Description

L’histoire d’amour entre la France et les pistolets de type Ruby commence dès 1915 pour ne se conclure qu’avec le retrait définitif des exemplaires restés dans les placards de l’Office National des Forêts, au profit de pistolets 9mm Glock 17 en…2017.

Si le million d’exemplaires de Ruby commandé à l’Espagne avait répondu aux besoins sans précédents en matière d’armes de poing généré par la Grande Guerre, ces armes restaient des « armes de guerre », stockés bien sagement en arsenaux et de ce fait inaccessibles aux civils.

L’aura de modernité et la facilité d’utilisation qui entouraient ces armes de qualité honnête en faisait un choix populaire et bon marché. Il faut dire que la guerre des tranchées avait été une aussi grande que sordide publicité pour ce calibre et ces armes de poche. De nombreux industriels décidèrent donc de se lancer soit en fabriquant eux mêmes leur interprétation de ces pistolets soit en se contentant d’y apposer leur nom.

Cette profusion fit que ces armes furent longtemps maintenues avec une relative tolérance sous la bannière d’arme de 4ème catégorie « armes de sport et de défense ». Il suffisait dans l’après deuxième guerre mondiale de se rendre à son commissariat de quartier avec la facture de son arme pour être en règle…

L’excellente firme Unique, aussi connue sous le nom de Manufacture d’Armes Française des Pyrénées, proposait depuis 1923 une gamme assez étendue en 7,65 et en 6,35 d’armes à l’architecture “rubiesque” : ce sont principalement les modèles 10 (petit 6,35),16 (7,65 compact) et le 17 (7,65) « taille ruby normale » aussi qualifié de « guerre » lui aussi en 7,65.

Environ 20 000 exemplaires du modèle 17 seront commandés pendant la drôle de guerre. Ce modèle sera parfois appelé R17.

Il évoluera à la demande de l’occupant en un “Kriegsmodel” le même mais doté d’un chien externe et d’une crosse plus galbée. Les plaquettes seront marquées de la désignation du calibre ainsi que la mention « 9 schuss ». Cette dernière sera souvent poncée par la suite des exemplaires survivants de mêmes que leurs marquages teutons.

Ce modèle tel que modifié par l’occupant, poursuivra sa carrière dans l’après guerre sous la désignation Rr51. C’est notre arme de ce jour. Elle sera commercialisée en parallèle avec l’Unique C (à ne pas confondre avec le MAB C) qui est au final mécaniquement plus proche des Mikros en 6,35, avec son canon à demi exposé, réduisant considérablement son poids.

Le très germanique et guerrier, Kriegsmodel, devenu après guerre Rr 51, s’inscrit dans une doctrine bien rodée de l’armée allemande. A l’instar des américains, les allemands avaient une véritable culture d’adoration de l’arme de poing. Une double dotation, arme d’épaule et pistolet semi automatique, étaient plus que courante. Elle était souhaitée par de nombreux soldats pour leur défense personnelle et vivement encouragée par les États Majors pour le surplus de « force morale » attribué au port de cet équipement supplémentaire.

L’Espagne franquiste, ainsi que les stocks et fabricants des pays conquis par l’Allemagne, fourniront l’essentiel des armes ainsi portées. Certaines fabrications seront spécialement relancées pour ce faire comme celle du PA35 A dont nous vous parlions il y a peu à l’occasion de la mise en vente d’un très beau PA35A.

Les usines de Hendaye durent contribuer à l’effort de guerre pour son ennemi d’hier dès 1941. 18 à 20 000 exemplaires seront produits entre les numéro de série 57 et 77 000. Ils porteront les waffenamt WaA251 et WaD30.

Les modifications demandées par l’occupant et, au premier chef le chien externe, furent maintenues dans l’après guerre, sur notre Rr51 qui continua sa carrière dans la police. Il sera fabriqué essentiellement dans les années 50 et 60 mais le premier est de 1952 et le dernier de … 1998 ! La plupart des exemplaires attribués à la Police sont perdus et détruits depuis bien longtemps.

La nomenclature Unique étant sibylline, nous nous contenterons de préciser que les Rr51 qui équipèrent nos gardiens de la paix, disposaient en plus d’un extracteur à ressort boudin déplaçant une griffe un petit peu à la manière d’un P38. C’est la dernière étape d’une évolution des extracteurs à lame qui s’était rallongé au fil des années. Les fonctions de retenue du chargeur et de percussion sont désormais séparées.

Le résultat est une arme aussi fiable que solide, dont la prise en main et l’ergonomie rappellera à échelle réduite le fameux Colt 1911A1. En effet, si tous les pistolets de type Ruby sont à simple action, très peu ont un chien externe permettant de mettre en sécurité l’arme en rabattant le marteau. C’est également un indicateur positif de la disponibilité de l’arme à faire feu. Ainsi il est possible d’amer le chien tout en conservant une chambre vide rendant l’armement plus léger, à la manière d’un MAC 50. Le « cock and lock » est également faisable. Et avec ce beau Rr51, vous aurez désormais de quoi expérimenter tout ça…

 

L’exemplaire, que nous vous présentons ici dispose des caractéristiques d’une arme fabriquée juste après guerre. Comme énoncée plus haut, la prise en main de cette figure parmi les meilleures de sa catégorie, venant épouser la paume de votre main, sans tourner, pointant magnifiquement. Une excellente arme de poche.

L’arme est sale et mérite deux jours dans un bain de W40, chargeurs compris et sans les plaquettes, et elle sera top après ce nécessaire décrassage, sans doute le premier depuis une bonne soixantaine d’années à mon avis !!

Les plaquettes sont en matière synthétique striée, ornées d’un médaillon figurant le calibre. Le chargeur de neuf cartouches se déverrouille au talon. La qualité est excellente et Maître Flingus dans sa générosité coutumière vous en fournit même un deuxième identique et aussi beau que le premier.

Les ajustages sont très bons, les surfaces remarquablement finies, permettant un départ particulièrement net. Les capacités de précision d’une telle arme surprendront plus d’un de vos camarades de stand qui voudront absolument l’essayer !

Les ressorts sont souples et la culasse coulisse aisément, le fait qu’il s’agisse d’une arme fabriquée en temps de paix améliore grandement l’expérience de l’utilisateur.

Aucune oxydation ou peau d’orange nulle part. Les bronzages /jaspages d’origine sont proche du neuf, présents à 98% (sauf en queue de détente) avec peu d’usures et traces de frottement. Ce pistolet a très peu servi. Tous ses marquages sont très beaux dans un style bien retro.

La sécurité mue par le ressort de recul (captif, est ce que Glock aurait copié?) est facilement manipulable du pouce en déchaussant moins que sur un Ruby classique.

Le canon ajusté au quart de poil possède des rayures splendides et bien saillantes, son alignement est excellent.

Les organes de visée largement dimensionnés permettront d’exploiter ces excellentes dispositions. Ils sont largement dimensionnés, avec un cran de hausse monté sur queue d’aronde, permettant un réglage en dérive. Tout comme pour sa crosse, l’inspiration du 1911A1 est passée par là…

Anneau de dragonne et 9 coups quand même par chargeur – Nobles origines militaires et policières obligent !

L’arme sera livrée avec un second chargeur. Vous êtes parés !

 

Compagnon de nos policiers pendant plus de 50ans, l’Unique Rr51 a su racheter une naissance dans des circonstances troublées. Il est l’une des plus belles bouture de la branche des pistolets en 7,65 de dans la grande famille de nos réglementaires.

Calibre redoutable, trop souvent négligé aujourd’hui, il est des plus plaisants, peu coûteux, sans recul et tirable par tous et toutes. Idéal pour un premier pas dans le monde des armes anciennes, toutes en bon acier.

Un excellente arme de défense de la grande époque qui saura vous amuser au stand, améliorera vos qualité de tir au jugé et vous changera totalement du perçage de rond noir à 25 mètres avec une canne télescopique genre Tanfoglio…

 

 

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