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Vendu !
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Très Beau revolver suisse modèle 1882 (et pas 1882-29!) – cal .7.5 suisse – Arme militaire de l’Arsenal de Berne – » W+F Bern » – Arme de 2ième type de 1916 – 17.255 armes seulement – Très bel état et catégorie D ! – TBE
Revolvers et pistolets de catégorie DTrès beau revolver réglementaire suisse – Modèle 1882 (et pas 1882-29!) – Calibre 7.5 x 23 ou « 7.5mm suisse » – Pièce issue de la Waffen Fabrik Bern en 1916 – Un des 17. 255 produits dans cette variante – Arme de 2° type à plaquettes bois impeccables – Très beaux marquages et poinçons – Bronzage à 95% – Mécanique et canon plus que très beaux – Arme non privatisée – Vendue avec son certificat d’épreuves de Saint-Étienne – Arme quasi neuve en catégorie D – TBE
Vendu !
Description
Chambré en 7.5 x 23mm, le revolver d’ordonnance Suisse de 1882 est probablement l’un des seuls cas au monde où la définition du calibre de l’arme de poing réglementaire ait précédé celle du calibre de l’arme d’épaule adopté par une même nation, l’arme d’épaule étant bien entendu le fameux fusil Schmidt-Rubin modèle 1889 chambré en 7.5 x 53.5mm GP 1890, et père d’une auguste lignée de magnifiques armes à culasse linéaire.
Jusque là équipés de revolvers modèle 1872 et 1878 en 10.4mm, calibre identique à celui de leurs fusils Vetterli, nos amis suisses eurent la chance de compter dans leurs rangs à la fin du XIXème siècle, deux grandes figures qui ont façonné l’industrie de l’armement helvète et même l’histoire de l’armement moderne tout court.
Nos deux compères, tous deux très compétents en fonctionnement d’armes mais également en balistique et munitions, sont pour le premier, Rudolf Schmidt (1832-1898), un peu plus orienté armes et le second, Eduard Rubin (1846-1920), lui un peu plus orienté munitions. Bref, un excellent tandem très complémentaire.
Le premier, outre ses inventions brillantes en matière de culasse et de processus de production, fondera et dirigera le fameux Arsenal de Berne ou Waffen Fabrik Bern. Le second, balisticien visionnaire dans l’avenir des munitions militaires de petit calibre (c’est ce que tout le monde utilise aujourd’hui!), et outre son utilisation novatrice du TNT dans les munitions d’artillerie, sera surtout le concepteur de la balle blindée, la fameuse « full metal jacket », une invention appelée à durer un peu…
Un tandem si parfait que les fusils et carabines du système Schmidt-Rubin, désormais associés nominalement pour l’éternité, avec leur munitions en calibre 7.5 mm qui ont fait le bonheur de l’armée helvète de 1889 … à 1958 (quand même!), font toujours aujourd’hui notre bonheur à nous dans tous dans les clubs de tirs hexagonaux.
Vive la Suisse qui ne dispense pas le bonheur que sous forme de chocolat et d’Emmenthal !
Et c’est notre révolver de ce jour, le modèle réglementaire suisse 1882 qui fut le premier produit complet sorti de cette belle collaboration, élément initial, bouillie originelle pour filer la comparaison avec l’évolution des espèces, des munitions du système Schmidt-Rubin.
Le révolver 1882 suisse est le fruit des réflexions de Rudolf Schmidt sur les modèles 1872 et 1878 en 10,40mm.
Celui-ci jugeait le revolver 1878 trop lourd (plus de 1kg sans les munitions elles-mêmes lourdes), trop encombrant en volume, lent à recharger et n’était pas convaincu par sa munition poids lourd aussi.
Il était surtout au courant des travaux d’Eduard Rubin sur une balle, déjà chemisée, en 9 mm seulement, munition essayée dès 1881 et très prometteuse dans sa trajectoire.
En réalité, Rubin était parti sur une munition chemisée pour trouver une solution aux problèmes récurrents d’encrassement avec les poudres noires (la poudre sans fumée « utilisable » ne date que de 1884).
C’est chemin faisant que Rubin réalisa qu’un revolver en 9mm à balle chemisée et à canon court était capable d’avoir les mêmes performances balistiques à l’impact, voire mieux, qu’un revolver en 10.4mm à plomb durci et à canon long. Schmidt ne fut pas long à partager son constat. Un projectile plus léger (et plus rapide) possédait une énergie supérieure à un projectile plus lourd au moment de l’impact et de la pénétration, suivait une trajectoire bien plus plane et permettait, cerise sur le gâteau, de réduire le gabarit général de l’arme la tirant. Leur létalité terminale ne faisait aucun doute en plus.
De leur travaux résulta cet enfant originel de la fameuses GP90 en 7mm pour le fusil 1889, une munition de revolver en 7mm aussi, à la trajectoire plus tendue et plus pénétrante que la 10.40 du revolver 1878. D’une recherche sur l’encrassement, on était passé à une découverte balistique. La 7.5x23R modèle 1882 pour le revolver éponyme était née.
Les cartouches 7.5x23R d’origine comportaient un projectile en plomb avec un revêtement complet en… papier spécial. Ce papier fut peu après remplacé par une cire recouvrant le plomb. En 1886, un nouveau projectile, cette fois-ci à chemise pleine en cuivre, fut introduit dans l’armée suisse améliorant encore la balistique de la cartouche. Une vraie « full metal jacket » était née!
Mais pour de la poudre noire. Ce n’est qu’en 1887 que la poudre vive en fulmicoton sera maitrisée par les suisses permettant de passer les revolvers suisses 1882 à poudre vive. Dans sa variante « à emballage papier » la munition fut, par ailleurs, fort longtemps utilisée dans des armes civiles.
Noter bien que ce calibre est compatible avec les variantes suédoise, belge, luxembourgeoise, serbe et norvégienne de la cartouche de revolver 7,5 mm Nagant M1887. Et pour cause.
Car toutes ces nations ont été, à des degrés divers, intéressés par le calibre et l’arme suisse et en ont tiré quelques unes de leurs armes réglementaires. C’est dire la qualité de l’arme 1882 suisse qui fut d’ailleurs aussi fabriquée en Belgique par l’industrie privée et est sortie première du concours suédois de sélection d’une nouvelle arme de poing en 1887.
Il est par ailleurs possible de tirer de la munition en .32 S&W Long dans le revolver 1882 suisse même s’il est préférable (si on veut récupérer les étuis) de fabriquer les étuis sur la base de 32-20 raccourcis et recalibrés.
Pour concevoir l’arme elle-même, Schmidt est reparti du meilleur révolver de l’époque à sa naissance, le revolver français Chamelot-Delvigne adopté par l’Armée française en 1873. L’arme était moderne, à la fois simple et double action, une nouveauté à l’époque (le célèbre Colt SAA 1873 lui ne l’est pas!), redoutablement solide, et surtout facile à recharger grâce à la fameuse portière Abadie.
Pour ceux ne connaissant pas ce mécanisme, il est le fruit de l’imagination fertile de l’ingénieur français Ismaël Issac Abadie, un communard exilé en Belgique après avoir été condamné en France à la déportation en enceinte fortifiée pour sa participation à la démolition de la Colonne Vendôme en 1871!
C’est pour cela que le brevet a été déposé en Belgique en 1877 et qu’il est parfois présenté comme belge…
L’ouverture d’une portière placée coté droit en arrière de barillet, d’un simple geste du pouce, déconnecte le chien lorsque ce dernier est désarmé. La pression de la queue de détente permet alors de faire tourner le barillet sans actionner le marteau et de possiblement faire feu. Il ne reste alors qu’à actionner la tige d’éjection à chaque pression de la détente pour accélérer considérablement l’éjection des étuis vides puis continuer la manœuvre en introduisant cette fois des cartouches nouvelles dans le barillet.
La vitesse de rechargement s’en trouve donc très sensiblement améliorée et constituera longtemps la meilleure alternative au barillet basculant encore dans les limbes à cette époque. Ce système sera d’ailleurs conservé et repris sur nombre d’autres révolvers réglementaires même bien plus tardifs comme le Rast und Gasser 1898 autrichien par exemple.
Pour la petite histoire, gracié en mai 1879, notre Abadie se dépêcha de vendre son brevet et de rentrer dans sa mère-patrie.
Le revolver suisse 1882 est également doté d’un système hausse guidon amélioré par rapport au 1873 français et qui n’est pas sans rappeler celui qui sera adopté par la suite sur notre 1892 national. L’histoire de l’armement est faite autant de nombreuses copies dans tous les sens par améliorations cumulées que d’innovations pur sucre. La prise de visée du 1882 suisse en est d’ailleurs des plus agréables.
Notons, extrême originalité, et idée qui sera reprise notamment sur nombre des premiers pistolets semi-automatique règlementaires de l’histoire que notre Colonel Schmidt dotera son revolver d’un étui-crosse. La carcasse en acier de cet étui-crosse se termine par un crochet à ressort qui pénètre dans une agrafe qui se trouve à l’extrémité de la carcasse sous la crosse du revolver au dessus de l’anneau de calotte.
Pesant 600 grammes et pourtant officiellement recommandé aux officiers, cette crosse amovible n’a guère été achetée et encore moins utilisée et on ne le voit presque jamais. Curieusement, le logement aménagé dans la calotte de la crosse pour fixer cet étui-crosse continuera néanmoins à être usiné sur les armes jusqu’au modèle 1882/1929 (en 1932!), ultime évolution de l’arme où il sera enfin supprimé. Ce logement de crosse continuait jusqu’alors à être fabriquée alors que personne ne l’utilisait depuis près de 50 ans…
Les principales améliorations apportées par le colonel Schmidt en cours de production de l’arme seront l’adjonction d’une plaque de protection contre les salissures posée en rempart en coté gauche de carcasse derrière le barillet, l’adjonction d’un épaulement cylindrique sur le canon octogonal permettant un serrage simplifié du canon dans la carcasse et un réglage plus facile de la verticalité du guidon et des renforcements de l’entretoise au-dessus du barillet car quelques cas de ruptures de cette entretoise en avant de barillet avaient été signalés.
Le très connu en France revolver suisse 1882/1929 n’est que la simplification poudre vive définitive de notre 1882 de ce jour, adopté à partir de 1929 avec des plaquettes bois simplifiées, un canon rond au lieu d’être octogonal et une suppression du logement de fixation d’étui crosse signalé ci-dessus.
Ce 1882/1929 a, lui, été produit à 18.218 exemplaires (plus 2.000 civils parallèlement au Luger suisse), de 1933 à juin…1946 ! Ce qui peut surprendre comparé au moderne Luger déjà en service en Suisse depuis 1900 mais s’explique par un sens inné de l’économie des deniers publics chez nos amis suisses et par la bien plus grande simplicité de production et de démontage du 1882 comparée au Seigneur Luger. Devenu plus courant, ce 1882/1929 est en catégorie B quand notre bon vieux 1882 est lui resté en catégorie D.
Notre beau revolver 1882 du colonel Schmidt en six coups et au calibre 7,5 mm sera officiellement adopté par le Conseil Fédéral le 5 mai 1882 comme arme d’ordonnance pour les officiers des troupes non montées. Il a été distribué gratuitement aux officiers de certaines troupes comme les cyclistes ou troupes alpines. Les officiers des autres armes devront l’acheter sur leurs deniers personnels à 60% du prix de fabrication soit 27 fr suisses (or évidemment) de l’époque. Les officiers de cavalerie, eux, conservèrent leur vieux 1878. Tout ce beau monde sera quand même largement, mais partiellement seulement, remplacé à partir de 1900, et surtout de 1906, par le P00 puis le P00/06 de George Luger à partir de 1900.
A noter qu’outre l’étui crosse très rare, il existe un rarissime révolver suisse 1882 à anneau de calotte élargi, allongé et renforcé pour les officiers des troupes cyclistes (337 exemplaires dont beaucoup ont été remis ensuite au stricte standard 1882). Un dahu des montagnes helvètes lui aussi !
Sur cette base, dans son novateur calibre 7.5x23R, le revolver suisse 1882 constitue une excellente arme très moderne et efficace. Une des meilleures parmi la génération des derniers revolvers réglementaires avant l’arrivée du pistolet dans les armées.
Et ces fabrications suisses sont juste superbes en finitions et ajustages. Des armes splendides et recherchées car bien plus rares que leurs homologues européennes produites bien souvent à beaucoup plus d’exemplaires pour de bien plus grosses armées.
Notre exemplaire de ce jour est un très beau représentant du revolver suisse 1882 du second type.
Outre son canon hexagonal, on le reconnait immédiatement le second type à ses belles plaquettes de noyer tigré. Le 1er type possède lui des plaquettes de caoutchouc noir durci qui est en fait du Gutta Percha (un latex de Malaisie absolument isolant et hydrofuge très populaire en ces années 1880).
Ce canon hexagonal est le critère fondamental de reconnaissance immédiate du 1882 (1er ou second type) comparé à son successeur le révolver 1882/1929, qui lui, est à canon rond (et toujours à plaquettes de crosse bois et sans possibilité de fixation de la crosse pistolet).
Seuls 37.255 révolvers du 1882 (pas 1929), 1er et second types confondus, ont été produits. Cela se compare, par exemple, à environ 340.000 revolvers français 1873 produits. 9 fois moins en gros pour le suisse. Les derniers exemplaires du 1882 on été produits en novembre 1932 avant l’arrivé du 1882/1929 en 1933.
Sur ces 37.255 révolvers 1882 environ, le 1er type à plaquettes de caoutchouc noir représente un peu moins de 20.000 exemplaires les 17.255 suivant s’étant vus pourvu de plaquettes bois. Les plaquettes bois de notre exemplaire sont justes parfaites et sans marques de manipulation aucune. Très belles !
Notre arme porte le numéro « 19963 ». Il s’agit donc d’un tout premiers exemplaires à avoir été pourvu de ces fameuses plaquettes bois, plus résistantes que celles de gutta percha du 1er type. Il est né en 1916 dans un paisible pays bucolique au moment où, à 450 km de là à peine, 900 français mouraient par jour à Verdun.
L’arme n’a pas été civilisée ou privatisée comme on dit là-bas après le temps de services de son propriétaire car je n’y ai pas trouvé de P frappé en carcasse ou pontet l’indiquant. C’est un plus à mon sens.
L’arme est intégralement mono-matricule.
Ses pièces, comme pour le 1892 français, portent un numéros d’ordre afférent à l’ordre de démontage / remontage des pièces. Il faut savoir que 17 sous-traitants ont travaillé pour l’Arsenal de Bern, le fabricant quasi unique des 1882. Organisation suisse oblige, toute les pièces sous-traitées étaient contrôlées à la livraison par les contrôleurs de Berne qui y apposaient la petite croix helvétique. C’est le cas sur le notre.
La fabrication est juste splendide avec des ajustements parfaits.
Les pièces recouvertes de jaune paille, à la française, le portent encore en bonne partie et le bronzage, magnifique, est présent à 95% avec quelques rares traces de légère oxydation en tige d’extraction (jamais bronzée ceci explique cela) et un poil en barillet très exagérées par mes photos en gros plan. Quelques griffures en sommet de carcasse probablement liées à un port en étui. Autrement un très bel exemplaire. Vraiment.
La mécanique est parfaite aussi. Détente ferme mais nette avec des ressorts très fermes en parfait état. Il n’a pas beaucoup tiré.
Les chambres et le canon sont splendides. Ce dernier est miroir avec de très belles rayures très « coupantes ». A se demander s’il a déjà avalé une cartouche à poudre noire dans sa vie…
Aucun jeu ou entrefer d’usage excessif. Indexation parfaite. Je voudrai bien être dans le même état à…109 ans !
Bref ici une belle arme en TBE global.
In fine, une très bonne pièce et une addition de 1er choix à une belle collection de revolvers réglementaires européens ou d’armes de catégorie D.
Arme de catégorie D au CSI : pièce d’identité, CNI ou passeport, en cours de validité obligatoire
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