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Très beau pistolet “Chien de mer” à silex – Arme par Four à Tulle – Canon de Desaga – Pour les combats des capitaines de la Marine Marchande – Vers 1780 – TBE+

Revolvers et pistolets de catégorie D

Très beau pistolet dit “Chien de mer” – Arme par Four à Tulle – Beau canon renforcé de Desaga – arme des corps à corps des capitaines de la Marine Marchande, corsaires et négriers  – Beaux bois de noyer veiné au Chien de mer en calotte – Fonctionnement impeccable en platine – Toutes vis d’origine – Vers 1780 – TBE++

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Description

La marine à voile au XVIII°…

Un parfum d’océan et de découvertes. D’ouvertures vers des mondes nouveaux qui allaient durer. Et surtout le bruit des batailles, la fureur de luttes géopolitiques sans merci dont les résultats se voient encore aujourd’hui. Beaucoup de sang des hommes aussi.

Marine de guerre d’État, corsaires, pirates (des corsaires sans Lettre de Course bien souvent) et des navires marchands cibles ou escortés des premiers, eux-mêmes armés jusqu’aux dents pour se défendre en cas de besoins, sont les acteurs principaux de ces drames. Notre arme les raconte.

Dès les années 1680 Martial Fénis de Lacombe, procureur du Roi au présidial de Tulle, transforme un des moulins qui bordent la Corrèze en une fabrique de canons de fusil. Les canons de fusils, c’est technique. Il s’associe donc à un certains Michel Pauphile, arquebusier de son état. Son usine de Souillac forge des pièces qui sont ensuite répartis entre les différents ateliers qui naitront à la suite du premier.

Dès l’aube du XVIII°, une dizaine d’ateliers au moins sont regroupés à Tulle qui travaillent pour l’État.

Pourquoi se spécialisent-ils aux alentours des années 1715 dans les armes de Marine depuis la Corrèze ? On a expliqué qu’il s’agissait d’une relative proximité de Tulle avec l’Arsenal de Rochefort. Je n’en suis pas très convaincu. Des familles comme les Amat fabriquaient déjà des armes de Marine dans la région depuis les années 1690 au moins. Mais bref…

Reconnue Manufacture Royale en 1777, très exactement à l’époque de la naissance de notre arme de ce jour, il est un fait que Tulle va se spécialiser dans les armes de Marine mais pas seulement. Disons que les autres (Saint-Étienne, Charleville,….) s’en préoccupent moins de la Marine. Jusque là, les armes de Marine étaient produites par des armuriers de taille importante, reconnus Arquebusier du Roy et de sa Marine comme Cassaignard à Nantes le plus célèbres d’entre-eux. Mais pas dans des arsenaux d’état.

Tulle est associé aux premiers systèmes d’armes réglementaires de Marine définis par des Ordonnances comme le pistolet 1779. Jusque là calibre et armes, on s’équipait au mieux sans vraiment uniformiser. La Marine avait du retard sur la biffe. Un premier “fusil de bord” avait bien été essayé à Toulon en 1762. Il avait démontré sa large supériorité sur les espingoles et tromblons de boucaniers utilisés jusque là. Mais c’est un autre évènement qui va créer nos armes réglementaires de marine

C’est en livrant des fusils 1766 aux insurgents américains sous couvert de fournitures pour la Compagnie des Indes, tant que la France ne déclara pas officiellement la Guerre au Royaume-Uni, que la Marine découvrit ces armes qui suscitèrent son intérêt. Car tout le monde sent le conflit monter.

C’est ce qui explique qu’un fusil de guerre tiré du 1763/66 d’infanterie mais à garnitures de  laiton pour la Marine ( ça s’oxyde moins au sel marin) est finalement commandé en 1771.  Cette première commande de 2.000 armes sera exécutée à Tulle, la première de l’Histoire de notre Marine. Elle sera complétée de 500 pistolets et 500 Mousquetons 1766 commandés à Maubeuge.  Puis viendront les systèmes 1777 et 1779. L’histoire de l’Armement réglementaire de notre marine était lancée. Un sabre de bord produit à Kligenthal, un peu loin de la mer, avait vu le jour sous le nom de modèle 1772 pour ce qui concerne les armes blanches.

Au début des années 1780, le succès des armes de Marine produites à Tulle est connu dans tous les ports de la Monarchie à travers le monde. Il ne laisse pas indifférent les marins marchands, souvent attaqués, et qui cherchent à s’armer. Pour répondre à cette demande très significative en réalité, peut-être plus que les commandes strictement militaires, il est admis que les Maîtres Armuriers de Tulle peuvent tenir boutique pour compte propre sous réserve d’avoir d’abord fourni leur quota de pièces ou d’armes à la Manufacture.

Un certain Duché, monteur d’armes de la Manufacture de son état, a bien saisi l’ampleur du marché . Il a créé un pistolet spécifique, adapté aux besoins des marins, qui puisse être porté en permanence. C’est l’inventeur de notre Chien de Mer. On est vers 1775/80.

Il fabrique donc des armes inspirées des modèles réglementaires, vendu par paire, de dimensions plus réduites et munis d’une crosse particulière pour le distinguer des réglos et flatter le le rude caractère de ses clients marins du grand large. Ces crosses sculptées d’une figure de chien (de mer) s’inspirent des calottes en laiton ouvragées en tête d’animaux (souvent des oiseaux marins) rencontrées par le passé sur des armes de Marine.

Évidemment, il est copié par l’ensemble des armuriers de Tulle. En 1784 la Manufacture de Tulle regroupait 98 Maîtres pouvant tenir échoppe, 122 compagnons et 36 apprentis.

Marchands, corsaires, négriers emporteront partout dans le vaste monde les produits de leurs armureries dans  leur aventures. Accompagnés d’une artillerie moins puissante que celle des vaisseaux de guerre, ces chiens de mer seront complétés de tout un armement individuel conséquent mêlant aux armes de Tulle, des armes de prise et celles achetées dans les divers port de la planète. Maître Flingus a d’ailleurs eu l’honneur il y a quelques mois de céder un superbe tromblon de prise anglais, clairement repassés entre des mains françaises, à un amateur éclairé.

L’État tentera à plusieurs reprises de limiter ce commerce privé qui nuit à la production réglementaire. Mais, sous la Révolution par exemple, la fabrication de ces armes étaient souvent le seul vrai revenu, payés en pièces ou en nature, des maître-monteurs à la Duché alors que l’Etat réglait lui avec retard et/ou en assignats…

La Convention, avec son énergie ré-organisatrice, arrivera un peu plus à se faire respecter en procédant à des inventaires inopinés des armes civiles chez les armuriers de Tulle. Mais, à nouveau, sous l’Empire, en 1805 (année de Trafalgar), le Directeur de la Manufacture de Tulle confesse lui-même : “l’époque des foires est celle d’un commerce assez considérable des armes à Tulle”.

Il faut quand même mesurer que nos braves marins avaient toute la Royal Navy aux basques et que la Marine Impériale “en difficulté” ne pouvait plus pourvoir à tout.

Les grands producteurs tullistes de ces années 1780/1810 sont Chauveur, Dessaga, Duché, Piron, Pauphille et également notre Four, l’auteur de notre arme de ce jour.

Notre Chien de mer est une très belle pièce des débuts de cette production.

Son style est plus proche des armes d’officier ou réglementaires des années 1770/80 que des pièces plus tardives à chien de mer qui s’inspireront elles de lignes plus AN IX/An XIII.

Sa platine est très belle, encore bien marquée de ” Four ” dont on sait qu’il fut actif  jusque 1785 ce qui nous permet d’identifier le fabricant. Il fabriquait bois et platines et procédait à l’assemblage final en employant les canons d’une autre vedette locale, Desaga, un fournisseur essentiellement de canons mais qui signa quelques pièces de son nom entre 1780 et 1810.

Les bois de notre arme sont taillés dans un excellent noyer veiné de très très belle qualité, ornés de sculptures en queue de culasse et en soutien des garnitures. La tête de chien de calotte est bien exécutée. Aucune brisure, réparation ou enture à ces bois – Excellent état

Les garnitures de métal sont finement ouvragées avec juste une petite marque d’oxydation ancienne au pontet – Ce n’est pas l’arme d’un simple matelot. Le canon de Desaga est très beau dans sa facture, légèrement tromblonné dans son extrémité avec une bouche renforcée à deux cols . Idéal pour un combat à bout touchant ce qui était le but de ces petites armes de dernier recours. Une arme destiné à frapper l’adversaire en corps à corps.

Le joli chien à col de cygne, très XVIII°, est parfaitement fonctionnel tout comme la batterie. Toutes les vis sont d’origine et seule la baguette est un remplacement( noyer aussi). La platine tient bien ses deux crans.

L’arme est dans un excellent état de conservation général et de détail, ce qui est assez peu courant pour ces pièces qui ont vécu et souvent transformées à percussion à compter des années 1830. Ici tout est d’origine.

In fine, une très belle arme qui raconte l’histoire d’une manufacture emblématique, des marins du XVIII° finissant et les combats féroces de ces années charnières de l’histoire du monde. Très belle acquisition pour une collection d’armes XVIII° ou pour un collectionneurs de pièces de la Marine à voile.

 

Pourquoi “Chien de Mer” au fait ?

Les chiens de mer sont des petits squalidés côtiers ayant la particularité de chasser en bande et d’être voraces. Image de la solidarité et de la férocité des marins en aventures donc. La figure de chien des crosses honorait la réputation de baroudeur des hommes qui portaient ces armes et les situaient illico par rapport au péquin moyen des ports et tavernes. La marine du XVIII°, marchande ou militaire, qu’elle fût française ou anglaise, ne se caractérisait pas vraiment par la tendresse des mœurs de son personnel.

 

 

Arme de catégorie D au CSI : pièce d’identité, CNI ou passeport,  en cours de validité obligatoire

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