différent de ses prédécesseurs: la forme de sa garde en fer avec un long quillon était déjà connue et appréciée. Il en était de même pour sa lame, légèrement courbe à partir de son premier quart et se terminant par un double tranchant formant une pointe parfaitement centrée comme celle d’une lance.
Outre la Crimée et les aventures coloniales britanniques, notre Pattern 1853 sera également exporté par caisses entières aux Confédérés au point d’arriver en première position d’usage dans sa cavalerie devant les modèles américains 1840 et 1860 !
Il n’est donc pas surprenant que, lorsque l’état indien du Baroda, protectorat britannique via la Compagnie des Indes depuis 1800, eut besoin d’équiper son armée, son Maharadja Sayaji Rao Gaikwad III (1863-1939), demanda les mêmes sabres que ceux de l’armée britannique. Le modèle avait fait ses preuves et le pattern 1853 était encore largement répandu là-bas. On était vers 1885.
Ce royaume, dont le drapeau représentait d’ailleurs un sabre sortant d’une couronne, s’adressa pour se procurer ce dont il avait besoin à… une compagnie de chemin de fer ! La Gaikwad’s Baroda State Railways bien sûr !.
Présente dans le pays depuis 1862, et possession directe de la couronne, cette compagnie de Chemin de fer dont le réseau dépassait largement les frontière de l’État était la fierté de cette petite principauté et source d’une partie significative de ses revenus. Le Baroda fut le premier Radj à posséder sa propre compagnie de chemin de fer ainsi qu’une partie de l’industrie métallurgique qui y était liée, notamment la construction de rails, par l’intermédiaire d’une société métallurgique locale, la Rodwell&Co, mention qui figure au talon de lame de notre exemplaire. Le voile de mystère qui entoure notre sabre se soulève peu à peu.
On ne peut qu’être impressionné devant le développement du Baroda et de ses initiatives. Plutôt que de subir l’économie coloniale et de perdre des devises dans l’achat de produits manufacturés anglais, le Baroda était en mesure de pourvoir à ses propres besoins. Comme une prémisse de l’Inde moderne. Le choix de reprendre la forme de l’un des derniers modèles de sabre d’une armée européenne est en revanche surprenant. La facilité aurait été de s’équiper avec des armes traditionnelles ou même dérivées du fameux modèle 1796 dont les larges lames furent souvent recyclée pour faire les fameux Talwar indiens. Le Baroda et son maharadjah était des modernistes.
Notre fameux Maharadja Sayaji Rao Gaikwad III, celui qui adopta notre Pattern 1853, est d’ailleurs le même qui permit à l’intouchable Bhimrao Ambedkar de faire des études de droit. Ce dernier deviendra l’architecte de la constitution de l’Inde moderne. Le petit-fils et successeur de Gaikwad III , sera le dernier Maharadja régnant de Baroda. Il signera, en 1949, avec son abdication, l’acte de rattachement de la principauté de Baroda à l’Union Indienne.
L’exemplaire de Pattern 1853 sur lequel Maître Flingus a réussi à mettre la main est un beau représentant de cette très faible production.
La garde en fer à trois branches et le long quillon sont, une fois n’est pas coutume, en parfait état, sans le moindre point de rouille. La solidité supplémentaire qu’offrait cette construction en fer épais plutôt que d’alliage ou de laiton obligeait les soldats à un entretien bien plus rigoureux de leurs armes.
Cette garde porte l’exotique mention “NSBDA” , comprendre “Native State Baroda Army”, armée entièrement équipée et entraînée à l’européenne. Maître Flngus vous a mis quelques photos de ces fiers guerriers portant notre sabre.
Son assemblage est ajusté sans le moindre jeu et protège très efficacement la main de son propriétaire qui vient se placer sur les plaquettes en cuir bouilli. Rappelons que le cuir bouilli n’est pas sans solidité. L’essentiel des casques à pointe allemands est de cette matière. Fixées à la soie par cinq rivets et encore recouvert d’un fin quadrillage encore bien présent, l’état de ces plaquettes est impressionnant pour une arme de près de 150 ans.
Le talon de lame porte bien la signature de la Rodwell&Co ne laissant planer aucun doute sur l’identification de l’arme. Cette forte lame est typique dans sa forme des armes britanniques du temps, avec une simple gouttière, passant d’un simple à un double tranchant et offre une des meilleures conceptions qui soit pour de nombreux experts. Rationnels comme à leur habitude, les britanniques résolvaient ainsi une quasi-quadrature du cercle avec une lame aussi bonne en taille qu’en estoc et d’une résistance remarquable au combat.
Cette lame est en excellent état sans piqure ni la moindre peau d’orange. Le tranchant “bon de guerre”, ne présente aucune denture et la pointe piquera avec plaisir tous vos ennemis. Vraiment très belle.
Spécificité propres aux sabres du Baroda (de son artillerie à son célèbre corps des chameliers!), le fourreau au lieu d’être en tôle est réalisé de manière traditionnelle dans un fort cuir. D’une grande fraîcheur, ce fourreau porte deux garnitures en fer avec un large dard protégeant les flancs des montures et une chape à crochet signe d’un port très certainement à même la selle du cavalier. Disposition à la pointe de la modernité. Un port sur un baudrier en buffle à la façon des sabres d’infanterie du Premier Empire est également possible mais moins probable du fait de la longueur de 33 pouces (83cm) caractéristique de ces armes de cavalerie.
Parti pour la guerre de Crimée, ce sabre s’est en fait transporté loin en participant aux charges de Gettysburg autant qu’aux aventures des hommes “qui voulaient être roi” dans les Indes lointaines.
Peu courant dans le monde anglo-saxon, rarissime sur le continent, surtout avec son fourreau, et dans un très bel état, ce sabre est une pièce qui raconte une part méconnue de l’Inde coloniale qui a tant fasciné Kipling. Il constituera une pièce particulièrement rare dans la collection d’un amateur de belles lames réglementaires du XIX° siècle ou de lames britanniques.
Arme non classée au CSI mais interdite de vente aux mineurs : CNI obligatoire.
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