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Bon fusil modèle 1777 Ancien Régime – NON modifié an XI – Arme de 1787 – conforme au Boudriot – reparti dans les armées de la Révolution – Très bonne pièce en TBE+

Le musée de Maître Flingus, ou "c'est déjà vendu !" avec descriptions et photos !

Très bon fusil modèle 1777 d’ancien Régime – né à Saint-Étienne en 1787 – passé par les armées de la Révolution avant 1799 (Consulat) – Platine d’origine – garnitures poinçonnées et homogènes – Très bon état mécanique – Beau canon et très beaux bois – Un “survivor” totalement conforme au règlement et au Boudriot!

SKU: 645-23
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Description

Il en raconte une histoire celui-là. Et, de mon humble expérience, c’est un petit chanceux. Un quasi revenant à défaut d’être zombie moche dans une série Netflix.

Voilà un très beau et archétypique fusil d’infanterie modèle 1777 d’Ancien Régime n’ayant subit aucune des transformations du système napoléonien An IX – Ces fusils ont tout fait y compris la guerre d’Indépendance Américaine et les Campagnes de la Révolution jusqu’aux débuts du Consulat.

Modifiés (légèrement) en l’An IX (vers 1801/1802), Ces 1777 An IX sont partis ensuite pour la plus fantastique cavalcade de l’Histoire européenne entre 1802 et 1815. Ils serviront encore longtemps après tout ça et verront 1830 et 1848.

Les derniers seront encore, pour certains, transformés à tabatière en 1867 pour faire le coup de feu sur les prussiens aux portes de Paris en 1871.

Quelle histoire !

Mais le notre est bien un pur 1777 resté dans son état de naissance sous la France Monarchique. C’est bien plus rare qu’un Impérial.

Comment évoquer le 1777 et son parcours sans évoquer la mémoire d’un grand français, son père : Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval, né en 1715, l’année de la mort d’un roi qui nous a laissé notre hexagone après une lutte mortelle contre le reste de l’Europe (ni la première fois ni la dernière), et mort juste après l’ouverture des États Généraux  le 9 mai 1789 à l’extrême fin d’un monde de presque mille ans – Tout un symbole dans une seule vie entre deux dates. 

Passant souvent devant la plaque à sa mémoire, placée sur l’immeuble du 43 rue de Richelieu où il est mort,  je l’ai lue 1000 fois et le ferai encore en pensant à lui et aux centaines de milliers d’hommes qui ont porté son fusil, manié ses canons et sont souvent morts à leurs cotés.

Il fait partie des quelques personnages de notre grande histoire à qui j’aurais aimé un jour serrer la main pour passer une matinée à discuter avec eux.

Si la France doit une partie de sa gloire militaire à ses croisés et à ses poilus, et avant tout aux qualités militaires “quasi génétiques” de son peuple, Napoléon, qui y a beaucoup contribué avec ses grognards, doit lui beaucoup à deux hommes qui paradoxalement ne l’ont jamais servi (ou presque s’agissant du premier): Lazare Carnot pour l’organisation de l’instrument militaire dont le Petit Caporal a hérité et Jean-Baptiste de Gribeauval pour l’armement qui sera celui des armées de Napoléon.

Gribeauval est connu pour le système le système d’artillerie qui porte son nom et l’a rendu célèbre dans le monde entier. Un système remarquable, cohérent, et préformant qui a remporté toutes les victoires françaises de 1792 à 1827 et qui a été imité dans le monde entier jusque vers 1830. 

On sait moins qu’il est aussi le penseur concepteur derrière le fusil 1777.

Mais il avait eu une carrière avant cela notre Jean-Baptiste.

Venu d’une famille d’officiers, ayant été envoyé en mission dans les armées de Prusse au temps où on était encore alliés et dans celle d’Autriche, où il s’était distingué par sa science et sa bravoure (titulaire du plus haut ordre de bravoure autrichien l’Ordre de Marie-Thérèse qui a existé jusque 1918, décoré par l’Impératrice elle-même, après avoir été fait prisonnier par les prussiens puis échangé), il a connu le combat avant une carrière d’organisateur.

Rien d’un courtisan.

De retour en France en 1760, il va faire exploser sa carrière en s’attaquant avec un œil de praticien et beaucoup de bon sens à la fabrication des armes – En 1764, il est nommé inspecteur de l’artillerie, promu lieutenant général et commandeur de l’ordre de Saint-Louis. En 1765, il modernise le corps des mines (Génie) et de l’artillerie.

Le système Gribeauval nait sous son impulsion entre 1764 et 1772 avec plusieurs modèles de canons, mortiers et tous les charrois et instruments nécessaires (forges, munitions, outils…), les processus de fabrication et leur doctrine d’emploi complète.

Pour démontrer la supériorité de ses vues, il fait procéder à des essais de ses pièces légères d’Artillerie et prouve qu’elles durent aussi longtemps, ont des portées quasi identiques et sont aussi efficaces que les pièces lourdes de l’ordonnance de 1732 du général Jean-Florent de Vallière.

Bref, tout est meilleur dans le système Gribeauval.

Le clan Vallière (mené par le fils du précédent), qui avait attaché sa réussite et son poids dans l’armée et la Cour à ce système 1732, ne le lui pardonnera pas.

Le nouveau système d’artillerie est systématiquement dénigré par les “conservateurs” conduits par le fils de Vallière en totale mauvaise foi lors de la fameuse querelle des anciens (les rouges) et des modernes (les bleus) en référence aux couleurs des uniformes d’artillerie ancien et nouveau modèles (car eux aussi ont changés).

En gros, un choix cornélien, et pas mal de faux-débats, entre puissance destructrice et mobilité de l’artillerie.

Le clan Vaillière, puissant, dénigre Gribeauval et son système à grands coups de publications hostiles publiées à Londres ou Amsterdam et portées sur la place publique. On met en cause l’objectivité et la réalité des essais de Gribeauval. On arrive à force de polémiques à faire procéder à de nouveaux essais où on change les quantités de poudre pour arriver au “bon résultat”…

L’opinion publique française se prend de passion pour cette querelle à laquelle elle n’entendait à peu près rien.

Louis XV est pusillanime et doute. Les femmes s’en mêlent et on connait leur influence délétère sous et sur Louis XV. C’est l’hallali. Et lorsque le marquis de Choiseul, protecteur de Gribeauval, tombe en disgrâce, le clan Vallière obtient la peau de sa réforme qui est abandonnée et son matériel supprimé. On est en.

Pour bien achever Gribeauval, qui a aussi repris la mise au point d’un nouveau fusil, notre 1777, on lui colle sur le dos une obscure affaire de retraitement des fusils d’ancienne génération ou capturés qui permet à ses adversaires d’entacher sa réputation. Gribeauval tombe à son tour en disgrâce et s’exile sur ces terres. Les Vallières triomphent.

Exit Gribeauval ?

Non. En 1774, une commission de quatre maréchaux revient à la raison et réhabilite le système Gribeauval. Vallière a le bon goût de mourir sur ces entrefaites.

Gribeauval est finalement nommé premier inspecteur de l’artillerie en 1776. Parce que ça chauffe sévère en Amérique et que le lion anglais est toutes griffes dehors.

Le Comte de Saint-Germain, remarquable ministre de la Guerre, lui demande alors de reprendre son œuvre de réforme, aussi bien en ce qui concerne l’organisation et l’instruction du corps royal de l’artillerie que pour l’amélioration de l’armement. Gribeauval pourra donc également réformer l’armement individuel du soldat français.

C’était nécessaire.

Si l’armement fusil/pistolet avait été standardisé dans ses dimensions et caractéristiques générales au terme d’une longue évolution commencée en 1717, on était loin d’une homogénéité de production.

De multiples manufactures où chaque ouvrier avait ses habitudes et ses approvisionnement contribuaient à une large disparité des pièces qui variaient en qualité, en suivi et en possibilité de remplacement (sans encore prononcer le mot “interchangeabilité totale ” qui ne sera acquise qu’avec le fusil lebel en 1886). A tout cela venaient s’ajouter des fusils pris à l’ennemi ou anciens et qui étaient gardés dans les dépôts de l’armée pour en tirer des pièces de remplacement.

Dès 1765, Gribeauval s’était attaché à la production d’une arme nouvelle et rationnelle. Il reprend ses travaux en 1776 à son retour en grâce. Un nouveau modèle de fusil est finalisé en 1777. Avec Gribeauval, la production est rationalisée – les pièces deviennent quasi interchangeables sous réserves parfois d’ajustements assez mineurs – Les manufactures disposent d’instruments de contrôle leur permettant de s’assurer de la conformité des pièces produites à un modèle standard. 

Il est réellement un des inventeurs de ce qu’on appelle aujourd’hui le “contrôle qualité” avec notamment des jeux de pièces de test à disposition d’Inspecteur et de contrôleurs de manufactures probes et compétents qui vérifient intégralement toute la production de toutes les pièces des fusils et pistolets, fer et bois. Cela facilitera grandement le remplacement des pièces défectueuses ou usagés en opérations et permettra de décentraliser la production dans de nombreux lieu (le 1777 sera produit dans plusieurs manufactures françaises, en Belgique, en Italie.. sans compter ses copies, américaines par exemple, comme le 1795 Springfield).

Le fusil 1777 est une arme robuste et performante qui sera déclinée en différentes variantes adaptées à chaque usage : infanterie, artilleurs, cavaliers et troupes de la Marine.

Appliqué à un fusil moderne, avec ces méthodes de productions modernisées,  le 1777 recueillera beaucoup de lauriers et il  est souvent considéré comme l’apogée du système à silex en France et dans le monde.

Le fusil de 1777 se caractérise par sa grande résistance, notamment au niveau du canon (des essais ont montré qu’il pouvait tirer 25 000 coups sans être mis hors service). Conçu pour pratiquer le tir sur trois rangs, sa précision est relativement bonne pour une arme à canon lisse (le tir est précis jusqu’à 150 m, efficace jusqu’à 250 m et imprécis au-delà mais avec une portée utile jusque 700 mètres). La platine de ce fusil est néanmoins sujette aux ratés (1 coup sur 17 en moyenne).

Sauf pour la capacité du calibre (17,5), il est supérieur en tout au Brown Bess anglais, son plus constant concurrent (plus précis – le Brow bess n’a pas d’organes de visée – de meilleure portée et plus simple d’entretien et de réparation). 

Gribeauval n’aura pas vu quels exploits militaires incroyables auront permis ses armes dans l’Histoire mais sa mémoire est désormais au panthéon des plus compétents et visionnaires concepteurs d’armement.

Notre exemplaire est une très belle arme du système 77 fabriqué à la Manufacture Royale de Saint-Etienne.

Toutes les caractéristiques du 1777 Ancien Régime non modifié en l’An IX (1801) sont là:  Platine à retroussis, embouchoir à vis et non à épingle, fixation de la baguette, modèle de la grenadière.

Il est dans sa parfaire longueur – non raccourci – à 1,52 m. C’est donc un fusil d’infanterie.

Il a été fabriqué à Saint Étienne en 1787 – C’est du moins ce qu’indique sa platine car les marquage des canons sont illisibles même si encore présents. La platine est d’origine et non remplacée. Outre le marquage de Saint Étienne et la date 87 elle porte bien le poinçon “J” couronné de Javelle contrôleur des platines de 1784 à 1792. Contre platine poinçonnée B.

Les poinçons sont bien homogènes sur toutes les autres garnitures avec le P couronné de Piney, contrôleur de 1786 à 1792, sur la plaque de couche, sur la sous garde, sur toutes les grenadières et l’embouchoir – Remarquablement homogène.

La queue de culasse bien et joliment marquée au modèle “1777” en lettrage typique des arsenaux de l’époque.

Les bois sont en excellent état – sans enture – aucun choc significatif – Ils permettent d’ailleurs de reconstituer une partie de l’Histoire de ce fusil.

La crosse porte des deux cotés des marques en larges B et M stylisés et des formes rappelant des chiffres de formes très caractéristiques que j’ai souvent vu sur ces fusils 1777 ancien régime/ révolution sans que je ne puisse les comprendre ni en connaitre l’origine. Initiales de Soldat (qui portait souvent au Corps un autre nom, genre Fanfan la Tulipe ou La violette, que leur nom de baptême) ? Gri-gri ? Personnalisation ? Marque de différentiation pour les faisceaux ?

Ce qui est certain c’est que ce beau 1777 100% d’ancien régime ne s’est pas endormi dans les casernes de la Monarchie et est parti faire les guerres de Révolution.

En effet, on trouve sur la crosse coté droit un beau et net poinçon AN au faisceau de licteur et au bonnet phrygien. AN tient pour “Armée Nationale” – C’est un marquage typique des années postérieures à septembre 1792 – Notre arme est donc indubitablement passé du service de Louis XVI à celui de Robespierre et Carnot sans aller jusqu’à l’Empire.

C’est très probablement ce qui l’a sauvé de la transformation AN IX car, en excellent état, il aurait du y passer…

Arme perdue? Volée? Capturée? On ne saura jamais mais il a quitté l’armée avant le Consulat et l’an IX.

L’arme est mécaniquement impeccable et tient bien ses deux crans. Ressorts bien fermes et francs y compris celui de batterie et la détente –  L’arme a un très bon canon encore bien sain. Vis, garnitures et battants sont également en TBE. Baguette bien conforme et d’époque – Très belle arme.

In fine un très bel exemplaire de fusil 1777 ancien régime totalement conforme au règlement et au Boudriot – passé à la Révolution mais sans en subir aucun affre ou modification – et dans un excellent état !

Il a eu beaucoup de chance notre fusil pour vivre 236 ans, traverser tout ça, et nous parvenir dans son état d’origine…

Très belle pièce pour un collectionneur de fusils réglementaires français qui veut s’offrir une belle arme Louis XVI pour compléter sa collection de fusils français à travers l’Histoire. 

Arme de catégorie D au CSI : pièce d’identité, CNI ou passeport,  en cours de validité obligatoire

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