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Peu courant Mousqueton artillerie Gras modèle 1866-74 M80 – Calibre d’origine 11×59 Gras – Guerre franco-prussienne puis Colonies – Bois et bronzage en très bon état – Mécanique impeccable – Excellent canon avec de belles rayures – Hausse 100% fonctionnelle – Un baroudeur en TBE !

Armes longues de Catégorie D

Beau mousqueton artillerie Gras modèle 1866-74M80 – Saint-Étienne pendant l’année terrible – Calibre 11x59mm d’origine – 3,3kilo de bon acier français et de noyer en très bel état – Le plus léger et maniable de toute la famille – Extérieur bronzé noir de guerre ancien – Très beau canon – Mécanique excellente – Toutes garnitures en laiton poinçonnées – Très bonne hausse débutant à 150m – Fidèle défenseur de nos batteries d’artillerie et néanmoins baroudeur des rives de la Mer Rouge ! – TBE

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Description

S’il y a bien un système d’armes françaises qui aura fait les 400 coups (autour du globe), c’est bien celui né de la commission dirigée par le Capitaine Basile Gras.

Sans cet excellent polytechnicien, nous faillirent troquer la cartouche papier du Chassepot pour une cartouche… en bois ! Cette cartouche imaginée par les établissements Callebaut à Paris était sensée se désintégrer intégralement lors du tir, laissant ainsi une chambre propre. L’étanchéité de la culasse était toujours obtenue par un obturateur en caoutchouc.

Cette « nouvelle technologie » avait pour avantage des cadences de production comme de tir bien supérieures à la cartouche papier. Il n’était plus nécessaire de nettoyer l’arme aussi souvent. Le nombre de cartouches rendues inutilisables lors du transport avait fortement diminué également par rapport aux cartouches en papier. On préféra recourir au laiton. L’avenir et l’évolution des conditions de combats donnèrent raison à Gras.

 

Vers 1873, le temps était autant à la Revanche qu’à l’économie. Le million de fusils Chassepot fabriqué entre 1867 et juillet 1870 représentait un effort et un investissement industriel considérable. Début 1874, on comptabilisait 1,7 million de Chassepot présents en arsenaux, du fait des re-fabrications républicaines.

Le candidat le plus sérieux de la succession au fusil Chassepot était le fusil Rolling Block, arrivé médaille d’argent à l’exposition universelle de 1867, juste derrière l’objet de toute la fierté nationale. Ce Poulidor de l’armement réglementaire n’avait pu que gagner des partisans suite aux succès remportés par les troupes qui en étaient équipées pendant la campagne de la Défense Nationale après la chute de l’Empire.

Malheureusement pour lui, il était inenvisageable de verser des royalties à une entreprise étrangère et de dépendre d’elle pour notre armement… Vous noterez avec soulagement que ces raisonnements obscurantistes, à base patriotisme économique, d’autonomie industrielle et de vision de moyen terme, indémontrables dans un tableur Excel de Bercy, sont désormais et fort heureusement bien terminés. Ouf !

Nous aurions pu aussi procéder à un tour de passe passe comme avec le fusil à tabatière 1867 ou plus récemment avec le FM24-29, en piochant dans tous les designs en vogue, les éléments plaisaient le plus aux commissions.

Mais l’Allemagne avait elle continué dans la direction des fusils à verrou non sans avoir soigneusement étudiés les prototypes qui se trouvaient dans les bureaux de Vincennes lors de la Chute de Paris ainsi qu’en équipant une grande partie de sa cavalerie avec des armes de prise Chassepot, autre signe sûr de la qualité de l’engin. Un certain nombre d’états allemands peu fortunés ou plus économes, Bavière en tête, se permirent même de convertir ces armes dans le calibre du Mauser 1871 !

La proposition de conversion de Basile Gras partait de Chassepots standards (uniquement les productions d’arsenaux parfaitement aux normes) dont la chambre était frétée et la culasse entièrement changée. Fini l’armement du chien avant l’ouverture de la culasse et la position de sécurité à 45° (que l’on voit d’ailleurs assez souvent donnée aux armes par les accessoiristes dans de nombreuses productions télévisuelles et au cinéma ces dernières années!).

Le sort du fusil Chassepot et de cette décision de le faire évoluer vers un standard à cartouche métallique plutôt que de rechercher une nouvelle arme doit beaucoup à Adolphe Thiers qui en fera les éloges devant l’Assemblée le 8 juin 1872. Face à des avis plus mitigés de la part de nos militaires, le premier président de la IIIème République le considère comme le meilleur fusil du monde “à l’exception de sa cartouche en papier”.

Dans le nouveau système Gras, le rarissime Fusil de Cavalerie d’Afrique, adopté dans l’urgence, est abandonné, simplifiant notre armement en quatre plates-formes : un fusil d’infanterie long d’1m31 pour un très beau 4,2kg, une carabine des hommes à cheval et une légèrement différente carabine des gendarmes, souvent à pieds, mesurant 1m17 pour 3,6kg et enfin, le mousqueton d’artillerie d’à peine 0,99m et 3,3kg, le poids léger de cette équipe de lutteurs.

Toutes ces armes peuvent se voir doter d’une baïonnette : épée baïonnette modèle 1874 pour le fusil et la carabine de gendarme à pieds, sabre baïonnette 1866 pour l’artillerie (qui appréciait ses qualités de coupe pour la réalisation de ses ouvrages), et même la carabine de cavalerie qui, dans le contexte de son utilisation de gendarmerie à cheval cette fois, recevait la toute dernière baïonnette à douille (comme au XVIII° siècle pour ceux qui ne visualisent pas illico) de l’histoire de notre armement. Elle avait une lame quadrangulaire.

Cette fourchette à dent unique se fixait à même le guidon comme sur un Brown Bess ce qui constituait un archaïsme pardonnable dans le cadre d’un usage très exceptionnel. Il arrivait en effet que les gendarmes à cheval doivent user leurs semelles plutôt que les fers de leurs chevaux dans le cadre d’opérations de sièges face à des forcenés ou lors de la répression de grèves.

Traditionnellement dans l’armement français, ce qui distingue carabine (cavalerie) et mousqueton, en dehors de l’arme  (au sens “corps”) de destination, est leur capacité à recevoir ce terrible instrument pointu.

La plupart des carabines de cavalerie sont néanmoins dotées de tenons de baïonnette sous L’Empire, mais celle-ci n’est distribuée que dans de rares cas avant d’être généralisée sous la Restauration puis de disparaître à nouveau. Son usage était attendu dans le cadre d’un service exceptionnellement à pieds.

Le mousqueton, quant à lui, était surtout une arme de « corps techniques », obligés occasionnellement à la réalisation de taches sous le feu de l’ennemi (artillerie, génie, transmissions,…) et toujours susceptibles de subir un assaut si les choses ne tournaient pas comme prévu ce qui est la nature même de la guerre.

Le port d’une arme longue en bandoulière et le fait de « travailler » avec, nécessitait qu’elle soit plus courte et plus légère afin de ne pas inutilement fatiguer les “travailleurs” et, accessoirement, de ne pas crever l’œil de son voisin. Les charges de cavaleries étaient fréquentes pour tenter de s’emparer des batteries d’artillerie. La portée apportée par la baïonnette était un avantage non négligeable si la salve n’avait pas déjà arrêté les chevaux.

Les premières armées qui firent le choix d’abandonner cette pratique furent l’artillerie allemande optant pour partie pour les LP 08-14 (Luger long à crosse amovibles pour jouer à la carabine sans baïonnette) et celle des États-Unis qui ne comptait que sur son nouveau pistolet 1911 et le pouvoir d’arrêt de son boulet de calibre .45.

Autre domaine dans lequel le mousqueton connut ses heures de gloire, ce fut dans les guerres de conquêtes coloniales où sa maniabilité fut fort appréciée tant par les troupes “nomades” genre Méharistes et Chasseurs d’Afrique ainsi que par les forces de police.

Le format réduit du mousqueton Gras recueillit tant d’éloges que lors de l’adoption du système Berthier, plus de quinze ans plus tard, la carabine de cavalerie avait pris exactement les dimensions de notre populaire mousqueton Gras troublant encore un peu plus les frontières entre les deux armes avant quelles ne soient définitivement unie dans le système Berthier 1916.

Au delà de son utilisation sous le drapeau tricolore, notre mousqueton Gras connue une carrière toute autre au Levant, plus particulièrement en Arabie. Il devint un article prisé par les trafiquants en tous genre.

Le célèbre Henri de Monfreid en fit sa spécialité quand il se lança sur son boutre à partir de 1913, se procurant des armes de première qualité repassées en révision par Liège comme la notre. La réputation du Gras dans la région du croissant était équivalente à celle qu’à la Kalachnikov de nos jours : puissante, précise, indestructible, et en plus dotée de jolies garnitures de laiton !

L’aventure du « serviteur des vivants » (Abd-El-Hay) commença donc avec huit caisses de fusils et mousquetons (payés 24 francs pièce, soit le double celui des armes converties chasse, mais moitié moins qu’un Lebel) et vingt autres caisses pleines de cartouches. Une carrière commençait et la tache était délicate. Car la “clientèle” avait pour habitude de souvent essayer ses nouveaux achats sur les vendeurs…

Nombre de trafiquants avaient alors pour pratique de retirer les hausses des carabines voir de faire passer des fusils transformées à canon lisse pour la chasse pour de véritables fusils de guerre. On comprend la légitime colère de la clientèle qui assurait elle-même le service contentieux.

Le mousqueton Gras devint partie intégrante de la tenue du bédouin, où il était tant un emblème de son statut d’homme libre autant que l’outil de sa survie. Car les mœurs locales n’avaient guère évoluées depuis les razzias du 7° siècle.

Et gare à ceux qui avaient tenté de trahir Monfreid lui-même…

Cet aventurier dans l’âme est allé jusqu’au bout de l’océan indien, pour retrouver ses débiteurs. Il avait même fait équiper son boutre d’un canon du XVIIIème siècle et n’hésitait pas à le faire tonner contre ses adversaires. Maître Flingus qui lui aussi pratiqua le recouvrement de créances dans des pays exotiques apprécie à sa juste valeur ce genre d’abnégation professionnelle dans la “Field Collection” ou “recouvrement de terrain”.

La puissance et la précision de leurs bons vieux Gras (chargé PSF à l’époque, équivalente à 5,25g de poudre noire (!), dépassant de près de 25% celle des fusils PN de la même génération) produisait une image de puissance suffisante à motiver nombre de jeunes gens à devenir de jeunes engagés dignes d’aller se faire cravacher par des adjudants au cuir tanné par le soleil d’Afrique. Ces expériences valurent une certaine renommée au Gras ainsi que le surnom de « Mighty Gras », le Gras tout puissant.

 

 

Né Saint Etienne sous forme de Chassepot pendant l’année terrible (pas de marquage de type « Manufacture Nationale/Impériale et date»), ce petit mousqueton aura bien voyagé depuis sa naissance. Il est néanmoins en excellent état.

D’abord transformé à Châtellerault ou à Tulle par la suite (partie volontairement effacée lors de son belge reconditionnement), on retrouve sa trace en Belgique aux alentours de 1910. Il porte le poinçon « R » couronné, en plus du pilastre traditionnel, attestant qu’il s’agit d’une arme rayée de qualité supérieure, le coût de cette épreuve étant d’ailleurs bien supérieur aussi.

Chaussé d’une plaque de couche en laiton, sa crosse est en beau noyer blond et chevelu. Son cachet de Manufacture n’est plus lisible mais sa bille de buis est toujours là. Aucune fissure ou gros enfoncement, aucune enture. C’est une crosse très saine, avec une excellente mise en bois.

La mécanique est solide comme un roc, bien ferme et bien militaire sans avoir non plus à forcer comme une mule. Détente sans bossette, conforme au règlement, d’un poids de départ plus que raisonnable. Idéale pour le tir.

Belle tête de culasse, pas de matage ou trace d’usure excessive. Numéros de série différents, témoignant d’une sélection des meilleures pièces lors de son passage en Belgique après sa réforme française et avant ses aventures à l’exportation. Un peu comme vos modernes Mosin Nagant.

Chaque élément de la culasse porte le poinçon d’épreuve de Liège ainsi que de son contrôleur. Bref une arme typique, de reforme, puis passée par la Belgique avant de rejoindre le marché export militaire bien homogène et non bricolée.

Le boîtier a bien la modification M80, sur une base de Chassepot de la Défense Nationale, signée Saint Étienne en lettres cursives, transformé suivant le système 1874. Ce qui est assez peu commun, la plupart des mousquetons  fabriquées pendant le conflit ayant été destinées ensuite à la série « X », réservées à la manipulation.

La présence de cette saignée réalisée dans le boîtier, atteste d’une présence sous nos drapeaux jusqu’à assez tard. Elle est effectuée légèrement en retrait de la tête de culasse et permettait en cas de rupture d’étui (phénomène rare sur un Gras par rapport à ses concurrents) de ne pas rediriger les gaz brûlant en pleine face du biffin qui n’avait rien demandé. Que voulez vous, l’État-major d’alors était une mère pour ses soldats…

Le bronzage noir de guerre est très beau et homogène. Certainement refait lors de son passage chez nos voisins belges. Une très fine (et invisible en photo) et toute petite peau d’orange se retrouve sous la monture, je le dis pour être complet comme à mon habitude. Invisible en main, il faut démonter l’arme pour le voir.

L’intérieur du canon pour sa part possède de très belles rayures, aux angles saillants et miroir. On en a pris soin, il conservera encore longtemps ses capacités à se nourrir de poudre et de plomb !

Hausse débutant à 150m, permettant un tir de but en blanc parmi les plus confortables des armes de sa génération. La pente progressive de son pied témoigne des transformations Chassepot vers Gras. Il ne s’agit pas d’un bricolage postérieur. Le curseur d’échelle coulisse quand on le lui demande et se bloque comme il faut. Guidon fidèle au poste.

Belles garnitures en laiton, dument poinçonnées. La toute petite enture au devant du ressort d’embouchoir est typique des bois de carabines raccourcies pour devenir des bois de mousquetons. Il est plus probable que cette crosse soit née carabine plus que fusil du fait de la différence dans le montage de leurs pontets. Celui du fusil aurait laissé un trou béant du fait de son point de vissage de la baguette. L’ajustage soigné et sans jeu tendrait vers une transformation d’arsenal, rien ne se perdant à l’époque.

Tenon de baïonnette n’attendant qu’une ravissante compagne pour être heureux et surplombant une très belle baguette bien conforme.

 

Plus rare des variantes du système Gras, le mousqueton est une arme particulièrement vive, moderne et attachante. Sa compacité et la puissance de sa cartouche en firent une arme autant appréciée que recherchée. Elle était la dernière défense de nos batteries d’artillerie, jouant le rôle de Personnal Defense Weapon avant l’heure.

Elle connue une seconde jeunesse dans les colonies et les comptoirs, se forgeant la réputation d’arme précise et puissante, bien avant les Mauser. Les possibilités offertes par son rechargement en fait une arme à PN de stand particulièrement plaisante et singulière, tout en étant parmi les plus accessibles.

Bref un très beau et très bon mousqueton Gras de réforme, ayant conservé sa forme réglementaire d’origine, mais des plus originaux par son histoire et sa carrière internationale !

Ps: Maître Flingus tient à faire savoir à son aimable clientèle, qu’exceptionnellement, il n’acceptera pas de règlement en tapis, chèvres ou dromadaires pour cette pièce. 

 

Arme de catégorie D au CSI : pièce d’identité, CNI ou passeport,  en cours de validité obligatoire

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