Description

Encore une « dinguerie » comme seul Maître Flingus, tel le Ducros d’une vieille pub, se décarcasse à vous les trouver !

Vous connaissiez bien sûr les conversion 22LR ou 7, 65 pour SIG P210 de la maison SIG, vous connaissiez aussi les conversions 22LR de la firme au poulain pour son 1911 ( il y a en a une ici!).

Mais là, c’est une vraie rareté de la maison ERMA que Maître Flingus vous a dénichée: une conversion ERMA  « moderne » 22LR pour Luger P08…

Erma (ou Erfurter Maschinenfabrik) a été fondée en Thuringe par Berthold Geipel en 1922. La maison s’est très vite spécialisée dans la production d’armes de petit calibre type carabines d’entrainement.

Intelligemment, pendant la période de Weimar et l’interdiction d’un certain nombre de calibres militaires, l’entreprise rajouta aux cordes de son arc, des conversions en 22 LR (lui autorisé) pour des armes type 98 de la première Guerre Mondiale, la fameuse EL24 ou Einstecklauf 1924, un réducteur encore amélioré par la suite et même utilisé par l’armée allemande.

L’entreprise produira aussi une réduction 22 LR pour P08 avant la seconde guerre mondiale qui est l’ancêtre directe de celle que je vous présente aujourd’hui.

L’entreprise est surtout connue pour avoir produit, par centaines de milliers ou plus, des K98 et autres MP38 et MP40.

Comment Erma est donc passée si vite de la carabine 22 LR au MP40, arme inventée par Vollmer?

Si ces fameux pistolets-mitrailleurs sont en effet une des très nombreuses créations de Heinrich Vollmer (1885 –1961), comme la MG34 par exemple, le dit Vollmer avait bénéficié de financements secrets de la Reichswehr pour développer et produire ces armes.

Mais ces développements n’étaient pas complètement achevés quand la Reichswehr, fin 1930, cessa ses financement à l’entreprise de Vollmer mettant cette dernière en difficultés financières.

Et c’est Erma qui se porta acquéreur des brevets et actifs de Vollmer. Et de Heinrich Vollmer lui-même par la même occasion qui se retrouva à travailler chez Erma sous les ordre de Geipel et où il créera le premier PM de la maison le fameux EMP35.

Voilà pourquoi une bonne partie des MP38 et suivants ont été in fine produits par la Erma de Geipel et pas par l’entreprise de leur concepteur Vollmer.

Erma, pris en la personne de Geipel, son patron, très proche du régime, ne trouva rien de mieux à faire que d’exploiter ce qu’il faut bien appeler une main d’œuvre esclave durant la guerre ce qui lui valut les foudre des alliés à la libération.

Geipel fut arrêté en 1945 et l’usine, installée dans les anciens locaux du Régiment de Cavalerie de Erfurt, désormais en zone d’occupation soviétique, fut liquidée sur ordre de Joukov le 31 août 1948 (un peu comme Mauser). Geipel dut subir un stage de dé-nazification qui, drolatiquement, consista à se retrouver adjoint de Vollmer au sein d’une nouvelle ‘Vollmer Gmbh’!

Comme pour beaucoup, la punition fut plus que légère et, dès 1949, il put re-créer une entreprise à son nom, en Bavière cette fois, la Erma GMBH reprenant ainsi son ancienne marque comme raison sociale. Dès 1952, Geipel ne trouva rien de mieux que de s’installer… près de Dachau! Bref.

Son fils Rudolf devint chef ingénieur de la maison et illico tout ce beau monde se remis à produire des pièces d’armes pour les alliés, notamment d’USM1, et pour le tout nouveau régime allemand d’après guerre.

C’est durant cette période dans les années 70 quelle produisit encore un petit nombre de conversions 22LR pour P08 dont la notre de ce jour.

Rachetée en 1961, les Geipel père et fils ayant quitté l’entreprise après avoir échoué à vendre un nouveau PM à la nouvelle Bundeswehr, Erma fit faillite vers 1997 pour être reprise par une division de Steyr Mannlicher qui finit elle-même par être absorbée par la division chasse de HK sous marque « Merkel ». Le monde de l’armement germanique est petit. Mais que du beau monde.

Le logo et la marque Erma ne sont plus utilisés depuis le début des années 2000. En revanche, la Vollmer GMBH, elle, existe toujours et produit aujourd’hui des machines-outils Made in Germany. Finalement Vollmer l’aura emporté sur Geipel.

Voilà vous connaissez un peu plus l’histoire de notre conversion et de la marque Erma.

 

Notre conversion 22LR pour P08 de chez Erma, produite dans les années 70, est l’héritière directe de la même conversion produite par la même maison au début des années 1930. Son brevet date exactement de 1929.

On peut légitiment se demander ce qui a pu pousser Erma à relancer ses machines-outils pour sortir un produit, certes magnifique et très amusant, mais destiné à une arme qui n’était plus réglementaire ni même vendue à l’état de neuf au grand public depuis fort longtemps.

Je pense que l’entreprise a cédé à la mode « Luger » qui, dans ces années 60/70 a suivi un certain nombre de films où notre Luger retrouvait une nouvelle jeunesse aux mains de méchants de cinéma. Des reproductions totales de Luger complets (pas seulement des conversions) ont d’ailleurs été réalisées chez  Stoeger ou par John Martz aux USA à la même époque ou sous marque « Mauser » en Allemagne en divers calibres alors que l’entreprise Mauser avait été physiquement liquidée depuis belle lurette (1945) …  Il y a  bien eu dans les 60/70 une véritable « Lugeromania » portée par le cinéma.

Elle n’est pas fréquente cette conversion et je ne l’ai vu que deux fois. La notre porte le numéro « 001148 ».  En supposant que la numérotation de la production ait commencé à zéro (ce qui est somme toute assez rare chez nos amis producteurs d’armes!), l’autre que j’ai vue portait un numéro dans les 2300. Mais je n’en ai pas vu beaucoup.

Vue sa rareté sur le marché chez nous et même ailleurs (même en Allemagne je ne la voie pas souvent), j’ai un fort doute qu’il en ait été produit des dizaines de milliers. Sinon on la verrait plus souvent.

Notre boite est absolument neuve. Un vrai collector!

La boite, totalement d’origine, est elle même (je parle du bois) aussi toute neuve, sans coup ni marque, avec encore son étiquette indiquant le numéro de série et bien marquée du logo Erma. Elle est plus jaune et plus brillante que sur mes photo. Encore plus belle en fait !

Outre la conversion et ses pièces, j’ai eu la surprise d’y trouver son mode d’emploi complet en trois langues dont le français (à lire attentivement pour une mise en œuvre sereine), un avertissement de manipulation sur le maintien de la culasse ouverte après usage et son bon de garantie d’origine (!).

Et, ultra collector suprême, l’acquéreur y trouvera même l’épingle de cravate ou pin’s publicitaire au logo « Erma » qui était vendu avec et dont j’ignorai l’existence !

Toutes les pièces y compris le chargeur sont encore dans leur plastique d’emballage, tachés de la graisse maison Erma d’origine aussi (comme les pièces et notamment le chargeur très « arachidien »  !).

Cette conversion n’a jamais servie. Jamais. Neuve. Collector topissime !

J’ai juste sorti les éléments de la conversion des plastiques qui sont non scellés d’origine pour la séance photo. Elle est NEUVE !

Construction toute acier Made in germany irréprochable dans ses ajustements et finitions y compris en chargeur.

A noter que le canon de cette conversion fait 15 cm alors que le canon réglementaire du P08 en fait 10. Cela veut dire qu’elle peut potentiellement être utilisée dans votre très rare Luger 06 de Marine pour la première guerre mondiale. Je plaisante. Quoique. Ce serait la classe absolue !

L’état de neuf de l’ensemble est confirmé par les pièces qui sont toutes dans leur bronzage d’origine noir de chez noir sans la moindre marque d’usage. Aucune. Idem en chargeur. L’état des glissières est à cet égard significatif. Aucune trace du moindre frottement mécanique.

Ce maniaque de Maître Flingus en viendrait presque à recommander de ne surtout pas l’utiliser tant elle est absolument parfaite et constituera avec le temps une pièce de collection d’exception.

Pour en rajouter un peu à vos tourments, c’est un élément d’arme aux termes du CSI. Une B5 en hors quota plus précisément. Elle ne viendra pas vous obliger à vendre une autre pièce pour l’acquérir et vous donnera une excuse parfaite pour la conserver au coffre dans sa virginité originelle sans y toucher.

Que faire ?

Préservation à l’état de neuf absolu d’un très rare collector ou plaisir du tir au Luger en 22LR, expérience d’exception?

Je ne voudrai pas être à votre place. Ce diable de Maître Flingus est donc bien venu vous tourmenter à nouveau! Héhéhé  (rire sardonique)!

La contemplation du canon fut pour moi un instant d’immense émotion – pas juste miroir – à s’en brûler la rétine dans une netteté de découpe des arrête à damner Saint Browning lui-même. Superbe fabrication qui m’a rappelé les canons de P210 neufs.

Bref parfaite cette conversion ! Aucun défaut. Comme si vous l’aviez achetée chez votre armurier bavarois préféré hier, mais vers 1973, et que vous attendiez samedi prochain pour aller l’essayer.

Si vous voulez absolument l’utiliser, sur ce type de conversion « fine » (rien à voir avec du SIG ou du Colt en poids de métal), surtout avec un matériel neuf et absolument pas rodé, y compris en chargeur, je ne puis que conseiller, au rebours des idées reçues, l’utilisation de 22LR pêchues type haute vélocité après un graissage soigneux des parties mécaniques type genouillère (et après s’être assuré du parfait vissage de l’embout canon). Etant tout neuf le chargeur demandera sans doute aussi un petit rodage !

Bref, il faudra trouver la bonne mun’ pour un plaisir intense et vivre intensément un succès d’estime certain au club…

Mais ça c’est si tu as choisi la pilule rouge et que tu es descendu dans le terrier avec le lapin blanc et Maitre Flingus, Morpheus de l’arme ancienne.

In fine une rare conversion, appelée à devenir un collector encore plus rare, dans un état de neuf absolu et seul complément ludique que j’ai jamais vue sur un Luger. Complément hors quota indispensable à une collection de Lulu.

 

ARME DE CATÉGORIE B AU CSI : ÉLÉMENT D’ARME SOUMIS À AUTORISATION – PHOTOCOPIES DE LA PIÈCE D’IDENTITÉ EN COURS DE VALIDITÉ ET DE LA LICENCE OBLIGATOIRES – COMPTE SIA OBLIGATOIREMENT OUVERT et ORIGINAL EN DEUX EXEMPLAIRES DE L’AUTORISATION B5 . Expédition contre signature en deux colis séparés d’au moins 48 heures obligatoire.

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