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Très beau et rare revolver Cordero – Cal. 8 mm92 – Copie du Colt Police Positive 1907 –  Rare fabrication Garate y Anitua d’AVANT guerre – Excellente mécanique, beau bronzage et plaquettes quasi parfaites – Canon de 128 mm et chambres miroir – TBE++

Revolvers et pistolets de catégorie B

Très beau revolver Cordero – calibre 8 mm92 – Rare variante d’avant guerre par Garate y Anitua – Hybride en Colt et Smith pour le meilleur des deux mondes – Fabrication remarquable, largement au dessus de la concurrence – Mécanique absolument parfaite – Bronzage glacé d’origine à 80% – Canon de 128mm et chambres en parfait état miroirs plus adapté au tir que le modèle français (un comble!) – Barillet tombant à gauche – Arme idéale pour faire revivre la munition de 8mm. TBE++

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Description

Blanche et Coutume avaient été choisies pour leur belle robe blanche, ce lundi matin du 14 février 1887.

Pas pour se marier à un bel officier en pantalon rouge et casoar un jour de Saint Valentin. Ni pour participer à la protestation de quarante-sept des artistes français les plus en vue contre cette hideuse Tour Eiffel qui défigurait Paris et en réclamer illico la démolition. 

Pas du tout.

Simplement pour démontrer la supériorité du tout nouveau “petit” calibre de 8mm sur ce bon vieux “gros” 11mm Chamelot Delvigne 1873.

Le rapport qui fut fait de cette tragique journée pour nos deux juments de réforme est typique des théoriciens de l’armement: établir une nouvelle théorie au détriment s’il le faut de considérations des plus essentielles, telles que le placement de la balle par exemple !

En ce jour le but était de prouver que les capacités de perforation des nouveaux petits calibres primait en puissance d’arrêt sur le poids et la taille de ceux déjà en usage.

Nous rappellerons également que le rapport soulignait aussi l’urgence de supprimer la double action sur le prochain revolver qui serait adopté pour nos armées…

S’agissait il d’une ingérence des espions allemands, tant redoutés par notre deuxième bureau, dans le but secret de faire adopter à la France une arme similaire au réactionnaire Reichsrevolver 1883 ?

Notre regard du XXIème siècle ne peut que s’amuser de cette tendance au conservatisme le plus ayatolesque (est-il mort aujourd’hui quand on voit les performances effectives ou les perspectives opérationnelles  d’armements “traditionnels” – tank ou porte-avion – qui ont pourtant coûté un bras au contribuable?) et que l’on retrouva encore jusqu’au jury des douze membres de la Commission qui mena à l’adoption du Colt 1889 à barillet basculant aux USA. Un barillet basculant ? Et puis quoi encore ? L’un des jurés réclamait à cor et à cri le maintien du Colt Single Action Army à chargement par portière !

Il fut également sérieusement envisagé de faire passer le basculement du futur revolver à droite, car il est bien connu que le revolver n’est utilisé que par des cavaliers, ces derniers ne pouvant, évidemment, ne tenir autre chose dans leur main droite que leur sabre…

S’il ne faut pas, selon Clemenceau, laisser la conduite de la guerre aux militaires, l’histoire de l’armement fourmille d’exemples qui aboutiraient à la même conclusion concernant le choix des armes !

Dans la France de cette fin de XIXème siècle, le revolver d’ordonnance modèle 1892 en 8mm 1892, désormais adopté par notre Armée, est affiché en idole nationale, à l’instar du fusil Lebel et de son aîné, le Chassepot, 25ans plus tôt.

Les catalogues de vente par correspondance en vantent les mérites tant pour les civils que pour les officiers qui se doivent de pourvoir à leur équipement.

Afin de satisfaire cette demande, toute une production privée se met en place, allant du revolver pour le cycliste à celui de l’épicier, adaptés dans ce nouveau calibre militaire, 8mm 92. Il faut bien admettre que le public ne pouvait qu’être charmé par leur modernité par rapport aux traditionnels 7mm à broche et autre 320 bulldog.

Bref, des 8mm 92, il en sort de partout à cette époque et le calibre est star !

 

En parallèle de l’autre côté de l’Atlantique les perfectionnements sont recherchés sur le rechargement rapide et l’amélioration des platines.

Sur sa ligne de revolvers de gros calibres à barillets basculants, Colt ne connaîtra pas moins de sept variantes en 15 ans. Leur fiabilité ne viendra vraiment qu’avec les New Police Model de 1897 pour les calibres 32 et 38 court. Et il faudra attendre 1899 pour que sortent les New Service adaptés aux 38 long et 45LC, et encore six ans pour qu’ils ne remplacent les anciens modèles New Army et New Navy.

Dans le domaine des armes intermédiaires, la gamme des Police Positive de chez Colt et les Smith construits en carcasse I, comme le très rare et tout premier Smith à barillet basculant 1896 qui est présenté ici deviennent très populaires chez les polices métropolitaines, les agents de sécurité et les gardiens d’usines des USA qui les conserveront jusque dans les années 1950.

En 1907, sort le Colt Police Positive Special, nec plus ultra du revolver du révolver US de l’époque pour emprunter une célèbre formule. Chambré dans le tout nouveau calibre 38special (special car, lui aussi – comme le 45ACP – , développé spécialement pour contrer les insurgés philippins). C’est l’arme la plus compacte et puissante du marché. Son mécanisme « Positive » vient compléter l’amélioration de sa platine par une barrette empêchant le chien de s’abattre sans pression de la détente. Sa grande robustesse en fait un mètre étalon pour Colt qui fondera la quasi-totalité de ses modèles jusqu’aux Python sur la mécanique des Police Positive.

La mondialisation n’est pas une invention récente. Et il ne fallut que peu de temps pour que cette nouvelle génération de revolvers ne traverse l’Atlantique à la conquête de l’Europe et n’y rencontre aussi le calibre 8mm92. Leur popularité fut aussi très importante en Angleterre où ils furent choisis par de nombreux officiers en calibre 38 cette fois.

Ces armes excellentes avaient néanmoins contre elles leur prix de distribution. Le Made in USA coutait déjà fort cher. Il n’en fallut pas plus que ces modèles ne soient copiés et adaptés au delà des Pyrénées, où ils prendront le nom générique d'”oscilantes” – basculants – à partir de 1911…

Les années 1907 à 1910 furent un tournant majeur pour les armuriers espagnols, désignés sous le terme de « taller » soit ateliers. De gros investissements furent consentis pour acquérir des machines plus modernes ainsi que de nouer d’avantage de partenariats commerciaux avec la Belgique et les catalogues de vente par correspondance type Alfa ou Manufrance.

On y retrouve aussi des copies espagnoles assez honnêtes de Nagant 1895 ainsi que des revolvers à barillet basculant très (trop) proches de celui que Williams Grah proposait en 1910 (avec étanchéité des gaz et kangourou), simplifiant le Pieper 1893 adopté par le Mexique. Ces armes sont chambrées en 8mm 1892 et en 7,62 Nagant.

Cette modernisation subite de l’industrie armurière espagnole tombait à pic et reçu un inattendu coup de pouce:  le continent allait bientôt être à feu et à sang comme jamais avant!

 

Dès 1914 la France compris vite qu’elle avait plus à faire à produire canons et mitrailleuses plutôt qu’une merveille d’arquebuserie en revolver d’ordonnance à usage très occasionnel comme notre superbe révolver MAS 1892. L’Espagne était une évidence et elle va y commander dès 1915 20 000 pistolets de type Ruby à la firme Gabilondo, suivis quelques semaines plus tard de la même quantité chez Echevarria en pistolets Star 1914.

Côté revolvers, nous aurons droit dès 1915 aussi à la fabrication du modèle Saint Etienne par les ateliers d’Antonio Errasti. Ce revolver possède un verrouillage de barillet à l’avant de la potence comme sur certains Taurus modernes ou le Grah dont nous vous parlions plus haut.

Le modèle 1915 d’Errasti pourrait donc être considéré comme le « premier 92 espagnol » ou revolver du commerce en calibre militaire selon la terminologie de l’époque. Nous allons voir qu’il n’en est rien. Accessoirement concernant ce modèle, ne donnant que peu satisfaction, il sera principalement fourni au Royaume de Roumanie.

Ce n’est que par la suite que le syndicat des industries d’Eibar (Orbea, Garate, Arizmendi, Trocaola) s’orientera vers des modèles plus éprouvés et proposera aux français, en substitution pure et dure au MAS 1892, des copies de revolvers Smith et Colt à barillet basculant vers la gauche et chambrées en 8mm92 .

Mais ces modèles existaient déjà bien avant guerre, nous allons le voir.

Les liens entre revolvers américains et la péninsule ibérique étaient aussi anciens que le revolver à cartouches métalliques lui-même.

En 1881 les ateliers Larranaga (ex-associé de Crispin Garate) et ceux Arizmendi proposaient des Colt Single Action Army, principalement à destination de l’Amérique latine et du Mexique. Ces armes y seront populaires jusque dans les années 1950.

Le principal importateur de ces armes était un certain Felipe Quintana, un rusé qui avait eu assez de nez pour faire breveter en Espagne dès 1891 le système de barillet basculant des Colt 1889. Sa société, la Quintana Hermanos, importa d’Espagne jusqu’à 2 000 revolvers par an en direction du Mexique. Cela constituait une première expérience espagnole de production industrielle de ces armes particulières et ultra modernes à l’époque. La Quintana tentera bien d’ouvrir sa propre usine à Eibar en 1895, mais celle-ci se heurtera aux fortes grèves de 1897. La compagnie et l’atelier disparaîtront des registres de commerce en 1901.

Le principal fournisseur de Quintana Hermanos était alors Garate Anitua y Compana, qui employait alors vingt cinq employés. L’échelle allait vite changer.

Installée à Eibar depuis plus de soixante ans, la famille Garate fut un acteur central de l’industrie armurière ibérique sur quatre générations. La compagnie se stabilisera par son association avec Anitua en 1894.

Son premier revolver à barillet basculant, nommé “l’éclair”, sera lancé en 1904. Il reprend le double crénelage de barillet Colt et le basculement du dit barillet sur la droite du 1892 d’ordonnance, mixé avec une ouverture à la façon d’un Smith 1896 et une sécurité manuelle à l’arrière. Une vraie créature de Frankenstein!

Les excellents revolvers top break de Garate y Anitua, séduiront à la fois pour les officiers espagnols et l’export. Certaines sources mentionnent plus d’un demi-million de revolvers produits. Ils sont d’excellente qualité.

Cette qualité permit d’ailleurs la signature d’un contrat de 30 000 revolvers avec l’armée britannique fin 1915. Malheureusement, le chauvinisme des inspecteurs britanniques leur trouvèrent mille défauts (dont une partie avait déjà été reprochée à Colt et à Smith!), se concentrant surtout sur le manque d’inter-compatibilité entre armes. Point qui n’a pas gêné plus que cela, les utilisateurs français et étrangers des Ruby…

Garate ne se reposa pas sur ses laurier et proposera dans son histoire au moins cinq copies de Colt Police Positive sous des appellations différentes : Cordero, Vleit, Collins et Muxi (tous deux aux plaquettes gravées de l’emblème des syndicalistes de la CNT !) ainsi que le Detective (1925). Le “333”, sorti en 1924, ne compte pas car trop proche d’un Smith.

Les trois premières appellations figurent sur les registres de Garate dès entre 1911 et 1913.

Les “92 espagnols” en 8mm 92 n’ont donc pas du tout attendu la Grande Guerre pour prendre naissance contrairement à la croyance commune dans les couloirs de Radio-Stand.

Il s’agit donc d’armes commerciales chambrées dans le calibre militaire français “à la mode” d’avant guerre et qui seront ultérieurement massivement produites pour être envoyées sur le front.

Sur une dizaine d’exemplaires observés, sans pouvoir en comparer les numéro de série malheureusement, nous avons pu constater des variations notamment au niveau de la fixation du percuteur sur le chien ainsi que sur la présence ou non de la sécurité de type Positive. Simplification en cours de production en cours de guerre ?

Un élément de réponse pourrait venir de l’autre famille de revolvers de type Colt de chez Garate, les El Lunar.

Le El Lunar est plus proche du Colt New Service dans sa mécanique et ses proportions. Il apparaît  en 1917 quand il est proposé à l’armée française. Leur crosse est quasi-perpendiculaire au bâti, lui donnant une allure plus proche du 1892 français. Or on ne retrouve ni dépôt de nom commercial, ni trace de sa concepion/dépôt dans les registres de la firme. Un de ces exemplaires est célèbre pour avoir appartenu, à titre de cadeau, au moustachu général Sarrail, commandant de notre Armée d’Orient. C’est dire, au passage, la réputation de qualité de ces armes à l’époque.

Le dépôt de brevet en Espagne étant alors un véritable sport. Cela peut donc signifier que deux choses : soit Garate le considérait comme une variante simplifiée de ses propres copies de Colt et n’a pas jugé bon de le breveter, soit il s’agissait d’une arme d’un autre fabricant dont on n’a pas retrouvé traces dans les registres de la firme mais présenté par Garate. La clef de ce mystère est peut-être un entre deux de ces hypothèses.

Les fabrications identifiées comme étant d’après guerre de copies de Police Positive reprennent une partie des simplifications du El Lunar.

Au total, Garate fournira plus de 120 000 revolvers aux alliés, dont 40 000 pour l’Angleterre et l’Italie. Ce qui donnerait environ 80 000 armes pour la France. Ce qui est globalement cohérent avec les chiffres de Bastié annonçant 485 000 revolvers provenant d’Espagne avec les 418 000 fournis par Orbea, Trocaola et Arizmendi d’après les archives municipales d’Eibar.

 

Au delà de tout chiffre, nous ne pouvons qu’être agréablement très surpris par la qualité de fabrication et la fraîcheur de cet exemplaire de Revolver Cordero en 8mm92.

C’est une arme harmonieuse, tenant bien en main. Ses plaquettes reprennent le décor feuillagé des Colt des années 1909 à 1927, le nom de Colt étant ici remplacé par le nom commercial Cordero.

Fabriquées en ébonite, elles sont en parfait état et offrent une très bonne prise en main. La pente est plus ouverte que celle de la crosse d’un Colt, laissant plus de place derrière le pontet. Nos amis espagnols ont pensés aux doigts de Maître Flingus !

Le chien et la détente sont habillées d’un joli bleu électrique, tandis que le reste de l’arme porte un beau bronzage aux reflets glacé à plus de 80% (manque essentiellement en arrière de barillet coté droit) . Quelques taches éparses ailleurs sans piqûres et dons rattrapables avec de la paille 0000 et du WD 40.  Aucune piqûre. 

Ces bronzages ont souvent été comparés à ceux de Smith et Colt de l’époque et sont parfois considérés comme encore meilleurs… Très beau en tous cas et plus beau que sur mes photos en gros plan. Très belle esthétique générale!

Cette belle esthétique s’explique surtout par le n° de série de l’arme. Avec son n° 13 4xx, il s’agit d’un splendide exemaplaire de Cordéro antérieur aux commandes militaires françaises mais bien en calibre 8mm 1892. Il est de l’année 1913. C’est très peu courant, 99,9% des exemplaires sur le marché sont issus des contrats militaires français de 1915 et après ou de l’immédiat après guerre.

Le talon de crosse présente un anneau de dragonne, accessoire indispensable pour toute arme de poing à vocation militaire.

Le mécanisme est recouvert par une plaque de recouvrement s’ouvrant à gauche, identique à un Colt. La mécanique est très similaire à un Colt, reprenant un ressort principal se démontant sur le côté droit. Le verrouillage de barillet se fait en revanche à la Smith au moyen d’une pièce indépendante de la détente. Ce dispositif est identique aux El Lunar. Il est plus solide que celui de son modèle dont il reprend en revanche, à l’identique, la sûreté Positive.

Rien ne frotte, le départ est excellent, certainement le meilleur observé sur une copie espagnole. C’est une version luxe de “92 Espagnol”.

La plaque de recouvrement est ornée des initiales du fabricant ainsi que de la mention « Trade Mark » un peu à la Smith pour le coup!

L’ouverture du barillet est franche et nette. L’indexation est parfaite et le verrouillage digne d’un coffre fort. Les chambres sont très belles et très propres, quasi miroirs. Le cône de forcement est d’une épaisseur remarquable débouchant sur un canon aux excellentes rayures.

Le canon de 128mm (soit un 5 pouces bien tassés) sera à même d’une très bonne précision. Il porte la mention du calibre à la mode « Calibre 8M/M » dans une superbe police de type western.

Niveau visée, nous sommes face à un cran en « U » à l’arrière de la carcasse assez large accueillant un guidon en demi-lune typique du temps, idéal pour le pas se prendre dans les pans de sa redingote. Excellent ligne de visée et très belle arme pour faire revivre du 8mm92 dans une production de haute qualité !

 

Voici une arme remarquable qui rend autant hommage à la mécanique de Colt qu’au talent des artisans espagnols. Loin d’être une arme de production de masse, c’est un revolver luxueux et en excellent état plus de cent ans après sa fabrication.

C’est la meilleure arme pour profiter du tir à la cartouche de 8mm 1892, grâce à son barillet tombant à gauche et son pas de rayure à droite plus adapté à la vitesse de sa munition.

Léger, élégant et maniable, parfait pour séduire un jeune officier ! Si vous ne devez possédez qu’un seul révolver en 8mm92 autant adopter cette arme de très belle qualité dans une mécanique et une ligne irréprochable. Très beau complément aussi pour un amateur d’arme réglementaire ou para-réglementaire.  Ce n’est pas le 8mm92 de Monsieur Tout-Le-Monde !

 

 

ARME DE CATÉGORIE B AU CSI : SOUMISE À AUTORISATION, PHOTOCOPIE DE LA PIÈCE D’IDENTITÉ EN COURS DE VALIDITÉ ET DE LA LICENCE OBLIGATOIRE –  COMPTE SIA OUVERT BIEN ÉVIDEMENT – Expédition contre signature en deux colis séparés d’au moins 48 heures obligatoire.

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