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Très beau fusil modèle 1857 transformé tabatière en 1867 – Tabatière acier du 1er type – Mono matricule de 1859 à la Manufacture Impériale de Saint-Étienne – Excellent état
Le musée de Maître Flingus, ou "c'est déjà vendu !" avec descriptions et photos !Très beau fusil à du modèle 1857 transformé à tabatière dit “modèle 1867” – belle tabatière acier du 1er type – Mono matricule bloc et bois – macaron lisible de la Manufacture Impériale de Saint-Etienne en décembre 1859 – État mécanique impeccable – Très beau canon – Très belle pièce en excellent état ! J’en vois pas souvent des comme ça !
Vendu !
Description
“Un fusil de Communaaard !” ( à bien prononcer avec trois “a”) comme dit on souvent avec une distance amusée feinte et une envie certaine chez les collectionneurs à propos des armes du système à tabatière 1867.
Et c’est vrai que c’est excellent système en plus !
Et pourtant les origines de notre arme n’ont rien à voir avec l’agitation ouvrière “Zolesque” des années de l’Empire finissant ou de la catastrophique semaine sanglante de 1871, où la France se combattit elle-même devant les yeux méprisants d’un ennemi triomphant et d’autant plus convaincu de sa germanique supériorité (avec les conséquences que l’on sait).
Et pour nous, la naissance d’un sentiment de crise sociale permanente pour le pays, qui l’entrainera loin dans l’Histoire, alors qu’il aurait peut-être pu s’amoindrir vers cette période avec un peu plus de chance et de compréhension des enjeux de long terme de part et d’autre. Se battre entre soi quand l’ennemi est à vos portes et vous observe est rarement une bonne idée. Mais le compromis – à tous points de vue – est beaucoup moins dans la culture nationale que le plaisir intense d’avoir raison contre tous.
Une forme pervertie du goût national pour l’exploit individuel sans doute.
Notre fusil nous fait plutôt penser à un bon serviteur de la France car c’est le Maréchal Niel (et sa célèbre avenue) qui vaut aux collectionneurs français le bonheur de temps à autres de trouver une belle arme du système 1867.
Adolphe Jean Casimir Niel est né en 1802 dans une famille bourgeoise où plusieurs oncles patriotes avaient combattu pendant les guerres de Révolution et d’Empire. Passionné par la chose militaire il n’envisagea jamais d’autres carrière que celle des armes. Doué pour les sciences, il entra dans les derniers à polytechnique pour en ressortir 16° (il a un peu bossé) et pouvoir se destiner aux armes savantes (artillerie – génie).
Il fut très vite, et dès le début de carrière, remarqué par tous ses chefs pour ses qualités humaines et professionnelles. Après le général Rohault de Fleury (avant et pendant la campagne d’Algérie) et le Comité de génie, le Maréchal de Camps Vaillant louait en 1844″ sa haute capacité comme ingénieur et son amour prononcé pour le métier”. De facto, de 1826 comme lieutenant jusqu’à la fin comme Ministre de la Guerre, il participera à toutes les refontes et constructions de fortifications essentielles de la France et sera l’auteur de nombreuses réformes importantes.
Mais dès le début de sa carrière sa bravoure et sa science du combat sont aussi remarquées que sa technicité.
Il est aux avant-postes du siège de Constantine dans la Campagne d’Algérie en 1832 – Il sera aussi du siège de Rome en 1849 où ,au plus près des opérations, il dirige l’assaut final. C’est d’ailleurs à lui, colonel, que revient l’honneur de porter les clés de Rome libérée au pape réfugié en province. En 1854, pendant la Guerre de Crimée, il commande le génie qui s’empara des forts russes de l’île d’Åland dans la Baltique. Napoléon III l’envoie ensuite en Crimée voir ce qui ne va pas dans un siège qui dure. Appuyé par l’Empereur, qui l’apprécie beaucoup, et contre Pélissier qui commande les armées françaises, il mène le siège avec méthode jusqu’au succès. Napoléon III en fait son aide de camps car Niel, en dépit de ses origines modestement bourgeoises, qui contrastent avec les coteries du Second Empire, est d’un caractère loyal et fidèle, ce qui n’est pas la marque de fabrique essentielle de l’entourage de l’Empereur comme la suite le prouvera…
Il souffre d’ailleurs de la même maladie dite de la pierre à l’époque (calcul rénaux) que Napoléon III et peut être cela les a t-il aussi rapprochés. Nommé à la tête du quatrième corps d’armée en Italie, il empêche le contournement de l’armée française à la Bataille de Magenta le 4 juin 1859. Et il se distingue encore à Solférino le 24. Le 25 juin 1859, Niel est fait Maréchal de France.
De son éminente position au sein de l’institution puis comme Ministre de la Guerre à partir de 1867, il tentera de son mieux de réformer l’armée pour la préparer au conflit qu’il savait imminent avec la Prusse mais il se heurtera à l’inertie administrative, à un manque abyssale de culture professionnelle du corps des officiers (qui justifiera la Création de l’École de Guerre en 1873 avec les succès que l’on sait aussi) et à l’aveuglement politique globale de la nation sur ce qui l’attendait (pas une première, ni une dernière).
Après la défaite de 1870, ses successeurs purent réaliser ses projets. Mais il contribua tout de même à de nombreuses réformes de règlements, de tactique, d’organisation, du service national, du service de santé, etc, qui perdurèrent longtemps après la défaite de 1870.
Il mourra en 1869, avant d’avoir vu le désastre, des suites d’une intervention chirurgicale liée à sa maladie de la Pierre.
Dans ses fonctions, Niel se préoccupa aussi d’armement.
Convaincu (presque seul dans son entourage) par la qualité des fusils à chargement par la culasse (le Chassepot ayant montré ses éminentes qualités en 1867 à la bataille de Mentana) et constatant l’impossibilité pour la France de rattraper totalement son retard en la matière avec la production de Chassepot, il poussera à fond à l’adoption d’un excellent système de tabatière – moyen (le seul viable) de transformer rapidement et efficacement des armes à chargement par la bouche en arme à rechargement par la culasse.
Le système s’articule autour d’un bloc basculant en acier ou laiton qui permet d’introduire une cartouche en carton à percussion centrale de 12 à balle (les tireurs à poudre noire modernes utilisent encore des cartouches de 12 de chasse modifiées pour faire faire tirer encore nos bon vieux 1867 survivants) – Le système est pourvu d’un éjecteur qu’il faut tirer pour désengager partiellement la cartouche puis l’extraire à la main et d’un système à percussion à ressort qu’un chien standard de classique fusil à percussion vient frapper au moment du coup de feu. Ces armes sont de très belles qualité et équipées d’une hausse, encore novatrice à l’époque.
C’est simple, assez efficace, permet une cadence de tir infiniment plus rapide qu’un rechargement par la bouche et c’est assez robuste. C’est aussi assez facile à nettoyer.
Bref un progrès d’urgence mais un progrès réel par rapport aux systèmes “percussion classique”. Le tir à plat ventre est quand même beaucoup moins facile avec une tabatière qu’avec un “moderne” Chassepot à culasse mobile. Les tabatières sont aussi plus lourds qu’un Chassepot (poids du bloc d’acier et du canon) et aussi du fait du poids de leurs cartouches à transporter. 60 de leurs cartouches équivalaient au poids de 90 cartouches de Chassepot.
Le nom du système vient du mode d’ouverture du bloc de culasse qui fait penser à un couvercle de tabatière.
C’est pour donner un maximum de fusils “modernes” , notamment aux réservistes et gardes nationaux, dont il pressent le rôle futur dans le conflit avec la Prusse qui monte, que Niel, Ministre de la Guerre, fait transformer, en toute hâte et dès 1867, le maximum d’armes anciennes en armes en système à tabatière.
Très officiellement, les fusils d’infanterie et de grenadier 1822 Tbis, 1842Tbis, 1853Tbis, les fusils de voltigeurs de la garde 1854, les plus modernes 1857 et les carabines de chasseur 1859 (système 57 en fait) et ceux de dragons de ces modèles, seront transformés massivement à tabatière. Pas trop les Marine ou les mousquetons de cavalerie ou d’artillerie.
Notamment les modernes fusils 1857, derniers fusils pistons de l’histoire de l’Armée Française, ont tous, ou presque, été modifiés tabatière et sont aujourd’hui “introuvables” dans leur configuration d’origine à piston (Maître Flingus, français de base, avide de réaliser à son tour un des exploits individuels légendaires qui font la gloire de notre nation, a, modestement, commis l’exploit de vous en trouver un – il est est ici !).
Toutes ces armes transformées sont appelées “modèles 1867”. Un jeune et bon camarade de maître Flingus, grand amateur éclairé d’armes, a même vu récemment un antique fusil à silex 1777 transformé à tabatière probablement lors de la Commune ou de la période de la Défense Nationale après Sedan jusque mai 1871. On voit aussi assez souvent des 1816 transformés tabatière à la même période de la guerre.
Effectivement, largement distribuées à la Garde nationale, ces armes à tabatière, produites également dans les ateliers parisiens pendant la Commune, seront très largement retrouvées dans les mains des Communards leur valant souvent une prompte exécution par les troupes du général de Gallifet durant la “semaine sanglante” du printemps 1871.
400.000 fusils environ ont été transformés tabatière durant cette période terrible qui court du Ministère Niel à celle de la Commune – dont 40.000 environ par Lefaucheux, opérateur privé – On distingue usuellement les blocs “acier” (1er type), quasiment toujours d’avant guerre, des blocs laiton ou bronze (2° type) fabriqué plutôt durant la Commune et la Défense Nationale.
Sans être rares, les tabatières sont assez peu fréquents aujourd’hui notamment pour les blocs acier du 1er type surtout dans l’état du notre. Ils sont néanmoins très avidement recherchés par les collectionneurs tireurs car fort amusants au stand et en compétition et assez simples à faire revivre pourvu (précaution élémentaire) qu’ils soient en TBE et chargés avec prudence.
Notre arme est un très beau fusil d’infanterie 1857, produit en 1859 à Saint-Étienne, transformé tabatière en 1867. Il est dans un superbe état.
Les bois sont excellent état avec un macaron bien visible de la manufacture Impériale de Saint-Étienne du mois de décembre 1859 – Aucune enture – Très peu de traces de manipulation aucun coup sérieux – Très beaux poinçons d’inspections des bois un peu partout – Vraiment très beaux bois.
Le bois est en plus au même numéro que la tabatière – ensemble 100% d’origine.
Parties métalliques en excellent état aussi – très belle platine de la Manufacture Impériale de Saint-Étienne – beaux poinçons bien homogènes sur toutes les parties métalliques qui sont toutes en excellent état – ni oxydées ni piquées – d’ailleurs tous les poinçons sont bien visibles. Plaque de couche impeccable aux mêmes poinçons que le reste.
Toutes les garnitures y compris l’embouchoir sont “text book” y compris la baguette qui est la seule pièce oxydée mais qui est du bon modèle avec le trou sous la tête de clou. Tous les poinçons de toutes les pièces de la tabatière sont les mêmes et très beaux (B).
Fonctionnement mécanique impeccable – juste un peu ferme à l’extraction (doit être re nettoyé d’une vieille graisse de collection et re graissé avec un truc genre WD40 – j’ai pas le temps !) – tient parfaitement ses crans – canon avec de très belles rayures bien profondes en excellent état. Belle hausse bien du modèle et fonctionnelle.
Bref arme superbe !
Au final une arme, recherchée, typiquement “Maître Flingus” par son parfait état de conservation et d’origine, une belle qui nous raconte l’Histoire de France et les récits de l’Année Terrible qui berceront les rêves de Revanche de toute une nation. Et une très belle pièce pour un collectionneur exigeant de réglementaire français.
Arme de catégorie D au CSI : pièce d’identité, CNI ou passeport, en cours de validité obligatoire
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Toutes les armes historiques de fabrication ancienne vendues en tant que C ou D, “Collection” ou “Cow-boy shooting”, sont des armes de collection non éprouvées pour le tir et non testées en stand. Elles ont été inspectées visuellement relativement à leur état général et mécanique mais aucune n’a été utilisée au tir et elle sont donc vendues comme non testées. L’acquéreur désirant utiliser une arme pour le tir devra impérativement se rapprocher préalablement du banc National d’Épreuve de Saint Étienne, seule entité habilitée à délivrer des certifications d’épreuves préalable à un usage de tir.