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Très beau pistolet d’officier de cavalerie 1833 – 2° Type – Manufacture Royale de Châtellerault – Rare et superbe canon en acier ruban ET damas – 48 rayures “cheveux” en TBE – Bronzage d’origine à 85% – Très beau spécimen !
Revolvers et pistolets de catégorie DTrès beau pistolet d’officier de cavalerie 1833 – Arme du second type – Superbe et rare canon en acier ruban et damas – Début de production du second type à la Manufacture Royale de Châtellerault – Canon à 48 rayures cheveux “à l’ancienne” (type Carabine de Versailles) – Bois de noyer d’Auvergne de qualité prémium – Fonctionnement mécanique impeccable – Crosse complète de son système à logement fonctionnelle avec sa bonne dosette à poudre métallique poinçonnée – Bau quadrillage – Toutes garnitures homogènes – Toutes vis d’origine et en TBE – Arme magnifique pour un collectionneur exigeant !
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Description
Mon Dieu qu’ils sont beaux ces pistolets français d’officier du modèle 1833. Des “tops models” de l’armement réglementaire mondial.
En 1833, la France se cherche.
La Restauration ne prend pas. Un frère de Louis XVI (Charles X) vient d’être chassé par la rue. Les officiers aristocrates qui ont repeuplés les Corps, et particulièrement la cavalerie, ont besoin d’espoir dans l’avenir de la Monarchie et de se remonter le moral. Cette “double action”, au sens que l’on donnerait à ce mot en matière de platine d’arme de poing, celle d’une volonté de reprise de position sociale mise à bas par la Révolution doublée d’une angoisse existentielle sur la durée même de cette restauration initiée contre le Peuple et dans “les fourgons de l’étranger” explique pour moi une bonne partie … de la beauté et même de la splendeur des armes de la Restauration.
Il fallait se réaffirmer et se rassurer.
Las… comme pour la période politique du même nom, les armes de la restauration souffrent encore d’un certain discrédit dans la population des collectionneurs. Les brillantes campagnes d’Espagne de 1823, celle des Dix-Jours en Hollande en 1831 ou celle de Morée (Péloponèse) entre 1828 et 1823 sont oubliées. Ne reste, un peu, que la campagne de 1830 en Algérie car elle eut de très durables conséquences. Les armes Empire ou postérieures à 1848 suscitent souvent plus d’intérêt de leur part. Les peuples et les nations ont une mémoire longue et sélective. Dans la mémoire collective, les régimes peu aimés finissent bien pire que les régimes détestés. Dans un second plan mêlè d’indifférence un peu méprisante.
Et pourtant, artillerie (système Valée), sabres et armes à feu, la Restauration a produit des armes superbes. C’est aussi une période d’intense innovation armurière. Les mots beauté et progrès pourraient la résumer.
C’est bien le cas de notre pistolet d’officier de Cavalerie 1833 .
A cette époque, l’excellent pistolet modèle 1822 à silex équipait la troupe. La transformation à piston commencera pour ces armes vers 1840. Le process de transformation ne sera vraiment opérationnel et économiquement viable qu’avec l’intervention du Capitaine Arcelin en 1841. Les officiers, eux, ne sont pas concernés par tout ça. Ils doivent toujours se fournir en armes de poing à leurs frais dans les armureries civiles où l’armement à piston est déjà bien maitrisé…
En 1833, la possibilité leur est néanmoins offerte d’acquérir une arme réglementaire, fabriquée en arsenal, tout spécialement pour eux, au dernier cri des armes civiles. Ce sera le pistolet d’officier modèle 1833.
Car c’est bien la marque de fonds de ces armes d’officier 1833 – Si la production sera d’arsenal, leur conception est issue du marché civil qui est au top de l’innovation de l’époque dans une fabrication de luxe, réservée à l’élite de l’Armée. Autant pour satisfaire cette clientèle particulière que par souci d’être au niveau des meilleurs systèmes du privé, les Manufactures d’État vont adopter sur le 1833 des raffinements tout à fait inhabituels sur une arme de guerre : canon en ruban ou de damas, bois de qualité premium, canons à rayures “cheveux”, un bouchon de calotte avec dosette à poudre intégrée, repose-doigt, organes de visée de précision… Bref des armes calquées sur le nec plus ultra des armes de l’époque: les pistolets de duel.
Le pistolet modèle 1833 est en effet un concentré d’innovation et de classe. Sa platine, fine et élancée, est typiquement de style civil mais son mode de construction est déjà une nouveauté. Son concepteur est Charles Louis Duport, marquis de Pontcharra. Elle rompt avec 150 ans de traditions et place le grand ressort en arrière du chien et non plus devant. Fiabilité et compacité y sont gagnantes et cela va se généraliser sur toutes les armes réglementaires françaises et sur de très nombreuses armes réglementaires étrangères de l’époque. C’est la fameuse platine “à la Pontcharra” .
C’est également la première arme à rayures à chambre rétrécie. Késako ? Elle utilise une balle de calibre inférieure à l’âme du canon à “mater” dans la chambre (“balle aplatie”) plutôt qu’une balle au diamètre du canon à forcer dans celui-ci (“balle forcée” – type carabine de Versailles aussi à rayures – il fallait marteler la balle sur tout le parcours des rayures au chargement). Un sabot de bois (invention Poncharra aussi) vient se loger entre la chambre et la balle pour assurer une certaine régularité du forcement/écrasement de la balle.
Le principal avantage de la chose est une rapidité de chargement qui atteint le rythme des armes classique à âme lisse: en quelques coups de baguette on mate la balle qui a glissé toute seule dans le canon et vient ainsi prendre les rayures. Mais la rotation de la balle est lente et le forcement quand même irrégulier ce qui joue sur la régularité des coups. Ce système sera suivi par le système à tige et les armes à chambre rétrécie auront donc une vie courte même si une petite dizaine d’armes réglementaires françaises l’adopteront (Fusil de rempart 1838, Carabine Thierry 1840, Carabine 1842, Pistolet de Gendarmerie 1836…. jusqu’au pistolet d’officier d’État-Major 1855 et y compris, la première, notre pistolet 1833).
L’âme du canon est rayé à l’ancienne mode (48 rayures dites “en cheveux” au pas de 56 cm). Elles améliorent la précision et sont aussi inspirées des armes de duels. Grosse nouveauté aussi une hausse et un guidon sont présent, là encore inspiration des armes de duels.
On résume ? Première arme réglementaire conçu d’origine à percussion (si l’on excepte le “Loch’ Nessien” fusil de rempart 1831 que personne n’a jamais vu), première arme réglementaire à platine arrière Poncharra, première arme de poing règlementaire à canon rayé, première arme réglementaire à chambre rétrécie, première arme réglementaire à crosse-logement, première arme de poing réglementaire à organes de visée et à repose doigt. Pas mal, non?
Quand je vous dis que la Restauration est une période d’innovation.
Ces armes sortent des arsenaux sur commande des officiers ce qui explique sur la durée de petites variantes. Par ailleurs beaucoup seront produit par l’industrie privée puisque leur fabrication était libre. C’est ceux-là qui sont le plus souvent présentés en paire et en coffret pas les réglementaires. Ces armes civiles ont aussi souvent des rayures plates et non cheveux.
Outre le bois luxueux et une finition de haut niveau digne des meilleurs arquebusiers de l’époque, le 1833 est aussi particulier par ses canons qui sont soit en acier ruban (sur les premiers pendant une petite dizaine d’années au plus) soit acier en damas. Le luxe pour des officiers sortant le plus souvent des meilleures familles de France.
Le damas tout le monde connait. L’acier ruban lui est une technique armurière particulière consistant à rouler deux bandes de fer à chaud et à en souder les jointures par martelage. Le ruban donne un aspect d’hélice large à jointures rectilignes du plus seyant effet.
Les canons du 1833 sont toujours légèrement tromblonés et la crosse de noyer est fortement “pentée” même si ce point est un facteur de fragilité. Ces traits le rapprochent indéniablement des modèles d’officiers de l’Empire. Difficiles, dans les têtes, de faire l’impasse totale sur autant de gloire roturière…
Autre détail particulier de ce modèle 1833, la baguette a une tête spéciale en laiton pour ne pas abimer les fines rayures du canon au chargement.
Raffinement final, la calotte en son anneau est dévissable et contient, en principe, une dosette à poudre en métal qui peut se fixer à la baguette. L’anneau de calotte est “libre” quand il est tiré et sert à dévisser la calotte quand il est poussé. Top gadget pour assurer une classe totale à nos officiers de Cavalerie ! A noter que la dosette à poudre logée dans la crosse sous la calotte était souvent complétée d’une cheminée de rechange et parfois de quelques amorces de secours au cas où…
En 1836, l’arme coûtait 39 francs sur commande en manufacture et était vendue à l’unité. Les officiers en commandaient usuellement deux, une pour chaque fonte. Mais le terme de “paire”, répété par de nombreux commentateurs (Le vénéré Boudriot lui n’en parle d’ailleurs pas) est usurpé puisqu’ils n’était pas personnalisés ni numérotés “1” et “2” comme des paires de pistolets de duels par exemple. Seules quelques véritables paires de l’industrie privée méritent ce terme. Mais celles-là ne portent pas de mention de Manufacture.
Cette somme est très importante pour l’époque alors que l’ouvrier qualifié d’arsenal gagnait lui péniblement 2 francs par jour de 10 heures de travail.
Le pistolet d’officier modèle 1833 sera modifié vers 1840 pour donner lieu à un deuxième type. Il sera largement adopté par les officiers même “hors cavalerie”.
Quelles différences ? Dans le second type, l’acier ruban est remplacé par le damas et l’arrière de la platine s’allonge pour mieux copier les autres armes réglementaires. La platine du 1er type est précédée d’un méplat dans le bois en avant de celle-ci. Le millésime d’année de fabrication n’est jamais apposé sur le canon pour les armes du 1er type alors qu’il l’est très souvent – mais pas toujours – sur celles du second type après 1847. Les crêtes de chiens des seconds types sont un peu plus courtes et moins fines souvent. Pas de marquage de modèle en queue de culasse sur ces armes de luxe très particulières comme leur clientèle.
Ces armes avait une distance d’emploi au combat d’une dizaine de mètres au maximum (rien n’a changé de nos jours). Leur mode de chargement à “balle aplatie” avait pour avantage majeur aussi d’éviter le déchargement des balles par inertie dans les fontes de selles des officiers. Rappelons que même les officiers des troupes à pied étaient montés à partir du grade de Capitaine. A la cible, proches des armes de duels, leur précision est donc excellente jusque trente mètres…
Arme splendide autant de combat et de duel que de prestige, le 1833 est, quand on le trouve en très bon état, une pièce de luxe de notre armement réglementaire. Le premier type à canon ” ruban ” produit pendant quelques années seulement est plus rare que le type Damas
Le 1833 connaitra une longue carrière et ne sera officiellement remplacé que par… le revolver modèle 1874 ! Pratiquement, les officiers s’équiperont d’armes plus modernes à partir de 1854/1860 notamment de révolvers Lefaucheux, de Galand et autres Colt achetés dans les armureries civiles. Même si tous ne l’ont pas acquis, loin de là, le 1833 a bien servi nos officiers de 1833 à 1850 environ. C’est une des plus belles pièces réglementaires qui puisse orner une collection.
Maître flingus vous a ici déniché un très bon spécimen de pistolet d’officier 1833 du second type dans un très bel état.
Notre arme est une très belle fabrication de la Manufacture Royale de Châtellerault non datée ce qui pour moi le situe entre 1840 (début de production des second type) et 1847 (date de marquage au canon la plus ancienne repérée sur un second type – la plus récente étant 1860) . Les Châtellerault sont plus courants que les Maubeuge, tous du 1er type d’ailleurs, qui eux n’ont été produits qu’en 1833 et 1834 date de fermeture de cette Manufacture.
Les bois, de noyer veiné d’Auvergne s’il vous plait, sont splendides – Ceux-là sont presque tigrés ! – avec des traces éparses de manipulation (c’est une arme de cavalerie qui s’est baladée dans des fontes et à cet égard… il est exceptionnel !)mais aucune enture ni coup sérieux – La finition arrondie est juste splendide ! Un galbe de top model ! Le quadrillage de crosse, manuel évidement, est bien présent et pas usé comme souvent sur ces “second type”. Il est trés fin ce quadrillage. Superbe. Baguette au modèle présente et en TBE. La dosette métallique à poudre réglementaire est bien présente dans le logement de crosse. Complet donc.
Les garnitures de fer sont parfaitement réglementaires et en excellent état – Elles portent toutes, y compris en calotte et en baguette, le poinçon “D” de Louis-Philippe Dombret qui avait déjà opéré sur des premier type à Maubeuge entre 1826 et 1834 et qui officiera à Châtellerault de 1834 à 1858.
La platine est bien évidement à la Poncharra bien marquée de Maubeuge avec un net poinçon “F” qui est celui de Louis-Joseph Favarcq (à ne pas confondre avec Favarcq Louis tout court qui a travaillé à Maubeuge de 1803 à 1834!), réviseur des platines à Châtellerault entre 1837 et 1849, ce qui conforte au passage la datation de notre arme. Cette platine est en excellent état mécanique et tient bien ses crans.
Le canon est en damas ET rubané. Finition exceptionnelle que je n’avais pas vue sur ces armes et qui conforte également un modèle second type de tout début de période encore proche des 1ers types par son canon. Il est juste magnifique – le plus beau que j’ai vu sur un 1833- en état parfait. Ni coups ni bosse. Il a conservé ayant très exceptionnellement conservé 85% de son bronzage noir d’origine ce ce qui est assez rare.
Car les canons des 1833 étaient bronzés contrairement à ce que peuvent faire croire l’essentiel des pièces parvenues jusqu’à nous et qui sont dé-bronzées. Il n’est pas poinçonné ou le poinçon s’est perdu mais le travail est splendide. Parfaites rayures à 48 cheveux sans écrasement aucun. Intérieur splendide n’ayant jamais été oxydée.
In fine une arme régimentaire peu courante, un des tout premiers “second type” en très bel état et bien homogène. Une très belle pièce de collection pour un amateur exigeant de pièces réglementaires françaises en très bel état. L’arme en elle-même est une splendeur digne des plus belles armes de duels de l’époque.
Arme de catégorie D e) au CSI: CNI ou passeport en cours de validité obligatoire.
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