Vendu !

Beau Revolver russe Modèle 1895 dit Nagant – Modèle impérial de l’Arsenal Pierre 1er de Tula – Arme monomatricule pré-révolutionnaire de 1915 – Calibre 7,62 Nagant – Très belle mécanique et bel état esthétique – Bon canon – Arme rare et de choix en TBE

Le musée de Maître Flingus, ou "c'est déjà vendu !" avec descriptions et photos !

Très beau Revolver russe du Modèle 1895 dit Nagant – Arsenal de Tula – Arme de 1931 – Calibre d’origine 7,62 Nagant – Barillet sept coups d’origine –  Système d’obturation sans faille – Beau bronzage – Très belle mécanique en simple et double action – Canon magnifique – Bonnes plaquettes d’origine – Arme de choix en TBE++

SKU: 1004-24
Tags:

Description

Chez les Nagant, on est deux. Ou plutôt trois. Émile (1830-1902), Léon (1833-1900) et la Russie.

Les frères, exceptionnels industriels, resteront essentiellement dans l’Histoire pour un fusil, le célébrissime et iconique Mosin-Nagant (ça c’est Émile avec Sergueï Mosin) et pour un revolver, l’aussi célébrissime Nagant 1895 (ça c’est plutôt Léon).

Ou comment deux frères liégeois, fils d’avocat, vont réussir dans l’industrie en développant des armes adoptées réglementairement pour leurs deux plus grandes réussites par un même pays, la Russie. Les nagants belges, argentins, brésiliens ou même suédois, pourtant magnifiques pièces d’arquebuserie, ne pourront jamais approcher le succès planétaire de leurs deux armes “russes”.

Des succès “kalashnikoviens” avant l’heure…

Et pourtant. Ils ont aussi fabriqué d’excellentes automobiles les frères Nagant. De très belles voitures qui ont remporté les compétitions les plus prestigieuses de leur époque et seront vendues par dizaines de milliers dans un marché naissant : 19 modèles entre 1896 et 1928.  Ce n’est pas rien. Elles sont aujourd’hui excessivement rares et recherchées par les collectionneurs du monde entier.Je vous ai mis une photo.

Et pourtant aujourd’hui ne reste essentiellement des frères Nagant dans la mémoire des hommes que “leurs” deux excellentes armes russes.

Au départ, rien ne les destinait aux armes.

En 1855 les deux très jeunes frères Nagant créent un atelier de mécanique de précision dans une ville de Liège, il est vrai hantée par l’industrie armurière la plus productive d’Europe. Mais ils ne produisent eux-même aucune arme. Ils se contentent pour l’heure de réparer les plus sophistiquées des machines-outils des autres.

Peu de gens le savent mais les Nagant doivent leur démarrage dans l’industrie des armes au hasard d’une très improbable rencontre avec deux touristes américains venus à Liège en 1867 chercher des sous traitants pour leur fabriquer des pièces détachées.

Ces improbables touristes ne sont autres que …. Samuel et Eliphalet Remington ! Famille dont je vous ai raconté l’histoire ici. Qui veut encore nous faire croire que nous avons inventé la mondialisation ? Nous l’avons juste pervertie.

La rencontre est décisive pour les Nagant. Les Remington sont impressionnés par la qualité de la production, le contrôle qualité intraitable et la formation technique du personnel de Nagant Frères. Ils ne veulent plus qu’eux et les aideront à passer le cap technique et financier de la production d’armement par une opportune commande de 5 000 fusils Rolling Block Remington à livrer… aux zouaves pontificaux de ce bon Pape Pie IX.

Armes connues pour être remarquablement finies et de grande qualité. Le coup d’essai est un coup de maître. Bons catholiques, les frères Nagant débutent donc leur carrière armurière en odeur de Sainteté grâce à deux protestants des plus rigoristes. Les voies du Seigneur sont souvent impénétrables.

Très vite, les Nagant inventent pour eux-mêmes. Ils dotent leurs rolling blocks d’un second canon, modifient le système de détente, et déposent multes brevets y compris en munitions avec leurs propres calibres.

D’améliorations en inventions propres, Nagant Frères devient un acteur majeur de l’armement liégeois qui équipe très vite l’Armée, la Gendarmerie et les Douanes Belges et gagne des contrats militaires à l’export même si la relative petite taille de l’entreprise les oblige souvent à concéder la majeure partie de la production à des arsenaux d’État (cas du Nagant 1887 suédois fabriqué par Husqvarna) ou à l’étranger (cas des Nagant argentin fabriqués par Simson en Allemagne puis exportés).

Je crois définitivement que les Nagant aimaient trop la mécanique et que ne pas choisir industriellement entre armes et le reste pour se lancer ensuite dans les voitures leur a couté fort cher in fine.

Mais comment reprocher à des hommes dignes de ce nom une passion toute aussi brûlante pour les belles armes à feu tout autant que pour les vrombissantes mécaniques automobiles?

Revenons à leurs parcours dans les armes. On est désormais en 1888. 

Après les Remington, une seconde fée va se pencher sur le berceau des Nagant.  Une “polovdnitsa” pourrait-on dire. Car cette fée est russe.

Les Nagant savent que l’Armée Russe ouvre cette année-là un concours de sélection d’armes d’épaule pour choisir son nouveau fusil standard dans une époque d’innovation intense. Marché immense avec une concurrence redoutable. Dont ils sortiront vainqueurs. Mais vainqueurs ex-æquo.

Les Nagant arrivent en phase finale avec un jury qui préfère leur arme et une Commission Ministérielle qui trouve que le fusil présenté par un certain Commandant Serguei Mosin a aussi bien des atouts: culasse d’une fiabilité remarquable et d’une simplicité de démontage redoutable associé à une excellente munition du coté de Serguei Mosin mais système d’alimentation plus moderne et plus simple du coté d’Émile Nagant.

De façon très pragmatique et très russe, la Commission décide que les deux doivent fusionner et conserver la cartouche de Mosin. Le fusil trois lignes modèle 1891 est né (une ligne est une ancienne mesure russe pré révolutionnaire de 2,54 millimètres et trois lignes nous font donc un très beau calibre de 7,62mm).

A star is born aussi par la même occasion.

Les frères Nagants râlent un peu que la récompense de 200.000 roubles Or, somme colossale, aille à Sergueï Mosin et menace de procès. La Russie, fille généreuse, double la récompense et donne la même somme au “Nagant brothers”. Ça les calme.

La suite de l’Histoire montrera que c’était l’attitude la plus raisonnable à avoir car faire un procès à un état qui organise des appels d’offre internationaux est toujours une aventure. En plus d’autres états peuvent très bien retenir votre coté procédurier et vous en tenir rigeur.

Là encore, les Nagant paient en fait la modeste taille de leur entreprise liégeoise.

Certes Sergueï Mosin, directeur d’arsenal, sait que les capacités industrielles russes de l’époque ne permettent pas la production massive de l’arme avant que lui ne puisse l’organiser. Outre le fusil, ce sera l’un des succès de sa vie d’ailleurs (je l’ai raconté ici).

Mais il sait aussi que les frères Nagant sont incapables de suppléer à quoi que ce soit à l’échelle des besoins russes depuis leur usine de Liège. Les 500.000 premiers (et rarissimes) fusils Mosin Nagant 1891 seront donc fabriqué à l’Arsenal de Châtellerault en France (!) qui est en sous charge de travail depuis la fin des commandes de fusils Lebel 1886 ordonnées par le Général Boulanger. Dès 1892, Mosin sera capable de rapatrier progressivement toute la production de ses fusils à Tula, Sistroretsk (dont il est directeur) et Ijevsk.

Mais les Nagant, modestes industriels liégeois aux yeux des russes, sont néanmoins devenus très crédibles.

En 1895, ils sont donc particulièrement écoutés quand ils soumettent aux russes une étrange invention de leur cru.

Quelle est donc cette invention que les russes adopteront sans coup férir ?

Les revolvers ont un défaut structurel majeur : par construction, il existe toujours un espace même de quelques petits dixième de millimètres entre le barillet et l’entrée de canon qui dépasse coté barillet et qui, techniquement, s’appelle un cône de raccordement (parce qu’il relie le canon au barillet) ou cône de forcement (parce que la balle doit y pénétrer en force pour prendre les rayures du canon). Ce petit espace, appelé entrefer de cône, a deux conséquences négatives majeures : une perte d’énergie et donc de puissance de la munition par échappement d’une partie des gaz de combustion et … le bruit !

Personne n’avait à ce jour trouvé de solution à ce défaut structurel des revolvers. Si ce n’est inventer le pistolet semi-automatique. Qui nait, remarquons-le, vers ces années là aussi. Mais lui est mécaniquement plus complexe et longtemps son alimentation restera nettement moins fiable que celle des revolvers.

Alors comment palier l’inconvénient majeur du revolver tout en lui conservant sa fiabilité légendaire ?

Léon Nagant va donc concevoir un ingénieux système par lequel le barillet, avance de quelques millimètres vers l’avant concomitamment à l’armement du chien. En avançant, la chambre du barillet vient se coller au cône de forcement du canon et faire buter l’avant de l’étui de la cartouche, qui dépasse très légèrement du barillet, à l’intérieur même du cône du canon.

Quand le coup part, la balle avance et le sommet de l’étui qui est désormais dans le canon gonfle comme pour toute munition tirée. En gonflant, le sommet de l’étui se plaque à l’intérieur du canon, assurant ainsi une totale étanchéité des gaz.

Le barillet est collé au canon, l’étui, plaqué dans le canon, a gonflé à l’intérieur du canon sur quelques dixièmes, l’entrefer est définitivement nul. Aucune chance que du gaz s’échappe, il ne peut donc que pousser la balle de toute sa puissance.

Une fois le chien revenu à l’abattu, le barillet repart en arrière hors du cône de raccordement, extrait par la même occasion l’étui du cône et il pivote d’un septième de tour pour présenter la chambre suivante.

Génial, non ?

Et, miracle, cela marche en simple ou double action! Léon Nagant vient d’inventer le revolver à joint obturé et le Nagant 1895 est né!

Pour cela, les Nagant inventent (aussi) une cartouche tout aussi originale que l’arme avec un projectile du même diamètre, 7,62, que le fusil russe dont ils sont déjà les pères conjoints. Cela permettra d’utiliser en usine les mêmes bancs à rayer que pour les fusils. Sergueï Mosin a insisté sur ce point dans son excellent français.

Cette cartouche présente la particularité d’un inserrement /enfoncement complet de la balle dans la douille pour permettre de n’avoir au sommet que l’extrémité de l’étui qui viendra se coller dans le canon. La puissance de gaz récupérée permet d’extraire sans problème cette balle pourtant totalement enfoncée dans l’étui. CQFD !

Je vous ai mis une photo de belles cartouches d’origines pour ceux qui ne les ont jamais vues et voudraient voir à quoi ça ressemble. Car c’est très particulier.

Est-ce efficace ? Réponse: oui. Indubitablement. De 15 à 25% de puissance supplémentaire dans la majeure partie des cas.

A titre d’illustration, la balle de 7,62 Nagant sort de notre Nagant à 305 m/s pour les cartouches militaires russes

Pour ce qui est des revolvers, celle de 455 du Webley MKVI en 265 grains sort à 210m/s et celle de 8mm du révolver 1892 français à 225m/s. Pour les pistolets qui n’ont pas ce problème d’entrefer, une 9 para moderne, survitaminée par rapport à ses originaux de 1902, sort à 330 m/s ce qui n’est pas très significativement supérieur au Nagant 1895.

On a donc toujours aimé les munitions rapides et donc ultra-pénétrantes dans l’armée russe. La tradition se poursuivra encore avec la munition de 7,62×25 du pistolet Tokarev TT33 d’une vélocité telle qu’elle perce aujourd’hui les gilets pare-balle de classe III qui n’étaient pas encore inventés quand la munition est devenue réglementaire en 1933…

Autre avantage accessoire, il est désormais possible d’équiper un revolver d’un silencieux (pardon d’un réducteur de son pour les puristes). L’idée prend tout son sens puisque le bruit lié à l’échappement des gaz via l’entrefer disparait. Ne reste à réduire que le son produit en extrémité de canon. Comme sur un pistolet.

Le Nagant devient ainsi le premier et toujours l’un des seuls revolvers au monde à silencieux !

Et les russes, puis soviétiques, ne vont pas s’en priver en développant toutes une gamme de réducteurs de son qui se révélera particulièrement utile durant la seconde guerre mondiale pour les opérations spéciales dans toutes les résistances alimentées en armes par la Russie.

Encore aujourd’hui, mondialement, très peu de revolvers peuvent chausser un silencieux.

Pour moi, à part un anecdotique modèle de chez Ruger, il n’existe que quelques très rares revolvers à silencieux dont le surréaliste PSDR 3, un Smith 625 totalement retravaillé pour les services spéciaux allemands en 1993 et le Quiet Special Purpose Revolver (QSPR), un étrange Smith 29 modifié et utilisé pendant la guerre du Vietnam pour des opérations spéciales d’assassinat.

Moins anecdotique, mais toujours aussi russe, le revolver silencieux Stetchkine OTs-38 toujours un 7,62 (décidément!) est produit depuis 2002. Je l’ai jamais vu mais les couloirs du FSB et d’internet font courir le bruit qu’il serait aussi silencieux percuté à vide que chargé (!) et équipé de naissance d’un laser.

Quel avantage de ce revolver par rapport à leur remarquable Pistolet PSS1 “Vul” en 7,62 (toujours!) x42 SD et annoncé lui à 20 décibel ? No lo sé. Mais nos amis russes lui ont sûrement trouvé un utilisation et la bête Stetchkine OTs-38 semble produite et réservée à une “toute petite élite”. Ah, ces ruskoffs !

Pour fixer l’échelle, la voix humaine c’est 70 décibels. Le chant humain à fond de train, c’est 90. 20 décibels, c’est un chuchotement.

Si le Nagant 95 a été conçu fondamentalement pour gagner en vélocité sur un petit calibre, et pas pour des questions de son, ses particularités sonores semblent avoir toujours inspiré les forces secrètes et très vite. Car il est intéressant de noter que dès 1924 (Lénine, mort en janvier 1924 n’était pas encore froid !) une version à canon et crosse raccourcie, était livrée en nombre au NKVD en parallèle à une version à silencieux. En 1924!

Le Nagant 95 devint donc aussi dès le départ l’arme des tchékistes les plus redoutables même s’il n’avait pas été choisi par l’État-major impérial, 25 ans avant, pour cela.

Le Nagant 95 demeure donc à ce jour le seul révolver mondial assez facilement accessible et équipable d’un silencieux. Une performance que vous devez à nos deux frères Nagant.

L’arme est très fiable mais évidement un peu plus complexe à produire qu’un revolver “simple” sans obturation de gaz. C’est sans doute ce qui explique que peu d’autres nations ait adopté le système Nagant. Les russes l’industrialiseront néanmoins sans problème et leurs soldats ne se sont jamais plaint de sa complexité ou de sa fragilité. Car il est très solide en plus.

Au delà des histoires d’espions liées à ses particularités sonores, le Nagant 1895 fera une immense carrière militaire comme revolver militaire de combat.

Produit en Belgique de 1895 à 1913, l’Empire russe acheta la licence pour le produire à Tula dès 1898. La production russe monta rapidement à 20.000 exemplaires par mois. Au total plus de 2 millions d’exemplaires vont sortir des usines russes puis soviétiques jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale.

Ni l’apparition de ses remarquables successeurs, le pistolet TT33 en 1933 et le Makarov en 1952, ou l’abandon progressif du revolver par les armées du monde entier, ne jetèrent d’ombre définitive sur son succès.

Après la disparition de l’usine Nagant en 1928, la jeune Pologne racheta les machines-outils belges pour en produire une version polonaise qui est au revolver ce que la Zoubrowka est la vodka russe. Un substitut d’égale qualité pour beuverie ordinaire.

Véritable succès, la fabrication du Nagant s’étala donc sur 50 ans de 1895 à 1945. Il est difficile de trouver un seul conflit au XX° siècle où il n’ y ait pas eu quelques Nagant 1895 engagés dans un camps ou l’autre.

D’une technique hors normes et engagé dans les batailles les plus célèbres de l’Histoire, le Nagant 1895 est aussi une arme de légende.

Elle sera l’arme du suicide du Général d’Armée Samsonov à Tannenberg le 29 août 1914 et celle de la plupart des tchékistes liquidant la famille impériale et ses proches dans une cave d’Ekaterinenbourg une sinistre nuit de juillet 1918.

Elle sera aussi l’arme des purges qui tuera Kirov, successeur présumé de Staline, en plein siège du Parti à l’Institut Smolny le 1er décembre 1934 et aussi le revolver qui abattra le 6 novembre 1944, au Caire, des mains d’un terroriste de l’organisation juive de libération de la Palestine Lehi, le Gouverneur Général britannique au Moyen Orient, le Baron et seul héros de Guerre également Député aux Communes, Walter Edward Guinness, 1st Baron Moyne. Oui, oui, la famille de la bière aussi.

Elle sera surtout l’arme de poing de la folle bravoure des officiers russes de la première guerre mondiale, celle des partisans et officiers soviétiques durant la seconde guerre mondiale, et l’arme de dernier recours des combats les plus désespérés du front Est entre 1941 et 1945.

Je vous ai aussi mis une ou deux photos de révolvers Nagant d’ancien régime portés in vivo et des frères Nagants aussi.

On voit également le Nagant 1895 dans nombre de jeux vidéos et de films, du célébrissime du “Docteur Mabuse” dès 1922 à la récente série “Paris Police 1900” et ou dans l’excellent mais peu historique “Stalingrad” de Jean-Jacques Annaud.

Beau, technique, original et chargé d’Histoire, le Nagant 1895 est une des quatre ou cinq armes de poing les plus mythiques de l’Histoire de l’armement au XX° siècle. Une des armes de catégorie B les plus intéressantes qui soit pour un tireur collectionneur.

Qui a dit qu’il ne se passait jamais rien en Belgique ?

 

Notre exemplaire de ce jour est un très beau spécimen d’une fabrication impériale russe de 1915. Les modèles impériaux sont infiniment plus rares que les modèles soviétiques qui ont été produits en masse durant la seconde guerre mondiale et dont de nombreux lots ont trouvé leur chemin jusqu’à l’Occident au moment de la Perestroika. Ils sont mieux finis que les soviétiques dont la plupart ont été produits en conditions de guerre entre 1941 et 1945.

Notre Nagant de ce jour est sorti de l’arsenal de Tula en 1915. Il porte encore en coté gauche de carcasse près de la crosse le rare marquage pré-révolutionnaire d’ “Usine Impériale d’Armes de Tula Pierre Le Grand ” en caractère cyrilliques et en abrégé.

Pourquoi Pierre le Grand ? Si on produisait du métal à Tula, ville située sur la rivière Oka à 200Km au sud de Moscou, depuis que le Tsar Fiodor 1er, fils du Terrible, en avait donné l’oukaze, c’est un autre terrible, Pierre 1er, qui avait fondé une usine étatique d’armes sur le territoire de la ville en 1712. L’arsenal d’où est sortie notre arme en 1915 avait donc déjà 200 ans d’existence quand notre revolver y est né.

Les amateurs reconnaitront sur de nombreuses pièces un petit poinçon en forme de T qui n’est autre que le symbole “arc +flêche” de Tula d’ancien régime comme poinçon de contrôle et d’origine.  Ces fabrications sont égales en qualité aux production d’avant guerre soviétiques. Nombreux poinçons d’inspections aussi sur les pièces.

L’arme a ses bonnes plaquettes de bouleau sibérien (solides et imputrescibles – rien à voir avec nos bouleaux européens) bien fixées – plus sombres que sur les productions soviétiques – État impeccable y compris en dos de poignée, spécifique, avec une bande de bois séparée sur ces Nagant 1895.

Très beau bronzage à 100 % avec de rares et legèrissimes traces d’oxydation de surface. Je pense que l’arme a été anciennement et professionnellement rebronzée mais le tout est en TBE+.

Les poinçons et marquages sont tous très bien lisibles. Arme mono-matricule.

Les numéros de série russes des Nagant 95 d’ancien Régime recommençaient au n°1 en début d’années.  Avec son numéro 36XXX, on peut donc affirmer que notre arme est du début 1915.

On note une aigle impériale au dessus du chiffre romain XX (20) en arrière de carcasse – C’est le poinçon de réception militaire dans l’armée russe. A noter que le poinçon K en cercle que vous trouverez sur l’arme est le poinçon d’épreuve.

La mécanique est parfaite. Il a probablement beaucoup moins tirés que nombre d’exemplaires produits dans la période 41-45. Le dispositif d’obturation des gaz fonctionne comme une horloge. Très impressionnant à voir fonctionner surtout en double action. Une grande invention du beau Léon.

L’arme est simple et double action (une petite série de 20.000 exemplaires en début de production, destinée à la troupe, n’était que simple action. Elle a été fabriquée par Nagant en Belgique puis exportée en Russie – Ces “simples actions” sont les seuls Nagant 95 russes fabriqués en Belgique entre 1895 et 1898).

Percussion franche et sans appel. Les ressorts sont fermes, très fermes même, comme neufs. La détente est tout de même assez militaire surtout en double action. C’est une arme militaire, pas un Tanfoglio pour tirer des mouches à 50 mètres…

Le canon est terne avec de très légères traces d’oxydation de surface mais avec de belles rayures bien nettes. Il est rare de trouver des canons 14-18 dans cet état sur des Nagant impériaux. Ils sont, hélas, pour beaucoup ruinés… Pas celui-là. Très beau!

A noter que notre arme est complète de tous ces poinçons et marques d’arsenal – ce n’est pas si fréquents car nombre de symbole et mentions impériales ayant été effacées durant la Révolution et la Guerre civile.

 

Maître Flingus, blanchi sous le harnais de l’expérience, conserve toujours par devers lui quelques dizaines au plus de boites de cartouches dans des calibres bizarres, historiques ou recherchés pour ses fidèles (et aimables) clients. Si besoin est, il acceptera donc sans difficultés de céder en parallèle deux ou trois boites toutes neuves de la remarquable cartouche de 7,62 x38 R Nagant afin que l’heureux propriétaire de ce beau Nagant puisse essayer l’engin sans contraintes et trouve même ses premiers étuis à recharger. Il prend soin de vous Maître Flingus. Il est comme ça.

Les nagants impériaux surtout dans cet état, mono-matricules et non mutilés de leurs symboles impériaux sont devenus fort rares. Notre arme est donc l’occasion de compléter sa collection des quelques armes de poing qui ont compté dans l’histoire. Il sera un ajout de qualité pour un collectionneur d’armes russes et / ou de la première guerre mondiale.

 

ARME DE CATÉGORIE B AU CSI : ARME SOUMISE À AUTORISATION – PHOTOCOPIES DE LA PIÈCE D’IDENTITÉ ET DE LA LICENCE EN COURS DE VALIDITÉ  OBLIGATOIRES – COMPTE SIA OUVERT BIEN ÉVIDEMENT – Expédition contre signature en deux colis séparés d’au moins 48 heures obligatoire.

***********************************************************************************************************************

Répétons le ! L’armurerie Flingus Maximus à Paris et partout en France est là aussi pour vos formalités armes entre particuliers, le rachat de collections armes et militaria,  vos estimations d’armes, vos questions armes dans les successions et héritage. Contactez votre armurier préféré via notre formulaire de contact ou à contact@delerea.com

 

 

 

 

Ne manquez pas nos plus belles nouveautés entrées en stock récemment ! Une lettre de nouveautés par mois seulement ! Ne les ratez pas !

Nous n’envoyons aucun mail en dehors des commandes ou de vos questions ! Lisez notre politique de confidentialité