Description

Posséder un Empire sur lequel jamais le soleil ne se couche, voilà un rêve que nombre de conquérants n’atteignirent jamais.

Le Royaume Uni l’a fait. A coups de Brown Bess, de Sniders, de Martini et de Lee-Enfield et pas mal de Royal Navy aussi…

Traditionnellement, dans son armée, le sabre baïonnette était réservé aux sous-officiers, un peu à la manière du sabre briquet.

Suivant l’exemple de ses voisins européens, les commissions militaires succombèrent, en 1888, au charme de l’épée baïonnette, qui offrait une plus grande allure à ses soldats, plus « moderne », bien que moins rationnelle et économique que les bonnes vielles lames des bons vieux Martini Henri, issues d’une modification du modèle pour les Enfield 1853.

Le concept de fusil court universel pouvant être attribué à tous les types de corps faisait néanmoins son chemin depuis une vingtaine d’année en Perfide Albion. Mais jusqu’à présent les itérations proposées ne donnaient pas satisfactions aux troupes en pleine transition vers la modernité du khaki.

On se décida enfin en 1903. Les premiers.

Mais pour aller sur son tout nouveau fusil court, le Short Magazine Lee Enfield MKI, premier de la famille des smellie’s ( référence au « nez » abrupt de ces armes, toujours appelées « nez de cochon » dans les fermes de la Somme où ils sont encore légions) , par ailleurs fort bien conçu, il lui fallait une baïonnette à la hauteur.

Ce fut fait avec le pattern 1903, qui reprenait la lame de la 1888 (un certain nombre furent des converties) tout en se fixant non sur le canon mais sur un embouchoir spécial, au nez quelque peu porcin, qui permettait de ne pas affecter les harmoniques du canon et ainsi, gagner en précision, sujet toujours cher aux britanniques.

Très peu d’exemplaires de cette baïonnette 1903 (moins de 120 000) ont été fabriqués lorsqu’on la compare aux plusieurs millions de 1907.

Notre exemplaire, dans un état remarquable, nous a donné beaucoup de file à retordre pour l’obtenir. Nous en voyons bien moins souvent que des 1907 d’autant que celle-ci possède encore son rarissime fourreau (pas un fourreau de 88).

Le ressort de poussoir est très fluide, témoignant d’un grand soin d’ajustage. Le trou d’évacuation percé à travers l’acier, vestige du modèle précédent, qui permet une introduction sur un tenon couvert de boue, est bien présent.

Les plaquettes sont d’un agréable noyer brun, sans coups et avec peu d’usure. Les têtes de vis sont impeccables et sont montées du bon côté. Face droite de la lame, encore bronzée, marquée de la couronne du roi Edouard VII, et datée de septembre 1907, soit la dernière année de production. La signature de Mole est discernable. Sur le côté gauche, nettement plus sobre, l’emblème du War Department ainsi que la Broad Arrow.

Lame sans accroc, sans peau d’orange ou oxydation. Belle pointe qui n’a pas ouvert beaucoup de boites de conserves…

Le fourreau est tout simplement exceptionnel par son état, chape en très bon état, légèrement éclaircie.Le cuir d’un très joli brun clair est dûment siglé du Phénon (Brod Arrow) . Très belle couture et bouton de bouterolle entièrement en cuir lui aussi.  Pièce d’une extrême fragilité, c’est un véritable petit miracle qu’elle soit parmi nouas aujourd’hui ! Excellent et are état.

Hybride réussi entre la pattern 1888 et la 1907, un véritable chaînon manquant que l’on ne voit jamais, surtout avec son bon fourreau du modèle.

A avoir absolument dans une collection d’armes britanniques. L’essayer sur un SMLE change complètement la légendaire silhouette de ce fusil à laquelle nous sommes tous habitués.

Ce retour aux origines du fusil court, le plus célèbre de l’histoire, permet une parfaite adéquation avec ses proportions et son concept.

Bref une très belle baïonnette britannique d’un modèle fort peu courant et en plus qu’excellent état.