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3.900,00€
Très rare « vraie » carabine Winchester modèle 1895 Made in USA – Cal. 30.06 Springfield – Fabrication New Haven d’origine Winchester de 1911 ! – Importation Empire allemand d’avant 1914 – Bois en noyer superbes grade IV – Bronzage d’origine à 98% quasi parfait – Très beaux marquages de « vraie » Winchester (pas Japon post 1985) – Splendide canon et mécanique parfaite – Arme d’origine dans un état d’exception – Catégorie D §e) ! – Très rare et en TBE++
Armes Longues de catégorie CSuperbe Winchester 1895 – Rare calibre 30.06 – Rare fabrication originelle de New Haven en 1911 – Capacité 5 coups – Très beaux bois en noyer rouge de grade supérieur – Bronzage Winchester d’origine à 98% – Très beaux marquages bien nets et lisibles – Importation Empire Allemand défunt en 1918 – Aucune corrosion ou peau d’orange même « rattrapée » – Canon superbe – Mécanique parfaite et intraitable – N’a pas usurpé son surnom de « Big Medecine » ! – Encore une arme rare dans une qualité de fabrication exceptionnelle comme Maître Flingus aime à vous les dénicher ! – Catégorie D§e).
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Description
« La Winchester approvisionnée et réglée à ma convenance est de toute évidence la meilleure arme que j’aie jamais eue, et je l’utilise maintenant presque exclusivement…»
Voici ce que déclarait en 1885 le tout jeune Theodore Roosevelt, dans « Les voyages de Chasse d’un Ranchman ».
La famille Winchester, est immense et chacun peut y trouver compagne à son goût.
Parmi les moins connues de nos jours, la 1895 est néanmoins celle qui aura peut-être connu la carrière internationale la plus brillante en ayant marqué l’histoire.
Elle fut du dernier sursaut de l’Empire des Tsars en calibre 7.62×54 Mosin à partir de 1915 et elle ira même faire le coup de feu en Espagne contre les franquistes en 1938 à l’initiative de Joseph Staline !
Certaines seront récupérées sur les réfugiés républicains par nos gendarmes en 1939 à la fin de la guerre civile et peu ont survécu à toutes ces aventures. Mais c’est ce qui explique que l’on en retrouve encore parfois quelques unes chez nous dans les greniers pyrénéens.
La nouvelle Winchester 1895 devait propulser la marque de New Haven dans le XXème siècle.
Cette énième création de John Moses Browning conserve le principe du levier de sous-garde qui a fait la réputation de la firme tout en abandonnant le bon vieux magasin tubulaire au profit d’un magasin vertical de type Lee (le même Lee que les Lee-Enfield britanniques « nez de cochon » de la première guerre mondiale).
Cette disposition inédite lui permet de chambrer des cartouches plus longues et plus puissantes. Elle se révélera ensuite parfaitement adaptée aux ogives pointues qui se généraliseront dix ans plus tard. Il s’agit d’ailleurs de la toute première carabine Winchester pensée dès le départ pour la nouvelle poudre sans fumée.
Perdez vous la tête Maître Flingus me direz vous ?
Que ne pensez vous donc au modèle 1894, chargé à la 30-3o poudre vive, sortie encore une fois des fertiles méninges du grand Browning ?
Oui et non très chers amis.
Certes, l’arme iconique qu’est la 1894 est venue avant la 1895 mais son chambrage d’origine n’était pas le 30-30 poudre vive mais bien le 38-85 qui est une munition à poudre noire. Elle sera, plus tard, adaptée à la poudre sans fumée via la fameuse, et tout aussi iconique, 30-30 de notre Saint du Dernier Jour préféré.
Ce sera donc notre Winchester 1895 qui ouvrira le bal des cartouches PSF Made In USA dans les Winchester. Ce sera d’abord en calibres 38-72 et 40-72 pour la chasse et en calibre 30-40 Krag alors réglementaire, pour ses possibles emplois militaires. Le reste, 405 WCF, 303 British et 30.06 Springfield, viendront après.
Ces dénominations étranges de calibres sont hérités de la tradition des calibres à poudre noire US où le premier chiffre indiquait le diamètre du projectile et le second le nombre de grains de poudre qu’il fallait mettre dans l’étui pour pousser le dit boulet (Rappel: un grain américain équivaut à 64,798 milligrammes ou 0,064798 grammes).
Avec une puissance de cinq fois supérieures pour les nouvelles poudres sans fumée, cela donne une idée du potentiel de ces torpilles poussée par 4.7 grammes de poudre vive (pour comparaison, les cartouches militaires de 8×57 Mauser ou de 8×51 Lebel de l’époque sont poussées par un peu moins de 3 grammes de PSF).
Winchester tentera maintes fois de proposer sa Winchester 1895 au gouvernement lors des commissions de réévaluation des fusils Krag-Jorgensen qui tardaient à convaincre. Entre leur adoption et le premier exemplaire de Krag sorti de Springfield, il avait déjà fallu plus de deux ans…
Si seulement les américains avaient eu un général Boulanger, tout cela serait allé bien plus vite !
Mais, in fine, Winchester échoua à fournir l’armée des États-Unis.
Il restait à la firme le marché des gardes nationales, qui, elles, s’équipant à leurs propres frais, n’étaient pas obligées de choisir le même fusil que l’armée régulière.
Si bien qu’en 1898 sur les plages de Cuba, nombre de ces régiments montèrent à l’assaut avec de vieux Trapdoor en 45-70 face à de modernes Mauser 1893 en 7mm et se chargeant par clip de cinq cartouches de l’armée espagnole…
Il y eu là de grosses commandes chez Winchester, et notamment pour un régiment de volontaire qui se rendra bientôt célèbre : les Rough Riders, une unité de cavalerie menée par le Secrétaire d’État adjoint à la Marine en la personne d’un futur Président: Théodore Roosevelt.
Le choix de notre homme pour Winchester était fondé sur une expérience de plus de quinze ans avec les carabines de la marque.
En 1884, à 26ans, au décès très douloureux de sa première épouse, notre riche new-yorkais qui ne connait rien de la nature, plaque tout contre une veste en daim et une winchester 1876 chambrée dans le puissant 45-75 (plus puissant que le calibre de l’armée!), pour partir en direction des Badlands du Dakota. La cambrousse profonde Made in USA.
Bien sur, notre aventurier n’en restera pas là : il achète dans les années qui suivent deux autres 1876 ainsi qu’une 1886 dès sa sortie en 45-90. Il expérimentera personnellement cette arme sur de nombreux bisons et même sur des pirates lors de ses voyages !
Histoire de vous faire une idée du pouvoir de cette cartouche, il faut se rappeler que la défense aérienne de Londres en 1914 choisira des Winchester 1886 en 45-90 pour tirer des munitions incendiaires sur les Zeppelins.
Outre Président des USA et père de l’Interventionnisme militaire américain autant que des Grands Parcs Naturels type Yosemite, ce Roosevelt là (Franklin Delano est un lointain cousin de Théodore) allait devenir la meilleure publicité de la marque. Et cela pour les trente années à venir.
Car cet amoureux des armes ne possédait pas moins de vingt carabines Winchester !
Le futur 26ème président des États Unis était si amoureux des armes et des Winchester qu’il obligera le général responsable de l’Ordnance, William Crozier, à lui fournir manu militari le tout nouveau modèle de fusil Springfield adopté par l’armée 1903, mais avec les mêmes crosse et hausse que sur ses carabines préférées !
Les idées personnelles de Roosevelt lui faisaient préférer pour le « varminting » (comprendre la chasse aux rongeurs type chiens de Prairie ou marmottes), une Winchester 1894 chambrée en 30-30 montée d’un silencieux et sans lunette de visée…
De quoi donner un infarctus à de nombreux auteurs spécialisés du tir à très longues distances de ces petits rongeurs !
Notre adepte de l’aventure et de la vie au grand air retint des effets de la Winchester 1895 à Cuba une expérience des plus agréables et positives. Le modèle était définitivement adopté à ses yeux.
Si la nouvelle Winchester 1895 faisait tomber facilement le fantassin espagnol à Cuba, pourquoi ne pas la confronter aux plus grosses bêtes des USA et d’ailleurs ?
Dans le monde de la chasse « au gros » d’alors, deux courants dominaient.
D’un côté, il y avait les carabines lourdes à un coup américaines adaptées aux grandes plaines de l’Ouest et aux cibles du genre bison, telles que les Hawken et les Sharps 1874.
De l’autre, l’école anglaise leur préférait, pour ses colonies africaines et orientales, les Express : de gros fusils juxtaposés avec des canons rayés chambrés dans les plus puissantes cartouches au monde.
Ces armes de grand prix étaient un indispensable pour tout chasseur de fauve. Le temps des balles explosives de Devisme était révolu.
Or, ces armes à la rapidité sans pareil souffraient d’un terrible défaut surtout face à un animal blessé se battant pour sa vie: que faire après le tir du second canon?
Seule solution, comme au faisan: en posséder une paire et faire porter le second outil par son boy.
Cette solution, peu discrète, peu rapide, gourmande en petit personnel et peu américaine allait prendre du plomb dans l’aile, si je puis dire, avec la création de la redoutable 405Winchester Center Fire en 1904 et son chambrage dans notre belle Winchester 1895.
Un des premiers clients fut bien évidemment notre Roosevelt préféré, qui, depuis, avait fait du chemin puisqu’il était devenu Président des USA.
Il en acheta trois cette année là !
Ce nouveau calibre sortait à 4400 joules à la bouche (pour comparaison la 8×57 militaire de la MG42 c’est environ 3500 et une 9 para, c’est 550 joules les très bonnes années).
Cela fait beaucoup pour un bipède, même un peu bon vivant, comme votre serviteur. En revanche, cela sied à merveille aux pachydermes et autres membres du « Big Five ».
Ce fut d’ailleurs le premier calibre « africain » à passer sous les 10,1mm, une révolution pour l’époque où le .577 et le .450 à l’anglaise étaient la norme. Vingt ans avant, c’était encore le calibre 4 (comptez un bon 24mm) qui faisait la loi dans la savane. La joue de Frédérick Sellous peut en témoigner !
Le 405 WCF reste d’ailleurs toujours un calibre apprécié.
Pour fêter dignement sa retraite, à cinquante ans à peine passés, notre homme décida de monter une expédition «scientifique» en Uganda en 1909 en association avec le Smithsonian Museum.
Grand chasseur il fut en charge de fournir les échantillons scientifiques à coups de Winchester 1895.
C’est l’Amérique. Et c’est du 26° Président des USA dont on parle.
Donc on ne fit pas les choses à moitié: Coût du voyage 75 000 dollars soit plus de 6 millions actuels… Son organisation ne laissait non plus rien à désirer.
Il y avait dans les bagages quinze caisses d’armes et de munitions avec de nombreuses pièces de rechanges (Roosevelt, homme prévoyant, était déjà parti avec pas moins de dix paires de lunettes à Cuba dix ans plus tôt!).
On retrouvera donc sans surprise sur une facture de l’époque :
– deux winchester 1895 en 405 avec 1500 cartouches,
– une troisième pour son fils Kermit (pas la grenouille verte!),
– une Winchester 1886 (en 45-70 cette fois),
– un Express Holland et Holland en 500/450 Nitro express (!), qui sera rapidement surnommé le « big stick » (« gros bâton »),
– son Springfield 1903, resté en 30.03, avec 480 cartouches qui feront le plus grand effet sur une douzaine de rhinocéros (le reporter Tintin ne battra pas Teddy malgré l’emploi de méthodes ingénieuses),
– une carabine Mannlicher ( ça devait être réservé aux gazelles et autres impalas),
– un juxtaposé Fox en 12/70 à platines, ce qui se fait de mieux en Amérique, il va sans dire.
L’expédition s’achève en avril 1910. Environ 11 400 bêtes sont tuées durant l’expédition…
Et lui-même rentre à la maison avec plus de 3 000 trophées de bêtes abattues !
Je vous ai mis une photo de l’une des 3.000 victimes toujours conservée en position (!) et de Teddy avec sa Winchester 1895 en action africaine !
Les exploits tant scientifiques que cynégétiques de l’expédition Roosevelt valurent les surnoms de « Bwana Mukabwa » et « Bwana Tumbo » au petit binoclard que son père moquait quand il était jeune.
« Grand maître » et de « Grand chasseur » étaient en effet des surnoms qui lui allaient parfaitement.
La Winchester 1895 se verra au passage décerner le titre de « meilleur remède contre les lions » par le docteur Roosevelt.
Sur un peu plus de 425 000 Winchester 1895 fabriquées (à comparer à 8 millions de légères Winchester 1894), 125.000 Winchester 1895 seulement environ iront sur le marché civil de la chasse au gros. C’est fort peu. Et il en reste donc peu.
L’essentiel (300.000) ira sur le front de l’Est tsariste de la première guerre mondiale où elles seront très largement perdues. Elles équipèrent notamment les troupes finlandaises et les fusiliers lettons qui combattaient alors au service de l’Empire russe.
C’est le solde survivant (peut-être 9.000 armes) de ces armes de la première guerre mondiale que Staline enverra en 1938 aux républicains espagnols avec des Mosin-Nagant. Les deux armes utilisent en effet le même calibre russe 7,62×54 R de 1891. Belle capacité d’adaptation de la Winchester 1895 devenue militaire!
Ce solde là a presque entièrement disparu entre 1936 et 1939. Les quelques qui ont échappé à cet holocauste espagnol ont du, en plus, survivre à la saisie par la Gendarmerie sur les milliers de réfugiés républicains qui fuyaient Franco par Hendaye et qui étaient désarmés à leur arrivée.
Mais le collectionneur heureux, qui trouve encore parfois une Winchester 1895 en calibre 7,62×54 R en France (mais souvent dans quel état… ), saura qu’il doit, indirectement, en remercier… le Camarade Staline.
Ailleurs, y compris aux USA, elle sont très rares.
Hors la grosse commande russe en 7.62x54R, les calibres les plus populaires sur la 1895 seront le .303 British et le 405WCF dans les colonies britanniques. Tandis qu’aux USA, c’est le 30-40 Krag qui sera, et de loin, le plus populaire. Tout le monde aux USA la voulait en 30-40 Krag, le calibre de l’armée.
Pour en donner une idée, Madis dans sa Bible de 655 pages sur le sujet, rappelle à juste titre que les 3/4 des Winchester 1895 ont été produites en 30-40 Krag (toujours hors commande russe).
Les « vraies » Winchester 1895 (pas celle reproduites de nos jours) en d’autres calibres que le 30-40 Krag sont donc globalement rares. Le 30-06 ne viendra donc que plus tard et de façon limitée.
Pourtant ce calibre 30.06 Springfield est sans doute un des meilleurs jamais produits.
Amélioration du 30.03 Springfield d’origine du fusil éponyme 1903, il abandonne, dans un étui légèrement raccourci, la lourde ogive de 220 grains héritée du Krag, pour une plus véloce 150 grains, bi-ogivale.
La portée et la vitesse obtenues transforment la cartouche en véritable missile de croisière, idéale pour le tir en formations serrées aux distances supérieures à un kilomètre tant fantasmé par les états-majors à l’époque. Cela en fera aussi un excellent calibre de tir pour mitrailleuse…
100 ans plus tard, le 30.06 est le calibre d’armes à verrou le plus universel tant par sa diffusion que son efficacité toujours appréciée à la chasse. La moindre épicerie de l’Alaska en aura toujours une boite tandis, qu’en cas de pépin, de gros animaux en redemandent rarement une seconde tournée.
Si le 308 nous est apparu comme un standard de tir civil depuis 10/15 ans ans, le 30.06 en est autant le modèle que le prolongement. Que ce soit par son volume de poudre utilisable (plus d’un centimètre d’étui supplémentaire) que par le choix d’ogives qu’il autorise, il est pour beaucoup, partout dans le monde, la première marche des calibres magnums.
Autant dire qu’avec une « vraie » Winchester 1895 en 30.06, vous êtes bien accompagné. Et même si c’est une rareté !
Pancho Villa lui-même avait fait de la Winchester 1895 en 30-06, l’arme de sa garde personnelle, le considérant lui aussi comme le meilleur fusil du monde.
Notre arme de ce jour est une magnifique Winchester 1895 de vraie production Winchester et en 30-06. Winchester a en effet stoppé la production de l’arme en 1931 et assemblé les dernières en 1932.
37 ans de succès quand même pour ce qui était fondamentalement une arme de tir au gros gibier américain.
Mais combien de ces armes originales ont atteint l’Europe ? Fort peu.
La notre en fait assurément partie. On va le voir.
On a bien plus de chance (relative) de tomber, en France, sur une 1895 de la commande russe de 1915 en calibre russe 7,62 x 54R, pourtant déjà fort rares elles aussi, que sur une vraie Winchester d’époque Made in USA en calibres américains.
Les Winchester 1895 « modernes », elles, sont aujourd’hui fabriquées par Miroku au Japon depuis 1985 (production totalement interrompue entre 1931 et 1985) selon de très bons critères de fabrications (et même excellents pour les séries limitées et les commémoratives des années 90 et 2000).
Le tout est vendu / exporté par la FN Herstal Belge. Mais il n’est plus sorti de « vraies » Winchester 1895 de New Haven dans le Connecticut depuis belle lurette (1932).
Au-delà de la qualité intrinsèque de ces armes de production moderne, leur fonctionnement est un peu différent de celui des armes d’origine puisqu’elles sont équipées d’un chien rebondissant et d’une sécurité de poignée (mise en place pour des raisons réglementaire d’exportation dans certains pays.).
Ces éléments n’existent pas sur les armes Winchester d’origine comme la notre.
Ces versions modernes sont aussi plus légères (les aciers sont différents) et les hausses aussi sont souvent différentes. Autant de choses qui distinguent les productions modernes des productions originelles US.
Je ne parle pas non plus des marquages qui sont agrémentés d’un « Made In Japan » sur les variantes modernes post 1985 et qui ne reprennent plus les dates de brevets de la fin du XIX° siècle comme sur les armes de production US de 1895 à 1931.
Mais rien ne vaut la qualité et le charme des armes d’époque.
Aussi incroyable que cela puisse paraitre du fait de son état, notre 1895 (n° série 64 xxx A) de ce jour en 30-06 est pourtant de … 1911!
Elle est 100% d’origine à l’exception de la plaque de couche. On va y revenir. Aucune restauration heureuse ou malheureuse. C’est TRÈS rare.
1911 donc. Et portant, elle est en grande partie comme neuve. Témoignage des hautes qualité de fabrication des armes de cette époque.
A propos du numéro de série, on en trouve suivie d’un A ou d’un B – Cela indique en fait une des deux lignes de production dans l’usine de New Haven.
En calibre 30-06 Springfield et en original, c’est une grande rareté (et encore plus dans cet état). Seule les productions modernes sont fréquemment en 30-06.
Pourquoi ?
D’abord, en 30-06, elle ne représente qu’une toute petite partie du quart de cette production de Winchester 95 qui est allé au 3/4 au 30-40 Krag comme rappelé plus haut.
Cette 30-06 se partage donc ce petit quart de production avec les calibres 38-72, 40-72, 30-03 (produit lui seulement de 1905 à 1906), 405 WCF et 303 British.
Ensuite, en 30-06 toujours, elle n’a été produite que de 1908 à 1926. C’est dire si elle est peu courante en original Winchester Made in USA d’époque.
Par chance, cet exemplaire exceptionnel, nous raconte aussi partiellement son histoire.
Et confirme ce que nous disons plus haut.
Elle porte en effet, très lisibles et très nets, en boitier coté droit, un « U » et un « B » couronnés que Maître Flingus a immédiatement identifiés.
Ils s’agit des poinçons impériaux allemands relatifs aux armes civiles éprouvées et aux armes éprouvées à poudre vive.
Notre arme, produite en 1911 aux États-Unis à New Haven Connecticut comme l’indique son boitier et son numéro de série, a donc été exportée avant 1914 vers l’Allemagne Impériale où elle a été éprouvée avant d’être vendue en armurerie ou remise au client !
C’est l’une des rares armes dans ce cas.
Car la concurrence était rude en Allemagne et l’essentiel des 300.000 armes Winchester 95 ayant atteint le Vieux Continent sont ces fameuses Winchester 1895 en 7,62x64R du contrat militaire russe. Les autres sont restées massivement aux USA.
Mais notre arme pouvait largement tenir tête à la concurrence germanique.
Ses bois sont en effet à grains fins finement zébrés. C’est un noyer américain clair qui a pris une jolie patine chaude. Au moins un grade IV. Selon Madis, les armes à bois sélectionnés ne représentent que 1 arme sur 900 produites.
Ces bois sont en excellent état avec fort peu de marques de manipulations – Une griffe visible en fut coté gauche sinon vraiment pas grand chose. Les marques énormes visibles sur mes photos son uniquement dues à mes TROP GROS PLANS comme d’habitude. L’arme en main est superbe – il suffit de regarder les photos d’ensemble pour s’en rendre compte.
Idem pour la crosse à l’anglaise qui est en superbe état.
Seule concession à la modernité sa plaque de couche en métal à été remplacée par une plaque de couche amortisseuse de grande qualité et en tbe. C’est le seul élément de cette arme qui n’est pas d’époque. Si vous le souhaitez Maître Flingus peut s’entremettre pour vous retrouver une plaque de couche au modèle aux USA.
La crosse plate façon fusil de chasse est devenue la plus vendue et populaire à partir des années 1910 où elle fut plus vendue que la crosse en croissant profond à l’épaule des armes plus anciennes de la maison.
Cette crosse est elle aussi en parfait état avec des griffures légères de surface sur un poncé huilé de grande classe.
A noter que le fut, avec son retour caractéristique en tulipe à l’avant, est doté d’une incrustation en ébène qui normalement ne se trouve que sur les fusils (canon 28 pouces). Ici notre carabine (canon de 24 pouces) est doté de ce raffinement ce qui confirme une commande spéciale.
Ces bois n’ont ni jeu, ni enture, ni fracture même réparée.
Sur une arme de chasse de 114 ans cela tient du miracle. Bois très beaux au global – TBE++
Le levier articulé en deux parties propre à la Winchester 1895 peut surprendre. Sa souplesse et sa manipulation nous rappelle immédiatement que nous sommes sur une « vraie » winchester. Son déploiement, sa cinématique devras-je dire, est impressionnant par sa qualité et son absence de jeu. Comme au premier jour.
La détente est sèche et nette, sans aucune mesure avec les fabrications post 1980 dont la queue ballotte… Elle fera une excellente arme de tir. Les Winchester 1895 sont réputées pour leur extrême précision.
Le boîtier est élégamment habillé d’un bronzage d’époque, typiquement Winchester début XXième, épais, parfait et présent à 98% sans aucune griffure sérieuse (hormis, et encore, celles de mes foutus gros plans et qui ne se voient plus en mains).
Les changement de métaux post 1964 ne permettent plus d’appliquer ce bronzage typiquement Winchester.
Les seuls très légers manques à signaler sont symétriques en bas de boitier du fait du jeu du levier (lui-même une forteresse avec ses deux prolongements d’acier avant qui enserrent et protègent le magasin).
Sinon, c’est tout. Aucun autre défaut. Tout le reste c’est la saleté de l’arme et des traces nombreuses de vieille graisse. Bronzage d’exception en TBE+++ .
Le chargement du boîtier magasin est facile et se fait en positionnant d’abord la cartouche à la verticale, culot contre la tête de culasse. Il suffit ensuite de la basculer vers l’avant et le tour est joué.
Ce chargement est typique des Winchester 1895 et des Long Lee Metford. Il a pour but d’empêcher tout enraiement, notamment des cartouches à bourrelet.
Ce n’est ni plus compliqué ni gênant que sur un classique chargeur Mauser que nous connaissons tous. Le geste est peut être même plus gracieux…
Les lèvres du magasin sont particulièrement épaisses et solides. La planchette élévatrice est ici encore en plein acier et non juste une plaque de tôle comme les Winchester produites après 1964.
Tout ici est en acier robuste de ces années là. Cela se sent tant à la prise en main que dans la manipulation des pièces mécaniques. Les Miroku, pourtant d’excellentes factures, parmi les meilleurs du monde moderne, ne donnent pas cette impression de solidité et de fermeté dans le mouvement. Un plaisir d’arme !
Les marquages sont impressionnant de netteté – il faut dire que l’arme ne souffre d’aucune oxydation de surface ou pire de peau d’orange. Rien n’a été frotté ou re-bronzé. Tout est net et 100% d’origine.
Les marquages sont bien ceux de l’époque.
On lit en boitier coté gauche » Manufactured by Winchester Repeating Arms Co. New Haven, CONN. (pour Connecticut) USA PAT Nov.5.95. Nov.12.95. Aug.17.97. Janv.25.98.Aug.23.98″. Un marquage clairement complémentaire à été frappé pour ajouter » AUG.6.1907″. TBE++
Cela est cohérent avec la datation de notre arme comme postérieure en fabrication à 1907.
Madis confirme page 453 de son livre que des poinçons supplémentaire furent apposés sur certains boitiers fabriqués et marqués seulement avec les brevets antérieurs. On ne perdait rien chez Winchester… C’était l’époque aussi pour ça. La notre gâche beaucoup plus. Pas d’obsolescence programmée en ces temps armuriers heureux.
La hausse est absolument typique du modèle 1895 produit par Winchester et n’a été mise en place quasiment que sur ces Winchester haut de gamme. Madis le confirme page 581. Ce type de hausse ne se trouve évidement plus sur les 1985 modernes « Made in Japan ».
Ces hausses reposaient sur une base plane ressemblant à celle des hausses crocodile ou Rocky Mountain avec buck-horn (pas mal de modèles différents selon les époques d’ailleurs). Mais sans le Buck Horn (hausse en forme de cornes de vaches) justement et elles ne sont pas non plus à crémaillère. Elles sont à deux feuillets mobiles.
Ce n’est nul autre que Lyman qui les produisait pour la Winchester 1895, arme chère avec ses 29 dollars en formule de base.
Le premier feuillet proposait une échancrure large en V. Le second feuillet était de forme plane avec un petit triangle à l’époque brillant (200 yards et plus). Cette hausse de précision, pourtant plus simple d’utilisation que les hausses classiques, portait le N°6 chez Winchester et n’était fournie que sur commande.
En 1921, elle fut remplacée par une hausse du même type mais à un seul feuillet.
La hausse de notre arme est bien cette hausse Lyman originelle à deux feuillets acier encore en utilisation en 1911. Elle est en excellent état. TBE+
Un guidon sur queue d’aronde complète ce dispositif avec un grain de laiton en son centre. Il a été orné d’un poil de peinture blanche latéralement seulement et qui partira avec un coup d’acétone. C’est néanmoins fort utile en parallaxe. Si vous ne voyez plus le blanc , c’est que vous êtes parfaitement aligné. A vous de voir si je puis dire!
Guidon impeccable et 100% d’origine aussi.
Ces organes de visée fonctionnent très bien, s’alignent très naturellement sur cette arme à la ligne de visée généreuse comparée à la classique 1894. Ils peuvent être démontés avec un minimum d’outillage, si l’on désire les modifier.
Le canon est superbe, sans la moindre trace d’usure. Il a fort peu tiré. TBE++
D’ailleurs la mécanique ne porte que de légères traces d’introduction ou d’éjection de cartouches. TBE++
Bref une rare Winchester 1895 d’origine, dans un calibre rare pour ce modèle mais facile à trouver aujourd’hui (le plus souvent c’est le contraire!) pour peu qu’on ait une licence, splendide, dans un état d’exception et dans une qualité de fabrication Winchester de la grande époque.
Par sa rareté c’est un vrai collector qui se comportera très bien à la chasse ou au stand. La classe faite arme.
C’est d’ailleurs don brevet d’avant 1900 et cette rareté qui explique son classement légal en catégorie en D.
Par cohérence avec le traitement en C) des Mosin-Nagant qui sont courants et aussi en 7.62x54R , le législateur n’a classé en C que les Winchester 1895 d’origine dans ce calibre 7.62x54R, c’est à dire celles du contrat russe. Les autres 1895, encore bien plus rares comme expliqué ci-dessus, sont restées en D.
Le retour en force des armes à levier de sous-garde dans l’univers de la chasse et du tir est une seconde naissance pour ces armes de légende. Si leur histoire prestigieuse et leur dimension romantique n’est jamais loin, leurs qualités, surtout dans une telle fabrication, sont évidentes.
Associant puissance, fiabilité, vitesse, sécurité et capacité, peu d’armes à verrou peuvent leur tenir tête.
Le plaisir intense de leur manipulation n’est qu’un des nombreux arguments qui vous pousseront sans doute à sortir cette splendide et rare 1895 d’origine du râtelier pour aller au stand d’un pas joyeux.
Et puis,… on ne se trimballe pas tous les jours avec une légende.
De là-haut, Teddy Roosevelt vous regardera avec envie !
Arme de catégorie D e) – Vente libre aux personnes de plus de 18 ans – CNI obligatoire
S’agissant d’une Winchester du brevet de 1895 d’origine fabriquée par Winchester aux USA et en calibre 30-06 Springfield, cette arme est classée en Catégorie D e)
Brevet antérieur au 1er janvier 1900 non repris dans la liste des exception de l’arrêté du 24 août 2018.
Commentaire:
Parmi les Winchester 1895 d’origine, seules les Winchester 1895 du Modèle » Contrat Russe » en calibre 7.62×54 R sont reprises en exception dans l’arrêté du 24 août 2018 dans son ultime version du 7 juillet 2025 (voir ici pour le texte légal à jour dernier tableau en bas) pour être classées en catégorie C 1) b). Les autres sont en D.
Article idoine de l’UFA ici aussi (en bas de page toujours qui, comme le tableau légal, ne mentionne en C 1) b) que l’arme du contrat russe en 7,62x54R).
Les 1895 Miroku post 1985 et « Made in Japan » sont bien sûr toutes en en C 1) b) quel qu’en soit le calibre.
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