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Beau fusil anglais en canon de Damas à chiens externes – calibre 12/65 percussion centrale – fabrication E.F Walker, Birmingham – vers 1885/1887 – beaux bois – pas de jeu – bons canons – excellente percussion et platines particulièrement fluides – l’art britannique du fusil de chasse à son sommet !

Armes longues de Catégorie DLe coin du chasseur...

Beau fusil de chasse en canons de Damas ruban –  fabrication anglaise, Birmingham – par E.F Walker, fils d’un sous-traitant de Purdey – sorti à la fin des années 1880– calibre 12/65 PN à percussion centrale – bonne crosse, avec de beaux bois sans fissures – excellente mécanique – chiens rebondissants – canons en damas ruban de haute qualité – légères traces d’oxydation sans gravité aucune et nettoyées – idéal collection mais facile à faire revivre – très bel état.

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SKU: 568-21
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Description

Cette semaine, Maitre Flingus vous fait voyager sur tous les continents.

Si la rivalité franco-britannique a connu une paix relative sur le plan diplomatique depuis le traité de Vienne en 1815, il n’en restait pas moins que la bataille économique et culturelle était, quant à elle, bien féroce.

Ainsi, dans les armes de chasse, la « mode anglaise » importée dès leur retour par les « immigrés », se caractérise avant tout par une augmentation des calibres. Les calibres français type 20 ou 24 balles à la livre de plomb du siècle précédent, qui faisaient « tif, tif » , sont remplacés par les 12 et les 16 anglais, bien plus puissants.

Certains auteurs expliquaient cette préférence des insulaires pour les gros calibres par leur amour effréné de la chasse, qui avait entrainé une raréfaction de leur gibier, obligeant de ce fait à des coups en longueur et donc à augmenter les charges.

Dans leurs atours, les armes anglaises se distinguaient également par leur sobriété. Peu de matériaux précieux, d’arabesques dans les courbes, de gravures figuratives (juste quelques « spaghetti »). On retrouve la même influence sur les armes de duel. Bijoux de mécanique sous une enveloppe en apparence très modeste.

Loisir phare de la gentry, et de tous les propriétaires terriens anglais, le marché des armes de qualité est florissant dans une Angleterre qui s’industrialise et s’enrichit . Il est de bon ton, tant du fait du sens pratique de nos amis britanniques que pour montrer son élévation sociale, de posséder l’arme la plus moderne qui soit.

Les vieux fusils à piston, qui étaient encore légion en France au milieu des années 1880, étaient en Angleterre concurrencés depuis quasiment vingt ans par des armes à chargement par la culasse et à percussion centrale. Avec la mode si British des safaris et les besoins qu’ils entraînaient, les armes anglaises eurent un succès mondial amplement mérité dans le monde de la chasse.

Il est ironique de constater que si la cartouche à broche de Lefaucheux n’a jamais vraiment pris pour la chasse en Grande-Bretagne malgré tous ses avantages, le système de verrouillage en « T » mis au point par Lepage pour Lefaucheux, a, lui, été très vite imité et adapté en retournant le levier d’ouverture vers le pontet comme sur notre arme. Outre que c’était là sans doute encore une occasion de tout faire à l’envers par rapport au Continent, cette modification permettait de disposer d’un garde-main en bois afin de correspondre à la façon d’épauler britannique.

Nos chers voisins avaient en effet pour habitude de placer leur main faible le plus en avant possible sous le fut afin de garantir un meilleur contrôle dans le pointage de leur arme au détriment du swing et de la sûreté pour les doigts permis par le positionnement de son autre main sous la bascule.

A ces innovations s’ajoute sur notre arme un raffinement supplémentaire dont Maître Flingus est friand et qu’il ne trouve pas si souvent dans cette qualité: celui d’avoir un magnifique canon en damas ruban.

Cette technologie ancestrale, mais complexe à maitriser, permettait de donner à l’âme du canon des propriétés  de résistance face à la déformation et aux surpressions tout simplement extraordinaires. Il devenait ainsi possible d’adapter parfaitement l’épaisseur du canon aux contraintes attendues et d’en alléger le poids sans que celui-ci se transforme en grenade. A épaisseur égale, par rapport au fer alors couramment employé, les canons en damas étaient trois à quatre fois plus résistants. Il devenait donc possible d’obtenir des armes à deux canons d’environ 3,5kg, soit 50% de moins que le fusil standard d’infanterie de l’époque qui n’avait qu’un seul canon et qui constituait souvent, après transformation de calibre, l’arme de chasse commune des paysans.

Les élégants sportsmen étaient donc comblés, sans compter la beauté irrésistible et un peu irréelle des motifs de dentelles formés par l’enchevêtrement des morceaux de fers et d’acier corroyé qui composaient ces canons.

Quand les aciers puddlés et enrichis de nickel apparurent au milieu des années 1890, il fallut d’ailleurs un certain temps pour les faire accepter à cette clientèle aisée. Les canons en acier, qui étaient depuis longtemps considérés comme tout juste bons aux « fusils de pacotille », devinrent, même chez nous, l’apanage des plus grands canonniers vers 1910 seulement. Nos Heurtier et Didier-Drevet en tête.

 

Découvrir le parcours d’une arme de chasse est bien souvent une mission dans laquelle les indices se font très discrets. Encore plus que sur des armes militaires, bien que, dans ce domaine aussi, cela soit souvent un vrai jeu de piste pour Maître Flingus…

L’arme est marquée F.E Walker sur ses deux platines. On le connait celui-là.

Frank Emsdorf Walker, est le fils de George Emsdorf Walker, qui lui était sous-traitant ni plus ni moins que de Purdey. Ce fils très bien formé a sans doute récupéré une partie des stocks paternels car ses premières fabrications personnelles comportent souvent des poinçons et des signatures d’autres sous-traitants du grand fabriquant.

S’il n’a pour autant aucun rapport avec le fusil d’essai 1868 Money-Walker, lorsqu’il ouvre en 1880, ce fabriquant possède une excellente réputation et propose des armes à la pointe de la technologie.

Tout en restant proche des grandes firmes, E.F Walker se distingue en conservant une part de confidentialité pour se se réserver à des amateurs éclairés, désireux de modèles sur mesure et des raffinements à la pointe de l’art comme notre Damas de ce jour. Notre arme est une arme haut de gamme conçue pour un amateur qui, quoiqu’anglais, était néanmoins éclairé.

Sa crosse est d’un beau noyer au grain serré, sans fissure avec des quadrillages surfins estompés. Sa plaque de couche en fer est en très bon état, il n’a pas souvent été posé à même le sol.

Fine et très élégante queue de culasse gravée. Platines en arrière, façon Pontcharra, disposition rare sur une arme britannique. Les platines « vers l’avant » leur sont souvent préférées pour leur aspect moins « continental ».

Leur corps se prêtent à une élégante gravure florale, réalisée manuellement à la pointe fine, dont les motifs courent sur l’ensemble de la bascule aux courbes rondes et généreusement proportionnées.

Les chiens ont leur crête bien haute et pivotent avec beaucoup de grâce vers les percuteurs. A la fois luxe bienvenu et sécurité, ils sont rebondissants. A noter la forme conique originale des pistons entourant les percuteurs. Il s’agit d’optimiser leur solidité tout en diminuant leur poids au maximum.

Le verrouillage des canons se fait au moyen d’une indestructible clef en « T » tournée vers le pontet. Sa manipulation est bien ferme. Son fonctionnement est basé sur le principe de la vis sans fin qui permet de rattraper tout jeu qui viendrait d’un usage excessif. Ce système est particulièrement durable et solide. Aucun jeu d’ailleurs.

On constate une légerissime peau d’orange autour des canaux des percuteurs en interne, tout à fait nettoyable, et qui vient justement d’un très ancien oubli de nettoyage de traces de poudre noir.  Rien de grave et je le souligne pour être complet.Percussion très franche. Arme mécaniquement impeccable, mieux que son âge.

L’ensemble canons possède de beaux crochets bien solide marqués de poinçons de Birmingham pré-1896. Ils ne sont pas éprouvés « Nitro » comme cela se faisait beaucoup dans les colonies. Leur épaisseur est surprenante. On peut donc supposer qu’il a toujours été bien nourri, sans être exposé à des charges trop fortes. Leur intérieur est encore très bon, avec une légère oxydation très peu profonde en sortie de chambre. Excellent état vraiment. Aucun gonflement ni bosse.

D’une longueur de 29 pouces, ils sont d’un chokage en demi à gauche et en quart à droite. Beau guidon grain d’orge en laiton venu sur le Damas.

La longuesse a une forme typique de l’époque. Elle est montée à clavette comme sur un Colt à percussion. Tout est encore merveilleusement ajusté. Les vis, toutes guillochées, sont en très bon état.

Une très belle arme Damas comme on n’en voit pas tous les jours, tout à fait digne figurer dans une belle collection d’armes de chasse. Sa fabrication, ses canons en damas ruban et son très bel état en font une pièce de 1er choix, dont le premier propriétaire était une personne de grande classe. N’allez surtout pas me le transformer en Coach Gun à la noix. C’est illégal d’abord et criminel sur une arme de cette qualité.

Il est l’ancêtre direct de nos fusils actuels et il constitue une des armes ancienne la plus facile à utiliser et faire revivre. Très belle pièce à tous points de vues.

Il me rappelle d’ailleurs une vieille plaisanterie britannique, très gentry, qui veut que si vous croisez à la chasse un maharaja, un petit peu myope et dur d’oreille, il faut se méfier: il risque de confondre ses pheasants (Faisants  -Prononcer Fiezant’s) avec vos peasants (Paysans Prononcer Piezant’s)…

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