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Vendu !
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Très beau fusil Lebel modèle 1886 M93- Arsenal de Châtellerault en 1890 – calibre d’origine 8x51R – repassé au même arsenal pour mise en standard 1893 – Balle 32N – Mono matricule intégralement – bon canon – Pièce peu courante en TBE+
Armes longues de Catégorie DRare fusil Lebel monomatricule Modèle 1886 M93 – calibre d’origine 8x51R – chambre modifiée “32 N” – Né à Châtellerault en 1890 ce fusil est repassé par Châtellerault après 1893 pour sa mise à la norme 1893 – Arme rigoureusement mono matricule ( culasse, bois, fût, canon…) – excellent état des bois, des fers et mécanique – Bronzage d’origine à 95% – très bon canon – arme à nettoyer mais rare dans cet état de conservation et d’origine – TBE++
Vendu !
Description
Le lebel a toute une histoire, très longue, très sanglante, mouvementée et glorieuse. Tout dire ici serait l’objet d’un livre entier. Nous résumerons donc les principaux épisodes relatifs au seul fusil lebel 1886 M93. Une arme en réalité exceptionnelle. Une étape-clé de l’Histoire de l’armement mondial. Et une étape française.
Suivant l’invention copernicienne de la Poudre sans fumée par l’Ingénieur Général Paul Vieille en 1884 et produit dès 1886 dans la précipitation par le Général Boulanger, le fusil Lebel nait dans l’urgence. Arrivé au Ministère de la Guerre en janvier 1886 et tenu informé des progrès de l’arme, il exige que la modèle de production soit prêt pour début mai ! La cartouche était prête la première dès juillet 1885. Les essais sont menés tambour battant et le couple cartouche/fusil est effectivement livré le 1er mai 1886.
On a beaucoup glosé sur son magasin Kropatschek et sa cartouche « bouteille » en expliquant qu’un magasin Lee ou Mannlicher aurait été plus moderne. Certes. Mais je n’ai jamais lu aucun récit de guerre se plaignant du Lebel, de son rechargement ou de sa cartouche. Tout au contraire. Les comparaisons avec le système 98 allemands sont assez oiseuses si l’on tient compte du fait que le second vient juste 12 ans plus tard (!) et surtout après un échec gravissime avec le Gewehr 1888 sensé répondre au Lebel…
La réalité simple est que ses performances en 1886/1895 bluffent absolument tout le monde et dépassent de très loin tout ce qui avait été réalisé partout jusqu’ailleurs. Portée, précision, discrétion, cadence de tir et capacité de perforation sont juste exceptionnelles. Et c’est bien pour cela qu’il a été adopté sans coup férir dès le 22 avril 1887 une fois les essais en unités terminés.
Avant la transformation au standard 1893 (car le Lebel n’a connu qu’une seule modification un peu importante – autre preuve de sa qualité), 2,8 millions d’exemplaires seront produits à Saint-Étienne, Châtellerault et Tulle.
Châtellerault en sortira 286.850 en 1890. Dont le notre de ce jour.
Pour donner une idée de la qualité de production industrielle de nos anciens, il faut savoir, qu’en production, vers 1888, seuls 2 canons de Lebel à peine sur 1000 produits sont rebutés après épreuves. L’effort industriel et de qualité est juste remarquable.
Il faut 33 heures et 1712 opérations mécaniques pour produire un fusil lebel complet. Le coût de production d’un Lebel à l’arsenal de Châtellerault est de 35,28 francs. Ça fait rêver ? Pas trop si on songe que le salaire moyen français à cette époque tourne autour de 5 à 6 francs mensuels et qu’il est souvent de l’ordre de 3 francs par mois pour les ouvriers. Le Lebel est une arme de luxe répondant aux plus hauts standards de production de l’époque.
La production cessera en 1892. La quasi-intégralité des armes sera modifiées au système 1893 à partir de cette date (avec pour l’essentiel des modifications de vis, l’adoption d’un tampon-masque de déviation des gaz en cas de perforation d’amorce, et une modification de fixation du pied de hausse). Ces modifications couteront au contribuable 5 francs de plus par arme environ.
Devant la pénurie d’arme, la production reprendra en 1915 mais l’heure et la priorité sont aux armes du système Berthier et surtout aux mitrailleuses et elle cesse définitivement à Tulle en mai 1918. Pendant toute la durée de la Guerre, les arsenaux répareront aussi environ 790.000 armes Lebel ce qui est loin d’être effort négligeable.
Le Lebel aura une longue carrière depuis les colonies et les révoltes ouvrières des années 1890/1900, carrière que l’adoption du système Berthier en 1890 ne parviendra pas à éclipser. Outre l’ordalie des grandes charges de l’été 1914, la boue des sinistres années 1915-1918, la campagne de 1940 et parfois la résistance encore, le fusil Lebel combattra partout dans l’Empire (songez au beau film Fort Sagane qui émeut encore Maître Flingus à son nième visionnage) et jusqu’en Indochine en 1947. Il armera encore les harkas durant la Guerre d’Algérie jusque 1962.
Que reste-il de tout cela ? Entre l’hécatombe pas seulement humaine de 14-18, le désastre de 1940 et les destructions de stocks entiers par l’occupant, les armes aux colonies qui ne sont pas revenues et la modification R35 à partir de 1936 par raccourcissement de l’arme, pas grand chose en fait. La plupart des armes proposées aujourd’hui aux amateurs sont, en plus, dans des états souvent franchement pires que très moyens. Trouver un bon Lebel en très bon état n’est pas facile du tout. Mono matricule ils sont carrément très rares.
C’est néanmoins le cas du notre. Une arme comme Maître Flingus aime à vous les dénicher.
Une fabrication de l’Arsenal de Châtellerault de 1890. De plus, ce fusil est en excellent état.
Bois : en TBE, sombre, avec peu de traces de manipulations et un coups sur le fut (c’est son seul défaut! Faut bien qu’il en ait un…) mais aucun manque, aucune fêlure, aucune enture – aucune faiblesse – l’arme se démonte impeccablement et toutes les parties sont saines. Le macaron de crosse n’est plus lisible. En revanche le numéro de l’arme sur le bois de crosse l’est clairement. Le fût est aussi au numéro. Très beaux bois au global même rares das cet état.
Ce Lebel est bien intégralement monomatricule et toutes ses pièces sont d’origine. C’est très rare surtout pour une configuration inchangée depuis août 1914…
Fers : les parties métalliques sont en excellent état sans aucun point de corrosion ou piqûres – Aucune peau d’orange – le bronzage est d’origine et présent à 95% –Idem pour les parties mécaniques internes (Auget, magasin, chambre….) aucune corrosion. Toutes les garnitures, la hausse et le magasin sont fonctionnels et en très bon état.
La plaque de couche est impeccable ce qui assez aussi rare Sur ces armes qui ont souvent souffert de leurs conditions de stockage depuis plus d’un siècle. Tous les poinçons et marquages dans le métal sont nets et bien lisibles. Les garnitures sont bien homogènes.
Le fonctionnement mécanique de l’arme est très bon – fluide et avec une percussion franche – auget et ressort de magasin parfaitement fonctionnels – tous les ressorts, y compris celui du magasin, sont fermes. Le mécanisme et le magasin méritent un coup de graisse pour être un peu plus souple. Culasse aussi au numéro. Bonne détente.
Le canon est terne (il n’a sans doute pas tiré depuis très longtemps et il est sale! Juste sale. J’insiste.) mais vraiment très beau avec d’excellentes rayures très nettes et bien présentes jusqu’au bout et sans piqûre. Il fera une excellente arme de tir . Une baïonnette Lebel s’y fixe sans problème. Le modèle qui s’y fixe règlementairement est le modèle 1886-93 non modifié 1915 à quillon comme celui-ci.
Il a subi la modification pour la balle 32N comme 99,99% de la production survivante à cette date. Il est néanmoins dans sa complète configuration de août 1914 et c’est une des bonnes productions d’avant-guerre. Après fin 1914, les lebels ont souvent été canonnés ou re canonnés avec des canons venus de l’industrie civile. Les Lebel restés dans leur état d’origine de la première guerre mondiale sont très difficiles à trouver. Il a même sa bretelle.
Les Lebel ont servi la France de 1886 à 1962 et en ont vu de sévères avant de finir leur vie dans nos collections – la plupart portent les stigmates de cette histoire tourmentée Cette arme est une exception.
Au final, une arme prestigieuse et hautement symbolique de l’histoire de l’armée française, et même de l’Histoire de l’armement car il est le premier fusil réglementaire à avoir tiré de la Poudre Sans Fumée. Il est homogène, non bricolé, mono matricule et dans un état de conservation d’origine devenu rare pour une arme qui a plus de 133 ans!
Indispensable dans une collection sérieuse d’armes réglementaires françaises.
Pourquoi Lebel ?
Le fusil Lebel a été élaboré par une commission de techniciens un peu comme le 1888 allemand mais, lui, avec succès. Nicolas Lebel, né en 1838, simple soldat sorti du rang (engagé à 17 ans en 1855 – capitaine durant la campagne d’Italie en 1862 – chef de bataillon en 1871 après la guerre de 1870 où il gagne sa Légion d’Honneur) s’est progressivement spécialisé dans le tir au fur et à mesure de sa longue carrière. Outre ses diverses affectations et commandements dans l’Infanterie, il était déjà sorti 29° sur 149 avec Médaille d’argent de l’École Normale de Tir en 1860, instructeur à l’École de Tir de Châlons en 1873, Directeur du Camps de Ruchard en 1877, breveté en 1881, Lt-colonet et directeur de l’École Normale de Tir en 1887, il prend une part active à la Commission des Armes à Répétition chargée dès 1884 d’utiliser la toute nouvelle poudre vive dans un nouveau fusil. Il participe aussi activement au développement de la nouvelle cartouche et notamment de sa balle qui sera copiée par les allemands. Sa contribution essentielle sera d’organiser une expérimentation rigoureuse du fusil dans un contexte de pression politique à la précipitation et de ne pas y faire d’erreur. Il sera également un des auteurs de la nouvelle doctrine de tir adaptée à cette nouvelle arme révolutionnaire. Modeste, il réfutera toujours les commentaires et articles de presse lui assurant la paternité du Fusil Lebel. Néanmoins c’est son nom que l’Histoire retiendra. Très malade, il est nommé commandeur de la Légion d’Honneur en 1890, admis à la retraite en fin de cette même année, et meurt en juin 1891 à 53 ans. Il n’aura pas vu la Revanche à laquelle il aura tant travaillé comme nombre d’hommes de sa génération.
Arme de catégorie D au CSI : pièce d’identité, CNI ou passeport, en cours de validité obligatoire
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