Description

Un OVNI.

Dieu seul sait si j’en ai retourné des tonnes de 98/05 en 40 ans. Et je suis arrivé à la même conclusion que Carter : les 98/05 saxonnes, surtout régimentées, sont rarissimes – Voir son ouvrage essentiel  “German bayonets – the models 98/02 and 98/05” – Anthony Carter page 24 et 25. La dernière phrase du chapitre étant “Any Saxon marked S98/05 must be considered extremely rare.”

Je pense que c’est clair même si on ne maîtrise pas la langue de Shakespeare.

Magnifique baïonnette 98/05 saxonne – fabrication de Carl Gottlieb Haenel à Sühl en Thuringe – bien marquée  “C.G. HAENEL SUHL” au talon – Dos de lame bien marqué d’un FA couronné et du chiffre 10  soit “FA10” pour Friedrich August, Roi de Saxe, et l’année de production 1910. C’est donc bien une saxonne de 1910.

Friedrich August III fut dernier roi de Saxe de 1904 à 1918. Si les aventures extra-conjugales, hallucinantes pour l’époque et le milieu – et même pour aujourd’hui !, de son épouse, une Habsbourg-Toscane, prénommée Antoinette (décidément les Antoinettes réussissent rarement aux têtes couronnées) ont défrayé la chronique européenne, il fut surtout un roi très militaire et sérieux dans sa gestion du Royaume et, encore plus, des circonstances difficiles de la Première Guerre Mondiale.

Enfin… Un sérieux facétieux quand même… 

Il trouva plus clair d’ajouter dans son acte officiel d’abdication de 1918, à destination des insurgés d’une Allemagne en perdition, un fabuleux « Démerdez-vous tout seuls ! ».  C’est pas si courant dans l’histoire des têtes couronnées européennes. Il est mort en 1932. Son enterrement fut suivi quand même par 500.000 saxons dans une Saxe devenue républicaine. Le facétieux mari malheureux, et néanmoins bon roi, n’était pas oublié de ses loyaux sujets.

Mais revenons à notre baïonnette.

Les baïonnettes saxonnes sont donc rarissimes en 98/05.

Elles n’existent qu’en premier type (toute baïonnette 98/05 2¨type “saxonne” est obligatoirement apocryphe).

On en a pas trouvé qui soient datées d’avant 1907. Carter indique ne pas en avoir vue une après 1911. Il se trouve que j’ai eu la chance d’en voir une de 1912. Mais il s’agit sans doute d’une exception relative à une production se terminant sans doute au tout début de l’année 1912  Cinq années à peine, c’est très peu pour un royaume avec une petite armée.

Notre exemplaire est en état parfait.

Très belle poignée avec très peu de traces de manipulation –  Bouton-poussoir bien fonctionnel évidemment – Tous poinçon bien lisibles . Aucune piqûre.  Juste la grisaille de surface de ses 112 années de vie – Elle pourrait briller de 1000 feux avec un coup très prudent de polisseuse mais je la laisse comme ça. Juste top. On les voit rarement dans cet état quasi muséal.

Lame en TBE  aussi– aucune corrosion ou piqûre. dans sa bonne longueur -Mieux qu’en excellent état.

Très beau fourreau cuir – grisé aussi – mais aucun sans coup ni bosse et strictement aucune oxydation – bonnes agrafes bien présentes et et bien solides – en TBE +.

Bon porte-fourreau cuir d’époque sans marquage – non passé au cirage noir comme ordonné fin 1914 – donc état d’origine d’avant guerre / août 1914 – excellent état.

Tout ça est déjà très bien et déjà rare. Mais surtout, mais surtout…

Beau troddel (dragonne) pour sous-officier saxon aux couleurs verte et blanche évidement s’agissant du royaume de Saxe. Construction classique bois – excellent état – quasi neuve ! Devenu très rare surtout dans cet état

Et cerise sur le gâteau : l’arme est au numéro – identique sur l’arme et le fourreau avec le marquage exceptionnel “12.A.F.I.8.H.32” soit 12° régiment d’artillerie à pied (“Füss-Artillerie”) 1ire colonne de munitions de Mortiers Lourds (H =  Haubitze / Howitzer) – 8iéme pièce – Arme Numéro 32″ soit une unité de mortiers lourds rattachée à un régiment d’Artillerie à pied.

On ne trouve déjà plus du tout de 98/05 au numéro pour l’armée prussienne, de loin la plus nombreuse, alors pour l’armée saxonne…

Une addition exceptionnelle dans une collection de baïonnettes ou de militaria allemand 14-18.

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Rappel culturel très général et “à la hache” sur l’artillerie pour la Première Guerre Mondiale:

Artillerie montée / dite “à cheval” = artillerie entièrement hippomobile – Tout le personnel est monté – pièces légères jusqu’au 65 en gros max dans les armées allemande et française (Artillerie légère – “Leicht Artillerie” en Allemagne) – n’existe plus ou quasi plus en 14 pour la France sauf pour le modèle en 65mm d’artillerie de montagne. L’idée disparait totalement avec la guerre de tranchées mais ré apparaitra en 1918 pour faciliter la lutte anti-chars naissante dans une nouvelle guerre de mouvements.

Artillerie de campagne = artillerie partiellement montée – le personnel suit le corps d’armée auquel il est attaché plutôt avec des tracteurs, des voitures hippo-tractées, caissons, camions… Essentiellement du 75/77 -105 – En France on va jusqu’à une Artillerie Lourde de Campagne en 120/155 CTR – c’est la “Feld Artilerie” en Allemagne.

Artillerie à Pied ou Lourde = Déplacement en train et le plus souvent à pied – Mobilité médiocre mais artillerie de destruction de forteresses, de siège. Pièces lourdes Genre 90/20 -155 /170/180 – mortiers lourds de 220/ 270/280/305/420. Et “Füss artillerie” en Allemagne avec grosse utilisation de l’excellente artillerie lourde austro-hongroise Skoda dans leurs rangs. . Cas de notre baïonnette.

Artillerie de forteresse ou côtière =  artillerie fixe – pas ou exceptionnellement de déplacement. En général du très gros calibre sous abri.

A la quelle s’ajoutera au cours de la guerre, la fantastique et modernissime artillerie française sur voire ferrée de loin la meilleure du monde ! En 274.320.340.370 et les hallucinants 400 et 520 sur voie férée…

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Arme non classée au CSI mais interdite de vente aux mineurs : CNI obligatoire.

 

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