Description

Ce genre de truc n’est pas ma tasse de thé mais il est rentré dans un lot de bonne qualité. Et cet AR15 ne dépare pas l’ensemble car il est très beau. 

Pour ceux qui ne connaissent pas toutes les subtilités de la plateforme AR 15, celui-là est un Colt AR15 A2 dit Sporter. Un vrai Colt de chez Colt qui fournit autrefois les premiers AR15 de l’Armée des États-Unis avant de partir pour les jungles du Sud-Est asiatique.

Ce Colt AR-15 A2 Sporter II fut, pour beaucoup de déjà anciens tireurs, leur première introduction à la plateforme ArmaLite. Chambrée en .222 Remington, cette arme a été pendant un bon moment le seul choix facilement accessible pour un citoyen français lambda qui voulait s’offrir une arme de type Colt M16.

Cette arme, exclusivement dédiée au marché civil, est aussi le témoignage d’une époque révolue. Celle où Colt possédait un monopole complet des AR15 sur le marché civil.

A la fin des années 60, Colt, qui avait acquis les brevets de ArmaLite en 1959, a rencontré quelques difficultés à commercialiser leur AR-15 sur le marché militaire.

C’est dans ce contexte que la firme au logo du poulain a décidé de proposer leur arme sur le marché civil. Cette pratique reste assez courante aujourd’hui. Elle permet de générer des revenus complémentaires non négligeables.

Cela permet aussi souvent aux firmes de l’armement individuel de tenir la famine durant les longs délais d’attente administrative propres aux contrats gouvernementaux.

À cette époque, Colt n’est pas en capacité de savoir si leur arme « civile » sera en mesure de rencontrer un certain succès auprès du public. On était encore dans une époque où les citoyens américains restaient à la recherche de belles armes très durables, bien finies, en vrai acier à ferrer les zébus et accompagné de bois de qualité.

Pour rester poli, il y a un contraste assez évident entre l’AR-15 même Colt (sans parler de nombre de productions modernes d’AR15 même issue de « grandes marques ») avec son boîtier en aluminium entouré de matériaux composites plus ou moins résistants et les chefs d’œuvre d’arquebuserie qui sortaient encore de chez Colt ou Smith ou Marlin encore au début des années 80…

Mais ces temps (heureux) où les nations occidentales de battaient encore pour conserver leurs industries et produire une qualité que les autres ne pouvaient imiter allaient bientôt se terminer. Le marché civil pouvait donc être testé avec ces nouveaux concepts à offrir à la clientèle. Pour voir.

Mais avec quelle arme précisément ? C’était plus complexe qu’il n’y paraissait.

Il faut rappeler qu’aux États-Unis, contrairement à certaines croyances populaires européennes, depuis une décision du congrès de 1934, la vente d’armes automatiques est fortement contrainte. Contrainte qui prend la forme d’une taxe fixe de 200 dollars par arme à l’achat (une somme juste énorme en 1934 !).

L’avenir va prouver à Colt le bien-fondé qu’il y avait eu à prendre soin de développer dès cette époque une arme semi-automatique de naissance bien spécifique au marché civil. Et de bien la faire valider préalablement à la mise sur le marché par le très fameux ATF Bureau, l’organisme en charge du contrôle de l’alcool, du tabac et des armes à feu et explosifs là bas.

Car presque vingt ans plus tard, en 1986, une interdiction totale de la commercialisation des armes à feu automatique ou « facilement convertibles en automatique », non enregistrées préalablement à cette date, sera promulguée !

C’est bien dans l’espoir de pouvoir commercialiser durablement leur arme semi-automatique sur le marché civil sans se faire opposer une fin de non recevoir ultérieure par l’ATF que Colt a développé cet AR-15 très spécifique. Car un premier refus rend un éventuel re-passage aux fourches caudines de l’ATF bien plus compliqué…

Pour mettre toutes les chances de leur côté, Colt a apporté pas moins d’une dizaine de changements pour différencier son modèle semi-automatique civil du modèle militaire.

Ces différences sont immédiatement perceptibles avec des découpes différentes de boîtier ainsi qu’à l’examen des pièces composant le système de mise à feu, mais qui n’incluaient pas encore la détente, le sélecteur et le marteau, modifications survenues plus tard pendant la commercialisation de l’arme.

A cette période l’AR-15 était en effet encore une plateforme très méconnue du public. Mais cela a vite changé.

Par conséquent il a fallu réagir par des modification supplémentaires. L’une de ces modifications en cours de commercialisation, qui n’est curieusement plus d’actualité, a consisté en l’élargissement de la goupille de démontage avant. Le but de cette modification est d’empêcher l’installation d’un boîtier de M16 militaire sur un haut d’AR-15 civil. 

Cette goupille élargie, comme sur le notre, a longtemps été présente sur les armes civiles de Colt de crainte que l’ATF ne revienne sur sa décision d’accepter la commercialisation de cette version civile de l’AR-15. En effet, l’ATF peut non seulement refuser à un constructeur la commercialisation d’une arme, mais peut aussi révoquer une autorisation précédemment donnée (sous le contrôle du juge) s’ils invoquent avoir commis une erreur !

Un changement de doctrine, redoutable pour les constructeurs, qui s’est déjà produit avec certaines armes comme le FN FAL série « G » civil.

Au fil du temps, d’autres modifications seront apportées à l’arme pour en conforter le caractère civil. Colt a, par exemple, augmenté la découpe de l’ensemble mobile pour provoquer l’enrayement de l’arme si on tente de l’utiliser avec un séparateur absent ou dysfonctionnel. Bref un modèle vraiment civil absolument in-transformable dans cette version.

Reste une arme civile de style, désormais très historique dans son apparence générale façon Platoon ou Apocalypse Now , très agréable au tir et d’une précision redoutable. Elle est équipable d’une lunette pour encore plus de précision au stand. Et surtout avec la qualité Colt de l’époque qu’on ne trouve plus sur les modèles contemporains ou les nombreux clones de la bête. 

 

Notre arme de ce jour est donc un très beau Colt AR15 A2 Sporter II, le successeur direct du très apprécié Colt «SP1 Late series». Pour faire bref, c’est un AR15A2 Sporter encore modifié et dédié à l’export pour les pays régulant les « calibres de guerre », d’où le chambrage en .222 Remington.

Dans l’arbre généalogique Colt, si nous devions situer cette arme parmi les modèles militaires, nous pourrions placer cette carabine entre le Colt M16A1 et le Colt M16A2 mais tout prêt de ce dernier.

Les connaisseurs me diront que c’est même plus précisément une variante proche du Colt 715, le modèle adopté au Canada sous la dénomination de C7, le premier fusil d’assaut de type AR15 adopté par l’armée canadienne. Il en reprend en effet l’aspect global à l’exclusion du tenon de baïonnette, arme d’usage peu fréquent sur les stands sauf au moment du barbecue annuel.

Certains affirmeront même que c’est même probablement la meilleure variante possible pour une arme dans une armée de conscription où le tir sans optique est toujours d’actualité ! Car comme le 715, il est fait pour ça. Une arme de stand.

L’arme possède plusieurs améliorations non négligeables par comparaison avec les variantes précédentes de l’AR15 du type M16A1 ou Colt SP1.

Déjà, il est plus favorable aux gauchers. Doté d’un déflecteur de douille (l’excroissance présente derrière la fenêtre d’éjection, surnommée le « Brunton bump »), il est désormais possible de tirer depuis l’épaule gauche sans risque de recevoir un étui brûlant dans l’œil droit lors de l’éjection… 

De plus sur ce modèle, la crosse et le garde-main sont désormais produits dans des matériaux plus solides, mettant de côté le « Fibrite » présent dans les anciens modèles SP1 et d’une manière générale, sur les modèles pré M16A2. Utilisant un nylon renforcé, la crosse est désormais incomparablement plus solide que sur ses ainés.

Idem pour le garde-main qui est désormais composé de deux éléments cylindriques symétriques, monté sur un «Delta ring», le fameux anneau monté sur ressort destiné au maintien des deux moitiés du garde-main en cône. Ce Delta Ring facilite grandement le démontage. Sur modèle SP1, un anneau simple sans angle rendait la tâche de démontage bien plus ardue.

Les fournitures synthétiques sont ici dans un état excellent quasiment sans rayures ce qui est exceptionnel pour une arme d’occasion de ce type du milieu des années 80.

Ils sont d’ailleurs très solides, contrairement aux anciens modèles qui ont tendance à se fissurer et ce même avec un usage très soigneux !

Cette série AR-15A2 AR15 A2 sporter II standard possède une hausse de type A1 réglable uniquement en dérive, l’élévation se réglant avec le guidon. C’est un système simple et très solide qui ne perd jamais son réglage avec des ajustements qui ne nécessitent aucun outil en dehors d’une simple cartouche. La simple pointe d’une munition suffit en effet à désengager le téton de maintien des organes de visée.

Le boîtier en aluminium de notre arme avec ses beaux marquages colt tous bien visibles et non rayés est dans un excellent état. La finition d’origine anodisée est toujours bien présente et non dégradée. Ça aussi c’est peut fréquent sur ces armes qui deviennent aujourd’hui des collectors dans cet état.

Mécaniquement l’arme est dans un état excellent aussi. Aucun jeu, ressorts fermes, l’état mécanique confirme le diagnostic esthétique: l’arme a peu tiré.

La détente est rigoureusement d’origine et donc un peu ferme type militaire mais extrêmement nette. Elle est éventuellement remplaçable, très facilement, par une détente « match » si besoin comme il y a en a beaucoup sur le marché.

Niveau canon, nous sommes loin des canons actuels « d’entrée et moyen de gamme » produits dans un acier de qualité « relative » et où un simple traitement par nitruration vient compléter le tout. Il s’agit souvent souvent de barreaux produits en 4140 qui s’useront bien plus facilement à l’usage intensif que ceux supposés respecter le standard « MIL B-11595 ».

Ce Colt AR15 A2 sporter II est doté d’un canon à équivalent « 4150 CMV », un grossier acronyme commercial désignant un équivalent acier 4150, donc un acier molybdène / vanadium. Ce dernier élément permet d’augmenter la résistance et la stabilité de l’acier du canon à haute température.

C’est un procédé développé par Colt pour leur gamme militaire afin d’augmenter la longévité des canons en opérations. L’âme est en outre 100% chromée pour lui conférer une résistance accrue à l’humidité. La finition des rayures est très bonne et dire que ce canon chromé est miroir est euphémisme. Excellent canon.

Cerise sur le gâteau, le necessaire de nettoyage d’origine est encore dans le logement de crosse typiquement US Army…

Nous sommes donc ici loin d’être face à un AR15 au « rabais » comme on en trouve désormais trop souvent sur le marché. Même si la finition n’est pas celle d’un Royal Blue à la couche d’un magnifique Colt Python de 1975, l’arme se rattrape en étant pleinement fonctionnelle, durable et mécaniquement très fiable. Une  excellente arme moderne.

Son look général comporte une touche de nostalgie, cet aspect vintage qui nous rappelle les années 80 au premier coup d’œil… T’as le look, Coco !

 

Maître Flingus vous a donc dégoté un très bon représentant de la plateforme ArmaLite avec ce AR-15 Sporter II semi-automatique en .222 Remington. Une arme esthétique, vintage et diaboliquement précise au stand, un vrai AR15 Colt dans un calibre facile à trouver et recharger.

Les armes de cette qualité se raréfient doucement et ce Colt AR-15 Sporter II est une excellente occasion de faire connaissance avec cette plateforme pour un tireur exigeant. Ou de s’offrir un futur collector dans ce style d’armes.

Une excellente lunette Colt d’époque conforme au modèle militaire en corps acier et parfaitement adapté à cet arme est disponible sur demande.

Juste pour le plaisir des yeux son géniteur initial et originel l’Ar15 A1 en version 100% militaire est ici – Resérvé Export et Services d’État uniquement. Ou son grand frère si vous voulez. Juste pour le plaisir des yeux. Et seulement. 

ARME DE CATÉGORIE B AU CSI : SOUMISE À AUTORISATION, PHOTOCOPIE DE LA PIÈCE D’IDENTITÉ EN COURS DE VALIDITÉ ET DE LA LICENCE OBLIGATOIRE –  COMPTE SIA OUVERT BIEN ÉVIDEMENT – Expédition contre signature en deux colis séparés d’au moins 48 heures obligatoire.

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