Description

Maître Flingus n’y croyait pas. C’est la quatrième seulement que je vois de ma vie – et les trois autres venaient d’une seule et même collection. Chaque fois différentes.

Celle-là, je l’ai trouvée en France et elle est encore différente des trois premières.

La pièce est rarissime sous nos climats. Elles sont presque toutes parties au USA ou en Allemagne. Peut-être, celle-là restera en France…

En 1920, lors de l’application du Traité de Weimar qui réduisait l’armée allemande à un maximum de 100.000 hommes tout compris, la Commission d’armistice accepta dans un contexte de désordres politiques majeurs en Allemagne qu’un certain nombre de forces de Police puisse rester équipées à titre dissuasif, et comme c’était la tradition là-bas, d’armes blanches.

Pour identifier les baïonnettes restées en dotation au titre de l’armée et de la police (et éviter les fraudes) la Commissions apposa un marquage “1920” lors des contrôle sur la croisière de ces armes, marquage bien connu des collectionneurs. Mais toutes celles indubitablement affectée à la Police de Weimar n’ont pas fatalement été contrôlées et donc marquées “1920”. La notre en est la preuve définitive !

Car, en plus, pour éviter que les armes de police ne soient en fait re circularisées dans l’armée, la Commission imposa une mutilation supplémentaire à celles destinées à la Police.  Cette mutilation consistait à, très proprement découper la zone du bouton poussoir (et jusqu’au bouton poussoir ) en forme de “V” ( d’où leur dénomination anglaise de “V notch “ou “découpe en V”), souvent à araser totalement le bouton-poussoir (mais pas toujours) et parfois, en plus, à condamner la rainure de fixation avec une pièce d’acier découpée en trèfle à la forme du tenon puis à les marquer d’un marquage d’une unité de Police ! La notre a subie deux des quatre traitements possibles.

Cette opération d’amputation permettait toujours de porter l’arme au coté et de s’en servir comme arme blanche, de les “marquer/identifier”, mais ne permettait en principe de la fixer au bout du fusil G98 ou de la Kar 98. Ainsi ces baïonnettes ne pouvaient disparaitre au profit de l’Armée et se retrouvaient bien cantonnées aux forces de police.

Soyons clair: les déjà assez rares baïonnettes marquées “1920”, bronzées ou pas, mais fonctionnelles, pas “V notch”, pour l’attache au fusil, sont pour l’Armée. Les “V notch” comme la notre sont pour la police et seulement pour la Police. Elles sont TOUJOURS marquées d’une unité de Police arme et fourreau et bien moins fréquentes que les “armée” juste marquées “1920”.

Très très peu ont survécu au changement politique de 1933 et à la seconde guerre mondiale. Elle sont très rares. A titre personnel, en 40 ans, j’en ai eu 4 et celle-ci est la 4°.

Concernant ces pièces, je ne puis que vous inviter à consulter la “bible” en la matière soit le “German Bayonets – The models 98/02 and 98/05” par Anthony Carter Editeur Tharston Press page 54 et 55 qui les décrit comme “quite scarce” (tout à fait rares).

Notre exemplaire est dans un état excellent.

La poignée est en parfait état. La mutilation de l’arme est comme faite au laser et très professionnelle. Les ouvriers qui ont procédé à l’opération ont aussi consciencieusement effacés les poinçons impériaux sur le pommeau et y compris sur les vis de plaquettes ! Les plaquettes elle-mêmes sont en superbe état avec très peu de traces de manipulation. Les parties métalliques elles-mêmes sont superbes sans aucune ni piqure. Juste un peu tabac en surface.

La garde n’a pas été marquée à droite du fameux marquage “1920” à droite imposé par la Commission d’Armistice, sur les armes restées en service en Allemagne après 1919 sous son contrôle. Elle a été affecté à la police, mutilée, mais n’a pas été contrôlée par les alliés.

C’est en outre une peu courante 1er type hybride (présence d’un garde flamme en dos de poignée) produite chez R.Stock à Berlin en 1915. Les 1er type transformée en V Notch sont encore plus rares.  A noter que le bouton poussoir mutilé n’a pas été arasé et reste quand même fonctionnel. C’est peut être même pour cela qu’on lui a évité le contrôle allié. “Aaach ! Lez Pètites Kanaillous…. “.

Carter illustre une de ces V Notch mutilées au bouton-poussoir non arasé sous le n° 65 page 55 de son indispensable ouvrage.

A droite, elle est bien régimentée “police” avec un beau “S. Ar . III. R. 94.” soit “Schutzpolizei Arnsberg – III° district de Police – Central –  arme n° 94″, soit la Police”de protection” de la Ville de Arnsberg, ville de Rhénanie-du-Nord-Westphalie située géographiquement dans la vallée de la Ruhr.

La lame est juste parfaite – dans sa bonne longueur d’origine et avec le marquage de fabricant bien visible.

Le fourreau est excellemment bien conservé. 95% de son bronzage d’origine avec juste un tout petit coup près de la gouttelette terminale. Très beau.

Ce fourreau est surtout aussi bien régimenté police avec un marquage  “S. D. VI . 526.” soit ” Schutzpolizei Dortmund VI° district de Police. Arme n°526″.  Dormund est la grande ville juste voisine de Arnsberg.

A titre personnel, je n’ai jamais vu de baïonnette V Notch au numéro. Carter n’en signale d’ailleurs pas. Une seule m’a été signalée pour la Police de Dantzig. Elle est aux USA. Fourreaux et armes ont du être très mélangés à un moment de leur histoire. Sans doute après 1933. Quand on a voulu effacer de l’Histoire ces souvenirs de l’Allemagne vaincue de 1918. Si quelqu’un a une photo d’une au numéro ou même d’une autre pas au numéro, je suis plus que preneur pour mes archives…

Au final, une très rare baïonnette de police Weimar coupée V notch bien plus rares que les modèles 98/05 fantaisies à plaquettes de bois ou corne de la Police du III° Reich et qui ne sont jamais” V notch”. C’est du Weimar. Les nazis ont voulu sans doute effacer les traces de cette période de honte selon eux et c’est ce qui explique l’insigne rareté de ces pièces “V notch” typiques de la période Weimar.

Bien plus rare qu’une S98 scie 2° Type ou même qu’une 98/02 !

Au final une pièce dans un état excellent pour le plus rare des modèles de la 98/05 avec le mythique Splitter. Un complément de tout premier ordre pour un collectionneur de baïonnettes allemandes ou des variantes rares de la 98/05.

 

Arme non classée au CSI mais interdite de vente aux mineurs : CNI obligatoire

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