Description

Parent britannique, mais avec une histoire bien plus chargée en matière de police et de justice, de notre brave Simplex mono-coup iconique de la Manu’, le Greener GP mkII est une arme pleine de de qualités. Absolument indestructible notamment. Et même en take down. Du British so solid.

Why ? D’abord, sa construction. Et, ensuite, son utilisation historique propre qui “l’obligeait”, en quelque sorte, à devenir une arme un peu particulière.

Construction donc d’abord. Notre Greener MKII tire en effet son mécanisme général du plus légendaires des fusils anglais: le Martini Henry 1871 à bloc basculant. Une fois résolus les soucis venus des premières fabrications de cartouches, en clinquant de laiton réalisées par des orphelins de guerre (!), plus jamais on ne lui connut de problèmes. Le Martini Henry accéda tout naturellement au statut de  référence britannique en matière de solidité et de fiabilité.

Arme mythique de l’Histoire de l’armement, le Martini Henry a servi durant les deux guerres anglo-afghanes, la guerre anglo-zoulou, la révolte des Madhistes au Soudan. Il a soutenu Gordon dans Khartoum assiégée et fait le coup de feu lors des deux guerres des Boers. On en même converti en .303 lors de la première guerre mondiale et on distribua les gros .577/450 aux hommes de la défense aérienne car c’étaient les seules cartouches avec celles des Gras (!) pouvant recevoir des projectiles incendiaires ! Seul remède alors contre les Zeppelins qui bombardaient Londres…

Comparé à un Mauser 1871, un Rolling Block ou à un Trap Door de la même génération, la manipulation de l’action Martini se fait en trois mouvements simples seulement: ouverture levier, introduction cartouche, fermeture du levier.

Tant pour l’entraînement que le maniement sous l’effet du stress des combats, il n’y a pas plus fiable que le système Martini.Idem à la chasse.

Par ailleurs, les risques d’introduction d’éléments extérieurs ou de casse sont réduits quasiment à zéro du fait d’aciers de choix, d’un dessin simple (je dirai “brutaliste” si je parlais d’un sculpture) et du dessin de ses pièces avec des zones de frottement fort bien pensées. Casse rendue très très difficile dès la conception.

Vous retrouverez avec plaisir toute cette utile parenté sur notre beau GP MKII de ce jour. Voilà pour sa mécanique.

Son histoire, maintenant.

Notre Greener GP mkII peut aussi être considéré pour ce qu’il est: une variante civile des fameux riot-gun Greener « EG, MkIII », la seule différence sérieuse entre eux, hors calibre, n’étant que dans le fût long de ceux de la Grande Époque de l’Empire British qui équipait les MKIII et MKI. Pour un beau et rare Greener militarisé voir ici .

Ces fameux Greener MKIII étaient équipés d’un garde main, plus exceptionnellement d’un tenon de baïonnette, et surtout d’une crosse bien solide, pour être utilisés dans le maintien de l’ordre. Leur emploi des plus “énergique” pendant plusieurs dizaines d’années par la police coloniale anglaise, en particulier en Égypte et aux Indes, leur donnent encore aujourd’hui un parfum certain de soufre et de violence dans le monde bien propre sur soi des anglo-saxons. Eh oui, l’Histoire ne taille pas des réputations non souhaitées et néanmoins durables qu’aux hommes. Des armes n’en sortent pas indemnes non plus. Et c’est objectivement pas toujours immérité. C’est la vie.

In fine entre sa filiation mécanique et l’utilisation concrète de ses parents immédiats, notre Greener GP MKII a de qui tenir.

Greener, fabricant d’armes de luxe, deux fois centenaire, et qui inventa en 1874 rien moins que le système de chokage des canons, savait ce qu’il faisait en se lançant dans la production de versions civiles des Greener règlementaires dès la fin du XIX°.

Le système Martini, brevet de 1867, était déjà bien connu du monde civil et de la compétition par ses nombreuses déclinaisons en calibre 22LR. De nombreux sujets britanniques connaissaient déjà le système Martini l’avaient manipulé. Le mécanisme des Greener constituait donc une base idéale pour lancer une arme de chasse destinée à être utilisée dans les pires conditions par tout le monde.

Notez bien d’ailleurs que le “GP” sur son boitier veut bien dire “General Purpose” ou “utilisation générale” – “bon à tout” en quelque sorte. Son caractère multi-usage foncier vient de bien de sa simplicité conceptuelle et de sa solidité matérielle.

C’est aussi pour cela qu’il était particulièrement populaire chez les gardes chasse des grands domaines britanniques. Souvent anciens militaires, cette arme indestructible et bon marché avait pour eux une manipulation plus que familière en plus de leur redonner un air martial.

Sa manipulation, sans avoir à casser le canon, est un avantage lors d’une utilisation sur une barque ou en hutte. 

Utile au poste, son aisance sera identique dans la très méridionale palombière où le monocoup est très apprécié.  Son entretien est aussi simple que sur un canon basculant, la chambre étant d’un accès très facile, sans avoir le canon qui se prend dans les pattes!

Cet exemplaire bénéficie en plus d’une configuration Take Down (démontable en deux) accessible par une simple vis. Transport, stockage et mise en sécurité sont donc un jeu d’enfant.

A noter que les canons de Greener sont aussi interchangeables. Aux États-Unis, il est très populaire de faire réaliser un second canon en calibre 45-70 afin d’utiliser le fusil dans un maximum de type de chasses différentes ainsi qu’en tir sur cible. Il est possible de contacter certains armuriers de l’Est de la France pour réaliser ce genre d’opérations.

Amoureux d’armes britanniques, qu’elles soient militaires ou civiles, le greener GP mkII est la version la plus facile et la plus agréable à faire revivre. Chambré en calibre 12/70, il digérera tous les types de cartouches qui peuvent y être chambrées.

Au passage, Zoulous et autres madhistes soudanais d’Ondourman se sont longtemps souvenus de la cadence de tir de 12 coups minutes des Martini-Henry (Hollywood a fait quelques bons films…). Je ne désespère donc pas, qu’avec un peu d’entraînement, certains me rappellent pour me raconter comment, face à des palombes ou des pigeons d’argile, quelques coups en longueur ou doublés avant que le plateau touche terre ont été brillamment réussis!

Notre digne représentant d’une longue lignée est une fabrication tardive mais moderne de très belle qualité. Il nous parvient dans un état flambant neuf.

Sa crosse est ornée d’une sympathique plaque de couche gravée à l’éléphant reprenant les premiers logos de Greener, et témoignant de son usage colonial initial. La crosse est dans un très beau noyer au grain fin. Juste quelques rares traces de manipulation éparse sans coup important. Bref, quasi neuve. “Chevelue” par endroits, elle offre une qualité frôlant le grade II !

La surface pour la main forte est recouverte du classique quadrillage plat typique de chez Greener. Aucune usure, fissure ou grand enfoncement. Juste une petite marque en fût coté droit (accentuée par mes gros plans comme d’hab). Autrement superbe ! Il est clair qu’il n’est pas beaucoup sorti celui-là.

Le boîtier est d’un noir de geai d’une grande pureté, très solide, jamais remis en couleur. Bronzage à 99%. Il porte les inscriptions “W.W.GREENER LIMITED/BIRMINGHAM ENGLAND” sur sa face gauche et sur l’autre flanc “GREENER GP MkII”.

Sur le dit-boitier, vous trouverez le levier de sécurité automatique. Fort bien conçu, avec le coup de main, il devient possible de le dés-enclencher à chaque coup. Insérant 5mm d’acier en arrière de détente, elle est tout simplement infaillible.

Le démontage de l’ensemble est facilité au moyen de serre-clips qui retiennent les goupilles axe. L’astuce Flingus quand on désire le remonter est d’utiliser une petite cheville en bois pour remettre en place l’ensemble pontet et électeur. Une légèrissime oxydation de surface est visible sur un bord du bloque basculant. Un petit coup d’huile et de la laine d’acier et tout aura disparu. Bref parfait !

La vis de séparation du canon est très belle et non marquée par des traces de manipulation. Toutes les autres vis sont aussi en TBE. Arme sale et à nettoyer comme d’hab avec moi mais en état sup !

L’état mécanique est excellent, tout est net et fait un joli cliquetis métallique.Surprenamment douce à rebours de ce que pourrait faire penser la solidité de l’arme. La percussion est franche et forte. Aucun jeu.

La canonnerie est raide neuve. Extérieur avec son très beau bronzage sans la moindre trace d’oxydation même légère. L’intérieur du canon est bien évidement miroir et terminé par un joli petit grain d’orge. L’ensemble  est marqué de l’épreuve “3 1/4 tons per inch” ce qui dépasse notre épreuve supérieure, en atteignant 1300kg/cm2. Autrement dit, c’est du costaud!

Le marquage “729” correspond à son alésage, qui sera assez ouvert. Chambré 70mm, tout passera dedans, de la gentille 24 gramme à la généreuse 36g.Votre épaule appréciera l’ajout d’un sabot caoutchouc pour les fortes charges. 

En constatant la qualité de fabrication et de finition de l’arme, je me suis mis en recherche de sa date de fabrication.

Pas facile mais j’ai trouvé : 1975.

Thatcher n’était pas encore au pouvoir et c’était encore une époque où des ouvriers faisait un travail bien fait en Europe qu’on ne reverra plus de si tôt. Top qualité.

Face à un tigre ronronnant ou un faisan assoiffé de sang, dans les parcs du Rajasthan ou les jungles de Lozère, il vous faut une arme de grande classe, fiable, rapide à recharger, increvable. C’est toute la raison d’être d’origine de ce système Martini / Greener appliqué au calibre 12. Certainement un des mécanismes les plus satisfaisants, les plus robustes et les plus agréables à manier qu’il soit. A elle seule, sa silhouette incarne l’aventure et un danger plus grand que vous.

Arme peu courante et de fabrication irréprochable. Autant pour la palombière, la hutte, le poste et même le jardin que…la collection ! Très belle pièce.