Description

La pièce est rarissime sous nos climats. Elles sont presque toutes parties au USA ou en Allemagne. Faites qu’elle reste en France…

En 1920, lors de l’application du Traité de Weimar qui réduisait l’armée allemande à un maximum de 100.000 hommes tout compris, la Commission d’armistice accepta dans un contexte de désordres politiques majeurs en Allemagne qu’un certain nombre de forces de Police puisse rester équipées à titre dissuasif, et comme c’était la tradition là-bas, d’armes blanches.

Pour identifier les baïonnettes restées en dotation au titre de l’armée et de la police (et éviter les fraudes) la Commissions imposa un marquage “1920” sur la croisière de ces armes, bien connu des collectionneurs. Et la notre est bien marquée du marquage “1920” en caractères typiques de cette époque et a donc été contrôlée par les alliés. Elle est bien de l’époque Weimar (1919-1933).

Mais, en plus, pour éviter que les armes de police ne soient en fait re circularisées dans l’armée, la Commission imposa une mutilation supplémentaire à celles destinées à la Police.  Cette mutilation consistait à, très proprement (nous sommes en Allemagne!), découper la zone du bouton poussoir (et jusqu’au bouton poussoir ) en forme de “V” ( d’où leur dénomination anglaise de “V notch “ou “découpe en V”), souvent à araser totalement le bouton-poussoir et parfois à condamner en plus la rainure de fixation avec une pièce d’acier découpée en trèfle à la forme du tenon ! Voir photos. La notre a subie les trois traitement et c’est rare ! Et impressionnant de qualité comme travail.

Cette opération permettait toujours de porter l’arme au coté et de s’en servir comme arme blanche mais surtout la “marquait” et ne permettait plus en revanche de la fixer au bout du fusil G98 ou de la Kar 98. Ainsi ces baïonnettes ne pouvaient disparaitre au profit de l’Armée et se retrouvaient bien cantonnées aux forces de police.

Soyons clair: les déjà assez rares baïonnettes marquées “1920”, bronzées ou pas, mais fonctionnelles non V notch, sont pour l’Armée. Les “V notch” comme la notre sont pour la police et seulement pour la Police. Très peu ont survécu à au changement politique de 1933 et à la seconde guerre mondiale. Elle sont très rares. A titre personnel, en 40 ans, j’en ai eu 3 et celle-ci est la 3°. Un même collectionneur-ami m’a acheté les deux premières. Il est sans doute le seul à en avoir deux en France et ceux qui en ont une se comptent sans doute sur les doigts d’une seule main… J’avais conservé la troisième, la seule scie meulée en plus, pour qu’il ne me les prennent pas toutes à lui seul et qu’un autre collectionneur très compétent comme lui d’autres puisse aussi en avoir une !

Concernant ces pièces, je ne puis que vous inviter à consulter la “bible” en la matière soit le “German Bayonets – The models 98/02 and 98/05” par Anthony Carter Editeur Tharston Press page 54 et 55 qui les décrit comme “quite scarce” (tout à fait rares).

Notre exemplaire est dans un état réellement exceptionnel et proche du neuf.

La poignée est en parfait état. La mutilation de l’arme est comme faite au laser et très professionnelle. Les ouvriers qui ont procédé à l’opération ont aussi consciencieusement effacés les poinçons impériaux y compris sur les vis de plaquettes ! Les plaquettes elle-mêmes sont en superbe état avec très peu de traces de manipulation. Les parties métalliques sont superbes sans aucune rouille ni piqure.

La garde est magnifiquement marquée à droite du fameux marquage “1920” imposé par la Commission d’Armistice, sur les armes restées en service en Allemagne après 1919 sous son contrôle.

A droite, elle est surtout bien régimentée “police” avec un beau “SG . II .1 ” soit “Schutzpolizei Gumbinnen – II° district de Police Compagnie n° 1″, soit la Police”de protection” de la Ville de Gumbinnen.

Ne cherchez pas Gumbinnen sur la carte. Ça n’existe plus !

Avant 1945, la ville de Gumbinnen était une ville de Prusse Orientale proche de Königsberg. Elle s’appelle aujourd’hui Goussev et fait partie de l’Oblast russe de Kaliningrad qui a pris place de celui de Königsberg, ville qui était la capitale de la Prusse orientale depuis les chevaliers Teutoniques, ceux qu’Alexandre Nevski avait déjà vaincus en 1242 au Lac Peipous. En effaçant ces villes de la carte, les russes ont voulu signifier la fin du militarisme prussien dans son cœur historique. Gumbinnen n’est plus. Notre arme raconte aussi un moment de rupture de l’histoire européenne.

La lame est juste parfaite – dans sa bonne longueur d’origine – en plus, c’est une très rare “scie meulée” après 1917 récupérée par la Police (Carter en illustre une, “V notch” scie meulée, sous le n° 67 page 55 de son livre) – déjà en lame normale elle sont très rares mais en scie meulée… Idem les marquages impériaux et de fabricant de dos et talon on été consciencieusement effacés.

Le fourreau est excellemment bien conservé. 100% de son bronzage d’origine – aucun coup ni bosse. Juste parfait. Il a conservé un petit poinçon prussien à l’entrée de chape probablement oublié car tous les autres, y compris celui de l’agrafe de chape et de la gouttelette terminale ont été aussi consciencieusement effacés…

Ce fourreau est surtout aussi bien régimenté “SG . I.” soit ” Schutzpolizei Gumbinnen I° district de Police”.  C’est un fourreau venu d’un autre district de police mais bien de la même police de Gumbinnen.

A titre personnel, je n’ai jamais vu de baïonnette V Notch au numéro. Carter n’en signale d’ailleurs pas. Une seule m’a été signalée pour la Police de Dantzig. Elle est aux USA. Fourreaux et armes ont du être très mélangés à un moment de leur histoire. Sans doute après 1933. Quand on a voulu effacer de l’Histoire ces souvenirs de l’Allemagne vaincue de 1918. Si quelqu’un a une photo d’une au numéro ou même d’une autre pas au numéro, je suis plus que preneur pour mes archives…

Au final, une baïonnette de police bien plus rares que les modèles 98/05 fantaisies à plaquettes de bois ou corne de la Police du III° Reich et qui ne sont jamais” V notch”. C’est du Weimar. Les nazis ont voulu sans doute effacer les traces de cette période de honte selon eux et c’est ce qui explique l’insigne rareté de ces pièces “V notch” typiques de la période Weimar.

Bien plus rare qu’une S98 scie 2° Type ou même qu’une 98/02 !

Au final une pièce rarissime, ayant subie toutes les transformations possible de mutilation Weimar, une occasion sans doute exceptionnelle en France, dans un état proche du neuf pour le plus rare des modèles de la 98/05 avec le mythique Splitter. Un complément de tout premier ordre pour un collectionneur de baïonnettes allemandes ou des variantes rares de la 98/05.

 

Arme non classée au CSI mais interdite de vente aux mineurs : CNI obligatoire

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