Peu courante baïonnette de production d’urgence des années 1867/1868 sous traitée à l’industrie privée devenue baïonnette d’instruction après 1871.

Dans la perspective de la guerre qui venait avec la Prusse et qui éclatera en 1870, les arsenaux d’état étant débordés, on a du faire appel au privé…

Un des contractants, la firme Cahen Lyon n’a rien de mieux trouver à faire que de sous-traiter une partie de sa commande de Chassepot (fusils et baïonnettes) à l’étranger et y compris en … Allemagne et notamment en Prusse ! Mais il a sous traité aussi en Espagne, en Autriche, en Italie, en Grande Bretagne, etc.

Bref partout où des sous-traitants étaient disponibles face à l’urgence.  Ce qui nous donne d’intéressantes et rares variantes de cette mythique arme française et de ses baïonnettes.

La notre est une série “X” fabriquée par Weyersberg (Logo au chevalier casqué) à Solingen, Allemagne, firme qui allait devenir la célèbre Weyersberg Kirshbaum et Cie, grand fabricant de baïonnettes et de sabres pour l’Armée allemande jusque 1945.

Le Marquage de Weyersberg “au chevalier casqué” est assez difficile à trouver sur les baïonnettes Chassepot.

Les baïonnettes des séries attribuées à Cahen sont en principe toutes numérotées avec les lettres matricules “U” et “V”. La notre est néanmoins en série “X”.

Pourquoi ?

Vers 1873 une petite partie du stock disponible a été spécifiquement prélevée et réattribuée pour l’instruction et toutes les armes ( y compris les fusils) destinées à cet usage ont été ainsi renumérotées en série X.

Les baïonnettes mono-matricules en série X sont en elles mêmes rares et celle-là est en plus du contrat Weyersberg en plus qui n’est pas le plus facile à trouver.

Notre exemplaire est en bon/ très bon état. Lame, poignée, bouton-poussoir, fourreau (sans coup ni bosse). Il est juste un peu tabac à nettoyer mais pas du tous oxydé et les poinçons sont tous très bien lisibles et pas bouffés par la rouille comme souvent…

Le fourreau n’est pas bronzé (les fourreaux ont été principe bronzés à partir de courant 1873) – S’agissant d’une baïonnette livrée avant guerre, donc non bronzée, puis reversée vers l’instruction, cela explique qu’elle ait pu échapper au bronzage systématique. C’est bien son fourreau d’origine (au numéro) et pas un fourreau post 73 remis dessus ultérieurement. Détail intéressant elle porte, encore bien visible, une ancre de marine et un numéro d’inventaire sur la croisière. Elle a donc du servir l’Infanterie de marine avant son passage en arme d’instruction.

Le dos est muet comme toujours sur ces séries étrangère – Le logo au chevalier est bien visible.

Armes et fourreau sont en plus aux mêmes numéros sur notre exemplaire ce qui est très difficile à trouver sur ces exemplaires d’instruction déjà peu courants en eux-mêmes.

Bref une Chassepot rare, au numéro, dans une série peu courante et une très état pour une une collection dédiée.

Arme non classée au CSI mais interdite de vente aux mineurs : CNI obligatoire

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